Voyager avec une maladie, un mois avant le départ
Un mois avant le départ en tour du monde

Voyager avec des problèmes de santé? C’est possible!

Voyager avec une maladie chroniqueDepuis que je suis enfant, j’ai eu de nombreux problèmes de santé. Plus ou moins grave, plus ou moins gênant. Cela ne m’a jamais empêché de faire ce que je voulais, jusqu’à un certain point bien sûr… J’aurais aimé être astronaute par exemple, mais ça côté santé, ça bloque…

Beaucoup de gens trouvent des excuses pour ne pas voyager, la santé en étant parfois une. Bien sûr, je suis tout à fait consciente qu’il y ait des cas extrêmes qui empêchent véritablement de voyager, mais il est important à mon avis de mettre les choses en perspective. Au cours de mes voyages, j’ai rencontré des voyageurs déterminés, prêts à se battre pour vivre leurs rêves malgré les obstacles qui se dressent devant eux. Je pense à Greig, deux fois survivant d’un cancer à à peine 30 ans qui vient de finir un tour du monde de deux ans. Je pense à Audrey qui voyage en fauteuil roulant. Je pense à Fili et son rhumatisme. Je pense à tant d’autres…

Nos problèmes de santé peuvent être plus ou moins importants, plus ou moins contraignants et chaque cas est spécifique, mais on a tous le même rêve et la même détermination. Il est plus que jamais important de montrer que voyager avec des problèmes de santé ou voyager avec une maladie, ce n’est pas insurmontable et c’est tout à fait possible si l’on s’en donne les moyens.

Voyager avec une maladie: mon témoignage

Mon histoire me semble insignifiante par rapport à celles d’autres voyageurs, mais j’espère que le récit de ces petits problèmes vous aideront.

Juste avant de partir en tour du monde, j’ai découvert que j’avais une maladie de la thyroïde, que je porterai toujours avec moi. Pour moi, l’idée de repousser le voyage était inconcevable. La veille du départ, je me retrouvais donc à l’hôpital pour faire une échographie et vérifier la gravité de la situation. Dans la salle d’attente, j’avais les larmes aux yeux: si c’était grave, ce serait peut-être la fin de mon rêve, avant même qu’il n’ait commencé. Je ne pensais pas vraiment à la maladie, je pensais surtout au voyage. Quel soulagement lorsque l’on m’a annoncé que tout était bon…

En plus de cette maladie, je m’étais faite opérer d’un ongle incarné un mois avant le départ. L’opération avait raté et je pouvais difficilement mettre une chaussure ou marcher et je devais changer mon pansement régulièrement.

Voyager avec une maladie, un mois avant le départ
Un mois avant le départ en tour du monde

Par ailleurs, je porte également des semelles orthopédiques depuis plusieurs années, pour essayer de prévenir les douleurs lancinantes qui me saisissent quand je marche. Il y a des matins où je ne peux pas poser le pied par terre pendant plusieurs minutes, il y a des jours où marcher pendant 10 minutes est une énorme douleur. J’ai appris à vivre avec cette douleur, à l’ignorer et à continuer à faire du sport malgré tout.

Rajoutez à cela mon surpoids, les lunettes, les allergies, les problèmes d’articulation, etc, on ne peut pas dire que je sois au top pour une jeune femme de moins de 30 ans!

Malgré tout, je suis partie et je ne me suis jamais dit que je ne pourrais pas voyager à cause de la maladie.

Voyager en tongs en Islande
Voyage en tongs en Islande

Les premières semaines de mon voyage autour du monde se sont passées en boitant. J’ai voyagé en tongs en Islande, je n’ai pas pu explorer certains endroits autant que je voulais et n’ai pas pu faire de randonnées en ce début de tour du monde. Mais j’ai adapté mon voyage à mes problèmes de santé et en ai profité tout autant.

J’ai dû me rendre à l’hôpital à mon arrivée en Colombie pour mes problèmes de thyroïde et d’ongle. Ne parlant pas un mot d’espagnol, je me suis rendue à l’hôpital français, plus coûteux, mais très bien. Quelques mois plus tard, j’ai également fait une prise de sang dans un hôpital en Argentine.

Tout au long de mon voyage, j’ai acheté les médicaments nécessaires dans différentes pharmacies. Selon ce que j’ai testé, une ordonnance française peut être utilisée en Colombie, en Argentine, au Chili, en Indonésie et au Laos. Elle n’est pas valable en Nouvelle-Zélande et en Australie.

En voyage je me sens bien et je pense que psychologiquement cela m’aide à voir les choses de manière positives et sans doute à moins souffrir au niveau des pieds par exemple. Comme le disait si bien mon professeur de karaté, la douleur, c’est dans la tête…

Voyager avec une maladie, le témoignage de Fili

Fili en Birmanie
Fili en Birmanie

Fili est allemande, a 28 ans et est en voyage actuellement. Je l’ai rencontré en Birmanie l’hiver dernier. Je traduis ici son témoignage:

En 2009, j’ai été diagnostiquée d’un « polyarthrite rhumatoïde ». Cela a commencé lentement, mais c’est devenu de pire en pire au fil de temps, avec des grandes douleurs dans mes articulations, les poignets, les épaules, les chevilles. Pendant une période difficile de trois mois, je pouvais à peine marcher ou travailler car mes pieds me faisaient tellement mal. Sans mentionner la dépression qui en résulta…

C’était juste avant que j’ai la chance d’aller à l’étranger (El Salvador) avec l’université. Comme tous les traitements que j’avais essayés ne fonctionnaient pas, je m’apprêtais à annuler ce voyage. Par chance, mon docteur m’a convaincu d’y aller après m’avoir suggéré d’essayer le cortisol. Je n’ai jamais été fan de cela, car cela peut avoir de nombreux effets secondaires, mais j’ai tout de même essayé. Et cela a fonctionné. Le cortisol, plus l’aventure et le climat chaud m’ont presque guérie. J’ai vécu deux mois et demi extraordinaires. Lorsque je suis rentrée, les problèmes ont à nouveau commencé. Ce n’était pas aussi grave qu’avant, mais ce n’était pas aussi bien que durant mon voyage. J’ai alors essayé de nouveaux médicaments.

Par ailleurs, le virus du voyage m’avait encore contaminée et je voulais à nouveau voyager. Mon médecin me dit « Peut-être devrais-tu réfléchir si tu dois vraiment vivre en Allemagne? Peut-être qu’un pays avec un climat chaud serait meilleur pour toi. Pourquoi pas l’Australie? »

9 mois plus tard, j’étais en route pour l’Australie. Le nouveau médicament, l’aventure et le climat chaud étaient à nouveau de mon côté…

Planifier ce voyage avec ma maladie a été un peu compliqué. En souffrant d’une maladie chronique, il faut réfléchir à beaucoup de choses avant de partir pour un long voyage. Par exemple, de nombreuses assurances de voyage ne vous accepteront pas si vous avez une maladie chronique. J’ai réussi à en trouver une, qui ne paie par contre aucun frais en lien avec ma maladie.

Pour les douanes: j’ai commencé avec une réserve de trois mois de médicaments, incluant mes piqûres, les cachets de cortisol et des cachets pour protéger mon estomac à cause des autres médicaments. J’ai pris l’avion de nombreuses fois, puisque j’ai traversé 6 pays avant d’arriver en Australie. J’ai donc vérifié à l’avance les règlements de toutes les douanes pour m’assurer de pouvoir transporter cela dans mon sac de refroidissement dans un sac cabine. J’avais une lettre de mon médecin expliquant pourquoi j’avais tous ces médicaments, mais personne ne m’a jamais rien demandé, à ma surprise et à mon grand soulagement. Après cela, ma mère m’envoyait les médicaments tous les trois mois, la limite acceptée par la douane australienne. Nous avions pu obtenir un an de médicaments à l’avance avec mon assurance allemande.

Après un an en Australie, j’ai passé 10 mois extraordinaires à voyager à travers l’Asie du Sud-Est.

Voyager avec une maladie chronique est toujours plus compliqué, car l’on doit toujours réfléchir à comment et où se procurer vos médicaments. Vous aurez peut-être aussi parfois besoin d’attention médicale de temps en temps lors de votre voyage. Il est parfois difficile de trouver un spécialiste ou un bon médecin dans certains pays. Il faut également avoir l’argent pour couvrir les frais non-pris en charge par l’assurance.

J’ai aussi réalisé que je ne peux pas faire ce que je veux quand je le souhaite. Parfois, mon corps dit NON. Il y a des jours où j’ai très mal et où je ne me sens pas d’humeur à explorer. Il est important de connaître ses propres limites et de ne pas avoir honte de dire: « Désolé, je ne me sens pas bien, je vais rester à l’auberge » ou « Non, je ne peux vraiment pas randonner trois heures dans la jungle aujourd’hui. » Et ce n’est pas un problème. Je ne compte plus le nombre de personnes qui ont dû ralentir pour moi. Mais beaucoup d’entre eux ont apprécié de marcher plus lentement que d’habitude, car ils ont pu découvrir ou apprécier plus. Je ne me suis jamais sentie coupable pour cela.

Je suis très fière de moi et très heureuse d’avoir été aussi loin. J’ai même commencé à voir que ma maladie avait eu un impact positif sur ma vie. Cela m’a fait me rendre compte que c’est MAINTENANT qu’il faut explorer car vous ne savez pas de quoi demain sera fait. On oublie parfois lorsque l’on est en bonne santé à quel point notre santé et notre vie sont fragiles et éphémères. Parce que j’ai une maladie chronique, je croque la vie à pleine dent, parce que je ne sais de quoi est fait mon futur. Mais qui le sait??

Voyager avec une maladie: les informations pratiques

Tour du monde et santé
Mon imposante trousse de secours en voyage

Pensez à faire un bilan de santé avant de partir et en revenant.

Vous pouvez utiliser une ordonnance française dans certains pays, mais renseignez-vous bien pour savoir si vos médicaments sont courants et autorisés dans les pays visités. Il est toujours bien d’avoir une réserve, mais pensez à toujours avoir les ordonnances sur vous dans l’avion au cas où il y aurait des contrôles.

Renseignez-vous sur les différents pays. Je n’achète par exemple pas de médicaments en Chine par peur de contrefaçon. Il y a généralement des hôpitaux, docteurs et pharmacies recommandés par votre ambassade et pour avoir testé, les services sont bons dans de très nombreux pays, ne vous inquiétez pas!

Munissez-vous d’une assurance pour couvrir les gros problèmes. Chaque cas est spécifique: aucune assurance ne couvre ma maladie ou bien les problèmes survenus avant le départ et vous n’en trouverez pas qui les couvrent. J’ai donc pris tous ces frais à ma charge. Cependant, avoir une assurance permet de gérer les imprévus et les accidents survenus au cours du voyage.

Quelle assurance voyage choisir?

La première année, j’avais souscrit à World Nomads: c’est une assurance coûteuse, mais excellente et adaptée aux besoins des voyageurs. Elle couvre même les sports comme le saut à l’élastique. Je l’ai utilisé lors du décès de ma maman et cette assurance a financé mon aller-retour et je n’ai eu aucun problème.

L’année suivante, j’ai testé Chapka Assurances: elle est très facile à souscrire depuis l’étranger  et pour différentes périodes. Elle est bon marché et couvre bien. C’est mon assurance préférée actuellement.

Et vous, avez-vous surmonté des obstacles similaires pour continuer à voyager?

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