Fêter Noël en Antarctique: le matin du 25 décembre en Antarctique
Ting, Ting, Ting. Joyeux Noël à ceux qui le fêtent le 25 décembre. Réveillez-vous, ce matin nous partons à la chasse (photographique bien sûr) aux baleines!
Il n’y a pas à dire, Shane sait convaincre les passagers de sauter du lit. Le réveil est difficile après la soirée de la veille, mais nous avons tous très hâte de voir à quoi ressemblera un Noël en Antarctique. Il faut dire que le Père Noël habite à l’opposé de la planète et que nous n’attendons pas vraiment de cadeaux au pied du sapin. Pourtant, tout le monde est de très bonne humeur ce matin-là et chacun est prêt à vivre un Noël unique et mémorable. Les décorations de Noël ont envahi les portes des cabines et l’équipage porte des bonnets de Noël. Le décor est posé, il n’y a plus qu’à découvrir ce que le continent blanc a en réserve pour nous ce jour-là.
Note: cet article est la suite de mon Noël en Antarctique à l’ambiance de fin du monde. Lisez ce que nous avons fait le 24 décembre en Antarctique en cliquant ici.
Il fait beau, mais le vent s’est levé. Nous n’avons donc pas pu aller à Useful Island (les noms de lieux en Antarctique sont vraiment saugrenus) comme prévu au départ, mais nous avons pu nous abriter un peu à Wilhelmina Bay. Il est donc temps de partir en croisière en zodiac à la recherche des baleines. Il paraît que le temps est propice…
Nous avons eût beau chercher dans tous les coins et recoins de la baie, pas l’ombre d’une baleine à l’horizon. Seulement des icebergs aux formes extravagantes et un paysage magnifique sous le soleil de l’Antarctique. Merryl notre conductrice de zodiac ne perd pas sa bonne humeur et nous fait malgré tout passer un très bon moment. Nous retournons bredouilles à bord et le bateau « fait voile » en direction de notre escale suivante. Avant le repas du midi, sur le pont, je jette un dernier regard à la magnifique baie. Et au loin, j’aperçois une baleine qui plonge, comme pour se moquer ou nous dire au revoir…
Un cadeau de Noël en Antarctique: un ballet de baleines
L’après-midi, nous débarquons à Neko Harbour, censé être un lieu magique. Le soleil brille et le vent est toujours là. Une nouvelle randonnée nous attend. En voyant, les petits points jaunes au-dessus de moi qui semblent marcher sur une corniche, je me décourage presque. Mais non, je n’abandonnerai pas comme cela. Je ferai toutes les activités possibles de ce voyage, pas question de se dégonfler. La montée est finalement un peu plus aisée que je l’imaginais, malgré le vent et la poudreuse. Au passage, je fais coucou à une colonie de manchots, avant d’aller admirer la vue sur la baie.
Le vent souffle très fort, le sol est glissant et l’équipe nous recommande de nous asseoir sur la corniche pour ne pas être emportés. Cela vaut bien ce petit coup d’adrénaline, car la vue est encore une fois sublime. La baie et les montagnes alentours brillent sous le soleil éclatant et le navire ancré au milieu semble bien petit. Il y a d’immenses icebergs-falaises qui entourent toute la baie et tombent dans l’eau dans de magnifiques éclats bleus turquoises. Le continent blanc n’est pas forcément tout blanc et nous montre un spectacle enchanté de couleurs : des blancs, des gris, des bleus, des noirs, des jaunes… cela n’en finit plus! Et pour couronner le tout, un halo entoure le soleil. Ce phénomène est appelé une parhélie et est assez rare.
Après une petite séance de bronzette sous le chaud soleil de l’Antarctique, il fût temps d’embarquer pour la croisière en zodiac, à la découverte des environs. Alors que nous quittions la berge, nous aperçûmes un phoque au comportement étrange. Au milieu de manchots, le phoque, bien installé sur la plage, se contorsionnait pour monter toujours plus haut et escalader la colline. Comme s’il voulait aller voir la vue… Après l’avoir observé quelques minutes, nous partons à la rencontre de phoques crabiers, une sorte de phoques que nous n’avions pas encore vu et qui se reposaient tranquillement sur la banquise.
Et soudain, notre conducteur aperçoit les queues de plusieurs baleines. Deux, trois ou plus; impossible à dire. Les baleines se dirigent rapidement vers un autre coin de la baie en plongeant régulièrement. Ni une, ni deux, nous les suivons à toute allure. Si les baleines nous ont échappé ce matin-là, nous n’allons pas manquer notre occasion cette fois-ci. A notre poupe, il y a deux autres zodiacs à qui nous avons passé le mot. Nous nous retrouvons dans une petite crique, où nous attendons patiemment que les baleines ressortent. L’attente est de courte durée et six baleines commencent à jouer avec les zodiacs et à faire un ballet autour de nous. Certains poussent des cris de stupéfaction, d’autres de peur et d’autres comme moi, d’excitation. Il s’agit de six baleines de Minke qui plongent et dansent autour de nous. Elles sont si proches qu’il suffirait de se pencher pour les toucher. Certains d’entre nous ont peur qu’elles touchent le zodiac et nous fassent chavirer. Mais les baleines sont plus intelligentes que cela et pas du tout malignes. Elles ne font que jouer. Nous admirons leurs queues, leurs flancs, leurs têtes au plus près et je verse une petite larme devant la beauté et la grandeur de la nature.
Voir une baleine en vrai est toujours un moment émouvant. Voir une baleine d’aussi près est un moment unique, incroyable, indescriptible. Après une bonne dizaine de minutes, les baleines nous laissent pour partir vers d’autres aventures. Nous restons cloués sur place, incapables de croire à notre chance et à ce que nous venons de vivre. Il ne nous reste plus qu’à pousser des cris de joie et à se faire des high-five de félicitations. Nous avons réussi à vivre notre moment « d’intimité » avec les baleines et nous ne l’oublierons jamais.
C’est le sourire aux lèvres que nous rentrons aux navires, trop excités pour se rendre compte que nous sommes trempés et grelottons de froid. A notre retour et en racontant notre histoire, nous avons rencontré quelques visages verts de jalousie… Malheureusement, c’est le jeu de la chance.
Ce soir-là, nous devions faire un barbecue sur le pont du bateau, mais il faisait trop froid à cause du vent et nous firent donc un bon dîner (accompagné d’une compétition de chapeau faits main et d’un buffet chocolat) à l’intérieur.
Un splendide coucher de soleil clôtura cette belle journée. Il n’y avait pas de cadeaux sous le sapin ce matin-là, mais l’Antarctique nous a livré le plus beau cadeau de Noël: le cadeau de la nature sous toutes ces formes. Un 25 décembre que nous n’oublierons jamais!
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