Malgré 3 voyages au Japon et plus de 10 mois passés au total dans le pays, il me reste encore tant de lieux, de régions et de préfectures à visiter. Il y a plusieurs raisons à cela: il y a bien sûr la question du budget, mon envie de découvrir le Japon en slow travel plutôt que de courir partout et le fait qu’il y a énormément de choses à voir et à faire à peu près partout au Japon, même dans les villages les plus reculés. Tant et si bien, que ces dernières années je me suis concentrée sur le centre de l’île d’Honshu, l’île principale du Japon, avec seulement une exception en allant à Okinawa pendant un mois. J’ai toujours rêvé de découvrir les îles de Kyushu, Hokkaido et Shikoku, mais cela ne s’était jamais fait jusque-là.
Alors, lorsque Tokyo Metropolitan Governement m’a invitée au Japon, pour retourner à Tokyo, mais également pour visiter la préfecture de Fukuoka à Kyushu, je n’ai pas hésité une seule seconde. Fukuoka et Kyushu sont deux noms qui m’ont longtemps faite rêver, appelant à un imaginaire du sud du Japon, évoquant pour moi des images similaires à Okinawa. Je ne vous cache pas que si j’étais venue par moi-même à Fukuoka et à Kyushu, ce n’est clairement pas la manière que j’aurais eu d’organiser mon voyage. J’aurais visiter des sites différents, j’aurais mis plus l’accent sur la nature et je serais clairement restée plus longtemps. Toutefois, je sais bien que tout le monde n’a pas ma résistance à la chaleur et humidité japonaise pour partir en randonnée en été, nous avons été freinés par le typhon et ce voyage aura eu le mérite de me faire voir des endroits hors des sentiers battus et méconnus en peu de temps et de me donner envie de revenir pour plus longtemps.
Vous le savez, j’aime mettre en avant des destinations hors des sentiers battus ou des manières de voyager différentes au Japon, et je ne suis d’ailleurs pas retournée à Kyoto de manière volontaire depuis quatre ans, car je sais que le tourisme de masse y est devenu cauchemardesque et que j’aurais du mal à le supporter. Ce voyage s’inscrit totalement dans ma vision du voyage au Japon. Même en ayant très peu de temps pour votre voyage au Japon, il n’y a aucune obligation à se concentrer sur les incontournables Tokyo-Kyoto-Osaka et il est tout à fait possible de voir autre chose et de découvrir un Japon plus authentique et traditionnel.
Alors suivez-moi à la découverte d’une destination méconnue du Japon, et plus encore, sur un itinéraire original de découverte de cette destination pour une immersion japonaise complète!
Visiter Kyushu et la préfecture de Fukuoka
Située au sud du Japon, l’île de Kyushu est la troisième plus grande île du Japon. Très méconnue des touristes étrangers, c’est pourtant une île très riche pour sa culture, ses paysages naturels comme ses volcans et ses onsens, sa gastronomie et sa diversité. Son climat subtropical et sa distance avec Tokyo en font un lieu à part, souvent plus proche culturellement de l’archipel d’Okinawa que de Tokyo ou du Kansai.
La préfecture de Fukuoka, située au nord de l’île de Kyushu a pour chef-lieu la ville de Fukuoka et comprend également la grande ville de Kitakyushu. Plus accessible et plus proche d’Honshu, cette préfecture n’en reste pas moins un lieu où il fait bon vivre et où il y a beaucoup de choses à voir et à visiter. De par sa proximité avec la Corée du Sud et la Chine, elle est la porte d’entrée de ces influences étrangères au Japon et beaucoup de touristes de ces pays se rendent dans la préfecture. On peut d’ailleurs se rendre en ferry en Corée du Sud depuis Fukuoka.
La population de Kyushu et de la préfecture de Fukuoka est connue pour son accueil, sa gentillesse et sa bienveillance, un peu à l’image d’Okinawa et cela se ressent très rapidement. Alors, si vous en avez marre de la frénésie tokyoïte, pourquoi ne pas envisager un séjour à Kyushu, pour découvrir la nature, les traditions et les sourires de la région, pour un voyage authentique, loin des touristes? C’est ce que j’ai aperçu en venant à Kyushu et je sais déjà que l’île me correspondrait tout à fait pour un voyage plus long, à l’image de mes voyages à Wakayama ou sur la péninsule d’Izu.
Le sanctuaire Munakata Taisha
Après un vol très matinal de Tokyo à Fukuoka, nous arrivons sous le soleil et la chaleur à l’aéroport de Fukuoka. Après un déjeuner rapide sur la route dans la banlieue de Fukuoka, où nous testons l’une des spécialités locales, le Mentai, nous prenons la route pour la ville de Munakata, plus au nord de la préfecture.
Sur la route, nous traversons les banlieues de Fukuoka et au loin, nous apercevons des monts, des rivières et un tout petit bout de mer. J’ai beaucoup de mal à expliquer mon ressenti, mais dans la voiture, je me sens déjà bien au sud du Japon. J’ai l’impression de revoir les routes et banlieues de Naha à Okinawa et les monts que j’aperçois, laisse deviner une jungle tropicale. Dehors le soleil brille, le ciel est bleu, les cigales chantent, la mer semble à portée de main et la chaleur humide réchauffe ma peau. Si Tokyo avait été grise et presque fraîche avant le typhon, je vis à ce moment-là, les sensations si familières de l’été japonais. Pour moi, il ne fait pas si chaud que cela et je serais presque prête à m’enfoncer dans la jungle pour une longue randonnée.
Mais nous sommes ici pour visiter le sanctuaire de Munakata Taisha, qui s’avèrera être l’une de mes visites préférées de ce voyage à Kyushu. Munakata-Taisha correspond en fait à un ensemble de trois sanctuaires alignés – l’un étant sur Kyushu, mais les deux autres se situant sur deux îles au large de Kyushu – mais désigne communément le sanctuaire que j’ai visité, le Hetsu-gu.
Le dernier sanctuaire se situe sur une île interdite, Okinoshima. Comme il est difficile de se rendre sur ces îles pour prier, deux bâtiments ont été construits pour représenter ces dernières et y prier à distance. La dernière île est en effet presque quasiment interdite à l’homme (et l’est entièrement aux femmes!). Jusqu’au 6 siècle, on s’y rendait pour y faire des offrandes aux dieux, mais personne n’y vivait. Aujourd’hui, seul un prêtre y demeure et est remplacé tous les 10 jours. Des archéologues ont eu la permission de s’y rendre pour collecter des objets historiques, anciennes offrandes, dont vous pouvez avoir un aperçu dans le musée attenant au sanctuaire. D’autres hommes, soigneusement choisis peuvent s’y rendre pour prier, mais ils doivent passer par un grand rite de purification et ne peuvent rester qu’à l’entrée de l’île.
Ce jour-là, un jeune prêtre, Suzuki-san, nous guide dans cette visite et nous explique l’histoire et les particularités de Munakata-Taisha, dédié aux trois déesses Munakata. L’une de ces déesses était celle des marins et par extension aujourd’hui, est devenue celle de la protection de la circulation sur terre, et les propriétaires de voiture viennent y faire bénir leur voiture.
Si ce sanctuaire shinto peut paraître tout à fait ordinaire au premier abord, il se situe dans un cadre naturel magnifique, avec un étang et une forêt, ainsi que beaucoup d’arbres sur le site. Notre guide nous a fait visiter de très belles pièces inaccessibles au public, qui servent de salle de repos et de prières à l’empereur.
Il ne faut surtout pas manquer le chemin dans la forêt, qui mène à l’un des endroits les plus sacrés du Japon. Il s’agit d’un lieu où étaient réalisés les prières il y a de cela plus de 1000 ans, avant la fondation de sanctuaires bâtis. Il sert encore aujourd’hui pour des célébrations très spéciales.
De par sa nature, son histoire et son mystère, j’ai trouvé la visite de ce sanctuaire fascinante. Evidemment, je suis toujours choquée qu’un lieu soit interdit aux femmes, d’autant plus en 2018 et quand le sanctuaire est dédié à des divinités féminines, mais ce sanctuaire vaut vraiment le détour et est à mon avis un incontournable d’un voyage dans la préfecture de Fukuoka.
Nous quittons le sanctuaire pour notre prochaine étape sous un soleil radieux, alors que les cérémonies pour les voitures battent leur plein et que Suzuki-san nous fait un signe de la main. Je n’avais jamais rencontré un prêtre shinto, mais il était vraiment très sympathique et ouvert d’esprit et la visite avec lui était passionnante. Je ne pense pas qu’il lira ces quelques lignes en français, mais un très grand merci à lui pour son accueil et sa gentillesse.
Visiter Kitakyushu en coup de vent
Nous partons ensuite vers le nord de la préfecture de Fukuoka, vers la ville de Kitakyushu, l’une des plus grandes villes de la préfecture de Fukuoka, où l’on trouve le pont pour se rendre à Honshu.
La journée est déjà bien avancée et a été très longue, mais nous voulons tout de même avoir un avant-goût de l’ambiance de la ville. Direction d’abord les quartiers populaires et le marché de Tanga, situé dans une galerie couverte datant d’après guerre. Le marché est en train de fermer ses portes pour la journée, mais il semble très vétuste et authentique. L’administration locale prévoit de rénover le marché, en espérant qu’ils arrivent à conserver l’ambiance authentique et traditionnelle qui y règne.
Pour notre part, nous nous rendons dans un petit bar qui ne paye pas de mine, l’Akabe Liquor Store. Bien plus qu’un magasin d’alcool, il s’agit en fait d’un concept unique au Japon, et très répandu à Kyushu, mais méconnu ailleurs, le kaku-uchi. Il s’agit en fait d’un bar debout au sein d’un magasin de sake et de boissons alcoolisées, où l’on discute avec les locaux le temps d’une pause et d’un sake. A l’époque, ce sont les ouvriers qui venaient ici après une longue journée de travail, boire un verre rapide, avant de rentrer chez eux. Le concept est véritablement unique et continue d’être pratiqué aujourd’hui permettant de vraiment entrer en contact avec un Japon authentique et hors des sentiers battus. C’est une activité à ne pas manquer dans la préfecture de Fukuoka, mais attention, il y a plusieurs règles à connaître, comme ne pas rester plus de 30 minutes… gare aux faux-pas.
Après cette petite pause, nous allons faire un tour au Château de Kokura au coucher du soleil. Construit au 17e siècle, puis détruit, il ne fût reconstruit qu’à la fin des années 1950, avec quelques embellissements additionnels pour le rendre encore plus majestueux. Au coucher du soleil, il n’y avait plus personne dans le parc alentour et il était bien agréable de s’y promener en toute tranquillité. Le château est très joli et étrangement, son architecture traditionnelle, bien qu’embellie, se marie bien avec la modernité de l’architecture et des couleurs du centre-commercial voisin, le tout semblant raconter l’histoire de deux Japon. Apparemment, c’est aussi un superbe site de sakura si vous y passez au printemps!
Le Festival Tobata Gion Yamagasa
J’ai eu l’occasion d’assister à plusieurs matsuri à travers le Japon lors de mes différents voyages, et notamment certains des plus impressionnants à Tokyo, mais j’avais hâte de découvrir le festival Tobata Gion Yamagasa dans la banlieue de Kita-Kyushu.
Ce festival est très connu et j’étais ravie de pouvoir m’imprégner de l’ambiance festive du matsuri, mais aussi de pouvoir voir les différents Yamagasa, ces flotteurs portés par les habitants. Les flotteurs sont magnifiquement décorés de lanternes avec différentes inscriptions représentant les différents arrondissements et c’est un véritable tour de force que de voir ces courses avec les flotteurs! Bravo aux porteurs qui rendent le spectacle encore plus impressionnant. Il y a des petits Yamagasa pour les adolescents et des grands pour les adultes, avec huit flotteurs en tout et plusieurs parades et courses.
Entre les cris, les chants et les « waouh », la pleine Lune se levait ce soir-là, rendant le spectacle mystique.
Après avoir pris un grand bain de foule et vu les courses depuis la rue, nous avons profité de l’espace presse pour voir le défilé et la course. Au premier rang de la course et de l’arrivée, les cris et le son du gong étaient encore plus forts, à tel point que j’ai eu l’impression d’être au milieu de la course et de la liesse et que j’ai dû reculé de quelques pas, impressionnée par l’intensité de l’instant. Un moment véritablement incroyable!
Si vous n’avez le temps de voir qu’un seul matsuri au cours de votre voyage au Japon, je ne peux que vous conseiller celui-ci. Il y a avait assez peu de touristes étrangers et le spectacle des lanternes est vraiment magique. Evidemment, n’oubliez pas d’arriver un peu plus tôt que le début du défilé, pour profiter de l’ambiance, des différents stands de nourriture et voir les habitants habillés en yukata pour l’occasion. Un matsuri au Japon, c’est toujours toute une aventure et lorsque c’est fini, il ne se passe généralement plus grand chose, donc mieux vaut prévoir d’arriver en avance.
Où dormir à Kitakyushu?
Après une longue journée d’exploration ou une soirée de matsuri, vous aurez peut-être envie de dormir sur place, plutôt que de rentrer à Fukuoka. Nous avons dormi dans un hôtel business de chaîne classique, le Comfort Hotel, à côté de la gare de Kokura. La chambre est très petite, mais confortable pour les voyageurs en solo et la vue côté gare est plutôt jolie. Le petit-déjeuner est à éviter et malheureusement, certaines chambres sentent un peu la cigarette.
La fonderie et le village d’Ashiyagama no sato
Le lendemain matin, en reprenant la route vers Fukuoka, nous nous arrêtons à Ashiya pour visiter la fonderie et le village d’Ashiyagama no sato. Ce n’est pas du tout le type d’endroits que j’ai l’habitude de visiter, mais l’importance de ce lieu pour la culture japonaise et mon excellent guide Xavier, passionné du sujet, m’ont faite changer d’avis. Le village d’Ashiyagama no sato est un endroit fascinant et passionnant, où j’ai pu en apprendre plus sur la fonte des bouilloires traditionnelles, leur histoire, mais également leur résurrection aujourd’hui à Ashiya. C’est un travail de longue haleine, que j’ai trouvé très intéressant à découvrir en vidéo, mais également, dans le musée, dans l’atelier et avec nos guides.
Au-delà de ces bouilloires traditionnelles utilisées pour la cérémonie du thé, c’est le travail du fer et des oeuvres en fer, millénaires ou reconstruites que nous avons pu découvrir dans ce lieu. Bouilloires, miroirs et cloches de temples sont à l’honneur, retranscrivant l’histoire et les traditions japonaises. Aujourd’hui, après des années de recherche, ils ont pu recréer les méthodes traditionnelles de fonte et des artistes font de magnifiques oeuvres sur commande.
Le lieu dispose également d’un joli jardin japonais et d’une maison de thé, où il fait bon se promener, participer à une cérémonie du thé ou nourrir des carpes. Nous avons fait une mini-cérémonie de thé et je me suis rendue compte que j’avais oublié tout ce que j’avais appris par le passé et que je n’étais vraiment pas très douée. Quoiqu’il en soit, je ne refuse jamais un bon bol de matcha. Ce jour-là, le vent et les cigales accompagnaient agréablement notre visite. Le typhon arrive, le ciel est devenu gris et les premières gouttes se font sentir. Oups, le programme du reste du voyage risque d’être quelque peu perturbé…
Visiter Fukuoka sous le typhon
Nous prenons la route vers la ville de Fukuoka, en passant près de la mer déchaînée. Le vent souffle fort, il pleut, mais il fait toujours chaud. Je ne me souviens plus vraiment des typhons de l’été passé, mais je suis prête pour celui-ci. Nous nous arrêtons pour déjeuner à un buffet, et je savoure de la nourriture japonaise et d’Okinawa (goya et tofu aux cacahuètes) en regardant la mer.
Atelier de poupées Hakata
Nous arrivons sous des trombes d’eau à Fukuoka et la balade dans les différents quartiers de la ville est compromise. Nous nous rendons donc au Hakata Traditional Craft Center, pour peindre des poupées Hakata, des Hakata Ningyo, en compagnie d’un artiste. Je ne suis pas très manuelle et ce n’est pas quelque chose que j’aime habituellement faire en voyage, mais à ce moment-là, c’était très apaisant et je me suis bien amusée à donner vie à ma poupée, sous l’égide d’un artiste et dans un atelier cosy.
Je n’avais rien peint depuis des années, et j’ai trouvé cela très apaisant, presque méditatif de me concentrer sur une tâche manuelle pendant des heures, à discuter et échanger avec Vincent, blogueur chez Dozodomo, qui m’accompagnait dans ce voyage. La poupée rouge est mon oeuvre. Nous nous sommes pas mal débrouillés pour une première fois non?
Les Hakata Ningyo sont des poupées très populaires depuis près d’un demi-siècle au Japon. D’abord offrandes, elles sont plus récemment devenues des objets de décoration. Elles sont très populaires à Fukuoka et vous pourrez vous y essayer dans l’un des nombreux ateliers de la ville. Il s’agit de peinture à l’eau, et il n’y a pas besoin d’être un artiste pour s’en sortir! Et cela fait un bien joli souvenir à ramener…
Le sanctuaire de Kushida sous la pluie
Le Kushida-jinja est l’un des sanctuaires les plus connus de la ville et nous nous retrouvons à le visiter sous la pluie. Le sanctuaire vaut vraiment le détour pour son environnement, son hakata et la beauté des gravures en bois. Malheureusement, sous le parapluie, en essayant de ne pas mouiller l’appareil-photo, j’ai eu du mal à contempler la beauté des lieux.
Par contre, l’avantage est que nous étions très peu nombreux dans le temple pour pouvoir profiter de l’atmosphère calme et du son des gouttes de pluie sur le sol et la structure. Je l’avoue, si je n’avais pas eu tout mon matériel électronique sur moi, l’enfant en moi aurait couru sous la pluie! Une bonne manière de vivre un typhon non?
Fukuoka sous le typhon
Malheureusement, je n’ai pas vraiment pu voir ou visiter la ville de Fukuoka, car la pluie s’est intensifiée au cours de la soirée et de la nuit. De Fukuoka et du quartier de Tenjin, je n’ai aperçu qu’une enfilade de magasins, des enseignes lumineuses, des flaques d’eau et des dizaines de parapluie. C’est bien dommage car Fukuoka est connue pour être une ville vibrante et ensoleillée, agréable à vivre et avec des habitants forts sympathiques.
Selon ce que l’on m’a raconté, c’est une ville où il fait bon vivre et l’endroit parfait pour échapper à la frénésie des grandes villes comme Tokyo, tout en étant tout de même dans une grande ville où il y a beaucoup de choses à faire et à visiter, comme de nombreux temples, et où la nature est très accessible, avec des randonnées, la plage et des îles facilement accessibles depuis le centre-ville. La population y est sympathique et il y a peu de touristes, ce qui en fait l’endroit parfait pour vivre une expérience authentique et immersive. En trois jours de voyage dans la préfecture de Fukuoka, je crois que nous avons seulement croisé un touriste occidental au festival de Tobata et une famille de touristes au temple de Kushida. C’est très peu…
Certains matchs de la Coupe du monde de Rugby 2019 au Japon auront d’ailleurs lieu à Fukuoka, alors cela pourrait être une bonne occasion de venir visiter la ville. J’espère pour ma part y aller pour me mettre dans l’ambiance JO pour Tokyo 2020.
Nous nous sommes réfugiés du typhon dans un café très sympa de la ville, le Manu Coffee, où nous avons été accueillis dans une ambiance hipster par une équipe très sympa, avec un bon latte au matcha. Après cela, direction un izakaya pour une soirée typique japonaise, faite de sashimis, de poissons grillés de rires, de bonne humeur et de nourriture délicieuse. Je n’ai pas le nom anglais du restaurant, mais je vous mets sa localisation. Le menu est en japonais, mais les serveurs sont adorables et la nourriture est délicieuse. Je vous le conseille vraiment! Malheureusement, à cause de la pluie, nous n’avons pas pu tester les yatai, les stands de nourriture très connus dans les rues de Fukuoka. Une prochaine fois!
Où dormir à Fukuoka?
Une fois encore, nous avons dormi dans un hôtel business, mais celui-ci était d’un bien meilleur standing que le premier, dans le quartier de Tenjin. La chambre était spacieuse et confortable, la salle de bain également et un smartphone avec des données mobiles est mis à disposition des clients. Le petit-déjeuner n’est pas génial, mais j’ai pris un gâteau et café délicieux au bard le soir précédent. Seul hic, ma chambre avait vue direct sur un mur en béton, ce qui est un peu triste. Pour réserver une chambre au Richmond Hotel à Tenjin, c’est sur Booking ou Agoda.
La campagne japonaise de la préfecture de Fukuoka
Le soleil se lève sur notre dernière journée à Kyushu. Cela tombe bien, parce que nous prenons la route de la campagne japonaise en direction d’Okawa et de Yame.
Je commence à bien connaître la campagne japonaise et j’aime toujours m’y promener et en découvrir de nouvelles facettes. A Wakayama, à Izu, je peux marcher pendant des heures dans les villages, entre les rizières et les maisons. Il y a quelque chose de très particulier dans ces campagnes, qui mélangent savamment nature, champs, habitations, traditions et modernité, dans des espaces restreints. Des petites rizières et parcelles se dessinent, entourées de maisons traditionnelles ou d’habitations modernes. Des ruelles défraîchies sont ornées de distributeurs de boissons et des konbinis trônent dans les endroits les plus improbables. En marchant au hasard de la campagne, c’est toute la culture japonaise qui défile sous mes yeux. Une écolière en uniforme passe en vélo à toute vitesse, pendant qu’une petite mamie, protégée du soleil par un bob blanc revient de faire ses courses. Au loin, un train vieillissant dépose quelques passagers et un chat vient se frotter à mes jambes. Et puis, le chant des cigales. Toujours le chant des cigales.
Malheureusement cette fois-ci, je n’ai pas pu marcher à loisir dans la campagne de tout mon soûl. J’ai pu l’apercevoir depuis le bus, ses champs, son immense plaine, ses montagnes… sans pouvoir y gambader. Nous avons plutôt été à la rencontre d’artisans, l’épine dorsale de cette campagne et ceux qui permettent que celle-ci survive encore aujourd’hui.
Okawa et le bois
Nous avons d’abord visité une fabrique de meubles artisanale, qui tente toujours de s’adapter, d’être innovante et de créer de nouveaux produits pour rester compétitive face à des grosses entreprises. La fabrique est notamment connue au Japon et à l’étranger pour la fabrication de meubles pour chats.
La ville d’Okawa est connue pour la fabrication de meubles et son travail du bois, et notamment une technique unique de travail du bois, le kumiko, que j’ai pu tester en ramenant un kit à la maison. Il s’agit de fabriquer un motif décoratif en bois, sans utiliser d’attaches, de vis ou quoi que ce soit d’autre. C’est un art vraiment intéressant.
Le vinaigre au coeur de la gastronomie
Pour déjeuner, nous nous rendons dans un restaurant unique, une fabrique de vinaigre, qui propose un menu de dégustation gastronomique à base de différents vinaigres, car oui, le vinaigre est bon pour la santé! J’ai beaucoup aimé les différents plats proposés, mais boire le vinaigre comme jus était un peu trop intense pour moi. Du vinaigre balsamique de Modène je veux bien, mais pour le reste…
Le propriétaire en a profité pour nous faire visiter sa fabrique et sa jolie maison traditionnelle, où il accueille parfois des voyageurs. Un véritable voyage au coeur des traditions et de la campagne japonaise!
Visite d’une distillerie de sake
Nous quittons Okawa pour Yame, connue pour ses plantations de thé. Des petites plantations de thé remplacent les rizières devant les maisons et je suis très surprise de leur taille, par rapport aux immenses plantations que j’avais pu voir en Indonésie, sur l’île de Java. Pas de thé pour nous cet après-midi, et nous nous rendons plutôt à une distillerie de sake, la Kitaya Brewery, pour en apprendre plus sur la fabrication du sake.
Pour être honnête, j’aime le sake, mais je ne m’étais jamais plus posée de questions que cela sur sa production ou les différentes variétés de sake. Je le buvais, je l’appréciais, sans vraiment voir de différence entre telle ou telle marque. Kinoshita-san est notre guide ce jour-là et il nous présente avec humour le savoir-faire nécessaire pour la production d’un bon sake. C’est un travail éreintant qui ne se déroule qu’en hiver. Fukuoka et Kyushu ne sont pas vraiment des régions connues pour la production de sake au Japon, mais Kitaya a changé la donne, en remportant de nombreux prix internationaux. La fabrique est traditionnelle et la manière de produire son sake également.
Nous terminons la visite par une dégustation et je suis ravie de découvrir la subtilité du sake et des différences marquées entre chaque bouteille proposée. Je n’y connais rien en vin, mais mon palet semble être désormais un peu plus formé au sake!
Fabrication des seaux de bain
Le bain à la japonaise, qu’il soit sous la forme d’onsen ou bien dans le cadre de la maison, est tout un art, qui nécessite un seau de bain, un furooke. Beaucoup d’objets au Japon semblent toujours très anodins, mais à chaque fois, il y a derrière tout un art. C’est ce que l’on nous présente dans cet atelier familial traditionnel, Matsunobu Kogei, où l’on fabrique des seaux depuis des générations. Une fois encore, le bois, l’artisanat, les traditions sont au coeur de la campagne japonaise, un fil directeur, une corde tissée entre le passé et le futur, entre la campagne et le reste du Japon.
Il est déjà temps pour nous de repartir pour l’aéroport de Fukuoka, puis Tokyo le soir-même. Même si j’ai l’impression de ne pas avoir profité de la campagne japonaise comme à mon habitude, j’ai pourtant le sentiment d’être plus connectée à cette campagne, de mieux la comprendre, grâce aux artisans que nous avons rencontrés. C’est une chance incroyable que d’avoir pu discuter un peu avec eux et d’avoir vécu quelques instants de leur quotidien. Une fois n’est pas coutume, j’ai pu vivre un voyage en immersion totale et j’espère que vous pourrez le faire également lors de votre passage par Kyushu.
Je rêvais de Kyushu pour sa nature, mais finalement je suis repartie avec une meilleure compréhension de la culture japonaise et un peu plus de sens dans mon voyage.
Informations pratiques pour visiter Kyushu et la préfecture de Fukuoka
Se rendre dans la préfecture de Fukuoka
La préfecture de Fukuoka est plutôt éloignée de Tokyo et si vous avez peu de temps devant vous, je vous conseille de prendre un vol domestique depuis Tokyo Haneda vers Fukuoka.
N’oubliez pas de jeter un oeil à l’offre spéciale ANA Experience Japan Fare, qui vous permet de bénéficier de vols domestiques au Japon à prix réduit si vous avez déjà un vol aller-retour vers le Japon avec n’importe quelle compagnie. Cela peut être un bon plan pour visiter facilement et pour pas cher les préfectures les plus lointaines du Japon depuis Tokyo.
Prendre un vol domestique au Japon est toujours très facile. Il y a une procédure automatisée de check-in et d’enregistrement des bagages et il n’y a même pas besoin de montrer de pièce d’identité. Même en arrivant moins d’une heure à l’avance à l’aéroport, vous ne raterez pas votre avion et vous aurez même peut-être le temps de déguster une assiette de udon et tempura, un grand classique des aéroports japonais.
Il existe également des vols internationaux indirects pour Fukuoka, à partir de 400€ aller-retour, et vous pouvez aussi y rendre en train depuis Hiroshima par exemple, en fonction de votre itinéraire au Japon.
Evidemment, je ne peux que vous conseiller de ne pas faire comme moi et de rester plus longtemps à Kyushu pour mieux profiter des lieux, mais en quelques jours, on peut déjà avoir un aperçu des lieux, pour mieux revenir plus tard.
Se déplacer dans la préfecture de Fukuoka
Même si je me suis principalement déplacée en véhicule, il est tout à fait possible de visiter la préfecture en utilisant les transports en commun, qui sont très développés dans tout le Japon. N’ayez pas peur de prendre les trains locaux et les bus. Avec Hyperdia et Google Maps, même si tout est en japonais, vous ne vous perdrez pas!
Que faire et que visiter à Kyushu?
Je connais encore très peu Kyushu, mais voici quelques articles et blogs d’autres blogueurs qui devraient vous inspirer et vous aider à planifier votre futur voyage à Kyushu:
- Voyage nature à travers l’île de Kyushu au Japon
- Un voyage en train de luxe au Japon avec le Seven Stars Kyushu
- Voyager à Kyushu, mes idées d’itinéraires
- Organiser son voyage à Kyushu: 3 erreurs à éviter
- Que faire à Fukuoka? 10 idées pour un séjour réussi
- Tout le blog de Béné no Fukuoka, qui y est expatriée depuis 2012
Que faire et que visiter au Japon?
Si vous aimez ma vision du voyage au Japon, que vous souhaitez découvrir des destinations hors des sentiers battus et authentiques, que vous voulez découvrir des coins de campagne japonaise uniques ou que vous souhaitez intégrer le slow travel dans votre voyage au Japon, je vous conseille mes articles suivants:
- Visiter Tokyo en une journée en escale
- La Péninsule d’Izu: regards sur l’autre Japon
- Un voyage au Japon authentique en mode slow travel à Wakayama
- Visiter l’île d’Okinawa sans voiture
- Un village traditionnel et paradisiaque au Japon: l’île de Taketomi à Okinawa
- Wakayama, le secret le mieux gardé d’un Japon hors des sentiers battus
- De Kobe à Shanghai en ferry
- Découvrir la campagne et travailler dans une ferme au Japon
- Visiter Kobe, une ville au coeur de la nature au Japon
Connaissez-vous la préfecture de Fukuoka ou Kyushu? Avez-vous envie d’y aller?
Cet article contient quelques liens d’affiliation. En passant par ces liens pour vos achats, vous ne paierez pas plus cher, mais je toucherai une petite commission et vous aiderez à la vie et à la tenue du blog. Merci d’avance pour votre soutien et votre coup de pouce.
J’ai été l’invitée de Tokyo Metropolitan Government pour ce voyage. Merci à Aika, Xavier, Satomi, Reiko, Keiko et tous les partenaires pour leur accueil chaleureux. Merci à Keiko et Vincent pour leurs photos de moi. Cependant, comme toujours, mes opinions et mes photos me sont propres.
Partage et épingle cet article sur Pinterest:
Abonne-toi à la Newsletter bilingue, créative, intuitive et voyageuse sur Substack:
The Alma Writer
et achète mon premier livre L'Envol:
sur mon site Internet ou
sur ta plateforme de lecture, d'écoute préférée!
En t’inscrivant, tu acceptes de recevoir ponctuellement des newsletter de la part de Voyages et Vagabondages/Lucie Aidart Tu peux te désinscrire à tout moment si nécessaire. Pour en savoir plus : Politique de Confidentialité.