Visiter Millau les pieds en l’air, les pieds sur terre…

On m’a toujours dit que j’avais la tête dans les nuages. Je n’ai jamais eu les pieds sur terre. Pourtant, deux de mes activités sportives préférées aujourd’hui sont deux opposées: la randonnée, les pieds bien ancrés sur terre et le saut à l’élastique, les pieds en l’air, la tête à l’envers, virevoltant et volant dans les nuages. Et c’est comme cela que j’ai décidé de visiter Millau il y a quelques semaines, les pieds en l’air et les pieds sur terre, en parapente et en randonnée. Parce qu’il n’y a pas qu’un seul point de vue sur une ville, parce qu’il est toujours intéressant de changer de perspective et d’ouvrir un oeil neuf sur un lieu et parce que le sport permet de découvrir la nature et un territoire. Alors on vole ou on marche pour partir à la découverte de Millau?

Visiter Millau les pieds en l’air: ma première fois en parapente

Je suis une grande adepte des sports extrêmes, surtout s’ils me permettent de voler, sauter, avoir la tête à l’envers ou avoir une vue sublime sur un lieu. Je choisirai toujours le saut à l’élastique, plutôt que d’acheter un drone, pour l’adrénaline et pour tout voir de mes propres yeux. Toutefois, je ne sais pas comment je m’étais débrouillée pour n’avoir encore jamais testé le parapente. C’est maintenant chose faite et je ne crois pas que j’aurais pu choisir de meilleur lieu que pour me lancer.

Nous rencontrons nos trois moniteurs à notre hôtel aux abords de Millau. Ils nous expliquent qu’il vaut mieux sauter l’après-midi pour pouvoir rester plus longtemps dans les airs, mais que nous profiterons au mieux de la matinée et du beau temps. Le van nous amène sur les hauteurs de Millau par une petite route, tout en haut, toujours plus haut. Nous traversons une forêt, où des chenilles processionnaires nous interpellent. Elles ont détruit la forêt de pin qu’elles ont envahies et peuvent déclencher des brûlures si l’on s’en approche trop. C’est notre premier contact avec les problématiques du réchauffement climatique à Millau et cela ne sera pas le dernier.

Nous arrivons à la piste de décollage et découvrons une vue magnifique sur la ville, sur le viaduc de Millau et sur les causses et plateaux alentour. Dans mon imaginaire, Millau était une petite ville proprette, sans grand intérêt, si ce n’est pour son impressionnant viaduc. Dans la réalité, Millau est juste incroyable de beauté et rien que de surplomber la ville ainsi depuis le Causse noir est impressionnant.

Après avoir aidé Jeff, Antoine et Léo à étendre les voiles de parapente, on commence à s’arnacher. Je serai la première à décoller en compagnie de Léo Besombes, anciennement membre de l’équipe de France de parapente acrobatique. Pour un premie vol, je suis gâtée et je rêve déjà d’acrobaties dans les airs.

Une fois bien attachée, nous commençons à marcher pour prendre le vent. Quelques pas vers la droite et il est temps de courir en descente. Je m’attendais à ce que ce soit plutôt compliqué de courir ainsi à deux, mais en quelques secondes, nous décollons déjà sans difficulté. Je n’ai absolument pas peur, ni aucune bouffée d’adrénaline, mais je savoure ce vol incroyable. Le parapente est sans doute ce qui se rapproche le plus du vol d’un oiseau. Assise dans mon siège confortable, je suis complètement ébahie par la vue et je ne sais plus où donner de la tête. Léo m’explique des rudiments de vol, pointe du doigt quelques éléments du paysage, me fait faire quelques virages (je suis aux anges et j’aimerais que l’on ait le temps de faire des acrobaties!) et 6 minutes plus tard il est temps d’atterrir, fesses les premières dans l’herbe.

Moi qui redoutait le harnais après mon saut en parachute douloureux, je suis étonnée de n’avoir rien senti pendant ce vol en parapente, si ce n’est le pur bonheur de voler, tout en douceur, au-dessus de Millau et près du soleil et des nuages. Pendant que les autres atterrissent, le sourire aux lèvres, je ne rêve que d’une chose, recommencer, faire du parapente acrobatique, apprendre à en faire en solo et voler le plus souvent possible. L’avenir nous le dira… En attendant, nous remontons pour que les deux derniers du groupe se lancent et je redescends le van sur les petites routes de montagne, montée à bloc après une telle activité!

(Mention spéciale à ce monsieur parapentiste que nous avons pris en stop et qui souhaitaient rencontrer les blogueurs de voyage à Millau.)

Alors, visiter Millau en parapente et voir la ville sous un autre angle ça donne quoi? Je valide et je vous le conseille absolument! Essayez d’y aller l’après-midi et pourquoi pas de tester un vol acrobatique si le coeur vous en dit. Je vous laisse aller consulter le site de Airzone Parapente pour les prix, mais c’est vraiment très abordable.

Session parapente avec Gilbert et Jovanah de Caribbeantourtrip, Claire de The Green Geekette et Claire de No Mad Land. Photo par Jovanah.

Il est possible de faire de très nombreux sports (extrêmes ou non) à Millau ou dans les environs : saut à l’élastique, parapente, canoë, kayak, escalade, tyrolienne, via ferrata, VTT, trotinnette électrique, plongée… il y en a pour tous les goûts, alors laissez-vous tenter! J’espère revenir et tester d’autres activités lors de mon prochain passage dans la région.

Visiter Millau les pieds sur terre: une randonnée contée sur le plateau du Larzac

Vous le savez, la randonnée et la marche ont pris une grande importance dans ma vie et je ne pouvais pas passer en Aveyron sans aller marcher un peu. Direction donc le Plateau du Larzac pour une après-midi de balade. Le Plateau du Larzac représente pour moi José Bové et la marginalité. Encore aujourd’hui, je blaguais en disant que je devrais aller vivre sur le Larzac pour me sentir dans ma zone de confort en France. Blague à part, je ne savais pas quel type de randonnée m’attendait avant d’être sur place et ce fût une belle surprise!

En quelques minutes de voiture, on sort de Millau et l’on a accès à la nature à l’état pur, pour marcher, contempler ou pratiquer un sport. C’est Fabrice qui nous emmène ce jour-là en vadrouille, à la découverte de la région dont il est tombé amoureux tout jeune. Amateur de spéléologie, il est fasciné par la roche et les histoires, l’Histoire qu’elle raconte et il sait transmettre son savoir et sa passion. Le temps se couvre et la grisaille arrive, mais cela ne nous empêche pas de partir à la découverte du plateau, pour une randonnée contée. Il ne s’agit pas ici d’enchaîner les kilomètres, mais bien de prendre notre temps et de comprendre le territoire sur lequel nous mettons les pieds.

Fabrice a des dizaines d’histoires et d’anecdotes à raconter et l’on pourrait passer des jours à l’écouter. Il nous parle de fleurs, de réchauffement climatique, des hommes, des loups, de roches et d’Histoire, d’eau et de création du monde, d’espèces en voie de disparition et de la vie sur le plateau du Larzac. Il nous raconte les Hommes, il nous raconte la Nature, il nous raconte la flore et la faune, leurs interactions, l’Histoire et tout simplement la Vie. Il le fait de manière très ludique et cette balade convient également aux enfants.

Le printemps n’est pas encore arrivé sur le plateau et nous ne croisons pas d’animaux. Nous sommes seuls au monde sur le plateau, témoins de l’histoire qui se déroule sous nos yeux, conscients de notre insignifiance et de la marque que nous posons sur la Terre. Fabrice nous explique tellement bien pourquoi il faut protéger cette nature si fragile, pourquoi il ne faut pas y laisser de traces, pourquoi il faut la chérir et l’observer. C’est un peu déprimant, c’est parfois émouvant, c’est souvent inspirant et c’est plein d’espoir que nous repartons vers la ville.

Je n’aurais jamais été autant chamboulée par une promenade, autant touchée, si sûre que moi et la randonnée nous commençons une longue histoire d’amour. Le sport a parfois la cote d’être superficiel, peu intellectuel, consumériste même dans sa vision du voyage. Pourtant, les sports de plein air et les gens qui les pratiquent sont souvent les plus connectés à la nature, à l’environnement et à la planète et c’est ce que Millau représente pour moi. Des gens passionnés, sportifs, connectés à la nature et à leur territoire. En même temps, ce n’est pas étonnant lorsque l’on a une ville de cette taille dans un parc naturel régional!

Alors si un jour vous passez par Millau, allez vous promener sur le Plateau du Larzac, mais toujours dans le respect des hommes et de la nature locale. Take only memories, leave only footprints.

Et pour avoir des idées de circuits et randonnées, rendez-vous sur le site de l’Office de Tourisme.

Mes acolytes de randonnée: Fabrice notre guide, Olivier de Snooze again, Betty et Guillaume de Tripinwild et Chloé et Aymeric de My Sweet Escape. Photo de Aymeric.

Visiter Millau tout en style!

Présente à Millau pour le Salon des Blogueurs de Voyage, je n’ai malheureusement pas eu le chance de faire énormément de choses dans la région.

Avec Claire de The Green Geekette et Emma de Planet Addict

Evidemment, j’ai eu la chance de m’approcher du Viaduc de Millau au coucher du soleil lors d’une soirée privée, mais la prochaine fois, je souhaiterais vraiment faire la visite du viaduc. On a beau dire, cela reste un ouvrage impressionnant. Certains font du basejump depuis le pont, mais je me contenterai de l’observer sous toutes ses coutures!

Autre activité très sympa à faire si vous êtes dans la région, le Vélorail du Larzac. J’ai eu l’occasion d’en faire pour me rendre à une soirée (je crois que je n’ai jamais fait mieux comme moyen de transport pour aller en soirée!). Aux pédales ou en passager, c’est une activité très fun à faire en famille ou entre amis.

J’ai également visité le petite village de Saint-Eulalie de Cernon lors d’une soirée et c’est un endroit absolument charmant à ne pas manquer en Aveyron. Et surtout n’oubliez pas de goûter l’aligot!!!

Où dormir à Millau?

Série de photos à la piscine par Michael Pinatton de Traverser la frontière

A Millau, j’ai dormi au Domaine Sainte-Estève pour une petite semaine dans un chalet locatif. Ils ont plusieurs types de logement, de la chambre au chalet dans un très beau domaine sur les hauteurs de Millau, en face du camping et juste à côté du terrain d’atterrissage des parapentes. La vue depuis la salle du petit-déjeuner ou depuis la piscine est à tomber et c’est l’endroit parfait pour des vacances actives ou détendues à Millau.

Après un séjour tout en émotions en Aveyron, j’ai repris la route. J’étais arrivée en bus au coucher du soleil, je suis repartie par une chaude journée d’avril en voiture avec des amies. Alors que la route sinueuse montait et que le viaduc de Millau s’éloignait, je savais que je reviendrai. Si Millau était plus accessible côté transports pour la voyageuse que je suis, je serais prête à y déménager immédiatement à l’automne: pour la beauté de la ville, pour la gentillesse et l’accueil des habitants, pour le sport et pour cette nature sauvage qui entoure la ville. Millau, si un jour plus de trains passent par chez toi, je viendrais m’y installer. En attendant, c’est promis je reviendrai, dans les airs ou sur la terre, tu es déjà dans mon coeur.

Merci à We Are Travel, à l’Office de Tourisme de l’Aveyron, à celui de Millau, au Domaine Saint-Estève et à Airzone Parapente et à Léo de Tête à l’Envair pour leur accueil chaleureux et pour avoir faciliter ma découverte de la région. Comme toujours, toutes opinions et photographies me sont propres.

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