A la découverte des temples d’Angkor au Cambodge
Le Cambodge est l’un des « échecs » de mon tour du monde. Tout simplement parce que je n’y ai pas passé autant de temps que je le souhaitais, alors que je sais très bien que si j’y étais resté plus longuement, cela aurait été l’un de mes pays préférés. J’ai dû diminuer mon temps sur place pour deux raisons: j’ai remporté le Big Bog Exchange 2014, qui m’a renvoyée aux Etats-Unis alors que je devais explorer le Cambodge et j’ai décidé de terminer mon tour du monde en Birmanie, laissant alors la priorité au Myanmar plutôt qu’au Cambodge. On doit faire des choix et voilà ceux que j’ai fait… No regrets.
Je n’ai donc eu l’occasion que de visiter Phnom Penh (on en reparlera un jour) et les fameux temples d’Angkor, avant de prendre la route de la Birmanie. Visiter les temples d’Angkor était définitivement en haut de ma liste de lieux à visiter dans ma vie, mais aussi dans celle avant mes 30 ans. Un de ces lieux mythiques, dont on a tant entendu parler, de ces lieux dont la magie résonne simplement dans le nom. C’est également l’un de ces lieux que l’on sait envahis par la foule et les touristes du monde entier et que l’on redoute un peu. J’avais lu pas mal de choses à ce sujet et j’étais très inquiète. Je ne nie pas que l’on a tous le droit de visiter un tel lieu, mais ma misanthropie latente me fait beaucoup redouter ce genre de situations. C’était d’ailleurs le cas aussi à Iguazu, quelques mois plus tôt et j’avais réussi à visiter les Chutes d’Iguazu sans la foule et même à me baigner seule, avec mes amis, dans une cascade en toute tranquilité.
Cette fois-ci, complètement en solo, j’étais prête à recommencer l’expérience et à vivre et visiter les temples d’Angkor sans la foule et les touristes! Mission impossible? Pas si sûr…
Comment visiter les temples d’Angkor sans la foule? Mes conseils pratiques pour réussir cette visite
- Dormir à Siem Reap, la ville à côté des temples pour en profiter le plus possible
- Prendre son temps et choisir le pass de 3 ou 7 jours
- Eviter tout tour organisé et tout planifier par soi-même bien évidemment
- Choisir l’option vélo ou à pied dans la mesure du possible
- Se lever tôt, très très tôt, tous les jours
- Demander aux tuks-tuks quels tours ils proposent et faire l’inverse
- Ne pas manger en même temps que tout le monde et profiter des heures creuses: tôt le matin, entre midi et deux et après 17h
- Visiter les temples moins connus, délaissés de la foule et les temples les plus éloignés
- Sortir des sentiers battus, ne pas avoir peur de se perdre et de manquer les incontournables
- Eviter Angkor Wat au lever du soleil ou au pire, voir le lever du soleil et garder sa visite pour plus tard
- Avoir une idée de ce que vous voulez faire, mais se perdre sans modération.
- Fuir dès que vous apercevez un gros groupe, quelqu’il soit
- Discuter avec les locaux…
Voici donc mes conseils très simples et très faciles à suivre pour visiter Angkor sans les touristes. Il n’y a pas de recette magique, pas de miracle et pas de secret. Faire à l’inverse de tout le monde, osez ralentir, osez passer à côté de l’incontournable, partir vers l’inconnu, explorer les moins grandes vedettes, se lever tôt, faire du sport, prendre son temps et tout simplement profiter des lieux, sans stress. En appliquant ces quelques conseils simples, je ne me suis jamais sentie oppressée par la foule, je ne me suis jamais retrouvée dans un engrenage touristique infernal et j’ai profité des lieux à mon rythme, loin de la foule et des touristes. Evidemment, j’ai vu beaucoup de monde sur les routes, j’ai croisé des groupes, j’ai fui et j’ai esquivé, j’ai pédalé à toute vitesse pour aller plus vite que le soleil et plus vite que la foule, mais je n’ai pas trouvé cela très compliqué. En parcourant mes photos, je me suis rendue compte que je n’avais pas beaucoup de photos avec la foule et que j’ai même réussi à passer de longues minutes seule, à prendre des photos au retardateur, à observer les alentours, en pleine contemplation.
Je ne veux pas vous gâcher le plaisir de la visite d’Angkor en vous faisant un guide complet de comment faire, quoi visiter à quelle heure, d’où aller, de quel temple est le mieux, quel temple a telle ou telle chose et je préfére vous laisser le plaisir de la découverte. Quoiqu’il en soit, si vous avez besoin d’un guide complet, plusieurs blogueurs ont fait un excellent boutlot: ici et ici.
Visiter les temples d’Angkor sans la foule: récit et photos
C’est toute excitée que je débarque en mini-bus à Siem Reap, après quelques heures de voyage paisible depuis Phnom Penh. Je n’ai jamais été aussi proche de la légende d’Angkor et je sais que quelques heures seulement me séparent de mes premières découvertes. C’est avec le sourire que je négocie avec un tuk-tuk qui essaye de m’entuber et que j’obtiens le prix voulu jusqu’à mon agréable auberge. Je suis en dortoir de femmes et mon lit en bas est une sorte d’antre privée, avec rideau et surtout avce un lit, si large que nous pourrions y dormir à deux (c’est tellement rare en Asie)! Je vais être bien! Je discute avec l’équipe pour en savoir plus sur Angkor, je récupère le plan et planifie ma visite. Je commencerais par la grande boucle le premier jour, la petite le second et les temples éloignés pour le dernier jour. Des kilomètres de vélo m’attendent, mais je n’ai pas froid aux yeux.
Pour 1 ou 2$, il est possible de louer un vélo (basique) à Siem Reap pour un ou plusieurs jours, ou un VTT pour 5 ou 6$ par jour. Le VTT n’est pas nécessaire, mais j’imagine bien plus confortable. Ce n’est pas le choix que j’ai fait et je m’en suis un peu mordue les doigts (enfin, les fesses!). Le premier jour, j’avais pris le plus grand vélo de la boutique et il était tout de même trop petit. Le second jour, j’avais choisi un autre vélo, pour me retrouver avec une selle qui tombait toutes les deux minutes…. pas pratique! Sinon, c’est plat, c’est goudronné et c’est très facile. Le seul hic est qu’il fait chaud donc emmenez beaucoup d’eau et de quoi grignoter bien sûr. Je ne suis pas hyper sportive, je ne suis pas une grande férue de vélo et pourtant j’ai fait une trentaine de kilomètres par jour sans difficultés, alors vous pouvez le faire aussi! Les tuks-tuks sont chers, ne vous laissent pas de liberté, polluent et sont bruyants, gâchant le lieu. Visiter à dos d’éléphants, n’en parlons pas, s’il vous plaît, ne faites jamais ça! Mini-bus, scooter… rien ne vaut le vélo, un peu de courage!
Ce matin-là, la grande boucle m’attends, mais je ne me lève pas aux aurores. J’ai 40°C de fièvre et je n’en ai pas le courage, mais je suis tout de même au lever du jour à acheter mon ticket. L’entrée se trouve à 6km de la ville et j’achète mon ticket très rapidement, je suis la première dans la queue des vélos. Je passe enfin l’entrée, mon coeur battant à toute allure. Je pédale à toute vitesse, passant devant des dizaines de touristes, des bus, Angkor Wat, le Bayon et d’autres temples connus. Tout cela sera pour le lendemain et je me dirige en ce jour vers les temples méconnus. Au passage, j’aperçois des pierres, beaucoup d’arbres, quelques singes, des locaux installant à peine leurs échoppes. Le complexe d’Angkor s’éveille tout juste et j’ai l’impression d’être la seule les yeux grands ouverts.
Je file à toute allure (enfin le plus vite que je peux avec un vélo pareil) sur la route goudronnée, le vent dans les cheveux, le sourire aux lèvres. Je suis libre, il n’y a pas de touristes et les temples ne sont rien qu’à moi. Je visite un premier temple, complètement seule. Le temple n’a pas été rénové, à mon plus grand plaisir, la végétation a complètement envahi les lieux et c’est exactement comme cela que j’imaginais Angkor. Des pierres détruitres, des arbres, de la destruction, de la vie, de l’histoire, de la magie et du silence. Les oiseaux chantent, au loin on entend la clameur des touristes et des tuks-tuks, mais je suis là, bien seule, assise sur des pierres plus vieilles que je puisse imaginer, à écouter le silence et la beauté. Oui, la beauté peut s’écouter. Les premiers touristes arrivent et me regardent curieusement, se demandant sans doute à quelle vitesse j’ai dû pédaler pour être déjà là. Je pars pour leur laisser un peu de tranquilité et retrouver la mienne et je pars à la découverte d’autres temples. C’est comme cela que se passera la journée, à jouer à cache-cache avec certains touristes, à pédaler à fond et à profiter de ces lieux, à me sentir comme une exploratrice. Sur cette grande boucle, il n’y a pas grand monde et les habitant sourient en coin et nous disent bonjour de la main. Quelques enfants essayent de me vendre des babioles, mais surtout ils me font un signe de la main, pas plus.
Cette journée, je la vis, libre, heureuse, passionnée, surprise et fascinée par les lieux. Je vis un rêve éveillé, je suis fièvreuse, ennivrée. Les temples d’Angkor sont sans doute le lieu le plus magnifique, impressionnant et mystique que j’ai pu voir dans ma vie. Vers 17h, je rentre, épuisée et je m’effondre dans mon dortoir.
Le lendemain, à 5h du matin, j’ai toujours 40°C de fièvre et j’enfourche mon nouveau destrier, qui sera décevant dès les premières minutes. C’est en me battant avec la selle que je roule, la lampe frontale bien installée. Je ne vois pas grand chose, je râle, mais à l’entrée, je me rends compte que la selle m’a ralenti et que j’ai du retard. J’essaye de rattraper ce retard, pédalant comme si la mort était à mes trousses. La mort non, les touristes oui. Les gens sont déjà installés à Angkor Wat pour le lever du soleil. Je me joins à eux quelques moments, mais le lever de soleil est décevant et avant que quiconque n’ai réagi, je pédale à nouveau, direction le Bayon et ses 1000 visages.
Je suis seule sur la route au petit matin et je savoure encore plus la beauté des lieux dans la brume et les couleurs pastel. J’ai le temple du Bayon pour moi toute seule et j’observe les visages énigmatiques, un à un, alors que le jour se lève et que les oiseaux s’égayent. Il n’y a pas photo, je suis Indianette Jones, seule au bout du monde. Les touristes arrivent et je leur laisse les lieux, poursuivant mon programme.
Il y a des temples aux escaliers très raides, d’autres plus accessibles, certains où il ne faut pas avoir le vertige, certains où l’on peut s’asseoir tout en haut, en équilibre sur quelques vieilles pierres, à contempler les touristes d’aujourd’hui, l’histoire et le passé et le futur à venir, celui du monde et le mien. Il y a des temples rénovés, des complètements détruits. Il y a ceux envahis par la végétation, il y a ceux aux milles fresques. Il y a ceux où il y a plein de touristes et ceux où il n’y a personne. Il y a ceux qui s’ouvrent sur une clairière et de jolies fleurs et arbres, il y a ceux qui se dressent majestueusement, plus forts et plus beaux que tous. Il y a les temples timides, cachés derrières quelques arbres ou au fond du complexe. Il y a les grandes stars, les oubliés, les méconnus et tous ceux au milieu. Il y a ceux qui vous saisissent le coeur dès que vous y mettez un pied et ceux qui se laissent apprivoiser au fur et à mesure que vous les visitez. Il y a ceux où l’on se perd et ceux où l’on suit un chemin bien tracé. Il y a ceux où l’on a une vue majestueuse et ceux dans une cuvette. On touche une pierre, on respire l’air parfumé de vert, on écoute les oiseaux et les touristes, on savoure une mangue à l’ombre d’un arbre, on écoute, on sent, on voit et on goûte l’histoire du monde à Angkor.
Angkor ne se visite pas de manière rationnelle et raisonnée. Angkor vous prend au ventre, au coeur, au cerveau. On visite Angkor avec son instinct, son intuition, suivant les hasards de la route, de la carte, des touristes, des chemins… On se sent explorateur plus que jamais et l’on se dit que l’on aimerait se perdre ici pour toujours et ne jamais revenir à la civilisation. On aimerait découvrir tous les mystères d’Angkor, mais l’on ne saura jamais et c’est sans doute mieux. Un jour je reviendrais, et peut-être pourrais-je découvrir un nouveau secret…
Je termine la journée avec les superstars, avec Ta Prohm et Angkor Wat et il n’y a pas grand monde, malgré les travaux. Les deux temples sont impressionnants et intéressants, mais je garde la nostalgie des petits temples non-rénovés, perdus, envahis par les herbes. Epuisée de la longue journée, je rentre en espérant partir pour les temples éloignés le dernier jour.
Au matin, je me réveille avec 41°C de fièvre. Je m’inquiète, je crains d’avoir le palu et je reste au lit, déçue de ne pas pouvoir profiter plus d’Angkor. Au lit, je rêve de cités merveilleuses et de légendes anciennes. Je me souviens, le sourire aux lèvres de quelques moments: pédaler à toute allure, les cheveux aux vents, dépassant Angkor Wat, son lac et ses touristes; Bayon et ses mystères et sourires énigmatiques au petit matin; ce temple dont je ne sais plus le nom, où je me suis assise tout en haut, où j’étais pendant quelques instants sur le toit du monde; et enfin, cet autre temple, envahis par les herbes, où je courrais de pierre en pierre, sautant en essayant de ne pas tomber, redevenue enfant.
Comme toujours, même si vous faites attention à votre sécurité et votre santé en voyage, n’oubliez pas de prendre une assurance voyage. Découvrez mon comparatif et toutes les assurances voyage que j’ai testées.
Pour directement souscrire une assurance avec Chapka, cliquez ici.
Rassurez-vous, l’histoire finit bien et je me suis réveillée le 4e jour, sans fièvre, juste à temps pour prendre le bus pour Bangkok et l’avion pour la Birmanie…
Informations pratiques pour visiter les temples d’Angkor au Cambodge
Organisez votre circuit sur mesure au Cambodge.
Préparer votre visite aux temples d’Angkor
Il y a énormément d’articles en ligne et d’informations, mais je vous recommenderai de garder un peu de mystère et d’aventure et de ne pas tout planifier à l’avance. Louez un vélo, embarquez l’excellent Lonely Planet Cambodge (avec un chapitre entier dédié à la visite des temples, à leur histoire, architecture, etc), lisez WikiTravel, levez-vous tôt, ayez une carte et c’est part!
Où dormir à pour visiter Angkor?
Aucun doute là-dessus, dormez à Angkor, pas trop loin du centre-ville et de l’entrée, pour avoir un accès facile aux temples. J’avais choisi l’excellente auberge de jeunesse, The Luxury Concept Hostel, mais il y a beaucoup de choix pour pas cher, que ce soit guesthouses, auberges, hôtels, etc. Vous trouverez les meilleurs prix et bonnes affaires sur Booking et Agoda. Attention, n’oubliez pas de réserver quelques jours à l’avance pour trouver une bonne affaire, il y a beaucoup d’arnaques à Siem Reap et si vous cherchez en arrivant, vous risquez de payer le prix fort.
Où manger à Siem Reap?
J’étais tellement malade lors de mon séjour à Siem Reap, que je n’ai fait que grignoter et cuisiner à l’auberge. Nous avions un petit supermarché juste en bas de l’auberge, donc c’était hyper pratique et vous pouvez acheter des bons fruits frais dans l’enceinte des temples d’Angkor. Il y a évidemment un marché de nuit et de nombreux restaurants!
Visiter Angkor
Vous pouvez acheter vos billets directement à l’entrée du site: 20$ pour la journée, 40$ pour trois jours (pas forcément consécutifs) et 60$ pour une semaine. Attention, il semblerait que les prix vont doubler l’année prochaine.
Pour partir d’Angkor, il est très facile de trouver des billets de bus pas chers pour Phnom Penh ou Bangkok.
Avez-vous visité les temples d’Angkor? Quelle a été votre expérience? Bonne ou mauvaise? Avec ou sans la foule? Est-ce que vous avez envie d’y aller? Des conseils pratiques en plus? Racontez-moi tout!
Partage et épingle cet article sur Pinterest:
Abonne-toi à la Newsletter bilingue, créative, intuitive et voyageuse sur Substack:
The Alma Writer
et achète mon premier livre L'Envol:
sur mon site Internet ou
sur ta plateforme de lecture, d'écoute préférée!
En t’inscrivant, tu acceptes de recevoir ponctuellement des newsletter de la part de Voyages et Vagabondages/Lucie Aidart Tu peux te désinscrire à tout moment si nécessaire. Pour en savoir plus : Politique de Confidentialité.