Voyage aux Îles de la Madeleine: le guide pratique complet pour voyager aux îles hors saison
Et voilà, l’année 2018 se termine comme elle a commencé. Un clignement d’oeil, un claquement de doigts, quelques trains, quelques bus, quelques avions… et voilà, déjà douze mois qui se sont écoulés. Je pensais que je serai déjà devenue sédentaire à cette date, mais la vie, la route en a voulu autrement. Je vous écris ces quelques lignes depuis un train pour Clermont-Ferrand, depuis un autre pour Marseille et depuis un autre pour Nîmes un peu plus tard, redevenue nomade malgré moi sur les routes de France.

 

En choisissant de ne plus enchaîner les projets, les PVT et les voyages au long cours, je pensais trouver ma voie, une voie et m’enlever la pression du tourbillon de projets constants. Mais d’une certaine manière, je n’ai pas trouvé cette voie et je crois plutôt avoir déraillé. J’avance à l’aveugle, sans savoir où je vais, comment et quand sera l’arrivée. A tous ceux qui me demandent comment ça va, à tous ceux qui m’interrogent sur mes futurs projets nomades, je n’ai qu’une réponse: « Je suis paumée ». Il paraît que c’est le voyage qui compte, et non pas la destination, mais pour une femme qui aime le contrôle comme moi, ce n’est pas toujours facile à accepter. Depuis toutes ces années que j’écris sur ce blog de voyage, j’ai pris l’habitude de tout vous dire, de tout vous raconter, d’utiliser le blog comme un exutoire, de le mettre au centre de mes réflexions et de mes changements. Mais aujourd’hui, je n’y arrive pas. J’aimerais pouvoir vous parler de tourisme de masse, d’écologie, de nomadisme, de sédentarité, de changement de vie et de voie, de remise en question, de blogging, de dépression et d’anxiété, d’écriture, de projets divers et variés et de bien plus encore. Mais je n’y arrive pas. Pas encore. Je crois qu’il est impossible d’écrire sa vérité, quand on n’a pas assez pris de recul, quand on n’est pas en accord avec soi-même, quand on est encore face à ses fameux problèmes.
Voyage aux Îles de la Madeleine: le guide pratique complet pour voyager aux îles hors saison
Alors plutôt que de partager avec vous des fausses vérités, des idées à la va-vite avec peu de substance ou de saveur, je préfère faire un bilan plus simple que les années précédentes, plus court (ou pas, il ne faut pas rêver!), sans trop faire de plans sur la comète. Pour être honnête, je serai bien incapable de faire quelque plan que ce soit. Je sais à peu près ce que je vais faire dans les prochaines semaines, nomade en mon pays pour quelques semaines, jusqu’au mois de mars, mais ensuite je ne sais pas. Je veux me sédentariser pour quelques temps ou tout du moins devenir location-independent, mais je ne sais pas encore où. Je retourne le problème dans ma tête depuis plus d’un an maintenant. Je dois accepter le fait qu’il n’y a pas de solution magique et que la réponse viendra en temps et en heure, que cela ne sera peut-être pas en 2019 et qu’une phase de transition m’attend. Quoiqu’il en soit, un semblant de réponse apparaît peu à peu, mais je préfère attendre de réaliser tout cela avant de vous en parler.
Alors en attendant, parlons voyage, parlons découvertes, parlons nomadisme et enchantement. Ecrivons aussi sur ces sujets qui fâchent, ces réalisations tristes, ces moments qui, mis bout à bout, me font peu à peu me remettre en question, sur le blogging, sur mon avenir professionnel, sur le voyage et sur ce blog. Si l’avenir est incertain, il n’y a que le présent dont on peut être sûr. Et dans le passé, dans les souvenirs, on peut puiser gratitude, bonheur et joie, mais aussi réflexions, savoirs et apprentissages. Alors, c’est parti pour 2018, une année vagabonde!

Voyage aux Îles de la Madeleine: le guide pratique complet pour voyager aux îles hors saison

Janvier au Royaume-Uni

Alors que le souvenir des fêtes s’efface tout juste de nos mémoires et de nos estomacs, alors que certains dressent le bilan et prennent des bonnes résolutions, me voilà en route pour York, au Nord de l’Angleterre. Un avion pour Londres, un bus de nuit pour York et je me retrouve à la gare de York à 3h du matin, seule dans le noir et la froideur d’un 6 janvier 2018. Les courants d’air battent les quais et j’erre entre mon banc et les toilettes, cherchant la chaleur dans mon bonnet et dans la cabine de carrelage blanc. Le café n’ouvrira qu’à 5h, mon hôte ne m’accueillera qu’à midi et la matinée sera longue. Après m’être lavée les mains à l’eau glaciale, je me regarde dans le miroir, sac sur le dos, vêtements de bric et de broc, récupérés dans les cartons de mon passé sédentaire. J’ai le même manteau qu’il y a 8 ans, la même allure et je suis devant le même miroir. Il y a 8 ans, je partais en week-end et j’avais hâte de découvrir une toute nouvelle ville. Mais en ce matin de 2018, à l’orée de mes 31 ans, je me demandais bien ce que je foutais là. Sac sur le dos, dans le froid, sur un banc, peu d’argent en poche, toujours seule. La voyageuse devient de plus en plus vagabonde et cela ne me plaît pas forcément.
Sur le tabouret de Starbucks, j’enchaîne les cafés latte trop sucrés et je scrolle sur Facebook indéfiniment, tentant, entre deux notifications, de me donner l’illusion du travail. J’erre des toilettes à mon tabouret, confiant à chaque fois mes affaires à un voisin compatissant. Les heures s’écoulent, la ville s’anime et je rêve d’un lit. A midi, je reprends la route et je sonne à la maison mitoyenne qui sera mienne pour le mois de janvier. Moi, deux vieux siamois, du thé et des couvertures pour un joli programme de housesitting hivernal. J’ai peur la nuit des craquements de la maison et de la cave, mais la vie s’écoule paisiblement à York. Je marche sur les murs de la ville et je souris face à la beauté de cette ville médiévale, recouverte de givre, de neige et de rayons de soleil. On se croirait presque dans un roman. J’écris un peu, je travaille, je cocoone.
Voyage en hiver à York en Angleterre - Voyages et Vagabondages au fil des mois - Bilan mensuel Janvier 2018
Et puis, il est déjà temps de repartir. Direction la côte et Whitby pour un week-end ensoleillé en bord de mer. Je marche de tout mon soûl, malgré ma blessure au dos encore fraîche. Je marche, je marche sous le soleil, je m’émerveille et soudain j’ai l’idée d’un roman. A Edimbourg, je redécouvre la beauté d’une ville qui m’avait pourtant peu charmée, alors que j’habitais à Londres. On change beaucoup en vieillissant, on change beaucoup en voyageant. La douceur du soleil, le charme de la ville, la présence bienveillante d’amies… voilà que je quitte la ville à regrets, quelques larmes coulant sur mes joues. Mais le tourbillon de la vie nomade continue…

 

Visiter Edimbourg en hiver - Un week-end dans la capitale écossaise: visiter Edimbourg en mode slow travel / que faire en cas de pluie Edimbourg et sur les traces d'Harry Potter à Edimbourg.

Février en Suisse

Un autre avion, un autre saut de puce, et me voilà accueillie à bras ouverts dans une adorable famille dans la campagne Suisse. Je garde un chat et deux octodons et je profite d’une vie paisible en visitant les abords du Léman. Il fait très froid, il neige beaucoup et ma blessure au dos ne semble pas apprécier l’hiver. Je travaille, je traînaille, je me repose et je savoure la présence de Fushin le chat. Que la vie est douce quand on ne se prend pas trop la tête et que l’on garde d’adorables boules de poil autour du monde.
Je fête mes 31 ans seule, heureuse de penser enfin à moi et faire ce que je veux pour cette journée. Je me remémore aussi ce 10 février 2014 qui avait changé ma vie. Les larmes coulent à flots, alors que la neige tombe, mais peu à peu le temps fait son oeuvre.
Visiter Lausanne sous la neige - Découvrir la Suisse en hiver. Le charme de Lausanne sous son manteau blanc et que faire à Lausanne sous la neige ou en cas de pluie?
Un autre jour de février, avec une amie, nous marchons 30 km par -17°C, dans les vignes du Lavaux, sur le bord du Léman, dans la campagne. Il fait beau, il fait froid et je m’émerveille de ce moment. La Suisse est belle, ainsi figée dans son manteau de froid et de glace. Nous sommes seules au monde, nous rattrapons le temps perdu par des papotages sans fin et nous refaisons le monde. J’ai le dos cassé, mon amie marche sur une entorse, mais cela n’a pas d’importance. Nous ne pouvons lâcher ce moment, cet instant, cette journée à nous, rien qu’à nous. C’est comme si par ce froid polaire venu de Sibérie, le temps s’était arrêté et que nous profitions de cette journée hors du temps, dans une autre dimension, pour nous surpasser, pour nous retrouver, pour nous ressourcer. L’amitié demeurera toujours cette armure indestructible, ce cocon cotonneux qui réconforte, même dans les moments les plus durs…
Les vignes du Lavaux dans le canton de Vaud en Suisse - Voyages et Vagabondages au fil des mois - Bilan voyage mensuel - Février 2018 en Suisse
Lausanne le temps d’une journée, le Musée des Jeux Olympiques qui me fait pleurer d’émotions, de souvenirs des JO passés, devant la beauté de ce concept, malgré tous les mauvais côtés qui y sont associés. Et puis, il faut repartir encore. La roue tourne, la vie nomade tourbillonne.

Mars à Berlin et Paris

La saison des événements professionnels commencent et je pars à Berlin pour une première conférence. Je retrouve d’abord mon amie Corinne, puis un florilège d’autres amis. C’est un plaisir que d’être de retour à Berlin, malgré le froid, mais comme d’habitude, c’est trop court. Avec Corinne, nous marchons sous le soleil, nous marchons sur les canaux gelés de Berlin et nous patinons avec le sourire! Les soirées, la bonne bouffe de tous les coins du monde, le boulot un peu, les amis beaucoup, les tranches de rigolade, ces moments où l’on refait le monde, où l’on partage nos idées les plus folles pour le boulot ou pour la vie. Nous avons loué un appartement à huit blogueurs et la douche trône fièrement dans la cuisine, mais tout se passe comme sur des roulettes. C’est même l’occasion de papoter pendant que l’un se douche et que l’autre prépare le petit-déjeuner. Les moments cocasses du voyage ne se tariront jamais.
Avec les copines blogueurs à Berlin - Bilan de voyage mensuel entre la Suisse, l'Allemagne et la France en mars 2018

Photographie de Guillaume Cromer

A Tempelhof, nous partageons nos derniers instants. Battu par le vent, mouillé de la pluie récente, gris, abandonné, c’est un endroit déprimant et pourtant il m’inspire, comme un océan de possibilités nées sur les ruines d’un ancien aéroport. Que peut faire une blogueuse de voyage si elle décide de moins voyager, si elle décide de moins prendre l’avion? Marcher, encore et toujours, malgré la douleur, malgré les blessures.
Tempelhof à Berlin - L'hiver à Berlin - Bilan mensuel de voyage en Suisse, en Allemagne et en France - Voyages et Vagabondages
A Paris, c’est le tourbillon des soirées, des rencontres, du boulot, sans avoir même le temps de réaliser que l’année est déjà bien entamée.

Avril en France

Les mauvaises nouvelles s’enchaînent dans ma famille et je décide de rentrer plus tôt que prévu de ma tournée européenne pour aller passer un peu de temps avec tout le monde. Pour une fois, moi ça va à peu près bien dans tous les domaines, si ce n’est mon dos, mais j’ai l’impression que mon monde s’écroule autour de moi. Une chose est sûre 2018, ne restera pas pour nous gravé dans le marbre de ces belles années, mais sera de celles qui nous challenge, qui nous met face à nous-même, à nos forces et nos faiblesses. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort et il faut continuer d’avancer envers et contre tout.
Je profite de cette pause française pour me noyer dans mon travail freelance et le mois s’écoule à toute vitesse. Il est déjà temps de refaire les valises pour le Salon des Blogueurs de Voyage à Millau. Alors que j’attends l’heure de la navette à Montpellier en savourant mon sandwich, je vois mon amie Isabella dans la gare. Nous ne nous étions pas vues depuis Chiang Mai et c’est avec joie que nous nous replongeons tranquillement dans l’ambiance colonie de vacances qui va avec ce salon. On retrouve les copains, on s’enlace, on s’embrasse, on se raconte nos aventures du bout du monde, nos anecdotes professionnelles, nos rêves et nos difficultés. Je me sens comme à la maison dans cette grande famille qui m’a accueillie à bras ouverts il y a quelques années.
La piscine du Domaine Saint-Estève - Visiter Millau sur la terre et dans les airs
Avant de commencer les choses sérieuses, je m’envole pour la première fois en parapente sur les hauteurs de Millau et je regrette de n’être dans le ciel que 5 minutes. Et puis, je randonne avec un petit groupe sur le plateau du Larzac, à la découverte de l’écosystème, mais aussi des difficultés auxquelles celui-ci a à faire face avec le réchauffement climatique. En une journée, je tombe amoureuse de Millau et si elle n’était pas si peu accessible, je crois que j’y aurais emménagé directement. Le Salon commence, avec ses soirées mémorables, ses rencontres, ses retrouvailles et ses moments intenses. Comme toujours, c’est un moment fort de l’année et je ne le manquerai pour rien au monde. Cette fois-ci, je repars à ma grande surprise avec un Prix d’Honneur. Mais le temps de se reposer, il est temps de s’envoler à nouveau, cette fois-ci pour le Canada.
Vue sur Millau et son viaduc depuis le Causse Noir en Aveyron - Visiter Millau sur la terre et dans les airs

Mai au Québec, Canada

C’est un salon professionnel qui m’a menée à réserver ce voyage au Canada, mais n’aimant pas les voyages trop courts, j’ai préféré profiter de mon vol pour explorer le Québec un peu plus longtemps. J’y avais vécu il y a plus de 10 ans et c’est la première fois que j’y remettais les pieds. Il en a fallu peu pour me charmer, pour redécouvrir ce que je connaissais alors que je n’étais pas encore vraiment voyageuse et pour faire de nouvelles découvertes. Si j’avais apprécié mon expatriation à Montréal, je n’avais jamais vraiment ressenti le besoin d’y retourner, tout simplement parce que le pays ne m’avait alors pas transcendée. Mais lors de ce voyage, je me suis rendue compte que c’était parce que j’étais surtout un rat des villes à l’époque. La souris des montagnes et des chemins que je suis devenue ne pouvais que se sentir bien au Canada. Le printemps y était quelque peu frileux et ce fût un peu un choc que de retrouver la neige après la chaleur du Sud de la France. Je ne suis pas une fille de l’hiver, mais je puise tout de même beaucoup d’inspiration dans la beauté de l’hiver. La neige, les couleurs, le froid presque palpable, les tons de gris, le soleil, si froid et si chaud à la fois, la glace et surtout la vie qui recommence, qui renaît à la fonte des glaces.
Randonnée dans le Parc National de la Gaspésie - Itinéraire de road-trip au Canada - 15 jours entre le Bas Saint-Laurent, la Gaspésie et le Nouveau-Brunswick
Alors que je cours dans la neige, plutôt que de randonner, fuyant un ours imaginaire et mes peurs les plus irrationnelles, j’entends les oiseaux, les craquement de la neige, l’eau qui coule en dessous et j’aperçois parfois des touches de vert. L’hiver a le silence, le printemps a la renaissance et mon corps et mon esprit appellent cette dernière de toutes leurs forces. Sur les Îles de la Madeleine, c’est le vent qui m’emporte et me guide, c’est l’air marin qui me porte, c’est le soleil et l’amitié qui m’inspirent. Je pars les larmes aux yeux, mais le coeur plus fort. Je ne compte plus les moments forts de ce court voyage de 5 semaines au Canada. La puissance de la cascade à Chicoutimi, les rencontres et les retrouvailles, les plaisirs simples de la vie à Québec, ces liens d’amitié si forts sur les Îles, la beauté des Îles, la nature sauvage, puissante et magique en Gaspésie, le soleil et la convivialité du Nouveau-Brunswick, la nature, le soleil, la marche, la nature, les ours et les élans, la nature. Je me laisse guider par le tourbillon de ma vie et une fois encore, je n’ai pas le temps de réfléchir. Je ne réfléchis pas, mais je vis à fond et les émotions et les moments intenses du voyage me traversent comme les épingles d’un sapin, comme les rayons du soleil, comme le froid de la neige, comme l’embrassade réconfortante d’un ami. Je ne réfléchis pas, mais je souris.

Vue sur le lac Saint-Jean enneigé - Bilan mensuel avril et mai 2018 entre la France et le Canada - Voyages et Vagabondages

Juin au Canada et dans le Berry

Je termine mon séjour au Canada entre le Nouveau-Brunswick et Montréal, en n’oubliant pas de me faire dévorer par des punaises de lit et de devoir déménager en catastrophe de mon auberge de jeunesse. Le temps court, le temps est trop court et pour la troisième fois de cette année, je regrette de devoir déjà partir. A croire que je ne suis pas faite pour ces voyages trop courts, si courts. Edimbourg, Millau, le Canada. Ses lieux s’impriment en moi comme des tatouages invisibles et j’imagine toutes ces vies que je pourrais avoir, mais je sens déjà que je suis incapable de choisir. Heureusement, j’ai encore un peu de temps, avant de devoir me décider sur l’avenir. Le tourbillon continue. J’aimerais avoir mille vies, mais l’adepte du slow travel que je suis, rêve d’équilibre, de lenteur et de sérénité. L’arbre et la pirogue luttent en moi plus que jamais, mais la pirogue remporte trop souvent la lutte, plus qu’à son tour.
Faire un road-trip en solo au Canada - 2 semaines, 3000 km entre le Bas Saint-Laurent, la Gaspésie et le Nouveau-Brunswick
Une semaine de battement en France entre deux voyages et il est déjà temps de partir pour un road-trip en Berry avec une très bonne amie à moi. C’est sa région natale, j’y ai vécu enfant et c’est une fabuleuse semaine que nous passons, entre nature et culture, à la découverte de la région, de son patrimoine, de nos racines et à la redécouverte de notre amitié. Un retour aux sources en quelques sorte. Un fil rouge semble s’étirer tout au long de cette année vagabonde, mais je ne le perçois pas encore. Ou tout du moins, je n’ai pas le temps de me poser pour tirer le fil et dénouer les noeuds de mon esprit et de mon coeur. C’est une France profonde que je découvre lors de cette semaine, mais une France délicieuse, savoureuse, accueillante, chaleureuse et rêveuse, cette France que j’aimerais mieux connaître, dont je me sens proche. Comme un mirage, la semaine s’est déjà écoulée et je m’envole pour la Bosnie-Herzégovine pour y passer l’été. La bobine de fil se replie sur elle-même, les noeuds s’emmêlent et je n’ai pas le temps de dire ouf!

Que visiter, que voir et que faire dans le Berry - Bonnes adresses, visites incontournables et conseils pratiques pour préparer votre séjour en Berry

Juillet en Bosnie-Herzégovine et au Japon

J’atterris en Bosnie-Herzégovine, dans une région du monde que je ne connais absolument pas. Nastasya vient me chercher à l’aéroport et nous commençons notre petite vie nomade en Bosnie. Parfois, entre blogueurs, on a des idées saugrenues et parfois, on les mets en place. Nous voilà donc à Sarajevo, à vivre et travailler, et à profiter de chaque semaine pour partir en week-end de découvertes et de repos. Je redécouvre, aussi étrange que cela puisse paraître, le concept de week-end, de coupure avec le travail et même si mon mois de juillet est très chargé professionnellement parlant, je savoure cette routine nomade que je n’avais jamais su créer auparavant. Il n’y a pas à dire, la vie nomade à deux est bien plus paisible, bien plus apaisée, bien plus facile. Sorties, visites, boulot, soirées séries, papotages et films… nous vivons à deux dans une petite bulle et nous prenons nos petites habitudes.
Au fil des mois: bilan mensuel de voyage juin et juillet 2018 entre le Canada, la France, la Bosnie et le Japon - Voyages et Vagabondages
Sarajevo est un nouveau tatouage sur mon coeur et la Bosnie me fait chavirer, par sa complexité, par son histoire, par sa beauté, par ses rencontres. Petits plaisirs, grandes réflexions, rencontres après rencontres, la route est faite de surprise et je souhaiterai presque que nous vivions ainsi pour toujours en Bosnie. A Blagaj, on passe plus d’une heure à contempler le paysage, à papoter et à observer le va et vient de touristes, venus ici surtout pour la photo Instagram, envers et contre tout. Il n’y a qu’un petit couple qui passe un peu de temps au point de vue, qui se parle, qui vit un vrai moment. Le reste des visiteurs semble valser dans une cavalcade vide de sens, une course effrénée aux selfies, un tourbillon de perches à selfie, où tous s’oublient dans l’écran, oubliant de regarder vraiment autour, de vivre, de se parler. Quand le voyage est-il devenu une norme sociale, une course à la preuve de réussite et au succès? Quand a-t-on oublier de vivre? Quand a-t-on décider de vivre nos vies à travers le prisme des écrans et des réseaux sociaux? Quelle est la responsabilité du blogueur voyage dans tout cela? Peut-on revenir en arrière? Comment repenser le voyage, le nomadisme et le blogging dans cette ère du tourisme de masse qui nous happe, qui me hante, qui me traumatise presque. Est-on tous devenus fous? Vivons-nous une descente infernale vers un monde à la Black Mirror, sans nous en rendre compte?
En Bosnie, même si je n’ai jamais été une grande accro du téléphone, je lâche peu à peu de plus en plus prise, j’apprends à ne pas tout partager, j’apprends à faire de vraies pauses, à être plus présente dans le moment et dans ma vie. Je me remets à la lecture et j’ai l’impression de revivre. La Bosnie-Herzégovine, c’est un peu le bout du monde, ou tout du moins de l’Europe, et je vis dans ma bulle, une sorte de parenthèse enchantée. On ne peut toujours vivre dans un rêve, mais parfois, une pause enchanteresse est nécessaire, pour mieux repartir, pour mieux rebondir. Et j’étais enfin prête pour mon rebond, car, après huit mois de douleur, ma blessure au dos était enfin guérie et je pouvais à nouveau marcher de tout mon soûl.
Forteresse de Jajce, Bosnie-Herzégovine
Comme un mirage, comme une hallucination, je pars une semaine au Japon pour le blog. C’est un très beau voyage et comme souvent, je découvre de très beaux endroits, mais décidément, je ne suis pas faite pour ces courtes durées, pour ces voyages express dans une course contre la montre, où je n’ai même pas le temps de me rendre compte de où je me trouve. J’apprécie de retourner en Bosnie, à ma routine bien rodée et de reprendre la main sur ma vie. Le tourbillon nomade est en pause et cela fait du bien.

 

Au fil des mois: bilan mensuel de voyage juin et juillet 2018 entre le Canada, la France, la Bosnie et le Japon - Voyages et Vagabondages

Août en Bosnie-Herzégovine

La Bosnie encore et toujours. Des amis viennent nous rendre visite et ce pays m’émerveille de plus en plus. Pourquoi ne sommes-nous venues qu’un été? Il est trop tard pour faire marche arrière, le tourbillon va venir à nouveau nous happer et il faut repartir.
Lieux de mémoire, randonnées, musée du Génocide, festival du film à Sarajevo, les pyramides de Bosnie, les plages aux eaux turquoises, les villes médiévales, les réserves naturelles, les routes sinueuses, les framboises et tomates savoureuses, les grenades qui mûrissent au soleil, les kebabs à la feta, les cafés bosniaques, les loukoums, les couchers de soleil depuis notre appartement, la fraîcheur de l’automne, la pluie quotidienne, la vie à la montagne, les anciens sites Olympiques, les cascades et les moulins… les visites ne se ressemblent pas, mais contribuent de plus en plus à mon amour pour la Bosnie. C’est le coeur déchiré que je quitte le pays, mais je dois continuer d’avancer et de suivre mon programme nomade et mon tourbillon…
Au fil des mois: bilan mensuel de voyage juin et juillet 2018 entre le Canada, la France, la Bosnie et le Japon - Voyages et Vagabondages

Septembre au Monténégro, en Croatie, en Irlande du Nord et en Angleterre

A l’orée de septembre, je croyais avoir décidé de ce que je ferai pour l’année à venir et que tout se mettrait en place peu à peu. J’étais sûre de moi, j’étais déterminée et heureuse d’avoir enfin une direction, une voie. Cela n’a pas duré, ce n’était pas le bon choix. C’était un choix rationnel, mais une vague assourdissante au fond de moi, que je ne connaissais pas, que je ne comprenais pas, me submergeait peu à peu. Peut-être qu’un jour je vous parlerai plus en détails de tout cela, mais au moment où j’ai dû m’engager, j’ai paniqué, j’ai fait ce qui ne me ressemblait pas, je me suis démise de mes engagements et je me suis retrouvée devant un vide total. Mon mois de septembre était planifié, mais ensuite, c’était le vide absolu, le blanc. Oh, ne vous méprenez pas, j’aurais pu remplir ce vide en quelques secondes et j’ai toujours des dizaines d’idées de voyage et de projets! J’aurais pu prendre un billet pour le Mexique ou Chiang Mai, mais je savais alors que ce n’était pas la solution et qu’il fallait arrêter de papillonner et de tourbillonner. Les amis sont venus à la rescousse et j’ai pu finir mon mois de septembre avec au moins la sérénité de savoir que j’aurai un toit et un endroit pour me ressourcer et me retrouver à la fin de l’année.
Test de la carte sim internationale au Monténégro, dans la Baie de Kotor
Du Monténégro, je n’ai vu que Kotor et les environs, que j’ai trouvé splendide. J’ai ralenti et j’ai savouré mes moments de lecture au bord de l’eau, mes longues marches le long de la baie et mes baignades au coucher du soleil, alors que les touristes quittaient peu à peu les lieux.
A Dubrovnik en Croatie, je me suis évidemment effarée du tourisme de masse dans ce qu’il avait de plus affreux, dans son aspect que je détestais le plus. J’ai aussi vécu un nouvel épisode de punaises de lit et dans ce dortoir tout blanc et tout propre en apparences, je me demandais vraiment ce que je foutais là dans une auberge de jeunesse, à 31 ans, venant de passer une nuit blanche, dévorée une fois de plus par des punaises de lit, comme un signe qu’encore une fois, je n’étais plus vraiment à ma place.
Les vacances en Croatie avec mon père se sont très bien passées, quoique peu reposantes. Septembre en Croatie est un mois glorieux, où le soleil est encore là, où les touristes sont moins nombreux et où les baignades dans l’Adriatique au coucher du soleil sont plus délicieuses les unes que les autres. Cette fois-ci, je ne suis pas repartie avec tatouage dans le coeur, mais plutôt avec un joli câlin réconfortant et l’envie de revenir en vacances un jour plus longuement!
Visiter Manchester: escapade et week-end lors d'un voyage en Angleterre, Manchester est une ville qui a beaucoup d'histoires à raconter
A la fin du mois de septembre, j’atterris sous la pluie et le vent à Belfast, à 3h du matin, dans ce pays qui m’avait conquise, qui m’avait remise sur les rails l’année précédente. A l’aéroport, je me fais interrogée sur mes intentions de séjour, comme si je venais d’entrer aux Etats-Unis. L’ombre du Brexit n’est pas loin et je ne me sens pas accueillie dans ce pays qui a été ma dernière vraie terre d’accueil, ma dernière vraie maison. Un choc, un de plus. Je ne suis pas à ma place, encore une fois. Je vagabonde encore. Mon séjour en Irlande du Nord est professionnel, et j’en profite donc assez peu, même si j’apprécie d’y retrouver ce que j’aime tant au Royaume-Uni. Mais désormais, en raison d’une valse politique incompréhensible, je suis chez moi sans l’être.
Bilan de voyages nomades en 2018 - Réflexions sur le voyage, la vie et le blogging
En Angleterre, je passe un long week-end à Manchester, une ville que j’apprécie beaucoup. Mon passage au Lake District est bien trop court et me laisse le goût amer de toutes ces randonnées qui auraient pu être. Je reviendrai. Je l’espère.
Et puis, je prends un autre vol, celui que je crois être le dernier de l’année. Direction Paris, où une amie m’héberge généreusement pour quelques mois, le temps de me retrouver, de savoir ce que je veux vraiment et d’écrire mon livre sur le voyage en solo.

Octobre et Novembre à Paris

Qu’il est étrange de ne pas avoir de voyage planifié, de ne pas avoir de réservations d’avion, de trains, d’hôtels qui s’accumulent dans ma boîte Gmail, comme les trophées de plaisirs futurs, comme les témoins de ma vie tourbillonnante. Je me repose, j’écris, je me « routinise » en tentant de ne pas me « robotiser », je suis bien et pour la première fois depuis plus de cinq ans, je prends le temps de réfléchir.
Bilan de voyages nomades en 2018 - Réflexions sur le voyage, la vie et le blogging
Réfléchir à qui je suis, qui j’ai été, celle que je veux être, à mon impact sur le monde, à mon métier, au tourisme de masse, à l’avenir, à celle que je veux être, où je souhaite vivre, ce à quoi je veux que mon quotidien ressemble, à tous ces petits gestes que j’effectue tous les jours et qui ont un impact sur ma vie… grandes et petites questions, tout y passe. Ce n’est pas forcément des plus confortables d’être aussi paumée, mais c’est passionnant et j’ai l’impression d’avancer chaque jour à tout petits pas. À petits pas, à grandes inspirations. Je marche, j’écris, je médite, je visite, je me crée de nouvelles habitudes parisiennes, je vois mes amis, je souris, je lis, j’écoute des podcasts, je refais le monde, je m’interroge, je m’écoute, je souris, je papote, je marche et je marche encore. Paris, je t’ai rêvée enfant, je t’ai détesté sans te connaître devenue Londonienne, et aujourd’hui, je t’apprivoise, à coups de cafés entre amis, de randonnées de long de la Seine, de découvertes de tes banlieues et d’incursions dans tes librairies et tes parcs. L’été indien, les couchers de soleil, ces moments entre amis, ces randonnées improbables seule ou à plusieurs. Je marche, je réfléchis, je pleure, je souris et peu à peu j’apprivoise Paris. Ou c’est Paris qui m’apprivoise. L’avenir nous le dira.
Bilan de voyages nomades en 2018 - Réflexions sur le voyage, la vie et le blogging

Décembre au Japon et en France

Un dernier voyage de dernière minute me tombe dessus pour le blog, mais je ne me plains pas. Je repars au Japon, à la découverte de lieux méconnus, à la re-découverte d’autres que j’avais encore à peine exploré. Okayama, Kobe et Miyajima m’accueillent et je savoure la nature et la beauté de l’hiver. Il y a de la poésie dans le souvenir des couleurs d’automne, il y a de la beauté dans ce qui était et ce qui renaîtra. Je marche, je pédale, je marche, je respire et je fais le bilan d’une année tourbillonnante dans un pays qui m’a marquée de tatouages merveilleux et douloureux.

Bilan de voyages nomades en 2018 - Réflexions sur le voyage, la vie et le blogging

Je passe la fin de l’année en Auvergne et dans le Sud-Est de la France, en famille et entre amis, sous un ciel bleu, un froid glacial et un mistral déchaîné.


Je suis toujours aussi paumée, je ne suis pas plus avancée qu’il y a quelques mois, mais je sais aujourd’hui ce que je ne veux plus et ça, c’est déjà beaucoup. Il paraît qu’il faut laisser du temps au temps, il faut écouter ces signes mystérieux, il faut prendre le temps de réfléchir et de méditer.

Bilan de voyages nomades en 2018 - Réflexions sur le voyage, la vie et le blogging

Et puis, un jour, de l’hiver renaîtra le printemps, du tourbillon naîtra la sérénité. 2018 a été vagabonde et chaotique. 2019 sera une renaissance sereine pavées d’intentions, d’amitié, de sens et de marche. Pas à pas, la vagabonde apprivoise son nomadisme. Sourires après soupirs, elle accepte de lâcher prise. Le fil rouge se défait de lui-même et les noeuds se dénouent. Les tatouages invisibles marquent mon coeur et je les porterai toujours en moi, mais aujourd’hui, je crois savoir que la pirogue est fabriquée à partir d’un arbre. Ma pirogue est nomade, tourbillonnante et hivernale, mon arbre est fait d’amitiés, de randonnées et d’écriture. Il ne reste plus qu’à trouver l’équilibre, à se laisser porter par le vent dans la tempête, à lâcher prise et à semer mes nouvelles racines au mistral et à la tramontane.

De l’hiver renaît le printemps. Du tourbillon renaît la paix.


Bonne année 2019 à tous dans votre tourbillon ou votre sérénité. Je vous souhaite de trouver votre voie, ou tout du moins de savoir lâcher prise pour laisser les noeuds se défaire. En 2019, je prévois d’amener plus de sens dans mes voyages, de remettre l’écriture, la poésie et la lecture au coeur du blog, de parler de slow travel, d’écologie et de tourisme durable et de réinventer mon futur et celui de Voyages et Vagabondages. J’espère que vous me suivrez dans ce nouveau tourbillon, même si je ne sais pas trop où il me mènera.

Et vous, quel bilan tirez-vous de 2018? Quelles sont vos intentions pour 2019, voyageuses ou pas?

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