Après 10 jours à travailler dans une ferme japonaise, il était temps de reprendre la route. Les adieux furent un peu tristes, mais j’étais heureuse de me remettre en mouvement. Katsutaka me déposa à la gare et je repartais dans le sens inverse d’où j’étais venue. Deux changements de trains locaux plus tard, j’arrivais donc à Kobe, ma destination finale pour cette première découverte du Japon. Je ne resterai à Kobe qu’un jour et deux nuits en Couchsurfing, à peine le temps de découvrir la ville.
A Kobe, je faisais enfin la rencontre de Geek World Tour (Guillaume pour les intimes) et nous avons arpenté ensemble la ville dans tous les sens; surtout les boutiques geek. Un petit tour sur le front de mer pour aller voir la fameuse tour de Kobe et un savoureux bœuf de Kobe plus tard et la journée se finissait déjà. La ville ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, mais cela reste une ville japonaise typique, moderne et agréable.
Le lendemain, je disais au-revoir à mon hôte avant de prendre le métro pour le port. Voilà donc la raison pour laquelle je m’étais rendue à Kobe: pour prendre le ferry pour la Chine. Prendre un vol pour la Chine depuis le Japon revient très cher, surtout à la dernière minute et en aller simple et la solution à moitié prix était donc de prendre le ferry de Kobe à Shanghai.
Comme vous le savez, j’aime être en mer et cela ne me dérangeait absolument pas, bien au contraire. Arrivée au port aux alentours de 9h du matin, la plupart des passagers attendaient déjà l’embarquement. Après la vérification de mes documents, le paiement de ma place et la vérification de ma température, j’étais prête pour cette nouvelle aventure. Attention, si votre température est supérieure à 36.9°C, vous n’aurez pas le droit d’embarquer. Miraculeusement, j’ai passé le test et je me demande bien quel type de thermomètre est utilisé. J’embarque donc rapidement et je découvre ma cabine. Il s’agit d’un dortoir de huit, de style western, c’est-à-dire avec des lits superposés au lieu de tatamis. Le bateau est loin d’être complet et ils ont regroupés ensemble les étrangers, alors que dans les autres dortoirs se trouvent les Chinois et les Japonais. J’ai donc seulement deux camarades de chambrée, un couple d’Australiens très sympathiques, commençant tout juste leur tour du monde. Je ne perds pas de temps et je pars à la découverte des lieux. Le bateau est assez vaste, dispose de nombreuses cabines de divers styles, d’un bar, d’une cafétéria, d’un café, d’une salle de karaoké, d’une salle de ping-pong, d’une boutique assez miteuse et de salles de bain communes. Il y a aussi plusieurs ponts et quelques bancs à l’extérieur. Tout est très basique, mais tout à fait convenable et propre pour un tel voyage. Le petit-déjeuner est compris dans le prix du ticket et le prix de la nourriture à la cafétéria est tout à fait raisonnable, même si ce n’est pas vraiment bon et il y a même des distributeurs de nouilles et de boissons, de l’eau chaude pour se faire ses nouilles instantanées et des distributeurs de bière pas chère. Vous ne trouverez pas par contre de snacks sucrés, alors faites des réserves.
Le voyage dure deux jours et deux nuits. Le temps passe à une vitesse folle et j’aurais été contente qu’il dure plus longtemps… A bord, la vie quotidienne est très tranquille. On discute avec les passagers, très curieux de savoir pourquoi nous faisons ce voyage, on regarde des films, on se fait des soirées bière et karaoké, des après-midi ping-pong, etc. Et jouer au ping-pong en pleine mer avec des Chinois et des Japonais et s’en sortir plutôt bien, ce n’est pas banal… Je passe aussi beaucoup de temps sur le pont à lire, prendre le soleil et regarder l’océan. Tout le long de la première journée, l’on peut apercevoir les terres japonaises et ses îles et un impressionnant ballet de cargos.
La deuxième journée est en mer et au matin du troisième jour, l’on traverse les quartiers industriels de Shanghai. On arrive vers 9h du matin au cœur de la ville, juste en face du Bund. Malheureusement, le matin de notre arrivée, la pollution obstruait quasiment toute la vue. Ce premier jour de pollution annonçait la couleur d’un voyage d’un mois en Chine à respirer des vapeurs assez peu saines. Nous avons eu un magnifique temps le premier jour, un temps à se prélasser au soleil. Le second jour, vent et pluie nous ont confiné à l’intérieur presque toute la journée.
Je me rends compte que j’adore voyager en mer, que je m’y sens libre et en communion avec moi-même et mon voyage. C’est une bonne manière de voir les kilomètres défiler, une belle transition d’un pays à un autre, un moyen de réellement vivre la distance. C’est aussi parfait pour se déconnecter pendant quelques jours, réfléchir et appréhender son voyage, lire, voir des films et se reposer. Je vous recommande cette traversée si vous avez un peu de temps, un budget plus serré ou l’envie de vivre hors du temps pendant quelques jours, en vivant cette jolie petite aventure.
Informations pratiques pour aller du Japon à la Chine en ferry
Vous pourrez trouver toutes les informations sur cette traversée sur le site suivant. Selon les jours du départ, la traversée se fait depuis Kobe ou Osaka, jusqu’à Shanghai. Il y a aussi d’autres traversées depuis plus au Sud du Japon vers Shanghai ou Tianjin, mais avec une autre compagnie. Depuis le Japon, écrivez-leur directement pour réserver une place à bord, même s’il semble que cela ne soit pas souvent complet. Le prix est de 20 000 yen pour un dortoir de huit, en aller simple que ce soit avec lits superposés ou tatamis, et comprend la traversée, le lit et deux petit-déjeuners. Il y a de bonnes affaires pour faire l’aller-retour et différentes classes. Pensez à faire vos formalités de visa avant d’embarquer.
Se rendre au port à Kobe est très aisé puisqu’il y a une ligne de métro qui s’y arrête. A l’arrivée à Shanghai, le passage de frontière est très rapide. On vous propose ensuite de prendre un taxi ou un bus. Je ne connaissais absolument pas le système de bus, alors je me suis mise à la recherche du métro. Bizarrement, il n’est indiqué nulle part, mais il se trouve à à peine cinq minutes à pied du terminal. J’ai demandé à des Japonais qui parlaient chinois de demander comment s’y rendre. Dès l’arrivée à Shanghai, cela devient plus difficile de trouver des gens parlant anglais. Je ne saurais dire quel est le nom de la station de métro, mais ce fût ensuite très facile de se rendre dans le quartier français, chez mon amie.
Si vous n’êtes pas tenté par cette belle aventure d’aller du Japon à la Chine en bateau (dommage!), vous pouvez vérifier le prix des billets d’avion sur ce site.
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