One New Change, Londres pas cher et sans se priver
Une Autrichienne, une Allemande et une Française, toutes expatriées à Londres et amoureuses de la ville
One New Change, Londres pas cher et sans se priver
Une Autrichienne, une Allemande et une Française, toutes expatriées à Londres et amoureuses de la ville

Vous devez bien vous demander pourquoi j’écris ces quelques lignes ici. Et bien, il y a trois ans, j’étais expatriée à Londres, ce blog a commencé comme cela et le Royaume-Uni est un de mes pays adoptifs. Je porte un petit bout de Royaume-Uni en moi et j’y serais toujours attachée. Quelqu’un m’a demandé pourquoi je trouvais le Brexit triste, pour moi c’était tellement évident… Pourtant j’aimerais revenir avec vous sur les derniers événements (sans parler de politique).

J’ai pleuré les attentats de novembre en Argentine. J’ai pleuré les attentats de Bruxelles au Brésil. Il y a quelques jours, j’ai pleuré le Brexit en Argentine et loin, depuis mon petit bout du monde, j’ai l’impression que c’est un nouveau coup porté à l’Europe et au monde, j’ai l’impression que le monde que j’ai connu se dissout et explose. Nomade, mon identité est compliquée et je ne me rattache pas à une identité unique, ni à un quelconque nationalisme, mais plutôt à un sentiment européen, avec quelques petites touches latines par-ci par là. Il y a deux jours, j’ai l’impression d’avoir reçu un couteau dans le cœur et que l’on ait touché à mon identité d’Européenne, que l’on ait essayé de faire disparaître ce que j’ai été (expat) et ce que je suis (nomade).

Je me souviens d’avoir discuté du Brexit, inquiète avec des Anglais rencontrés sur la route. On m’avait rassuré, on m’avait dit que cela n’arriverait jamais. Je les avais crus. Lorsque je me suis réveillée ce matin-là, dans ma chambre d’une petite auberge de jeunesse de La Rioja en Argentine, je n’y pensais plus. Je suis descendue petit-déjeuner, j’ai connecté le WiFi sur mon téléphone et une notification du Monde est apparu. Le Brexit avait été voté, le Royaume-Uni sortait de l’Union Européenne. Tout de suite, des larmes incontrôlables se sont mises à couler. Je suis très émotive, je le sais. Il y avait deux Britanniques dans la salle et je pouvais à peine aligner deux mots avec eux, sans avoir la voix qui tremblait.

Des conversations passées défilent dans ma tête, je discute et débats sur Facebook avec des amis, j’y lis aussi la détresse de tous mes amis Anglais vivant sur place ou à l’étranger. Je me souviens avec amertume de ces années insouciantes à Londres, où le fait que mes amis parlaient du continent européen comme s’ils n’en faisaient pas partie, sans savoir eux-même qu’une chose pareille pourrait se passer. Je me souviens de cette discussion au sujet d’une possible nationalité britannique que j’avais balayé de la main. Je me souviens d’avoir regretté de ne pas avoir gardé mon compte en banque anglais (plus maintenant!).

Je me souviens de ce qui a rendu Londres si unique et incroyable, la raison pour laquelle je suis amoureuse de cette ville: la tolérance et la multiculturalité, sans pareille. Je me souviens de tous mes amis expat’ et anglais, de cette petite Europe que nous formions. Sans eux, Londres n’est rien.

Les jours suivants ne furent pas mieux et je lis les informations et les faits divers racistes avec horreur. Je me souviens de cette petite mamie du Yorkshire qui m’avait dit lorsque nous attendions à un abribus qu’elle n’aimait pas les Français. Qu’elle n’aimait pas Londres non plus. Tout un symbole, cette mamie aujourd’hui.

Retourner vivre à Londres, retourner vivre au Royaume-Uni avait été une potentialité lointaine pour moi. Et maintenant, cela me paraît impossible, comme si on m’avait enlevé un petit morceau d’avenir.

Je pense très fort à mes amis qui vivent là-bas, à mes amis Britanniques et expat, je suis avec vous et j’espère de tout cœur que la situation va être rectifiée.

En attendant, je panse à nouveau mes blessures, je regarde l’Europe de loin et j’ai peur de revenir dans deux mois. J’ai peur de l’avenir, de ce qui va se passer et de ce monde que je ne comprends plus. Je suis nomade, je suis londonienne, je suis Européenne, aujourd’hui et demain.


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Brexit vu par une expat depuis le bout du monde

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