La dernière fois que je vous avais parlé de mon retour de tour du monde, je vous avais laissé sur quelques notes négatives, reflet de mes états d’âme du moment. Huit mois après le retour de tour du monde, il est temps de reprendre la plume (ou plutôt le clavier) pour aborder à nouveau le sujet.

Voyager seule, Torres del Paine, Chili

Quand penser au retour de tour du monde ?

Les voyageurs conseillent souvent de réfléchir au retour avant même d’être parti, pour des raisons de budget, de réinsertion, etc. Etant partie sans date de retour ou d’itinéraire, je n’avais pas vraiment prévu ce retour, sachant que j’avais la chance de pouvoir rentrer chez mes parents au retour et que je pensais réfléchir à mon avenir lors de ce tour du monde.

Lors du voyage, il est rapidement devenu clair que je ne souhaitais pas rentrer et me réinsérer dans ma vie d’avant, que je souhaitais autre chose, un autre mode de vie, que je souhaitais continuer le voyage. Ma situation familiale et financière m’a fait rentrée plus tôt que prévu, mais c’était aussi le bon moment pour moi pour commencer à réfléchir à mon avenir et à ce que je souhaitais. Juste avant de rentrer, il y a eu des périodes où je pensais repartir rapidement et faire du Workaway pour financer mon voyage. Et puis, je me suis finalement dit qu’il était temps de prendre les choses au sérieux, de prendre les choses en main et de profiter de ce retour en France pour construire quelque chose.

Le choix d’une nouvelle vie

J’ai fait le choix de travailler en indépendant dans les secteurs de la traduction, rédaction, correction, blogging, etc. et de devenir nomade digitale, pour pouvoir travailler tout en voyageant et faire de ma passion mon métier. Pas une seule fois, je me suis dit que je devrais reprendre un « vrai » travail. L’envie n’y était plus et je voulais tenter l’aventure de l’indépendance. Si j’échoue, il sera encore temps de faire demi-tour, mais tout avance bien pour le moment. Ce tour du monde m’a fait réalisé que je voulais faire de ma vie un voyage permanent, tout du moins pour le moment et reprendre une vie sédentaire avec boulot et cie m’aurait rendu profondément malheureuse. Il y a encore de nombreuses personnes qui ne comprennent que ce que je fais est mon vrai travail, que ce n’est pas temporaire, que ce n’est pas un entre-deux en attendant mieux, que c’est mon choix de vie et ma vie rêvée. Mais cela viendra peut-être avec les années…

Retour de tour du monde: le choix d'une nouvelle vie, de Voyages et Vagabondages

Huit mois plus tard et j’avance bien. Je m’épanouis à fond dans ce travail, j’ai de nouveaux projets qui fleurissent, des dizaines de nouvelles idées toutes les semaines et je m’éclate dans ce travail que je crée chaque jour. Peu de gens ont le luxe de dire qu’ils travaillent de leur passion, je suis heureuse d’être dans ce cas. Soyons clair, je ne roule pas sur l’or et cela ne va pas être forcément facile tous les jours dans les mois à venir, mais j’ai choisi cette aventure et je suis prête à me donner à fond pour vivre mon rêve. En relisant mes textes d’avant le départ, en pensant à celle que j’étais avant, je n’aurai jamais cru cela possible, je n’aurai jamais cru avoir cette audace. Pas à 28 ans en tout cas, pas sans économies ou bouées de secours. Comme quoi, ce tour du monde m’a bien changé. Voilà plus de deux ans que j’ai démissionné de mon dernier travail et cela ne me manque pas le moins du monde…

Et maintenant?

Nouvelles aventures à venir, Voyages et Vagabondages

Huit mois en France, c’est long. J’ai eu la chance de ponctuer ces mois de retour par de nombreux voyages, en Europe principalement, en partie pour assister à des conférences, en partir pour répondre à des invitations pour le blog. C’était épuisant et enivrant à la fois et cela m’a permis de m’évader et de ne pas trop penser à ce retour, qui finalement n’en était pas vraiment un. Cela fait deux mois que je suis en France et je sens que mes pieds et mon sac sont d’humeur baladeuse. On ne change pas une bonne équipe… Heureusement, mes objectifs ont été atteints, j’ai fait quelques économies, j’ai un revenu de base plus ou moins stable, j’ai fait les démarches administratives et je suis prête à repartir…

Pour ceux qui ne le savent pas encore, je repars à la mi-septembre, pour vivre un an en Argentine dans le cadre d’un PVT (Permis Vacances Travail). Je vous en reparlerai très vite dans un article plus détaillé. Je suis excitée et apeurée à l’idée de ce départ, qui marquera le vrai début de ma vie de nomade.

Faire face au retour

Pour le retour à proprement parlé, j’ai fait un peu plus de paperasses et j’attends toujours la réponse à ma demande de CMU envoyée il y a deux mois et demi, sans doute perdue dans les limbes. Je me suis énervée face à certaines démarches, face à certaines absurdités auxquelles on n’a pas à faire face en tant que voyageur. C’est marrant comme cela ne m’énerve pas du tout d’être coincée 5h dans un bus chinois, mais qu’attendre 1h chez Orange pour rien me fait bouillir…

Je n’ai pas pu voir tous les amis que je voulais voir, par manque de moyens et de temps de mon côté, comme du leur. Cela me rend très triste, mais j’ai fait ce que j’ai pu. J’ai réussi à voir quand même du monde et à voir beaucoup la famille donc ça c’était très chouette. J’ai moyennement profité de la France, car bon, Coutras ce n’est pas très glamour et que je ne connais personne ici, ni n’ai eu l’envie de faire de nouvelles connaissances d’ailleurs. Je me suis concentrée et enfouie sous mon travail, et cela me convient.

Retrouvailles en France

Parler voyages, parler anglais me manque toujours énormément et je me sens souvent en décalage avec les gens de mon entourage ou les gens rencontrés. Je crois que c’est un sentiment qui ne s’effacera plus vraiment et que je ne peux rien y faire. Quand je vois que je n’ai pas déballé mes cartons pendant six mois, que je porte globalement la même garde-robe qu’en tour du monde, que je ne m’intéresse plus vraiment à l’actualité française, que tant de choses me semblent à tant d’années-lumières de mes préoccupations… je me sens comme une extra-terrestre, comme une intruse déracinée, attendant d’être renvoyée de là où je viens. Je culpabilise parfois aussi de ne pas savoir m’intégrer. J’ai fait des efforts, mais ma place n’est plus en France. Pas pour le moment en tout cas.

C’est finalement un entre-deux bizarre qui va toucher à sa fin. Pas vraiment rentrée, pas vraiment en voyage, pas encore nomade, pas vraiment sédentaire. Il est temps que ma vie reprenne et que je commence cette nouvelle aventure nomade! Vous me suivez?

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