Mon dernier séjour en Argentine, lors de mon tour du monde, a duré à peine un mois et demi. Forcément, dans un si grand pays, cela laisse seulement le temps de s’arrêter dans quelques endroits et d’effleurer la culture. Me voilà de retour dans ce grand pays, bien décidée à profiter de l’Argentine en long, en large et en travers. Mais je me rends compte qu’un an, c’est toujours bien trop court. Quoiqu’il en soit, ces premières semaines à Buenos Aires furent l’occasion de s’évader le temps d’une journée et d’un road-trip et de découvrir une nouvelle région, les alentours de Buenos Aires et la Pampa.
C’est avec Daniela, que je suis partie, la dame chez qui je fais mon premier gardiennage de maison et de chiens (housesitting) à Buenos Aires, en direction du sud-ouest, aux abords de la Pampa argentine.
Buenos Aires est une mégalopole impressionnante et intimidante. Avec ses nombreux quartiers, ses favelas (villa miseria), ses trois millions d’habitants (intra-muros), elle peut en impressionner plus d’un. Pourtant, par ce dimanche ensoleillé, c’est très rapidement que nous en sortons par l’autoroute, après avoir traversé des quartiers défavorisés. Le soleil du printemps naissant chauffe doucement le pare-brise et la route s’étend devant nous, presque à perte de vue. La Pampa argentine est plate bien sûr et les prairies s’étendent aussi loin que votre oeil peut voir. Il y a des moutons, des vaches, de chevaux, de 4×4 et des maisons isolées deci-delà. Il y a aussi quelques touristes argentins, venus passés le premier beau dimanche du printemps à la campagne, pour savourer quelques instants de calme et de silence.
Nous sommes à 100 km de Buenos Aires et c’est un tout autre monde. La Pampa argentine, cette campagne semble tout droit sortie d’un autre siècle, comme si le temps s’était arrêté et que la vie continuait bien loin de la modernité. Pourtant, il n’y a plus vraiment de gauchos et je n’ai croisé qu’un seul homme à cheval menant un petit troupeau. C’est étrange, car c’est sans doute ce que l’on dirait du village où j’ai grandi, mais cette campagne me semble d’un autre monde, d’un autre temps.
Il est bien agréable de se balader dans les rues de petits villages et sur des chemins de cambrousse. Les chiens errants sont heureux et nourris dans le coin. Sur la place du village, on vend quelques produits artisanaux, sans grande conviction. Pourtant, le Dulce de Leche que j’ai ramené est un vrai délice. On papote, on boit le mate, on marche un peu, on s’assoit sur un banc et on papote encore. La temps s’écoule plus lentement ici. La vie est paisible, comme un éternel recommencement, comme une chanson douce qui n’en finit jamais. La paix est à peine troublée par les touristes, qui tentent sans succès de faire partie du paysage. Ils repartiront ce soir de toute façon, laissant derrière eux quelques pesos et le souvenir des couleurs criardes de leurs motos et de leurs pantalons.
Nous visitons la gare abandonnée de Uribelarrea, savourons une délicieuse et énorme picada, dégustons le mate à Lobos et nous nous perdons dans l’arrière-pays, à la recherche de l’estancia d’un couchsurfeur que nous ne trouverons pas.
Nous croiserons quelques chevaux, des oiseaux, des passants perdus et un homme dont je n’ai pas de photos, mais dont le souvenir est gravé dans ma mémoire. Un chapeau noir sur la tête, un bout de paille à la bouche, assis sur les rails abandonnés, il surveille vaguement ses vaches. Il nous a à peine regardé passer, comme si nous étions des fantômes et il est resté de marbre. Un personnage sorti tout droit d’un film et du passé.
Si vous avez le temps lors de votre séjour à Buenos Aires, louez une voiture et allez vous perdre le temps d’une journée ou plus dans la Pampa argentine, vous ne le regretterez pas. Et pour savourer la même picada que moi, c’est à Uribelarrea, au Pueblo Escondido!
Abonne-toi à la Newsletter bilingue, créative, intuitive et voyageuse sur Substack:
The Alma Writer
et achète mon premier livre L'Envol:
sur mon site Internet ou
sur ta plateforme de lecture, d'écoute préférée!
En t’inscrivant, tu acceptes de recevoir ponctuellement des newsletter de la part de Voyages et Vagabondages/Lucie Aidart Tu peux te désinscrire à tout moment si nécessaire. Pour en savoir plus : Politique de Confidentialité.