Je suis nomade

Voilà, cela fait trois ans que je suis nomade. Trois ans que j’ai démissionné de mon travail, que j’ai rendu ma chambre en colocation, que j’ai quitté Londres et que j’ai embarqué dans un avion pour l’Islande. Même si j’en rêvais secrètement, je n’aurai jamais cru être toujours sur les routes, trois ans plus tard, sans projet de m’arrêter pour le moment. Mais d’où vient donc cette éternelle bougeotte?

En route pour l'école, premiers pas nomades avec ma maman

En route pour l’école, premiers pas nomades avec ma maman

Si l’on y réfléchit bien, le fait d’avoir vécu dans 6 endroits différents dans toute la France à tout juste 6 ans, n’y est sans doute pas pour rien. Pourtant, je me souviens de mes premiers pas indépendants de nomade. J’avais 14 ans et je demandais à mes parents de partir au lycée en internat à 120 km de la maison pour pouvoir étudier le japonais. Ma détermination était sans limites, mais partir au lycée à La Rochelle depuis ma petite campagne était un sacré événement. 120 km, c’était le bout du monde. Et pendant trois ans, ce fût un ballet d’allers-retours en train chaque semaine. Depuis ma terrasse avec vue sur le Fort Boyard et depuis la fenêtre du train, je prenais goût au nomadisme et je ne le savais pas encore.

Première rencontre de voyage, avec Annika ma correspondante allemande

Première rencontre de voyage, avec Annika ma correspondante allemande

Trois ans plus tard, je décide de partir faire mes études loin. Il n’était pas question de postuler à Bordeaux, c’était trop près, trop familier, tous mes amis y allaient et je sentais que Bordeaux n’était pas faite pour moi. J’avais déjà besoin d’aventures et d’inconnu. C’est finalement à Rennes que je pars étudier quelques années.

Une backpackeuse est née: voyage en Laponie Suédoise

Une backpackeuse est née: voyage en Laponie Suédoise

La troisième année à Sciences Po est le moment où tout bascule. Je pars vivre et étudier en Suède pendant un an, je prends l’avion pour la première fois, je vis mon premier voyage en solo et je me sens chez moi, enfin. Le retour est rude et je n’ai ensuite qu’un but, repartir en voyage, toujours, encore en France ou ailleurs. Nîmes, Montauban, Montréal, Londres… les destinations s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Je vis à fond, à 100 à l’heure, mais je rêve d’ailleurs. En 2013, je suis prête financièrement et mentalement et je pars en tour du monde. Je ne m’arrêterai plus.

Je suis nomade, je suis libre

Une trentaine ou quarantaine de pays plus tard (ne me demandez pas mon chiffre, je n’en ai aucune idée), de multiples retours dans des pays et des régions qui me sont chères, une nouvelle langue à mon actif, des aventures incroyables, des milliers de rencontres enrichissantes, de la réflexion, des nouveaux traits de personnalité et de culture, des erreurs, des doutes, des décisions, des victoires, de grands moments de bonheur plus tard… je sais que j’ai trouvé mon mode de vie, je sais que je suis nomade.

Je suis nomade, Voyages et Vagabondages

Ces trois dernières années, il y a quelques endroits où j’ai vécu en continu pour une plus longue période: trois mois à Coutras chez ma famille, trois semaines à Auckland, trois mois à Bariloche (en discontinu), un mois et demi à Buenos Aires et c’est à peu près tout. J’ai un besoin constant de mouvement, j’ai déjà hâte de renfiler mon sac à dos et je rêve constamment aux prochaines destinations. Certains pensent que c’est une fuite, c’est ma vie, ma manière de vivre et d’être heureuse.

Après six ans loin de la France, je n’y suis plus vraiment chez moi. A chaque fois que je passe à Londres, j’ai comme un sentiment étrange d’appartenance et d’éloignement. Je sais que ce fût ma maison, ma ville préférée, mais aujourd’hui je n’y ai plus ma place. J’ai trop changé. L’Argentine est mon chez-moi cette année, la Patagonie m’a gardée en otage pendant six mois, mais je sais que c’est temporaire. Ce pays me manque quand je n’y suis pas, mais je sais que je ne pourrais pas m’y installer pour toujours. La Suède et le Canada sont de lointains souvenirs. Ils ont laissé une marque en moi, mais nous sommes devenus étrangers. Jusqu’au prochain voyage.

Je suis Française, je suis Suédoise, je suis Canadienne, je suis Londonienne, je suis Argentine, je suis mes voyages, je suis nomade. Je suis chez moi nulle part, je suis chez moi partout. Je n’ai pas besoin de grand chose. Mon sac à dos, un toit, un sourire accueillant, l’écriture et la promesse de nouvelles aventures. Nomade et vagabonde des temps modernes, je ne sais pas ce que la route me réserve, je ne sais combien de temps cela durera, mais aujourd’hui, je suis chez moi dans mes voyages.

Je suis nomade. Je suis heureuse. Je suis libre.

Lucie en Patagonie


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