Hier j’ai eu 28 ans. Aujourd’hui, c’est les un an du décès de ma maman. Dans quelques jours, cela fera deux mois que je serai rentrée de mon tour du monde.
Autant dire que les émotions se bousculent un peu trop dans ma tête en ce mois de février et que j’ai parfois du mal à dormir, la tête pleine de souvenirs ou de préoccupations.
Si l’on m’avait dit il y a 10 ans que j’en serai là aujourd’hui, je ne l’aurais vraiment pas cru. Je crois que je m’imaginais sûrement avec un bon boulot de journaliste ou d’éditrice, quelque part dans une capitale européenne avec un joli appart cosy et un salaire qui me permettrait de partir en voyage une fois par an. La vie prend des détours étranges parfois et puis un jour on se retrouve là, sans trop savoir comment.
Aujourd’hui, je suis de retour chez mon père et je ne le remercierai jamais assez de m’accueillir ainsi, de me nourrir et de me permettre de mieux repartir. Tanguy, vous avez dit Tanguy? Depuis deux mois, je me suis créée une routine et je travaille dur sur le blog et sur d’autres missions et je passe la plus grande partie de mon temps à chercher de nouveaux projets. C’est difficile, cela prend du temps, c’est une montagne presque insurmontable, mais cela me passionne et je suis heureuse de me réveiller chaque matin, de me mettre à la tâche et de passer plus de 50 heures par semaine à essayer de créer ce travail, ce rêve, cette nouvelle vie de nomade digitale, que j’espère vivre très bientôt.
En attendant, ce n’est pas tout rose et sans mon travail, je crois que je sombrerais. Je n’ai plus d’argent, car je n’ai pas vraiment été économe en voyage et je ne peux donc rien faire. Je ne vois quasiment personne car mes amis sont tous loin et occupés et que de toute façon j’ai beaucoup trop de travail. Heureusement, j’ai pu revoir et voir régulièrement ma famille. Je retrouve aussi une routine ménage, cuisine, courses, lessive à laquelle il est si facile d’échapper en voyage.
Comme je suis retournée chez mon père, je n’ai pas eu grand chose à faire au niveau de la paperasse. Heureusement. J’étais déjà inscrite en autoentrepreneur et je n’avais que quelques petites choses à régler à ce niveau-là. Je me suis inscrite au RSA pour avoir un minimum lors des premiers mois du lancement de mon entreprise. Forcément, la machine n’est pas rapide et un mois et demi plus tard, j’attends encore une réponse…
J’accuse le coup du vide laissé par le décès de ma maman. J’avais repris la route seulement un mois et demi après son départ et même si cela avait été difficile, être sur la route avait facilité d’une certaine manière cette transition. Maintenant, je suis de retour et son absence est là, bien trop présente, dans chaque instant, dans chaque meuble, dans chaque mur, dans chaque virage, dans chaque personne que je revois. Un an qui ne semble être que deux mois pour moi, comme si ce voyage avait été une parenthèse abstraite et que je venais tout juste de reprendre le cours de la réalité. J’essaie d’être présente pour la famille, c’est aussi pour cela que je suis de retour et j’espère que je ne les déçois pas trop.
J’ai beaucoup de projets de voyage dans les mois à venir, de retrouvailles avec des amis, de rencontres avec des blogueurs… Tout cela me rend très heureuse et j’ai hâte de vous en parler. La Finlande n’en était qu’un exemple, mais ces petits voyages me semblent trop courts, des coups de vent, de simples avants-goûts et tests de ce que sera ma vie de nomade. Je rêve beaucoup, tous les jours. La carte au-dessus de mon bureau me nargue et les guides de voyage me sustentent à peine.
Deux choses bizarrement me manquent au quotidien: parler de voyages tous les jours et parler anglais tous les jours. Bien sûr, ce sont des choses que je peux faire de manière virtuelle, mais ce n’est pas pareil. La vie semble avoir repris son cours et j’ai l’impression de la voir passer sous mes yeux, sans vraiment en faire partie, alors que je continue à m’accrocher à une vie parallèle que j’ai eu quelques temps.
Cet article paraît sans doute bien plus déprimant qu’il ne le devrait. Je voulais juste vous raconter mon retour d’un tour du monde de manière très personnelle. C’est une situation très particulière qui ne reflète pas vraiment ce qu’est un retour de voyage au long cours pour tout autre voyageur. Cependant, c’est l’expérience que je vis et ce petit caillou apportera peut-être un autre point de vue aux centaines d’histoires qui circulent déjà dans la blogosphère.
Je suis de retour, mais je suis déjà partie ailleurs. Je suis nostalgique, mais je suis surtout heureuse et passionnée par mon travail et avide de nouveaux projets. C’est un retour-parenthèse, un retour-étape vers une nouvelle vie.
Pour un article un peu plus léger, voici 11 conseils de voyageurs (dont moi) pour bien gérer le retour!
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