A la recherche d’un Japon authentique
Je me l’étais promis au tout début de ce voyage au Japon: Wakayama, je reviendrai cet été. C’est maintenant chose faite et je suis à nouveau repartie de cette petite ville du Kansai des étoiles plein les yeux, le sourire aux lèvres et avec l’envie de revenir au printemps prochain, pour la floraison des cerisiers. S’il y a bien une chose que j’ai appris lors de ces six mois au Japon, c’est mon besoin de ralentir, mon envie d’explorer le slow travel de manière plus approfondie et mon attachement grandissant pour un Japon authentique, un Japon vrai, un autre Japon, loin des guides touristiques, loin de Tokyo, loin de tous les clichés et loin de nos imaginaires.
Ce Japon authentique, on le retrouve partout, même à Tokyo, mais il faut le chercher, il faut marcher et ouvrir les yeux. Par contre, Wakayama est l’un de ces lieux où on l’on trouve l’authenticité sans la rechercher. C’est elle qui vous trouve à votre arrivée par le train, au détour d’une rue ou dans un petit restaurant local. La ville de Wakayama n’est pas encore dans les guides de voyage et c’est sans doute sa grande force. Wakayama est une destination hors des sentiers battus dans toute sa splendeur. Mais ne tardez pas trop, le secret appartiendra bientôt à Polichinelle et qui sait ce qu’il adviendra alors.
Quoiqu’il en soit pour ce second voyage dans la ville de Wakayama, je ne savais pas trop comment m’y prendre, car je souhaitais retourner aux endroits que je connaissais déjà et découvrir de nouvelles choses. Les premiers jours, le temps a été assez peu clément, entre pluie, ciel gris et chaleur à en crever. Et c’est une des raisons pour lesquelles, j’ai décidé de prolonger mon voyage de quelques jours et d’adopter entièrement le slow travel. Car Wakayama est une ville japonaise qui s’y prête parfaitement et que la ville est le mieux appréhendée de cette manière. Alors vous me suivez pour une escapade dans le Kansai en mode voyage lent?
Wakayama en slow travel, ou voyage lent
Le slow travel se traduit littéralement par voyage lent. Il comprend plusieurs éléments et est défini différemment selon les contextes, mais consiste souvent en un voyage local, plus lent, écologique, authentique et plus en profondeur. Il s’agit de rester plus longtemps dans un même endroit, de vraiment le découvrir, de profiter de son voyage sans avoir à accumuler les expériences ou les endroits à visiter. Pour une définition plus complète, je vous recommande l’excellent article, L’évolution du slow travel. On peut voyager ainsi par convictions, par envie, mais le mode de voyage « slow travel » peut aussi être une excellente manière de réduire le budget et ainsi de vivre un voyage pas cher au Japon.
La ville de Wakayama, située dans la préfecture de Wakayama, à à peine une heure en train d’Osaka est connue pour ses temples, ses fruits, son thon, ses onsens, ses plages et ses ramen. C’est aussi la porte d’entrée d’une magnifique région, riche et variée et elle est donc souvent l’endroit idéal pour commencer ce voyage. Ce n’est pas le genre de ville que l’on va visiter pour voir telle ou telle attraction. C’est une ville qui se découvre lentement, se savoure au quotidien, se vit en mode slow travel. On ne vient pas à Wakayama pour cocher une case d’une bucket list. On vient à Wakayama pour s’immerger dans la culture locale, découvrir un Japon authentique et vivre une expérience unique.
Visiter Wakayama à pied et à vélo
C’était déjà le cas lors de mon dernier séjour à Wakayama et cela n’a pas changé. Mon activité préférée à Wakayama est de marcher et de pédaler au hasard des rues de la ville. On y découvre toujours de jolis temples, des petites ruelles pittoresques, un drôle de mélange de maisons traditionnelles, immeubles modernes et fils électriques, de belles surprises, des champs au milieu de la ville, des chats, des pistes cyclables le long de la rivière et de la mer et j’en passe. A pied ou à vélo, les gens vous saluent, vous sourient, viennent vous parler, vous offrent du chocolat… tout simplement parce que vous êtes un touriste, en vadrouille au milieu de nulle part.
Je ne me sens jamais aussi libre et heureuse que dans ces moments de pur hasard, ces moments de laisser-aller où je ne contrôle rien à part mes pieds ou le vélo, me laissant porter par les virages, les détours, la promesse d’un joli lieu au coin de la rue, suivant mon instinct, la lumière du soleil, une jolie couleur, une petite vieille revenant du marché où un chat.
Quelques astuces en plus pour partir à la recherche d’un Japon authentique:
- Mon application pour smartphone favorite : pour ce faire, j’utilise Maps.me, mon application favorite sur smartphone. Elle devient de plus en plus mon guide de voyage, que le lieu soit connu ou non, puisqu’elle recense les routes et chemins de randonnée, fonctionne comme GPS hors ligne et recense différents points d’intérêt et cafés, qui sont alors facilement visibles (bien plus que Google Maps). Si je ne sais pas trop où aller et que je n’ai pas envie de laisser faire le hasard, je repère un point d’intérêt sur Maps.me et je me mets en route. On découvre parfois un petit temple désaffecté, un joli point de vue ou un splendide secret. Je vous recommande vraiment d’essayer! Vous m’en direz des nouvelles! En plus, l’application est gratuite!
- Louer un vélo à Wakayama : il est possible de louer un vélo pour la journée à Wakayama dans le centre-commercial au sous-sol de la station de train (suivez les panneaux ou demander à l’office de tourisme à l’arrivée au train), à l’office de tourisme en face du château ou au bureau d’information à l’entrée du château et du jardin Momijidani.
Cela coûte 500 yens la journée, de 9h à 17h.
Visiter les nombreux temples de Wakayama
Wakayama comprend de nombreux très beaux temples à visiter. Ils ne sont pas forcément connus et à l’inverse d’autres lieux au Japon, il y a de fortes chances que vous vous retrouviez seul face à ce beau spectacle, à la nature et à la spiritualité.
- Kimii-dera et Awashima-jinja:
Je suis retournée visiter mes deux temples chouchous: Kimii-dera et sa vue sur la ville et la mer et l’incroyable temple Awashima-jinja, situé dans la banlieue de Kada, et ses milliers de poupées et statuettes. J’ai passé du temps à ressentir ces temples, à photographier les statuettes et les couleurs et à découvrir la nature, si différente en été, si luxuriante et sauvage. Les ornements colorés des temples et le rouge de leur bois se détachent sur le vert profond des arbres environnants. Les cigales chantent, mes pas résonnent dans les escaliers et sur le sol, dans le silence. L’absence des touristes laisse place à la spiritualité et à l’invasion d’une nature sauvage, qui semble vouloir reprendre ses droits sur ces constructions de l’Homme. Au loin, le bruit de la mer est la seule distraction.
- Tosho-gu:
Mes vagabondages à pied et à roues m’ont menée vers d’autres temples que je ne connaissais pas encore. Je me suis d’abord arrêtée au temple Tosho-gu dans la zone de Wakaura. Les temples de cette zone sont souvent situés en hauteur. On entre d’abord dans une zone boisée très agréable, avant d’entamer la montée. Ce genre de temples en bois et aux toits de chaume est différent des temples que l’on peut voir habituellement au Japon, mais il y en a beaucoup à Wakayama. Le temple est calme et agréable et la vue sur la mer à travers la porte est très belle.
- Tenman-gu:
Juste à côté se trouve le temple de Tenman-gu. La montée par les escaliers est encore plus scabreuse, mais la vue est spectaculaire. Un festival se préparait lorsque je suis arrivée en fin d’après-midi et les chants des moines résonnaient dans toute la forêt, donnant une atmosphère plus magique au lieu. Jusque ce que résonne le chant un peu moins mystique de Madonna… les filles du collège préparait leur danse pour le soir dans l’une des salles du temple. Malheureusement, je n’ai pas pu assister au festival ce soir-là, devant rendre mon vélo et le temple étant plutôt excentré.
- Itakiso:
Enfin, j’ai découvert totalement par hasard, dans la campagne de Wakayama, le magnifique temple Itakiso-jinja, dédié au dieu du bois et pouvant débarrasser de la malchance. Le temple se trouve à la station Idakiso dans un coin de campagne paumé. Le complexe est entièrement boisé et respire la sérénité. Le temple en lui-même, tout de bois, est majestueux et impressionnant. Les sculptures, la boiserie et son toit de chaume complète le tout pour un temple original et touchant.
Assister à un festival à Wakayama
De nombreux festivals se déroulent tout l’été dans la ville de Wakayama et il est vraiment difficile de choisir parmi tous les événements. Si j’ai complètement raté le festival du temple Tenman-gu, j’ai eu la chance d’assister au Hanabi du port de Wakayama, le festival du feu d’artifice, qui se déroule l’été dans presque toutes les villes du Japon. Comme c’était mon premier Hanabi, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’ai suivi la foule à 19h vers le port (et oui, il fait nuit tôt ici!). Il y avait énormément d’adolescents et de famille, beaucoup habillés en yukata pour l’occasion. L’ambiance était festive et tout le monde s’activait autour des stands de nourriture. Je me suis laissée tentée par une sorte d’okonomiyaki roulé sur des baguettes et en dessert par une banane enveloppée de chocolat! C’était délicieux, surtout en contemplant le coucher du soleil. Après avoir flâné parmi les stands, je me suis installée sur une grande place, près de la mer, où beaucoup de gens s’étaient installés. Et c’était parti pour plus d’une heure de feu d’artifice… oui, oui une heure! Et ce n’est pas un petit feu d’artifice, hein! Ça pète, ça explose, ça émerveille et ça illumine le ciel. Je n’en croyais pas mes yeux!
Une heure, c’est long et certains se lassent vite et papotent beaucoup. On ne peut pas dire que cela soit similaire à l’ambiance presque religieuse des feux d’artifice français. A la fin de ce beau spectacle, c’est la ruée vers la sortie. Je n’ai jamais vu des Japonais partir aussi vite de quelque part. Dommage que la fête se termine si tôt, comme souvent au Japon…
Profiter des plages de Wakayama en été
Si le climat a été peu clément et si je n’ai pas pu tester toutes les plages de la ville comme prévu, les deux derniers jours m’ont permis de profiter de la plage à Wakayama en fin d’après-midi et au coucher du soleil deux jours de suite.
J’ai aperçu la plage de Kada, avec vue sur les îles et par beau temps, elle doit être très agréable, surtout après avoir visité le village ou après avoir randonné dans les environs.
Pour ma part, j’ai savouré des heures glorieuses à la plage de Isanoura, à une station de Kada. Située à cinq minutes à pied de mon auberge de jeunesse, c’était parfait pour aller me reposer et faire un plongeon en fin de journée. Il n’y avait quasiment personne à toutes heures, à part quelques surfeurs. L’eau est bonne, le sable est fin et les couchers de soleil sont très beaux. J’imagine que les levers de soleil doivent l’être encore plus!
Si certaines plages japonaises sont souvent pleine à craquer en pleine saison, j’apprécie beaucoup de profiter de la plage au Japon quand il n’y a personne, comme ici à Wakayama. Un autre gros avantage est qu’en voyageant seule, c’est souvent problématique d’emmener des affaires et de se baigner seule, mais au Japon, pas de souci, je laisse tout dans mon sac (appareil-photo, argent, passeport…) et personne n’y touchera! Je peux donc faire la planche pendant longtemps et sans m’inquiéter!
Par la fenêtre du train
Wakayama se découvre aussi par la fenêtre du train. La ville est très étendue, entre centre-ville, campagne, plage, village de pêcheurs, village de surfeurs, parc d’attractions, etc. Il est donc très agréable de la parcourir en train et en bus, le nez collé à la fenêtre pour découvrir ses paysages. En prenant le train de Wakayama-shi à Kada par exemple. Mais c’est également le cas de la fameuse ligne de train électrique Kishigawa, connue pour le terminus Tama et son chef de gare, un chat. Oui, oui.
L’attrait de cette ligne ne réside pas pour moi en ce pauvre chat, mais bien dans les paysages traversés: paysages urbains, montagnes, rizières, temples, villages etc. Ayant perdu ma brochure d’explications en Anglais, j’ai décidé de m’arrêter un peu au hasard et de marcher entre plusieurs stations pour aller au-delà de la vue par la fenêtre. Ayant déjà parcouru cette ligne la dernière fois, j’avais tout de même une idée de ce que j’allais découvrir, mais j’ai été surprise, une fois de plus, par la beauté de la campagne japonaise.
Je ne l’avais jamais fait. Prendre un train, m’arrêter au hasard à une station, marcher pour voir ce que je découvre, m’arrêter à une autre et recommencer. Et je suis vraiment heureuse d’avoir testé cela, car j’ai fait de belles découvertes. Une campagne verdoyante à souhait, des fleurs sauvages, des vergers, les rizières et les champs sur fond de montagnes et de villages, un lac, un champ de lotus en fleur, un temple, des ruelles typiques… C’était magnifique, cela sentait bon l’été et les cigales chantaient comme jamais. J’ai même pu acheter des pêches pour 1 euro pour me rafraîchir. Elles étaient délicieuses.
Malheureusement, c’était la plus chaude journée et après deux explorations au hasard, j’ai dû rentrer car je tenais à peine debout. La chaleur et l’humidité du Japon en été n’est pas légendaire… Le pass à la journée sur cette ligne coûte 780 yens et c’est donc parfait pour explorer Wakayama au hasard de la campagne.
Randonner à Tomogashima
L’île de Tomogashima… rien que son nom fait rêver. Cette île, je la voyais depuis le bain de mon onsen à Kada en décembre dernier et je voulais déjà y aller. Malheureusement, il y avait trop de vent et donc pas de bateau!
Mais cette fois-ci, j’ai attendu la plus belle journée pour embarquer à bord d’un ferry de 20 minutes depuis le port de Kada, pour aller randonner toute la journée. Et j’ai bien fait d’attendre l’été, car je crois que cette excursion m’aurait quelque peu traumatisée en hiver.
Tomogashima est en fait un archipel de quatre îles, mais l’on peut seulement visiter Okinoshima avec le ferry. D’abord utilisée comme île bouddhiste au 7e siècle, elle fût ensuite utilisée comme base militaire à partir de la période Meiji. Aujourd’hui, on y retrouve des ruines militaires de la période Meiji à la Seconde Guerre mondiale.
Outre les ruines, l’île est agréable et sauvage et offre de superbes vues sur les îles alentours, ainsi que sur l’île d’Awaji, située juste avant Shikoku. Autant dire que c’est un paradis de la randonnée et des amateurs d’histoire… ou de frisson. Car oui, j’ai frissonné!
Le départ du ferry se trouve sur le port, juste sous le pont et l’entrée se fait par le parking. Il faut compter environ 20 minutes de marche depuis la station. Le ticket coûte 2000 yens aller-retour. Pensez à prévoir à manger et à boire pour la journée, surtout si vous êtes hors saison. En plein été, il fait une chaleur étouffante et humide et j’ai bu les 3L que j’avais avec moi! On vous donne une carte au départ, elle n’est pas exacte, ni à l’échelle, mais cela vous donne une idée de ce que vous pouvez voir. Vous avez le temps de faire le tour de l’île en 4h à un bon rythme.
La randonnée est très agréable, cela monte et cela descend, c’est parfois boisé, parfois à découvert, mais attention aux serpents, aux frelons tueurs et autres insectes. J’ai d’ailleurs croisé mon premier serpent vivant. Le danger ne s’arrête pas là, car les ruines et bunkers sont assez effrayants également, surtout lorsque vous arrivez seul sur les lieux. Certains lieux sont complètement obscurs, donc pensez à emmener une lampe torche.
Et surtout, profitez! Même si je me suis faite peur, j’ai adoré cet endroit et ma randonnée un peu folle sur l’île de Tomogashima! Un incontournable, surtout si vous êtes à la belle saison à Wakayama.
Dormir dans un ryokan à Wakayama
Vivre l’expérience d’un ryokan au Japon, c’est découvrir tout un art de vivre et une culture japonaise authentique et centenaire. C’est le moyen parfait de découvrir la culture japonaise et cela correspond bien au mode de voyage slow travel. Il s’agissait de mon second ryokan, mais je ne me lasse pas de ces petites bulles, un vrai voyage en dehors du voyage.
Je débarque cet après-midi là à la station de Kada. Normalement, ils viennent vous chercher, mais j’ai fait le trajet à pied. Autant dire que j’étais ravie de la boisson au thé vert sucrée offerte à l’arrivée. Très bien accueillie, un employé m’explique en anglais tout ce qu’il faut savoir et me fait choisir un yukata pour mon séjour.
Aller dans un ryokan, c’est vivre une expérience à part, hors du temps et faire une pause relaxante dans un voyage, le temps d’une ou deux nuits. La chambre du Hiina- no-yu est classique et comprend tous les conforts nécessaires. Elle a un charme désuet qui correspond bien à l’ambiance de la ville et au village de pêcheurs de Kada, qui semble vivre dans un autre temps. Je commence par boire un thé dans le fauteuil massant en regardant les pêcheurs terminer leur journée sur le port. Il est temps d’aller dîner et je revêts mon yukata pour descendre au restaurant. Cette fois-ci le dîner kaseiki est servi dans une pièce commune et c’est beaucoup plus convivial. Les serveurs sont aux petits soins et m’expliquent du mieux qu’ils peuvent en anglais tous les petits plats qui défilent devant moi. C’est mon deuxième repas gastronomique de ce type et je savoure la nourriture. Mes yeux se régalent aussi devant les jolies présentations du chef. Une assistante-cuisinière vient discuter en Anglais avec moi. Et c’est ce que je retiendrais de ce ryokan et ce qui a fait toute la différence. Le personnel était absolument charmant et c’était un plaisir d’échanger avec eux. Le chef est même venu me saluer le lendemain matin. On a l’impression d’être en famille, tout en recevant un service de luxe.
Une fois le dîner terminé, direction l’onsen de l’hôtel. Je suis seule et je profite du bain extérieur et intérieur, face à la mer et au port. J’y détends mes muscles, je me relaxe et je vis à fond le moment présent.
A21h45, ils servent une glace au matcha pour se rafraîchir avant de dormir. Au retour dans ma chambre, le futon est installé et je passe une excellente nuit. Le lendemain matin, après une autre session onsen, le petit-déjeuner kaseiki est délicieux et tout aussi artistique. Il y a également un buffet et je dois avouer que le yaourt maison, les confitures maison, les fruits et le café sont les bienvenus.
Je fais mes adieux et je remets mon sac à dos, je reprends la route après une pause hors du temps.
Profiter des onsens à Wakayama
Il y a de nombreux onsens à Wakayama et il serait bien dommage de passer à côté, surtout si vous souhaitez vivre le Japon authentique et expérimenter le slow travel. Quoi de mieux après une bonne randonnée, une longue journée de visites ou par une froide journée que de se relaxer à l’onsen? Même si je ne comprenais pas trop le concept de faire cela en plein été, je suis maintenant devenue accro, surtout après de longues marches et j’adore me plonger dans l’eau bouillante à la fin de la journée.
J’ai testé deux onsens à Wakayama, celui de Kada Kaigetsu, accessible à la journée et celui de mon ryokan, le Hiinanoyu. Les deux sont excellents et offrent des vues sur la mer. Celui de Kaigetsu, un peu plus excentré n’a pas vu sur le port, mais sur la mer et les îles. Si vous en avez l’occasion, je vous recommande de tester les deux.
Adresses gourmandes à Wakayama: l’art de la slow food
Je ne sais pas pourquoi, Wakayama semble être la définition même du slow travel et cela se ressent jusque dans sa nourriture. Il y a des petits cafés et restaurants locaux dans toute la ville et la slow food est reine. On mange local, on mange lentement, on profite vraiment et c’est tout un art!
- Kissa Wako: juste au pied du temple Kimii-dera, vous trouverez le café Kissa Wako, un café hawaïen géré par Hazuki Iwazaki. Après une longue balade à vélo, j’avais besoin de cette pause rafraîchissante. Les crevettes grillées à l’ail étaient réconfortantes et sans doute l’un des meilleurs plats que j’ai pu manger récemment. Le bol d’açai était délicieux et fondant et fait avec des myrtilles et fraises locales. La propriétaire parle très bien Anglais, est adorable et m’a même offert un billet pour visiter le temple juste à côté!
- Nagakone: il s’agit d’un izakaya convivial situé au centre-ville. Le bol de sashimis est à tomber et fait avec du poisson local. C’est également l’un des rares endroits où l’on peut savourer du sashimi de maquereau. Tout est en Japonais, mais demandez le bol de sashimi pour une personne, regardez ce que mange vos voisins et commandez la même chose et tout se passera bien.
- Kojima Shoten: à Kada, ces gourmandises sont réputées. Si réputées que venu l’après-midi, les stocks sont épuisés et qu’ils ne sont ouverts que jusqu’à ce que les stocks soient épuisés. Pas d’horaire ici et la dernière fois, je m’étais cassée le nez sur la porte. Cette fois-ci, j’y suis allée tôt et j’ai acheté ma boîte de 5. C’était vraiment bon et je vous recommande de tester!
Pour d’autres bonnes adresses gastronomiques à Wakayama et pour des recommandations de café, je vous invite à lire mon premier article qui recense d’autres adresses.
Faire des rencontres à Wakayama
Ce qui fait la force de Wakayama, c’est ses habitants. Lors de mes deux voyages dans cette ville, j’ai été impressionnée par la gentille, l’ouverture d’esprit et la curiosité des habitants de la ville. Plusieurs fois par jour, des gens venaient me parler en Anglais ou en Japonais, me demandaient d’où je venais et pourquoi j’étais ici, m’offraient à manger, me souriaient…. Je me souviens particulièrement de la propriétaire du café Kissa Wako, de ce gardien de parking qui a couru à ma rencontre pour échanger quelques mots avec moi, de ce monsieur à l’office du tourisme prêt à me conduire en voiture à un restaurant inaccessible en transports en commun, de ces enfants qui me saluent dans la rue… un autre monde, un autre Japon.
Que visiter à Wakayama ?
Au-delà du slow travel, il y a de nombreuses choses à visiter à Wakayama. Je vous renvoie à mon premier article, qui recense toutes les visites traditionnelles à faire en ville.
Cette fois-ci, je suis retournée visiter le château et voir la vue par beau temps. Je ne m’en lasse pas. Les jardins autour sont toujours très agréable. Mais, j’ai décidé de me compliquer la tâche et de faire cela en costume d’époque… oui, oui, en costume complet de guerrier samouraï. J’aurais pu choisir un kimono classique, mais ce n’est pas souvent que l’on a l’occasion de vivre une aventure de samouraï. Il est possible de louer différents costumes pour trois heures au bureau d’information touristique juste à l’entrée des jardins Momijidani, au même endroit où vous pouvez louer des vélos. Plusieurs costumes sont disponibles pour différents prix, mais celui-ci coûte 8000 yens.
L’habilleuse a d’abord vérifié que l’armure était bien à ma taille, mais cela passait tout juste. Par contre, les chaussures étaient à mon pied! L’habillage est compliqué, mais prend environ 15 à 20 minutes. Ensuite, ils vous aident à prendre quelques photos devant le château et vous pouvez vous promener dans le parc et jusqu’au château pendant trois heures.
Autant vous dire que je n’ai pas été très loin, vu le poids de l’armure de samouraï et la chaleur (35°, humidité à 90%, youpi!) et les petits bouts de métal qui me rentraient dans le pied. Mais je me suis amusée comme une petite folle à prendre des photos et les touristes étaient fascinés par mon costume et j’ai donc pu parler et prendre des photos avec plein de gens! J’ai sué à grosses gouttes et j’ai dû retourner me doucher juste après, mais je me suis bien amusée!
L’entrée au château coûte 600 yens.
A quelle saison venir à Wakayama ?
Le début de l’hiver n’était pas si froid et les couleurs de l’automne étaient encore flamboyantes et splendides au début du mois de décembre. Les hivers sont plutôt ensoleillés au Japon, donc cela peut être une excellente saison pour venir, surtout si vous faites de la photo. Le désavantage est qu’à cause du froid, il y a moins de monde dans les rues et la ville peut apparaître un peu morte, mais j’avais tout de même adoré mon voyage.
L’été, il y a plus de chance d’avoir le ciel gris et de la pluie. La chaleur humide est parfois insoutenable et il y a plus de touristes. Mais il y a également plus de locaux dans la rue, plus de vie, des festivals et des animations et plus de choses à faire, comme aller à la plage. Vous serez tout de même seuls dans beaucoup de vos visites, mais la nature est bien plus luxuriante et sauvage. J’ai trouvé une autre atmosphère à la ville, un peu plus folle et un peu plus accueillante. Les cigales, la verdure, la chaleur et le bonheur des gens…
Il est vraiment difficile pour moi de décider quelle saison est la meilleure. J’ai aimé mes deux voyages et on le vit différemment. J’aimerais d’ailleurs beaucoup y retourner au printemps pour la floraison des cerisiers.
Où dormir à Wakayama ?
Il y a de nombreuses options à Wakayama, entre les ryokans, les auberges de jeunesse, les hôtels business, les pensions familiales etc. Le plus important est de choisir le quartier où vous souhaitez dormir et de ne pas hésiter à bouger en fonction de vos visites, car la ville est très étendue. Par exemple, je n’ai pas pu aller à un festival, car je dormais trop loin et car la location des vélos ferme à 17h. A prendre en compte, même si pour un premier voyage, je pense qu’il est bien de dormir au centre pour quelques nuits pour pouvoir rayonner, puis de passer une ou deux nuits dans un ryokan ou un hôtel près de la mer.
Au centre-ville de Wakayama
- Guesthouse Rico: c’est mon endroit favori à Wakayama, une guesthouse familiale, tendance et confortable pour passer de bonnes nuits. La guesthouse se situe au centre-ville, les chambres en dortoir ou privées sont confortables en hiver comme en été, le jeune couple propriétaire est adorable, parle anglais et prépare parfois des repas en commun. Le petit-déjeuner du matin est délicieux et fait avec des produits locaux et frais. Une adresse slow travel authentique par excellence!
- Hôtel Daiwa Roynet: situé juste à côté du château de Wakayama, il est parfaitement situé au-dessus de l’office de tourisme. Ses chambres confortables offrent une vue imprenable sur le château et la ville, les montagnes et la mer et c’est pour cela que je l’ai choisi cette fois-ci. C’est un hôtel business tout ce qu’il y a de plus classique, mais la vue vaut le détour. Il y a vue sur le château aussi pendant le petit-déjeuner. J’avoue avoir passé pas mal de temps dans la chaise massante face au château.
- Smile Hotel: Un hôtel business d’un standing un peu plus bas que le précédent, avec vue sur château. Je ne l’ai pas testé, mais on m’en a dit du bien.
- Dormy Premium Hot Spring Hotel: situé juste à côté de la station de train, j’en ai également entendu du bien.
Près de la mer et des plages
- Cafe and Guesthouse Kaede: à Isanoura, à une station de Kada, se trouve cette auberge de jeunesse de surfeurs. Les dortoirs sont grands et confortables, l’atmosphère est détendue et propice au repos, le jardin avec hamac, loupiotes et barbecue est un petit paradis et l’auberge est située à deux minutes à pied de la station et 5 minutes à pied de la plage d’Isanoura. Que demander de plus? Il y a des chiens, un propriétaire plutôt réservé, une cuisine, plusieurs salons et un café adjacent! La propreté n’est pas aux standards japonais, mais franchement ça va et le reste compense cela! J’y serai bien restée une semaine.
- Hina-no-yu: le ryokan familial et convivial que j’ai testé et dont je parle plus haut. Pour une première expérience de ryokan, cela peut être un très bon choix, vu qu’une partie du personnel parle anglais, qu’ils sont adorables et seront prêts à tout vous expliquer. Vue sur mer et port, confort, traditions et un onsen avec vue… que demander de plus!
- Kada Kaigestu: je n’ai testé que l’onsen, mais j’ai également entendu beaucoup de bien de cet établissement en tant que ryokan! N’hésitez pas à me raconter si vous y allez!
J’ai déjà repéré des nuits en ryokan à 50$ la nuit à Wakayama, sur Agoda en dernière minute, alors n’hésitez pas à explorer cette option!
Comment se rendre à Wakayama?
Se rendre à Wakayama est très simple et cela n’est vraiment pas plus compliqué que d’aller à Kyoto, Tokyo ou Osaka… c’est même plus simple d’une certaine manière! Wakayama est accessible en train depuis le centre d’Osaka (n’hésitez pas à utiliser Hyperdia pour planifier votre itinéraire) en une heure et demi ou bien depuis l’aéroport Kansai International (KIX, là où j’ai atterris) en 40 minutes en train! C’est même plus rapide que de se rendre à Osaka et peut donc être la meilleure option pour commencer ou terminer son voyage au Japon et repartir de l’aéroport Osaka.
Se rendre à Wakayama depuis l’aéroport Osaka Kansai International
Il vous en coûtera environ 8€ aller-simple depuis l’aéroport, les indications sont en anglais et tout le monde vous aidera à arriver à bon port, comme dans tout le Japon.
Il y a deux stations à Wakayama, Wakayama et Wakayama-shi. Déterminez à l’avance celle qui est la plus proche de votre hébergement.
Depuis l’aéroport pour la station Wakayama, prenez la JR Kansai en direction de Kyobashi et changez à Hineno si nécessaire pour Wakayama.
Vous pouvez aussi prendre la Nankai Line et changer à Izumisano pour Wakayama-shi. A partir de là, il y a des trains et des bus pour Wakayama.
Ne vous inquiétez, pas cela a l’air plus compliqué qu’il n’y paraît et en suivant les indications de Hyperdia et/ou Google Maps, tout se passera bien.
Partir en excursion à Wakayama depuis Osaka
Wakayama est une jolie excursion à faire depuis Osaka, surtout si vous êtes en voyage dans le Kansai. C’est faisable en une journée, mais cela serait dommage de manquer toutes les richesses de la ville, alors pourquoi ne pas rester plusieurs jours?
Depuis la station Osaka, prenez la JR Yamatoji pour Tennoji, changez à Tennoji pour le Limited Express Kuroshio. Attention, parfois le train se divise en deux et les wagons à l’avant vont à l’aéroport Kansai International, et ceux de l’arrière vers Wakayama. Des annonces sont faites et un chauffeur passe vérifier que tout le monde est dans le bon wagon. En vous voyant avez vos bagages, ils vous demanderont et vous aideront. Je me suis moi-même trompée de train en allant à l’aéroport depuis Osaka, j’ai pris un train pour Wakayama et le chauffeur m’a aidé à finalement prendre le bon train.
Depuis Namba, il y a plusieurs solutions, mais la meilleure est sans doute de prendre la Nankai Line pour Wakayama-shi et de changer pour la JR Kisei à Wakayama-shi pour Wakayama. Attention, la Kisei est peu fréquente, mais si vous êtes en mode slow travel, ce n’est pas grave!
Plus d’informations sur Wakayama
- Le site My Secret Wakayama est très bien fait et recense tous les lieux à visiter, les restaurants, les hôtels, les événements et toutes les informations pratiques avec de nombreuses photos.
- Mon article précédent sur la ville de Wakayama au début de l’hiver, un vrai coup de coeur.
- L’article de mon amie Sarah, qui elle aussi a été charmée par la ville.
J’ai été l’invitée de Tashizan sur le projet #mysecret #wakayama, de la part de la ville de Wakayama. Comme toujours, toutes opinions et photos me sont propres.
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