Apprendre l’anglais pour voyager est essentiel!
Alors que je discutais avec une amie de l’existence d’un prince charmant ou non (soit dit entre nous, on penchait toutes les deux pour le non!), du seul, de l’unique, de ce mythe de l’âme soeur, je me disais, moi toujours aussi sceptique, qu’en sachant que je voyageais en permanence et que je pouvais donc me rendre à peu près n’importe où sur la planète et en sachant que je pouvais communiquer avec probablement un assez énorme pourcentage de la planète, puisque je parle couramment anglais, espagnol et français, ainsi que des bribes d’autres langues, que c’était un peu mission impossible et une perspective plutôt déprimante. Mais si on retourne le problème, parler plusieurs langues, pouvoir communiquer avec tant de monde autour de la planète, c’est une énorme chance et une porte ouverte sur un océan de possibilités. Parler une autre langue, c’est pouvoir communiquer avec plus de monde, c’est faire preuve de tolérance et d’ouverture, c’est signifier une volonté de connaître d’autres cultures de manière plus poussée, c’est voyager de manière plus authentique et locale, c’est tout simplement une partie inhérente du voyage. C’est donc pour cela qu’apprendre l’anglais pour voyager est essentiel!
Ce n’est donc pas un hasard si je vous parle souvent d’apprentissage des langues par ici. Je vous ai déjà raconté mon apprentissage du japonais en immersion, mon apprentissage de l’espagnol, mais aujourd’hui, je voudrais revenir sur mon apprentissage de l’anglais, la première langue que j’ai apprise et sans doute aujourd’hui ma première langue au quotidien.
Apprendre l’anglais : de l’école à l’immersion totale
Comme beaucoup d’entre vous sans aucun doute, j’ai commencé l’apprentissage de l’anglais assez tardivement, au CM2, puis plus sérieusement en 6e. Directement, cela m’a plu et je semblais bien m’en sortir. Heureusement me direz-vous, car j’avais choisi l’option européenne pour faire quelques heures de plus par semaine, avec des cours à orientation plus culturelle. Tant et si bien que quand il a resté deux places pour un séjour linguistique à Londres avec les 5e, je suis partie avec ma meilleure amie. J’ai très peu de souvenirs de ce voyage ou de son efficacité, mais j’ai continué mon apprentissage de l’anglais à l’école en section européenne jusqu’en 3e. Entre temps, j’ai commencé le latin en 5e, puis l’allemand en 4e, et le japonais en 2nde. Mon amour pour les langues fleurissait, j’obtenais d’excellentes notes dans toutes ces matières et je pensais être douée en langues. En 4e, je suis repartie une semaine en séjour linguistique à Londres, mais une fois encore j’en ai peu de souvenirs. Je me souviens par contre de mon séjour en Allemagne en 5e, alors que je ne parlais pas encore allemand, pour rencontrer ma correspondante. Mon anglais parlé était bien hasardeux, le sien était meilleur, mais en l’espace d’une semaine, nous sommes devenues des amies inséparables. Lorsqu’il fût temps de partir, nous étions en larmes. Tout cela grâce au pouvoir de l’anglais…
Très vite, j’ai eu besoin d’aller au-delà de ce que j’apprenais en cours d’anglais au collège. Voyez-vous, j’ai le même âge qu’Harry Potter et alors que le livre sortait en anglais à date normale, il fallait attendre de trois à six mois pour avoir la version française entre les mains. L’attente était insupportable et je me suis donc lancée dans la lecture des trois premiers tomes en anglais pour préparer la sortie du quatrième tome d’Harry Potter. Connaissant bien l’histoire et les trois premiers volumes, la lecture a été facile. Je décidais de ne pas m’arrêter sur les mots que je ne comprenais pour garder une lecture fluide et le plaisir de la lecture et encore aujourd’hui, j’adopte cette méthode. Après tout, si vous croisiez un mot trois fois, quatre fois, dans des contextes différents, vous comprendrez sans dictionnaire ce que cela veut dire au bout de la énième fois et vous l’aurez acquis de manière plus naturelle. Faites-moi confiance!
J’ai toujours rêvé de partir en séjour linguistique d’un an dans un lycée étranger. Il y avait un allemand qui est venu dans mon lycée pendant deux ans et un japonais pendant 1 an. Malheureusement, ce n’était pas financièrement possible, mais si jamais vous en avez les moyens et que votre enfant est demandeur, n’hésitez pas. C’est la meilleure manière d’apprendre et de s’ouvrir au monde le plus tôt possible.
Après Harry Potter 4, les années se sont enchaînées et je lisais non seulement Harry Potter, mais de plus en plus de classiques en anglais. Hamlet, les soeurs Brontë, les Raisins de la Colère… je sautais sur tout ce qui me passait dans les mains et sans le savoir, j’étais en train d’acquérir un vocabulaire développé en anglais.
A Sciences Po, j’ai continué de prendre des cours d’anglais, d’allemand et de japonais. J’étais excellente en anglais, plutôt mauvaise en allemand et j’ai abandonné les cours de japonais, devenus ennuyeux car trop faciles. Avec cela, est venu le temps des films et des séries. Je n’avais pas Internet chez moi mes deux premières années d’études (on ne rigole pas) et je passais donc beaucoup de temps à regarder des DVD. J’ai rapidement regardé les séries et films en version originale, avec sous-titres français d’abord, puis sous-titres anglais, puis sans sous-titre du tout. Même des séries comme Skins, à l’accent british poussé, ne me bloquaient pas et si je ne comprenais pas quelque chose, je laissais couler. Je préférais l’apprentissage naturel et cela a marché. Aujourd’hui, je n’ai pas du tout besoin de sous-titre en anglais.
Et c’est comme ça que j’ai atterri en Erasmus en Suède à 19 ans, avec un excellent niveau de compréhension, de lecture, de grammaire, d’excellentes notes et donc un super niveau d’anglais sur le papier… mais sans vraiment parler. Parce que mon exposé sur Steinbeck en anglais ou nos discussions sur les systèmes politiques en cours d’anglais… ce n’est tout simplement pas la vraie vie. Nous n’avions malheureusement pas du tout suivi des cours d’anglais pour conversation et discussion dédiés, ce qui à mon avis ne facilite pas du tout l’immersion, l’oral ou la vraie vie. J’avais passé mon test d’anglais TOEFL pour venir à l’université en Suède avec brio, mais j’étais incapable d’aligner trois phrases. Il a fallut quelques jours pour que ma langue se délie et que je puisse vraiment parler anglais. J’étais trop excitée à l’idée de rencontrer des gens du monde entier pour être timide ou complexée par mes fautes et mon accent et après quelques balbutiements et quelques bières, je babillais gaiement avec mes amis du monde entier: Allemagne, Argentine, Roumanie, Hong-Kong, Japon… j’entendais des accents différents tous les jours, je parlais anglais en permanence, même avec mes quelques amies françaises et je vivais pour la première fois une immersion totale en anglais… en Suède.
Mes cours étaient tous en anglais. J’ai pris des cours de suédois et de japonais, mais j’apprenais ces langues à travers le prisme de l’anglais, ce qui est un exercice très intéressant. Facebook venait de naître et automatiquement, je l’avais installé en anglais. Peu à peu, mon ordinateur, mon téléphone, tous mes logiciels, Google… passaient en anglais. Je parlais anglais avec mon petit-ami de l’époque. Je continuais d’avoir mes divertissements en anglais. Bref, ma vie était à 100% anglaise, mis à part l’appel hebdomadaire en français à ma famille, l’écriture de mon blog de voyage de l’époque et quelques emails échangés avec les amis. Je me suis mise à penser en anglais, à rêver en anglais et j’ai perdu mon accent français, qui est alors devenu un drôle d’hybride germano-suédois. Ne me demandez pas pourquoi, personne n’arrive vraiment à mettre le doigt dessus… Je suis rentrée en France, après un an sur place, en ayant perdu mon français et en ayant atteint le niveau bilingue. Je n’ai donc jamais eu à apprendre l’anglais pour voyager, mais ne pas parler anglais en voyage me semblait alors inimaginable.
Si je vous raconte tout cela, c’est pour vous montrer à quel point l’immersion est importante. Car parler anglais sur le papier, cela ne sert pas à grand chose, à part peut-être pour échanger des emails professionnels ou suivre vos séries préférées. Pour moi, la transition s’est faite très rapidement du fait de mon niveau académique de base, mais pour avoir également testé d’apprendre l’espagnol sans cours, cela m’a pris seulement trois à quatre mois d’immersion totale en Argentine.
Aujourd’hui l’accent français va et vient, mais l’anglais fait partie de mon quotidien et il n’y a pas un seul jour où je n’utilise pas l’anglais.
L’importance de l’anglais en voyage (et des autres langues)
Ces dernières années et ces derniers voyages, je me suis vraiment rendue compte de l’importance de pouvoir parler anglais et d’autres langues en voyage. Alors bien sûr, il est tout à fait possible de voyager sans parler une autre langue, mais ce serait se couper d’une bonne partie des joies du voyage.
Pour commencer, la seule fois où je me suis retrouvée dans un pays où je ne comprenais absolument rien, où je ne pouvais pas vraiment m’exprimer ou me faire comprendre et où personne ne pouvait me parler était lors de mon mois de voyage en Chine. J’ai trouvé cela absolument génial, drôle et un sacré défi (accentué par la différence culturelle), mais j’ai aussi pu avoir un avant-goût de ce que c’était que de voyager sans comprendre la langue locale ou avoir une langue en commun, avec tout ce que cela amène comme incompréhension culturelle, malentendus et flou général. Je me suis perdue, j’ai pris le mauvais train, je me suis retrouvée dans des situations, où je ne comprenais absolument rien, j’ai mangé plein de choses sans savoir ce que c’était et surtout je n’ai pas eu la chance de découvrir le pays de l’intérieur et d’avoir une compréhension plus globale du pays, mais également de sa situation politique. Je ne parlais pas chinois, ils ne parlaient pas anglais et malgré toute leur gentillesse, il y avait toujours une sorte de barrière invisible.
Mes plus beaux voyages sont ceux qui ont été à la rencontre de l’autre, de manière plus locale et plus authentique. Si j’adore voyager au Royaume-Uni et que je m’y sens si bien, c’est que j’y comprends la langue, les références culturelles, les blagues, la vie quotidienne, la télévision… Je parle anglais, mais surtout je parle et je comprends le british.
Si j’adore voyager en Amérique du Sud, c’est grâce à la proximité avec les locaux, la possibilité de parler dans leur langue maternelle et de mieux comprendre la culture grâce à la langue.
En Asie à l’inverse, je ne peux pas apprendre toutes les langues et certaines sont plutôt compliquées pour moi. Pour moi, le voyage manque alors toujours un peu de profondeur. Certes, j’ai des bases de japonais, mais cela n’était pas suffisant pour vraiment avoir une compréhension de la culture. En Thaïlande, j’ai beau avoir fait des tentatives et même s’il était tout à fait possible de vivre au jour le jour en anglais, ne pas parler thaï crée définitivement une barrière. A l’inverse, j’avais appris de bonnes bases de bahasa indonesia lors de mes deux voyages en Indonésie et cela a véritablement transformé mon voyage, en termes d’ouverture, de gentillesse et de bienveillance des habitants, de compréhension culturelle et également en termes de négociation des prix.
Quelques raisons pour apprendre l’anglais pour voyager (et autres langues locales):
- Pour une meilleure compréhension de la culture du pays et de la situation politique
- Pour pouvoir parler plus librement avec les locaux
- Pour pouvoir discuter avec d’autres voyageurs, voyager ensemble et faire des sorties ensemble
- Pour pouvoir vivre l’organisation, la planification et la vie quotidienne de son voyage plus simplement
- Pour regarder la télévision locale, lire les journaux, aller au cinéma en voyage, acheter un livre ou l’échanger avec d’autres voyageurs, échanger ses guides de voyage avec des anglophones
- Pour avoir un accès plus facile à certaines manières de voyager comme le Couchsurfing, le Housesitting, l’auto-stop dans certains pays et d’autres sites Internet et services qui ne sont peut-être que disponibles qu’en anglais
- Pour ne pas avoir à se soucier d’avoir un guide francophone, des explications en français, partout où vous allez
- Pour mieux savoir négocier les prix
- Pour un voyage plus local et authentique
- Parfois, parler anglais ou la langue locale est une bonne idée pour des raisons de sécurité: pour ne pas se perdre, pour pouvoir demander son chemin, mais aussi parler la langue du pays permets de mieux comprendre les subtilités, les sous-entendus, peut-être même les signaux de danger. Si vous ne parlez pas la langue, le danger sera sans doute plus invisible et pernicieux.
- Pour moins se faire arnaquer
- Pour pouvoir rencontrer des gens différents et sortir de la communauté franco-française
- Pour découvrir que vous avez peut-être une autre personnalité dans une autre langue
- Tout simplement pour donner plus de profondeur à votre voyage…
Quelques conseils pour apprendre l’anglais pour voyager, en voyage ou à la maison
J’espère que je vous ai convaincu de l’importance d’apprendre l’anglais pour voyager, ainsi que de l’importance d’apprendre l’anglais en immersion ou de vraiment se focaliser sur des cours de conversation, plutôt que simplement sur les bancs de l’école. Laissez-moi vous donner quelques conseils et astuces pour apprendre l’anglais pour voyager (applicables à d’autres langues en fonction de ce que vous souhaitez apprendre ou où vous trouvez):
- Passez votre technologie en anglais: ordinateur, téléphone, appareil photo, Google, tous vos logiciels… vous vous habituerez en quelques jours et cela deviendra une seconde nature.
- Faites vos recherches quotidiennes et de voyage sur Internet en anglais, pour vous habituer à avoir l’anglais dans votre quotidien.
- Regardez tous vos films et séries en VO, avec ou sans sous-titres en anglais. Testez aussi bien sûr les podcasts en anglais, regardez des vidéos Youtube… Cela ouvre tout une autre manne culturelle.
- Lisez en anglais. Oui, oui, c’est dur, mais cela devient plus facile avec le temps. Pratiquez la lecture fluide et ne vous arrêtez pas à chaque mot.
- Lisez les journaux en anglais, regardez la télévision locale.
- Rejoignez des cercles ou des cafés de conversation.
- Saisissez toute opportunité de parler anglais, même si vous avez peur de faire des fautes. Cela n’a absolument aucune importance (je parle espagnol couramment, mais avec une grammaire affreuse et cela ne me gêne absolument pas et ne m’a jamais bloquée). Par exemple, quelqu’un avait besoin d’une traduction anglo-espagnole l’autre jour à l’aéroport d’Helsinki, pour se faire comprendre, et j’ai sauté sur l’occasion. Je rends service et je pratique la langue en même temps!
- Evitez les francophones dans la mesure du possible, même si c’est parfois difficile.
- Sortez de votre zone de confort et prenez des risques. C’est toujours difficile au début, mais une fois passé l’étape, vous serez satisfait. En Argentine, je me retrouvais dans des soirées où tout le monde parlait espagnol et je ne comprenais absolument rien. Je me forçais à rester quelques heures, même si souvent j’étais réduite au silence dans un coin. C’était inconfortable, mais cela a payé par la suite.
- Forcez-vous à l’immersion totale, pas de triche!
- Ne trouvez pas de fausses excuses pour ne pas apprendre: non, ce n’est pas parce que vous êtes plus âgé, que vous ne pouvez pas apprendre une langue.
- Allez prendre part à une visite guidée dans la langue que vous apprenez, même si vous ne comprenez pas tout. Je pense notamment au Free tours dans différentes villes du monde. Cela vous aidera aussi à écouter différents accents!
- En soirée, l’alcool délie les langues. Je ne vous conseille évidemment pas d’abuser sur la boisson, mais au bon endroit, au bon moment ça peut aider!
- Faites un échange de langue avec un local: pour ma part, j’ai déjà utilisé pour trouver des compagnons de conversation, le bouche à oreille, les groupes Facebook, Couchsurfing… et la plupart sont devenus des bons amis.
Avez-vous d’autres suggestions ou conseils pour apprendre l’anglais pour voyager, en immersion, en voyage ou à la maison?
EDIT 2020: Je vis désormais à nouveau au Royaume-Uni, en Ecosse cette fois-ci et je dois me faire à des accents bien plus prononcés qu’à Londres. Ce n’est pas toujours évident, mais je ne désespère pas! J’ai à nouveau dû passer un test de langue, IELTS Indicator cette fois-ci, où j’ai obtenu la même note qu’un natif obtiendrait, et ce sans préparation aucune. Cependant, c’était un test académique et je suis à chaque fois marquée par le fait que ces tests sont très peu ancrés dans la réalité. Alors oui, c’est bien d’avoir un niveau académique, notamment si vous souhaitez étudier dans une université étrangère, mais n’oubliez jamais l’importance des cours de conversation et de l’immersion!
Apprendre l’anglais lors d’un séjour linguistique
Il existe de très nombreux organismes pour faire des séjours linguistiques à l’étranger. Comme j’en parlais plus haut, un enfant ou un adolescent qui a la chance de pouvoir partir six mois ou un an au lycée en immersion partira du bon pied. J’espère que mes nièces y auront accès si elles le souhaitent.
Pour ma part, j’ai testé d’apprendre le japonais lors d’un séjour linguistique de deux semaines à Tokyo et cela a eu de bons résultats, comme mon but était de me replonger dans la langue et de réactiver mes connaissances. A mon sens, une durée minimale pour un premier séjour serait de trois semaines, mais si c’est pour une réactivation de la langue, deux semaines peuvent être suffisantes. Evidemment, la durée idéale serait sans aucun doute de trois mois à un an, en fonction du niveau de bases linguistiques. J’ai bien envie de faire un séjour linguistique en espagnol ou en allemand un de ces jours, pour voir ce que je pourrais en retirer.
Et vous, avez-vous déjà fait un séjour linguistique? Pouvez-vous me raconter? Comment avez-vous appris l’anglais? Avez-vous des conseils pour apprendre l’anglais pour voyager?
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