Mon voyage en Nouvelle-Zélande a été un voyage de premières fois. Première fois à voir un fjord, premier saut à l’élastique, premier saut en parachute, première fois à faire du snorkeling… et j’en oublie sans doute beaucoup d’autres! Et puis il y a eu cette première randonnée itinérante, ce premier trek en Nouvelle-Zélande: c’était à Picton, sur le Queen Charlotte Track, pour être plus exacte. Premier trek et dernier pour le moment, parce que je n’en ai pas encore refait, trois ans après! Non pas que je n’ai pas aimé, mais c’était très dur physiquement et j’ai encore besoin d’entraînement pour en faire. Je crois que cela va être une de mes résolutions pour l’année 2017, faire un nouveau trek.
Un premier trek en Nouvelle-Zélande en itinérance: 71km sans sac et en hôtel
Avant de voyager, je n’avais jamais vraiment randonné. En voyage, c’est presque obligatoire pour découvrir de beaux paysages et c’est devenu l’un de mes plus grands plaisirs, même si je me limite encore à des randonnées de quelques heures ou d’une journée. Il y a eu des randonnées plus ou moins faciles, des très dures et éprouvantes, des absolument magnifiques et d’autres que j’ai pris le plaisir de faire plusieurs fois (chère Patagonie, je pense à toi!). Je n’ai pas la meilleure santé du monde, ni de très bonnes articulations et j’ai fait la plupart de mes randonnées en pesant entre 90 et 100kg. On a beau dire, 100 kg à traîner en haut d’une montagne, ce n’est pas chose simple. Alors évidemment, porter un sac avec tente, équipement et nourriture, c’est mission impossible pour moi! Alors, lorsque j’ai repéré cette entreprise néo-zélandaise qui proposait des randonnées en toute liberté, en acheminant nos sacs et en ayant à porter seulement notre sac de jour, je n’ai pas hésité une seconde. Pour mon premier trek, cela me semblait la meilleure solution et je ne l’ai pas regretté.
Surtout que la Nouvelle-Zélande est vraiment le pays idéal pour faire un trek. Bien fléché, bien organisé, il n’y a pas vraiment moyen de se perdre, il y a des randonnées pour tous les niveaux et les chemins sont bien entretenus, avec des toilettes portatifs, des campings, etc.
Les solutions proposées par Malborough Sounds Adventure Company sont très flexibles et ils proposent des aventures à pied, à vélo, en kayak ou un mélange de plusieurs. Pour ma part, j’ai choisi l’option liberté et de marcher le Queen Charlotte Track sur quatre jours et trois nuits, seule grâce à l’option « Freedom ». Cette option inclut l’hébergement pour trois nuits, un kit d’explication avec cartes, les trois pique-nique du midi, le transport des sacs tous les jours, un aller-retour en bateau depuis Picton au début et à la fin de la marche. Les autres repas et boissons sont à votre charge. Cette option peut semble paresseuse pour certains, réservée aux plus âgés pour d’autres, mais c’était la solution parfaite pour mon premier trek et je sais que je n’aurais pas pu finir sans ces conforts supplémentaires.
Le premier jour sur le Queen Charlotte Track
J’ai dormi dans la mignonne petite ville de Picton la veille et je me suis reposée pour me lancer dans l’aventure de mon premier trek. Je me rends au port en fin de matinée, où je suis bien accueillie par l’équipe et où je confie mon gros sac à dos. J’ai bien emballé toutes mes possessions dans des sacs plastiques, car il sera transporté sur un bateau et par tout temps. Nous sommes un petit groupe à partir le même jour, mais je suis une des seules à faire cette randonnée en solo. Le temps n’est pas au beau fixe, mais il ne pleut pas. On nous raconte que, la semaine passée, il n’a fait que pleuvoir et que les marcheurs ont dû naviguer dans des piscines de boue et que les montées étaient vraiment compliquées. Je croise les doigts pour que la situation n’empire pas. Un court trajet en bateau plus tard et nous arrivons à Ship Cove. La baie est mignonne et nous sommes accueillis par les oiseaux. Aujourd’hui, le programme comprend 14km en montée et descente et environ 5h de marche. Il m’en faudra 7…
71 kilomètres nous attendent sur ce trek de quatre jours et j’ai du mal à réaliser l’ampleur de ce qui m’attend. Je marche seule et je respire l’air frais, admirant les paysages alentours. Je prends des photos, je m’arrête régulièrement pour boire, pour faire une pause, pour manger un snack, pour me moucher, pour discuter avec les oiseaux et je suis vite la dernière sur le chemin. Ce n’est pas grave, il y a le temps. Le chemin passe dans une jolie forêt et ouvre parfois de magnifiques vues sur le Malborough Sound. Les paysages sont à couper le souffle et ne ressemble en rien à ce que j’ai pu voir auparavant. Je suis même plus impressionnée que devant le Milford Sound. Le chemin est boueux, je dérape et je tombe plusieurs fois, les fesses bien dans la boue. J’arrive à la nuit tombée à la première étape, la dernière des randonneurs. Cela fait beaucoup rire les autres marcheurs. Cette nuit-là, je me repose dans un magnifique chalet, avec vue. Si seulement, il ne pleuvait, je serais bien restée bronzer quelques heures. Une bière, un délicieux repas et une nuit dans un lit confortable me requinqueront de cette première dure journée.
Jour 2 d’une randonnée en Nouvelle-Zélande
C’est une journée plus tranquille aujourd’hui. Heureusement, car je suis courbaturée, j’ai froid et le temps n’est toujours pas top. 12km, 4h et un peu plus de plat. J’avance à bon rythme, je ne tombe qu’une fois et je rencontre une chèvre. Je suis toute excitée de voir les kilomètres descendre et les paysages défiler. Je prends peu à peu mon rythme de croisière. Je crois bien que je vais y arriver et que je vais pouvoir finir ce trek… je crois!
J’arrive assez tôt pour profiter de mon chalet dans la jungle avec vue et d’un verre de vin dans le jacuzzi des voisins. C’est la fin de la saison haute et nous ne sommes pas nombreux à marcher sur le Queen Charlotte Track. On commence tous à se connaître de vue et le groupe qui marche ensemble m’a pris sous son aile. Je suis l’une des plus jeunes à marcher et je suis aussi la dernière tous les jours!
Le troisième jour, ça passe ou ça casse
24.5 km. 8 heures de marche. Je fixe le programme, incrédule, ce matin-là. Comment vais-je pouvoir survivre? J’ai mal absolument partout, y compris à des muscles qui n’avaient jamais fait de leur sien auparavant et j’ai la plante des pieds très sensible (je porte des semelles pour mes pieds creux, mais ça commence à tirer). Il n’y a pas à tortiller, il faut avancer.
Je me lève tôt, en espérant ne pas finir la randonnée de la journée après la nuit et je me lance à l’assaut de cette longue journée. Ça monte, ça descend, ça glisse, ça fait mal… mais les paysages sont à tomber et pour la première fois depuis le début de ce trek, le beau temps est au rendez-vous. Quel plaisir d’avoir chaud et de sentir le soleil sur ma peau, de pique-niquer dans l’herbe et d’admirer le paysage. Si j’aimais déjà la randonnée, cette journée me montre que, même si c’est difficile, le défi en vaut la chandelle et c’est pour cela que la randonnée est un sport si merveilleux.
Je rencontre une Française sur le chemin, qui a choisi de ne faire qu’une partie de la randonnée et une nuit. Nous marchons au même rythme et de papoter aide à passer le temps et oublier la douleur. Je croise aussi le groupe en randonnée guidée. On commence à bien se connaître. La nuit commence à tomber quand on aperçoit l’hôtel. Il est en contrebas et les derniers cent mètres sont pénibles. Surtout lorsque l’on aperçoit le début de la randonnée du lendemain et que c’est la pire montée de ce trek.
Je râle et je me plains toute la fin du trajet et je suis prête à abandonner et à prendre le bateau dès le lendemain matin. Comment vais-je pouvoir mettre un pied devant l’autre ou escalader cette montée? Cela n’est pas une montagne, mais à ce moment-là, l’obstacle me paraît absolument impossible à surmonter. Une douche chaude pour enlever la boue et soulager les courbatures et je me retrouve à dîner avec mon groupe préféré. On parle beaucoup, on rigole, on se détend et on mange divinement bien. Je leur explique que je ne vais pas pouvoir terminer, mais ils me convainquent de venir avec eux. « Tu verras, avec nous, tu vas y arriver », affirment-ils…
Le dernier jour du Queen Charlotte Track
C’est le dernier matin. Nous avons 20km à parcourir et 7 heures de marche à faire. Et tout cela avant 14h et le dernier bateau pour Picton. Euh, comment dire… vous comprenez mes hésitations de la veille!
Le groupe me place au milieu d’eux pour la montée et je n’ai pas le choix que d’avancer. Je me rends compte que les marcheurs ne s’arrêtent pas tout le temps comme je le fais, pour prendre des photos, se déshabiller ou toute autre excuse… ah, je comprends mieux pourquoi j’étais la dernière tous les jours! Nous montons bien et sommes dans les temps. Nous parvenons enfin tout en haut et suivons la crête pour quelque temps. Les paysages sont encore splendides. La randonnée est bien plus simple en groupe, nous parlons et j’en oublierai presque ma douleur… presque!
Au moment de redescendre, sur la dernière ligne droite, je prends la tête du groupe. La descente est rude, mes genoux souffrent, mais je vole presque. D’être devant me motive et je cours, je vole et je suis heureuse d’être là. De voir le bout de cette randonnée également. Et soudain, il ne reste plus qu’un kilomètre. C’est le kilomètre le plus long, mais nous arrivons à l’heure. Enfin! Je m’écroule sur la plage en attendant le bateau qui nous ramène vers Picton.
Au final, j’ai pris des coups de soleil et le temps aura été magnifique sur ces deux derniers jours. Je rentre à Picton et je retourne à la super auberge de jeunesse que j’avais découvert en arrivant. Il y a un jacuzzi avec vue sur Picton, de délicieux scones au fromage le matin et les meilleurs lits du monde. Autant dire que j’y resterais plusieurs jours, pour me remettre des courbatures et de mes émotions.
Une chose est sûre, je n’oublierai pas ce premier trek en Nouvelle-Zélande et je garde en mémoire les belles images, les petits coins de paradis où nous dormions chaque soir, les paysages à couper le souffle et ce petit groupe de randonneurs, qui m’a aidé à finir le trek. Sans le portage de sacs, sans les hôtels ou se reposer et sans ce groupe, je n’aurais pas terminé ce trek, alors merci à eux et à l’entreprise.
Il ne reste plus qu’à retenter l’expérience… mais où?
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Je tiens remercier Malborough Sounds Adventure Company et tous les partenaires pour le trek offert. Cependant, toutes opinions et photographies me sont propres.
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