Lorsque l’on a 18 ans (ou un peu plus) et que l’on rêve de voyages lointains, le passage à l’acte est parfois délicat. Deux problèmes se posent le plus souvent : l’argent et la sécurité. Ce n’est pas si simple de partir loin de ses parents, dans un pays dont on ne parle pas très bien la langue, pour une longue période.

L’une des solutions à ces deux problèmes est de partir comme fille (ou garçon) au pair (l’autre est de faire ses études à l’étranger en Erasmus par exemple).

Pour moi ce fût l’occasion de rentabiliser un faux départ à la fac (dès le premier jour j’ai compris que je n’avais rien à faire là) et de patienter jusqu’à la rentrée prochaine. J’en ai profité pour visiter Luxembourg, Amsterdam et New-York, pour améliorer mon anglais et surtout pour découvrir une autre façon d’envisager le monde.

Initialement la fille au pair était une jeune fille de bonne famille qui partait aider une autre famille afin d’apprendre à tenir une maison et élever des enfants. Autant vous dire tout de suite que si aujourd’hui plus personne n’évoque cet aspect du voyage, il reste bien présent. J’ai ainsi appris à repasser des chemises et à plier les serviettes selon une technique toute différente de celle de ma maman (mais adaptée à la taille des armoires). J’ai fêté la Pâques juive, réfléchi à ce que signifie élever des enfants bi/trilingues, appris à cuisiner le saumon à la moutarde et à chanter en anglais. Le tout en découvrant trois villes en tant qu’habitante du coin et non comme touriste.

le musée des enfants de New York, que j'ai eu l'occasion de visiter trois fois pendant mes horaires de "boulot" (crédit photo : tripadvisor)

Le musée des enfants de New York, que j’ai eu l’occasion de visiter trois fois pendant mes horaires de « boulot » (crédit photo : tripadvisor)

Aujourd’hui donc, la fille au pair travaille plusieurs heures par semaine (un nombre très variable d’un pays à un autre, mais aussi selon les attentes des familles) en échange d’un hébergement (et des repas, etc), d’un peu d’argent de poche et de cours de langue. Là encore selon les pays et/ou les familles, l’argent de poche peut devenir un vrai salaire. On partage le quotidien de la famille et on peut également partir en vacances avec eux. C’est ainsi que j’ai passé deux semaines à New York. La famille a payé mon billet d’avion, j’avais toujours mon argent de poche hebdomadaire et mon travail consistait à faire découvrir la ville à des petites filles de 5 et 10 ans…

Le plus dur est de trouver une famille qui vous convienne. Plusieurs solutions existent : des agences payantes, des sites en ligne où seule la famille d’accueil paye, les petites annonces.

Je suis partie grâce à ma tante abonnée au magazine « Famille chrétienne ». Je n’avais aucune idée préconçue, j’ai donc répondu à toutes les annonces (principalement européenne) et hop direction le Luxembourg et les Pays-Bas.

J’ai adoré la première famille chez qui j’étais, beaucoup moins la deuxième et je suis partie avant la fin (en choisissant une date de départ arrangeante pour tout le monde). Bien sûr c’est un travail, mais c’est aussi votre vie, pendant plusieurs mois et jusqu’à 18 mois de votre vie. Il faut faire des efforts pour s’adapter, découvrir certaines limites, le plaisir d’être loin de chez soi et faire les bons choix. Car c’est un travail au contact d’enfants, qui vont s’attacher ou non à vous. Choisir de partir avant la fin ne doit pas être pris sur un coup de tête. A l’inverse, quand ça se passe bien, de vrais liens peuvent se nouer. Ma mère a été fille au pair et il y a quelques années, elle était invitée au mariage de l’un des enfants.

Quoiqu’il en soit c’était une expérience très enrichissante, qui a beaucoup contribué à sortir de l’adolescence, à choisir l’adulte que je veux être, mais aussi la famille que je veux construire.

Je ne peux que vous encourager à y réfléchir sérieusement si l’idée de voyager vous tente mais que vous craignez la solitude et l’éloignement de vos proches. Et si certains d’entre vous ont déjà été fille/garçon au pair, n’hésitez pas à partager votre expérience.

Tiphanya tient un blog, Avenue Reine Mathilde mêlant joyeusement et sans logique les voyages, la cuisine, les langues étrangères…

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