J’ai quitté les Iles Orcades depuis quelques jours, mais mon esprit se ballade encore là-bas, quelque part sur une plage de sable blanc, sur une falaise escarpée ou dans un champ de crocus. Magie et mystère, ombres et lumières, brouillard et soleil, les Orcades envoûtent, les Orcades hantent. Y jeter l’ancre, c’est pour toujours y laisser un petit bout de soi.
Le soleil brille sur les îles et la lumière est plus belle que jamais. Je cours dans un champ, mes doigts frôlant les herbes hautes. Quelques abeilles butinent. Au loin, le rire des enfants enchantent le village. L’école est fini, l’été est là et s’annonce doux. Je m’allonge sur un douillet lit d’herbe et regarde le ciel…
Quelques nuages forment une cohorte de petits moutons blancs, comme s’ils voulaient jouer avec les brebis et les agneaux des champs d’en bas. Eux, sont impassibles, broutant l’herbe et les crocus. Ils bougent à peine lorsque le postier passe à vélo. Le vélo de Leif est un bon destrier et file à toute allure. En cette belle journée, Leif se laisse porter par le vent. Il volerait presque, parmi les oiseaux de l’île. Les cormorans dansent au-dessus de lui et un fulmar boréal chante. A croire qu’il voudrait se faire entendre sur toute l’île. Il vole toujours plus haut, toujours plus loin et effectue une plongée dès qu’il voit une casquette de touriste. Il les attaque et leur fait un peu peur, mais ils l’ont bien mérité. Quelle idée aussi de tant s’approcher des nids!
Le fulmar survole Lady Village et le magasin de Mary, passe au-dessus de quelques troupeaux de vaches, puis pique sur les dunes de Cata Sand. Quelques phoques et loutres se reposent sur la plage, pendant qu’un tout jeune phoque batifole dans l’eau. Il se laisse porter par le courant, plonge et refait surface, observe d’un air amusé ses paresseux comparses et nage en direction de l’horizon, sans plus se retourner. L’eau est fraîche et le soleil caresse sa peau. Un bateau de pêcheurs est amarré près des dunes. Les pêcheurs travaillent dur depuis ce matin. Il n’y a aucune doute, les filets sont remplis de poissons frétillants. La pêche a été bonne. L’esprit du jeune marin Thorfinn vagabonde plus souvent qu’à son tour. Il rêve d’autres terres et d’autres horizons, là où poussent des arbres et des grattes-ciel. Un jour peut-être quittera-t-il Sanday? Son regard triste et rêveur se perd au loin.
Une baleine fait quelques acrobaties et souffle de l’eau à l’horizon. Elle nage tout près de Quoyness, un tombeau néolithique. Une aura de mystère l’entoure. Quelques milliers d’années se sont écoulés et si peu a changé depuis. Les fantômes d’anciens peuples sont là sur la plage. Les hommes néolithiques, les Pictes, les Vikings, les fermiers du Moyen-Age, les soldats de la Première et de la Seconde Guerre mondiale… Ils sont tous là, réunis sur le sable blanc en de grands cercles rituels, chantant et récitant les mythes d’antan. Les Orcades leur appartiennent un peu à tous. Ils ont écrit l’histoire des îles, ils les ont façonnées et les hanteront pour toujours.
Magiques et mystérieuses Orcades…
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