Voyager à Bali : à la quête de la beauté sur l’île des Dieux en Indonésie
Bali, c’est un peu comme l’Islande décrite par Sarah dans cet article, une Islande victime de trop de tourisme. « Voilà une bien étrange comparaison », me direz-vous sans doute! Et pourtant, je crois que tous mes amis et toutes mes connaissances qui sont parties en voyage cette année étaient soit en Islande, soit en train de voyager à Bali. Ces deux lieux, quoique très différents (hormis leurs volcans), sont très à la mode et attirent chaque année un flot croissant de visiteurs. Sauf que Bali fait partie d’un pays en développement et qu’il y est donc moins facile de faire face à de nombreux problèmes liés au tourisme de masse. Plastique, constructions sauvages, traffic infernal sur les routes, pollution, tourisme au détriment de la culture locale (et malheureusement, Kuta ne semble plus être l’unique lieu de cette démence)… et j’en passe! Je pense que vous le constaterez vite par vous-même en arrivant sur place. Par exemple, certes, l’on peut boire un Coca-Cola frais partout sur l’île, mais la gestion des déchets (ne parlons même pas de recyclage) est peu développée, voire inexistante.
Et c’est bien là le paradoxe de Bali. On a beau savoir tout cela, on ne peut s’empêcher de tomber immédiatement amoureux de l’île des dieux. On est envoûté, on y revient encore et encore, en sachant pertinemment bien que l’on fait partie intégrante du problème. On a beau pointer du doigt ces touristes qui se baladent à moitié nus, qui achètent bouteille d’eau sur bouteille d’eau, on ne peut se voiler la face… on fait également partie du problème. Mais Bali vous a déjà envoûté… et vous reviendrez encore et encore sur cette île, tout comme moi.
Mon premier voyage à Bali
Bali a été ma première destination asiatique, lors de mon tour du monde. Fraîchement débarquée de quelques mois en Océanie, j’étais prête à tomber amoureuse de l’île, d’un pays, d’un continent. J’ai été tellement déçue. Bloquée dans les bouchons pendant plusieurs heures entre l’aéroport et Seminyak, sur une courte distance de quelques kilomètres, je regardais défiler devant moi McDonalds, Starbucks et compagnie. Il n’y avait que des touristes dans les rues de Seminyak et pas de locaux. Les boutiques et restaurants affichaient des prix surélevés et les chauffeurs de taxi et masseuses me harcelaient tous les cinq mètres. La plage était noire de monde et de sable. L’eau était sale et grise et les vagues empêchaient les baigneurs de s’y risquer.
Où était donc cette île mythique et authentique aux plages de sable blanc, à l’eau turquoise et aux traditions et à la culture bien ancrées que j’avais imaginée? Où était ce paradis, ce rêve que nous pensions tous trouver? Cette fois-là, je ne suis restée à Seminyak que quelques jours avant de rejoindre une amie à Lombok, une autre île indonésienne. Je n’ai pas eu le temps de me laisser envoûter, je n’ai pas eu le temps de comprendre l’île et de trouver sa beauté. Heureusement, le destin m’a poussée à y retourner une seconde fois, pour trois semaines, pour y trouver enfin ce que je cherchais depuis le début…
Voyager à Bali : trois semaines à la quête de la beauté sur l’île des dieux
Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance de voyager à Bali une seconde fois, en plus de ma découverte des îles de Komodo et de Flores. Je suis retournée dans de nombreux endroits que je connaissais déjà (Seminyak, Jimbaran, Uluwatu, Kuta) et j’ai eu la chance d’explorer un peu plus l’île (Ubud et ses alentours, Jatiluwih, Sanur, Nusa Lembongan et Nusa Ceningan). J’ai surtout pu prendre mon temps et partir à la recherche de la beauté et de l’authenticité à Bali, lentement, un pas après l’autre, un sourire après l’autre.
En venant à Bali, on ne remarque d’abord que les trous dans la route, les déchets, les odeurs d’égouts, les fils électriques, les chaînes de restaurant, les constructions sauvages et tout ce que le tourisme de masse détruit peu à peu. Pourtant, en ouvrant grand les yeux, en regardant bien, en ouvrant son cœur et son esprit, en se laissant porter par les événements, en se perdant, en souriant, en rencontrant les locaux, en marchant au hasard des rues, en portant le regard ailleurs, plus loin, en tendant la main, on trouve enfin ce que l’on était venu chercher à Bali: une beauté et une authenticité au-delà de toutes nos espérances.
Bali l’authentique, Bali la souriante, Bali la traditionnelle, Bali la belle est toujours là, bel et bien vivante. Il suffit de gratter un peu la surface, il suffit d’aller dans des coins cachés, de tourner à droite au lieu d’aller tout droit, de regarder en haut ou en bas, pour s’en rendre compte. Une fois que l’on a changé de perspective, la beauté nous saute aux yeux et il est difficile de voir autre chose. Je me souviens d’avoir marché sans relâche, le sourire aux lèvres, trouvant des choses à photographier à chaque mètre. Presque comme si j’avais gardé des œillères lors de mon premier voyage à Bali et que quelqu’un me les avait retirées lors de cette seconde découverte, pour que je puisse enfin profiter du spectacle et tomber amoureuse de l’île des dieux. Bali ne fût pas un coup de foudre. Bali fût une découverte lente et je suis tombée amoureuse de manière réfléchie…
La beauté de Bali se trouve dans les sourires des Balinais, dans leur chaleur et leur bonne humeur. Pas un jour ne se passera sans que vous receviez un geste de gentillesse, un coup de main, un grand sourire ou des mots sympathiques. Je me souviens de ce chauffeur de taxi, qui ne m’a pas harcelée comme ses collègues. Il m’a tout simplement dit, un grand sourire aux lèvres: « Ton sourire est incroyable. Garde le sourire et bonne journée! »
La beauté de Bali est dans ses couleurs vives, dans sa gaieté, dans ses odeurs, dans sa lumière, dans ses fleurs et ses offrandes.
La beauté de Bali est dans sa folie, dans sa démence, dans ses moments de vie, ses instants anodins et ses grands moments, le tout mêlé dans une sorte de cacophonie rythmée et bien accordée. J’ai vu un homme entrer en transe et se jeter dans le feu, des gens célébrer un mariage en sautant et en hurlant, différents rituels quotidiens, la danse balinaise et différents spectacles. Et surtout, j’ai entendu chaque jour, au lointain, résonner les chants et la musique hypnotique balinaise. Les sons sont différents de tout ce que j’ai pu entendre, mais la musique est apaisante et grisante à la fois, presque comme si elle venait d’une autre planète ou du fin fond de mon inconscient.
Si vous êtes en quête authenticité et de beauté lors de votre séjour à Bali, il suffit parfois et souvent d’ouvrir les yeux et d’observer le quotidien des Balinais. Ils prient et font des offrandes tous les jours et il y a des cérémonies sur la plage, dans les temples, dans les maisons, dans la rue, à l’école. Il faut savoir qu’à Bali, il y a plus de temples que d’habitations, puisque chaque village et chaque habitation en disposent d’au moins un! Autant vous dire que l’hindouisme occupe une grande place dans le quotidien des habitants et que vous aurez plus d’une occasion d’en être témoins!
Vivre dans un complexe balinais à Ubud
J’ai d’ailleurs testé de loger dans un complexe balinais, grâce à Airbnb, ce qui m’a permis de vivre aux côtés d’une famille balinaise et d’être témoin de leur quotidien. Se faire réveiller par le chant des coqs et des oiseaux et les cris joyeux des enfants, entendre la famille se laver, partir au travail, cuisiner, faire les offrandes, sentir l’encens dans l’air et l’orage arriver, entendre les insectes et voir le vent secouer les arbres, sentir la fleur de frangipanier et la voir éclairer de jaune ma pelouse… Vivre dans un complexe Balinais au cœur d’un village près d’Ubud a été un excellent moyen d’entrer en contact avec le vrai Bali, avec un Bali authentique, de vivre un peu comme une locale et de les comprendre. Cela a été un des moments forts de mon voyage à Bali. C’est aussi un peu cela que j’ai ressenti en prenant un bain dans le temple Pura Mengening…
La beauté à Bali est dans ses paysages de rêve, des rizières aux plages de sable blanc, en passant par ses temples, ses fonds marins, ses ciels, ses villes et villages pittoresques, ses volcans, sa faune, sa flore et bien plus encore. Sa simple diversité est enivrante.
Et parfois, on trouve la beauté loin des traditions, dans la modernité d’un hôtel et son design original, dans le street art, dans un restaurant, dans ses plats, dans un joli cocktail…
Et puis souvent, la beauté était déjà là en nous, sous nos yeux et il suffisait d’ouvrir notre cœur pour la voir. C’est ça aussi Bali, de la beauté à chaque coin de rue, de la beauté en tous, chez tous, partout autour de nous et surtout au fond de nous-même.
Voyager à Bali à la recherche de la beauté et l’authenticité: quelques conseils
- La beauté et l’authenticité sont partout à Bali. Lorsque vous voyagerez à Bali, ouvrez les yeux, tout simplement, et elle s’offrira à vous. Ouvrez les yeux et votre cœur, adoptez une perspective différente et vous la trouverez.
- Perdez-vous, laissez tomber la carte, c’est la meilleure manière de trouver ce que vous cherchez, croyez-moi!
- Levez-vous tôt et couchez-vous tôt, au rythme local. Les Balinais commencent leur journée vers 5h du matin et se couchent vers 21h. Les touristes ne sont pas dans les rues avant 9h. Le mieux est donc de se lever tôt et d’arpenter les rues le plus tôt possible, pour observer le quotidien des locaux, les offrandes, la vie du marché et même visiter les lieux touristiques, etc.
- Privilégiez la marche à pied, au scooter et au taxi. En marchant, on prends le temps d’ouvrir les yeux, de photographier les beaux moments et l’on se rend plus accessible. Les locaux viendront plus facilement vous parler et interagir avec vous. Je me promenais au hasard d’un village d’Ubud quand une femme m’a invitée à visiter sa maison et à boire un thé. Je sais, il fait chaud, vous allez suer (beaucoup), mais cela en vaut la peine.
- Prenez tout de même un scooter pour sentir le vent dans vos cheveux et vous sentir vivant. Il n’y a rien de mieux que de parcourir l’île, les villages et les rizières sur un scooter, libre comme l’air!
- Habillez-vous toujours de manière respectueuse et surtout lorsque vous visitez des temples. L’île n’est pas musulmane, mais vos bikinis sont une offense en dehors de la plage!
- Apprenez le Balinais ou le Bahasa Indonesia. C’est facile et vos tentatives feront bien rire les locaux.
- Visitez les lieux locaux et non touristiques: temple, yoga, warungs, bars, marchés… il y a plein de lieux que visitent les locaux tous les jours, bien loin de la vie touristique de Bali. Un autre monde.
- Sortez de votre zone de confort: goûtez de nouveaux plats, conduisez un scooter, parlez à un inconnu, faites une activité différente, l’aventure mène à de belles choses.
- Sortez des sentiers battus lorsque vous voyagez à Bali et en Indonésie, tournez à droite, prenez un chemin au hasard, allez là où personne ne va et vous serez récompensés.
- Prenez les transports locaux si possible.
- Logez vous dans des homestays, un excellent moyen d’être en contact avec la population locale.
- Même en restant dans des lieux très touristiques, il y a toujours la possibilité de prendre une impasse, une ruelle, d’aller visiter un marché local, de sortir des sentiers battus, ne désespérez pas!
- Ouvrez votre cœur, changez de perspective, fermez les yeux sur vos préjugés d’occidentaux, ignorez la laideur et vous verrez les choses différemment!
Je n’ai pas eu le temps de parcourir le Nord de Bali autant que je le voulais. Je sais que cette région est beaucoup plus authentique et elle doit offrir de beaux moments de simple beauté. Cela sera ma prochaine mission lors d’un prochain voyage à Bali: parcourir l’île des dieux en long, en large et en travers, à la quête de la beauté et de l’authenticité. Et vous, où avez-vous trouvé la beauté à Bali?
Mon premier voyage à Bali a été fait dans le cadre de mon tour du monde. Le deuxième voyage à Bali a été réalisé en partenariat avec Skyscanner. Cependant, toutes photos et opinions me sont propres.
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