Parlez-vous québécois?

Drapeau québecMême si je me plaignais beaucoup lorsque j’étais là-bas (du temps principalement), je réalise parfois que le Québec me manque. Souvent (la plupart du temps en fait), ce manque ressurgit lorsque j’entends cet accent chantant. J’entends une québécoise parler dans le bus en direction de Glasgow, j’ai au téléphone au boulot une auteure qui habite à Montréal, je croise une vidéo sympa sur la langue québécoise, je lis dans un texte un mot québécois… Bref, la « langue québécoise », cette langue chantante et surprenante, me manque et me donne envie d’acheter un aller simple pour Montréal.

Les Québécois parlent français

Le québecois en soi n’est pas véritablement une langue. La langue officielle du Québec est le français. Au Québec, si vous lisez les journaux ou quelques autres textes, ils seront en français, malgré quelques mots québécois qui trahiront l’origine de son auteur. Les Québécois parlent français comme nous, mais à l’oral les différences sont très marquées, encore plus qu’entre les régions françaises. Aucun doute, vous vous sentirez souvent perdus, mais prenez la peine d’écouter vos interlocuteurs et de découvrir la richesse de leur langue. Quand je vivais là-bas, je notais sur un carnet tous les mots et expressions croustillants que j’apprenais chaque jour…

Il y a différentes formes de québécois oral. Les régions, mais aussi les catégories socio-culturelles influencent la manière de parler et vous comprendrez alors plus ou moins votre interlocuteur. Le joual, un langage populaire argotique est franchement incompréhensible. Mais finalement, je ne l’ai pas croisé très souvent durant mon séjour là-bas. Certains québécois auront à peine un accent étrange. L’histoire du pays, une évolution différente du français et du québécois et la situation géographique de la province ont mené à la langue québécoise que vous entendez aujourd’hui. Comme toute langue, elle est en constant renouvellement sous l’influence de la France et des pays anglophones environnants.

Le paradoxe québécois

On peut trouver le québécois très paradoxal. Au Québec, on traduit l’anglais encore plus qu’en France, pour ce qui est des titres de films notamment. Le jour où l’on m’a demandé si je suivais « Beautés désespérées », je suis restée quelques secondes le regard dans le vide, me demandant bien de quoi il pouvait s’agir. Jusqu’à ce que mon interlocutrice dise le nom en anglais: « Desperate Housewives ». Mais il sont bien évidemment extrêmement influencés par les pays autour d’eux et des mots anglais ou anglicismes se glissent fréquemment dans leur vocabulaire : le fameux « c’est une joke! »… Ils traduisent également littéralement l’anglais, ce qui donne parfois des expressions compréhensibles mais un peu étranges: « ça fait du sens » venant de « it makes sense ». Un autre élément que j’aime beaucoup est qu’ils arrivent à dire un mot avec l’accent américain au milieu d’une phrase française, un nom de célébrité par exemple. C’est une chose que je n’arrive absolument pas à faire, même si je parle anglais. Je prononce tout à la française! Tout un art!

Ainsi, des mots que nous utilisons en anglais ne le seront pas en québécois et inversement: faire du shopping/magasiner ; week-end/fin de semaine; parking/parce de stationnement; sweat-shirt/chandail ; ferry/traversier; e-mail/courriel… Inversement, nous ne dirions jamais en France: bad luck, cute, fake, fuck, game, gun, lift, plaster…  mais au Québec si!

Faux-amis, culture et insultes

Attention également aux faux-amis. Là encore, l’exemple des « gosses » est connu : ne jamais demander comment vont ses gosses à un Québécois, car il s’agit de ses testicules. Si l’on vous dit « bonjour » dans un magasin au Québec lorsque vous partez, ne vous étonnez pas. Il s’agit seulement de « bonne journée ».

Les différences culturelles dans l’emploi la langue sont également marquées. En France, vouvoyer est une marque de respect et de politesse. Ne vous étonnez pas que l’on vous tutoie partout au Québec: au restaurant, au travail, dans la rue. Vouvoyer est considéré comme snob et hautain.

Les insultes sont également différentes et les « putain », « merde » et cie sont remplacés par des « crisse », « calice » « osti » et « tabarnak ».

En savoir plus

Pour finir, voici quelques mots et expressions qui m’avaient laissée perplexes et qui m’avaient fait sourire lors de mon séjour là-bas:

  • épeurant, un très joli mot pour dire effrayant
  •  des bobettes = un caleçon
  • conscientisation = prise de conscience
  • plaster = pansement
  •  chialer= gueuler, se mettre en colère
  • c’est écœurant = c’est super
  • c’est platte = c’est ennuyeux
  • c’est cochon= c’est bon en parlant de nourriture peu bonne pour la santé (si j’ai bien compris)
  • tu attends ton chum?= tu attends ton copain?
  • pogner = attraper, prendre, choper
  • sécure = tanquille, sûr, certain
  • bienvenue = de rien, il n’y a pas de quoi
  • débarbouillette = petite serviette qui n’existe pas en France, qui a la même utilité qu’un gant de toilettes, qui lui n’existe quasiment pas au Québec

Pour en savoir plus et apprendre plus de vocabulaire, je vous laisse aller visiter ces deux sites: Fredak.com et la page Wikipédia très instructive.

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