Lors de ma première expatriation au Royaume-Uni, l’une des choses que j’ai apprises, était l’art de passer du temps, avec joie, dans les files d’attentes, avec plus ou moins garantie de résultat. Se glisser hors du lit à 3h du matin, pour peut-être avoir un ticket pour Wimbledon. Le faire encore pendant des heures plus longues pour le mariage royal. Patienter, panneau en main pour recevoir, un ticket gratuit pour les JO. Prendre une journée de congé pour attendre sur les trottoirs de Camden, en espérant peut-être faire partie des quelques chanceux qui pourront voir Coldplay en concert gratuit, dans une toute petite salle. La confiance en étendard, l’attente devenue l’événement phare, la cérémonie d’ouverture à, peut-être, quelque chose d’autre, le résultat tant attendu et finalement, si peu important.
Avant même de prendre la route, j’ai ainsi été bien entraînée à l’attente et la patience, qui sont pourtant si peu dans ma nature. J’ai toujours su combler et orner l’attente de rêves, d’imagination, d’apprentissages et de distractions, de lectures, de musique, de films. C’est une bonne chose, car l’attente en voyage, devient seconde nature, un art de la présence nécessaire, un passage obligatoire aux galons du routard.
Attendre un bus, un train, un vol, un compagnon de route, une destination tant rêvée, un repas, une main tendue, la prochaine voiture qui nous prendra en stop, les prochaines toilettes, un tampon sur le passeport, cette ville qui nous accueillera à bras ouverts, le prochain port, un amant peut-être.
Sur la route, l’attente est présence, l’attente fait partie du voyage, de l’expérience, de l’apprentissage. On jongle, on chante, on sautille, on bouquine, on converse jusqu’à ne plus rien avoir à dire, on joue au Uno, on roupille sans vraiment s’endormir, on regarde, on contemple, on pense, on imagine, on médite, on rit, on regarde des films sans vraiment les voir, on voit les paysages qui défilent, qui s’amenuisent, qui s’étendent et dans tout cela, les heures s’étirent, le temps perd de sa pesanteur et pendant toutes ces heures, l’on ne fait qu’un avec la route, la route ne fait qu’un avec nous. Le voyage est attente. L’attente est un voyage ; où l’introspection et l’observation se fondent, où les raisons du voyage et sa pratique fusionnent sous les pores du voyageur, de la voyageuse.
Je n’irais pas jusqu’à dire que l’attente était l’une des parties préférées de mon nomadisme. J’aimais trop le mouvement, le changement, le passage d’un état d’être à un autre. Néanmoins, je savourais chaque passage de frontière comme un bonbon et certains d’entre eux avaient certainement l’attente comme meilleure amie.
J’ai ramené l’art de l’attente dans mes bagages. Je ne la remplis, ni ne la comble plus. Je connais sa saveur, sa douceur, sa texture et je sais ce qu’elle apporte. Bien sûr, la vie sédentaire au Royaume-Uni s’égraine d’une temporalité plus rapide, d’une attente moins longue, de l’attente comme avant-goût de l’ailleurs. Je crois, que j’aimerais parfois retrouver ces heures d’attente, cette liminalité idyllique, ces heures emplie de rien et de tout, ces heures qui comptent tant, ces heures qui font tant pour notre intériorité, nos relations, notre créativité, notre imagination. L’attente, je la crée, je la conjure, dans le silence de mes marches, dans la contemplation de mes idées, en regardant le ciel, les nuages, la mer, le futur et l’ailleurs.
L’attente est ce qui nous connecte le plus à notre présence. L’attente est le rivage du passé et du futur. L’attente est inconfortable parce qu’elle nous force à être au présent. Et pour être au présent, il faut avoir confronter les démons du passé, accepter l’incontrôlable futur.
Aux voyageurs et voyageuses, qui un jour reviendront sur nos rivages et nos ancrages…. puissiez-vous ramener avec vous la présence de l’attente, pour qu’elle se glisse et s’immisce dans nos coeurs, dans nos sociétés et dans nos modes de vie.
A toutes celleux pour qui l’ancrage est un voyage, puissiez-vous laisser l’attente orner vos vies et votre quotidien, de fils d’or et de verre, jusqu’à elle ce qu’elle devienne, peut-être un jour, seconde nature, jusqu’à ce qu’elle devienne, présence.
« L’attente » est le Chapitre 5 de l’Envol, mon livre audio intuitif, qui s’écrit au présent et dans vos oreilles, et raconte l’histoire de mes éveils créatifs, spirituels et écologiques, après 7 ans sur les routes du monde, mon burnout et toutes les remises en question qui en ont découlé.
Ce chapitre, écrit sur la route, alors que j’étais en week-end dans la région des Borders au sud de l’Ecosse, est actuellement mon chapitre préféré, de par les mots et les idées qu’il tisse, mais aussi de par ma voix et la présence que j’ai su trouver en vous le racontant. J’espère qu’il saura également vous charmer.
Vous pouvez l’écouter ci-dessous, sur Youtube et y découvrir plus de réflexions et de poésie sur l’attente et la présence et ainsi avoir un aperçu de l’Envol.
L’Envol est une histoire de guérison, de mission de vie, d’amour, d’appartenance et de sens. Pour en savoir plus sur ce qu’est la guérison et comment elle s’inscrit au coeur de mes voyages et vagabondages, je vous invite à lire cet article, L’Envol, la Guérison.
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L’Envol est mon premier livre, ouvrage autobiographique et poétique, qui dépeint et retrace ma guérison, mon Envol et mes éveils écologiques, créatifs et spirituels, au fil de la route, de visions et des mots, après le burnout, après le nomadisme, après l’errance, après Voyages et Vagabondages.
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Je vis l’Attente par là, l’article pour écouter le Chapitre 5 de l’Envol, L’Attente.
Je raconte ici mon processus créatif et intuitif d’écriture, au tout début de l’écriture de l’Envol
Bonne écoute, bonne lecture bonne attente, bonne présence.
Merci.
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