Il existe un autre Japon. Loin des mégalopoles surpeuplées, du stress d’une vie citadine et anonyme, orientée vers le travail, l’argent, les apparences et la réussite. Cet autre Japon, je l’ai aperçu à Okinawa, je l’ai vécu sur l’île traditionnelle de Taketomi, je l’ai touché du doigt en travaillant dans une ferme au Japon et je m’y suis entièrement immergée à Wakayama. Cet autre Japon est l’âme de la Péninsule d’Izu au Japon et c’est là-bas, sur cette grande péninsule de la préfecture de Shizuoka, à une centaine de kilomètres au sud de Tokyo, que je me suis réconciliée avec mon rêve de Japon. C’est à Izu que je suis tombée amoureuse du Japon, de cet autre Japon, dont le coeur généreux bat si fort dans les campagnes et les montagnes japonaises, dans les îles et les presqu’îles. C’est ce Japon qui me manque aujourd’hui, ce Japon qui m’appelle et m’inspire.
Faire du volontariat au Japon
Depuis que je voyage autour du monde, j’aime faire du volontariat au moins une fois par an. J’utilise la plateforme Workaway et j’avais d’ailleurs commencé lors de mon tour du monde au Japon, en travaillant pendant 10 jours dans une ferme pour découvrir la campagne japonaise. Ce sont toujours des expériences culturelles riches et au-delà d’apprendre des compétences diverses, ce sont souvent des moments riches en rencontres, en apprentissages et en découvertes culturelles. Ce sont pour moi des moments essentiels pour apprendre à mieux connaître un pays et c’est également un changement de rythme dans mon voyage. J’aime voyager de manière éclectique et le volontariat est l’une de ces manières. Après avoir travaillé dans une auberge de jeunesse en Patagonie argentine, j’étais prête à retenter l’expérience cette fois-ci à nouveau au Japon.
Entre mes gardiennages d’animaux à Tokyo, j’avais besoin de vacances et de voir du pays et je suis donc partie tout le mois de juillet à la découverte du sud de Tokyo, en commençant par un volontariat de 10 jour sur la Péninsule d’Izu.
J’avais repéré sur Workaway une annonce originale et après un entretien Skype, Rob m’accueillait chez lui, à The Other House Japan. Il s’agit d’un projet collaboratif unique pour redéfinir et redécouvrir les traditions culturelles ancestrales japonaises au sein d’une communauté locale, en participant aux activités des villages alentours, en participant à des activités culturelles et des festivals, en rencontrant les habitants et en les aidant au quotidien, en découvrant la péninsule à travers sa vie locale et en partageant et travaillant dans un espace créatif (la maison) accueillant des artistes, blogueurs, freelances et voyageurs du monde entier. Le projet se définit par ses participants et est en constante évolution. Il ne s’agit pas de visiter la péninsule en touriste, mais de s’imprégner des lieux, de le comprendre et d’en devenir ambassadeur. C’est le slow travel dans son essence même, la découverte d’un autre Japon, authentique, hors des sentiers battus et vrai.
La vie à The Other House, à la découverte de l’autre Japon
Il existe un autre Japon et je l’ai trouvé à Izu-Okawa, au milieu de nulle part sur la péninsule d’Izu, un petit village coloré flanqué sur les montagnes vertes, avec vue sur la mer. Le voyage est long depuis Hakone et les trains se succèdent, mais peu à peu les paysages citadins disparaissent pour laisser place à la côte et la vue sur la mer. Je m’arrête à la station du village. Personne ne descend et comme souvent en voyage, les passagers doivent bien se demander pourquoi je m’arrête ici, avec mes gros sacs à dos. Je m’assois sur un banc pour attendre mon hôte, profitant du calme parfait. Soudain, un petit homme souriant déboule de la boulangerie d’en face et avec de grands gestes, me fait signe de le suivre jusqu’à chez Rob. La petite maisonnette est en fait à deux pas d’ici et je fais connaissance avec Rob, américain-japonais et les deux autres volontaires de Finlande et des Pays-Bas. Plus tard d’autres volontaires iront et viendront dans un tourbillon de jolis rencontres. C’est l’heure du ménage à The Other House et je découvre une jolie maison traditionnelle avec tous les conforts modernes, la vue sur le village et la mer depuis le balcon et ma petite chambre privée avec son tatami. Il n’y a pas à dire, je vais être bien ici. Le soir, on cuisine ensemble et je découvre l’absence de frigo et mes nouveaux colocataires, les énormes cafards nocturnes. La vie au Japon n’est pas de tout repos en été et il faut faire avec quelques voisins incongrus. Ce soir-là, comme souvent le soir, nous discutons jusque tard, parlant de la vie, du Japon et du projet. J’ai trouvé ma maison pour les 10 prochains jours.
Chaque jour est différent à The Other House et on ne sait jamais à quoi s’attendre. On fait le ménage, on cuisine, on papote, on travaille sur nos ordis, on bouquine, on regarde les spectaculaires couchers de soleil, on découvre la vie paisible du village, on achète des oeufs au distributeur d’oeufs frais, des pâtisseries au sympathique voisin boulanger, des légumes aux petits stands, on visite le petit temple, on se fait grimper dessus par de drôles de cafards de mer à la plage, on rencontre un singe au centre du village, on salue de la tête les habitants, on sourie, on prend le soleil, on marche beaucoup (enfin surtout moi), on va à l’onsen traditionnel de pêcheurs et on vit comme des locaux, tout simplement.
Parfois, Rob a planifié des rencontres et des visites. Je coupe des bambous, arrache des mauvaises herbes dans les rizières, récolte des oranges, conduit une mini-camionette. On déguste des délicieuses oranges, on goûte à plein de petits plats au marché, on rend visite à des fabricants de tatamis, on visite une maison traditionnelle, un moine nous fait visiter un très beau temple, on se baigne et on profite du soleil, on est invités à manger chez différents habitants, on va à l’onsen, on nous invite à un barbecue, on s’occupe du jardin, on fait la fête à la maison et on lâche quelques feux d’artifice, on vit tout simplement.
Photos à l’orangeraie par Avril Guarino
Surprenamment, tous les habitants de la péninsule d’Izu parlent très bien anglais, mieux qu’ailleurs au Japon et les rencontres sont très intéressantes. Il faut savoir que la péninsule d’Izu a été la première région du Japon à s’ouvrir à l’extérieur et aux étrangers et cela se voit. Les gens que j’y rencontre sont ouverts d’esprit, curieux, généreux et accueillants et j’ai l’impression de découvrir un autre Japon, plus bienveillant, plus communautaire dans le bon sens du terme, plus accueillant et chaleureux. Il y a un fermier, ancien salary men, qui a décidé de quitter sa vie de Tokyo pour une vie simple et un retour aux sources. Il n’est pas le seul et il semble très heureux.
La péninsule d’Izu: l’autre Japon
Il existe un autre Japon. Dès le premier jour de mon arrivée sur la péninsule d’Izu, j’ai ressenti que quelque chose était différent ici. Les petits villages colorés perchés dans les montagnes de la péninsule d’Izu sont isolés les uns des autres. Le train et les routes passent par des tunnels, à travers des collines pour les relier, mais le soir venu, les villages s’endorment paisiblement dans leur alcôve créé par le relief, oubliant sans doute qu’ils font partie du même monde que le reste du pays.
Il y a donc les montagnes, la mer, les petits villages haut perchés, des routes qui serpentent pour aller on ne sait où et il y a la végétation. Une jungle dense, drue, impénétrable qui recouvre les montagnes, les routes, les temples et les villages. Elle est d’un vert éclatant, parfois ponctué des couleurs jaunes, oranges et rouges de fleurs sauvages. A la saison des hortensias, les villes prennent des atours de violet, de rose et de pourpre. Mais il y a surtout du vert, du vert sombre et profond, du vert clair éclatant, du vert des lianes, des palmiers, des mauvaises herbes, des rizières, des arbres et des arbustes.
J’ai beaucoup marché à Izu, le long des routes entre les villages, dans la forêt, sur des chemins de randonnée et des chemins de traverse. Je m’arrêtais souvent quelques stations avant ma station de train pour marcher, pour découvrir un nouveau point de vue, un village endormi, une nouvelle route. C’était un moyen d’économiser un peu d’argent, mais aussi de vraiment m’imprégner de l’atmosphère des lieux. Après mon aventure avec un ours à Hakone, mes premiers pas étaient timides et j’étais effrayée par le moindre bruit de branche qui craque. Il n’y a personne qui marche vraiment le long des routes d’Izu. Il y a parfois quelques voitures, parfois des travailleurs en train de réparer un bout de route qui me regardent avec ds grands yeux ronds. Il ne semble y avoir presque personne et l’on se retrouve seul au monde, dans une sorte de forêt magique, d’une jungle hantée. Il y a des singes qui s’y cachent, des oiseaux qui chantent, des ours peut-être, des serpents et des cafards, des moustiques féroces. Et puis en été, il y a les cigales du Japon. Elles sont impressionnantes, elles me volent dans les cheveux et elles font une cacophonie incroyable. Quel sentiment étrange que de marcher sous le couvert des arbres, au rythme de leur chanson envoûtante, effrayante parfois. Et oui, cela résonne dans toute la jungle, et oui, j’ai souvent accéléré le pas, par peur irrationnelle de me faire attaquer par un troupeau de cigales.
Je chante à tue tête Bob Morane, isolée dans la jungle d’Izu et je contemple avec ravissement, chaque nouveau tournant de la route, chaque point de vue sur la mer et un nouveau village. J’ai l’impression de marcher dans un roman de Murakami, découvrant les recoins les plus beaux de son univers.
Que visiter sur la Péninsule d’Izu?
Pendant ce volontariat, au cours de mes pérégrinations, j’ai eu la chance de visiter un bon nombre de lieux de la côte est de la Péninsule d’Izu, plus facilement accessible en transports commun. Suivez le guide!
Atami
En repartant de mon volontariat en direction de Tokyo, je me suis arrêtée quelques heures pour visiter Atami. C’était le premier jour des vacances scolaires à la fin du mois de juillet et c’était la folie. Il n’y avait même plus de casiers pour mettre mon sac à dos, mais l’adorable propriétaire du café où je me suis arrêtée, me l’a gardé le temps que je visite un peu. Atami est une grande ville et une station balnéaire, mais je ne l’ai pas du tout trouvé agréable. La plage est bondée, cimentée et assez peu charmante. Il y a beaucoup de magasins, mais je pense que vous pouvez l’éviter lors de votre itinéraire à Izu. Je n’ai pas visité les sites touristiques, donc je n’en sais pas beaucoup plus.
Si toutefois vous passez à Atami, n’hésitez pas à vous rendre au Hacco Café, avec une adorable propriétaire, de la bonne nourriture et une jolie terrasse avec vue sur la ville. Il y a plein de petits espaces et alcôves pour une ambiance plus intimiste.
Ito
Un peu plus au sud, se trouve la petite ville d’Ito. Plus petite, plus agréable, j’y ai trouvé l’ambiance beaucoup plus sympathique. Les habitants y sont très accueillants et beaucoup sont venus me parler de manière tout à fait spontanée. La plage est elle aussi peu invitante, mais la vue sur le port, sur les montagnes alentours est très belle, surtout depuis le surprenant parc de sculptures.
Le centre-ville est mignon, il y a de nombreuses boutiques et cafés, une rivière et une rue commerçante japonaise typique. C’est aussi là que vous trouverez l’auberge de jeunesse K’s House Ito Onsen, qui est absolument unique en son genre. C’est un ancien ryokan vieux de plus de 100 ans, dont l’architecture et le patrimoine ont été entièrement conservés tout en le transformant en auberge de jeunesse. Je n’ai pas eu la chance d’y dormir, mais j’ai pu le visiter et le bâtiment est absolument splendide. Il dispose bien évidemment d’un joli onsen, de dortoirs, de chambres privées, d’une terrasse avec vue sur la rivière et même d’une jolie tourelle en haut. Je sais que je reviendrais à Ito, spécialement pour y dormir et cela peut être une bonne base pour explorer la péninsule d’Izu lors d’un prochain voyage ou de prochaines vacances au Japon.
Si jamais vous n’y dormez pas, le bâtiment juste à côté, le Tokaikan est également un ryokan et une partie du bâtiment a été transformée en musée. Je vous en recommande chaleureusement la visite pour en apprendre plus sur l’architecture et les traditions de l’onsen et découvrir d’autres sculptures.
N’hésitez pas à prendre un café juste en face de K’s House de l’autre côté du canal ou au Café Tati, dont le propriétaire a vécu en France, est absolument fan de Jacques Tati et propose un bon menu dans un joli cadre!
Que faire à Izukogen?
Encore un peu plus loin sur la ligne de train, se trouve la petite ville paisible d’Izukogen. Là encore, la ville semble endormie et peu originale au premier abord. Pourtant, Izukogen est l’un des plus beaux endroits que j’ai pu visiter sur la péninsule d’Izu.
Découvrir la vue depuis le Mont Omuro
Le Mont Omuro est un volcan éteint situé dans la banlieue d’Izukogen. Il surplombe la ville, la mer et par temps clair, c’est l’un des endroits depuis lequel on peut voir le Mont Fuji dans la préfecture de Shizuoka. Sa forme distincte est très élégante et l’on peut accéder à son cratère par le biais d’un télésiège. J’ai testé d’y monter à pied, mais tous les chemins sont malheureusement fermés. Une fois en haut, vous pourrez voir la superbe vue sur les alentours, voir le cratère et vous promener tout autour de sa circonférence d’environ 300 mètres. C’est un endroit unique et magique et mon endroit préféré à Izu.
Pour vous y rendre depuis la station d’Izukogen, prenez un bus local. Le télésiège coûte 500 yens, mais cela vaut vraiment la peine. Je me suis rendue à pied de mon village au début de Izukogen et cela m’a pris à peu près 3h de marche.
Randonnée le long de la côte Jogasaki
La côte Jogasaki fait partie du parc géologique de Jogasaki et a été formée par les éruptions du Mont Omuro il y a environ 4000 ans. Les formations rocheuses sont vraiment intéressantes et très belles. La plupart des gens ne visitent que l’extrême nord et l’extrême sud du parc, mais je vous recommande de faire la randonnée entière, qui nous a pris 4h en s’arrêtant beaucoup.
Arrêtez-vous à la station Jogasaki-Kaigan et marchez dans cette jolie banlieue jusqu’au phare. A partir de là, suivez le sentier et la route jusqu’au sud, à la découverte de sublimes paysages, d’eau turquoise, de forêts, de faucons et de formations rocheuses originales. Nous n’avons rencontré quasiment personne sur le chemin et vous serez seuls au monde. Au sud, arrêtez-vous à la piscine naturelle pour vous rafraîchir, vous baigner et regarder le coucher du soleil. Cet endroit est vraiment magique et j’y suis retournée deux fois. Les formations rocheuses de colonnes en basalte rappellent la Chaussée des Géants en Irlande du Nord et je peux vous assurer qu’il y a très peu d’endroits similaires à ces deux sites dans le monde.
Pensez à amener à boire et à manger pour la randonnée car il n’y a rien à acheter au départ du chemin. Nous nous sommes faites avoir et sommes mortes de faim pendant la marche!
J’ai une amie qui a fait de la plongée à cet endroit. Si vous aussi, vous souhaitez plonger à Izu ou au Japon, je vous recommande de filer lire son article ici pour en savoir plus. Elle a aussi testé un ryokan et connaît très bien le Japon.
Izu-Okawa
Izu-Okawa est le village où j’ai vécu pendant mon séjour à Izu. C’est un village très pittoresque, avec de splendides couchers de soleil. Ne manquez pas la machine-distributeur d’oeuf frais, le bain de pieds en face de la station, la boulangerie également en face de la station (testez les éclairs au chocolat, vous m’en direz des nouvelles), les jolis points de vue en hauteur et surtout l’onsen pour pêcheurs. On y accède par un tunnel et on se lave face à la mer, au soleil de la manière la plus simple qui soit. Un vrai régal! C’est mon onsen préféré au Japon!
Izu-Inatori
Izu-Inatori se découvre à pied et lentement. Dégustez différents mets au marché du week-end, y compris de délicieux intestins de poisson (oui, oui!), admirerz les rizières et la côte, regarder les enfants jouer au parc, tout en testant le bain de pieds chaud, visitez le temple, regardez les habitants vaquer à leurs occupations et baignez-vous avec les enfants dans une piscine artificielle en bord de mer.
Allez faire un tour au Cafe Ifa et passez leur le bonjour de ma part; ils étaient en train de le construire lors de mon volontariat.
Shimoda
Shimoda est la fin de la ligne de train, le bout de la Péninsule d’Izu. C’est vraiment une petite ville pittoresque, bordée de montagnes, de temples et de plages. Visitez les temples du centre, marchez le long du canal de Perry Road et partez à la découverte du superbe parc de Shimoda. A la saison des hortensias, c’est une vraie jungle d’hortensias et le paradis des abeilles. C’est aussi un très joli point de vue sur la ville.
Poursuivez votre chemin jusque vers les plages à l’est, pour découvrir de petites baies, des plages de sable blanc et de l’eau turquoise. Avant que la saison ne commence, vous serez seuls au monde dans ce petit coin de paradis.
Pour terminer la journée, prenez un bus pour Shirahama Beach. Cette plage est censée être l’une des plus belles plages du Japon et un vrai paradis pour les surfeurs. Il n’y avait quasiment personne en cette fin de journée du mois de juillet, l’eau était chaude, le sable blanc et fin, les surfeurs dansaient sur les vagues, pour un autre moment parfait à Izu.
Il existe un autre Japon, il est l’âme d’Izu et je le chérirais en moi pour encore de longues années à venir.
Comment se rendre sur la Péninsule d’Izu au Japon?
Situé à seulement 100km au sud de Tokyo, vous pouvez prendre un Shinkansen ou un train rapide pour Atami, puis prendre le train panoramique.
Si le budget est un problème, pensez à prendre des trains lents. Il faut changer plusieurs fois, mais c’est bien mois cher et le voyage est encore plus typique et lent!
Il existe différents pass de train et de bus sur la Péninsule. Renseignez-vous à la station de train et trouvez plus d’informations sur ce site.
Bon voyage et bonne découverte de l’autre Japon!
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