Voyager par home sitting, housesitting ou petsitting: le guide pratique complet pour se lancer et voyager gratuitement dans le monde entier
La vue depuis mon balcon à Bariloche
Mon expérience de home sitting – ou comment j’ai vécu gratuitement 5 mois à Tokyo, 3 mois en Patagonie, mais aussi à Buenos Aires, en Suisse ou à Paris…
Le concept de home sitting, ou housesitting dans le monde anglais, ou gardiennage de maison et d’animaux en bonne traduction française, est très connu dans le monde anglophone et se développe peu à peu chez les francophones, mais de manière très sporadique. Ironiquement, la première fois que j’ai fait du home sitting, je ne connaissais pas du tout le concept. J’étais alors en stage dans une maison d’édition et ma maître de stage m’a demandé de garder sa maison, ses deux chats et le fort pendant une semaine, le temps qu’elle assiste à un festival. J’avais 20 ans, j’étais déjà amoureuse des chats et cette première expérience réussie annonçait une belle carrière de housesitteuse en série… mais je ne le savais pas encore.
Pendant mon tour du monde, très au fait de ce qui faisait en termes de voyages alternatifs sur la toile, et notamment dans le monde anglo-saxon, je découvre le concept fabuleux du housesitting et notamment la place qu’il peut occuper dans la vie d’un voyageur au long cours. En effet, l’une des plus grandes dépenses en voyage est sans aucun doute le logement, et le housesitting permet de retirer cette dépense de l’équation. Toujours tentée par de nouvelles expériences, je m’inscris donc alors sur quelques plateformes et je postule au hasard en Australie. A part une touche qui tombe vite à l’eau, je n’arrive à rien, car je n’ai pas le temps de me plonger à fond dans mes recherches, ni la flexibilité et l’adaptation dans mon voyage, tout du moins pas autant qu’il ne le serait nécessaire. Je reprends alors ma route, en oubliant le concept.
Un an plus tard, alors que je m’apprête à partir en PVT en Argentine, peu de sous en poche et commençant tout juste sérieusement ma carrière de nomade digitale, j’ai l’intime conviction que le housesitting est parfait pour ce mode de vie et je me lance avec détermination dans ma recherche. L’Argentine n’est pas un pays simple pour se lancer, mais quand on veut, on peut et je décroche assez facilement une première mission de housesitting à Buenos Aires pendant un mois. Tout se passe à merveille et je trouve alors une seconde mission quelques semaines plus tard à Bariloche en Patagonie pour un mois. Une fois encore, cela se passe très bien et ils me demandent de revenir quelques mois plus tard pour un mois et demi. Ma carrière de housesitteuse professionnelle est lancée et j’enchaîne alors housesitting et voyages, homesitting et volontariats, petsitting et Couchsurfing. J’aime les voyages d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre, d’un mode de voyage à l’autre et je me sens bien partout à l’hôtel, en auberge, en Couchsurfing et dans une maison avec des chats et des chiens… J’ai donc vécu à Buenos Aires avec trois chiens pendant un mois, à Bariloche avec un chat pendant trois mois et j’avais déjà hâte de renouveler l’expérience! Le dogsitting et catsitting, la garde d’animaux de manière plus générale, semblaient faits pour moi!
Après une petite semaine parisienne avec un chat, je me lançais un an plus tard dans mes recherches de home-sitting au Japon, une fois encore un pays où les annonces se faisaient rares, comme en Argentine. Une fois encore, je trouvais mes premières missions en quelques mails et en quelques clics. J’ai fait un PVT de 10 mois au Japon et sur ces 10 mois, j’ai vécu cinq mois en home sitting à Tokyo, allant de quartiers en quartiers, de chiens en chats, de maisons en appartements. Vivre à Tokyo pendant 5 mois gratuitement? Check! Et j’aurais pu continuer si l’envie m’en prenait, mais je souhaitais voir d’autres horizons. J’ai fait cinq missions de home sitting différentes, en vivant dans les banlieues éloignées, vers Ginza, à Roppongi, mais aussi à Azabu-Juban. J’ai gardé différents types de chiens et de chats, notamment un rottweiler, un husky, un bouledogue français et deux Shih Tzu. J’ai même promené un cochon en matière d’entretien d’embauche et j’ai été rappelée plusieurs fois pour des missions similaires. Toutes ces boules de poil me manquent!
De retour, avec l’envie d’explorer l’Europe à petit pas, j’ai gardé deux siamois à York en Angleterre pendant un mois, puis un chat et deux rats en Suisse pendant un mois. Je n’en ai plus fait depuis, mais l’envie me titille souvent et quelque chose me dit que je garderai bientôt d’autres adorables petites bêtes quelque part dans le monde!
Qu’est-ce que le home sitting ou housesetting? Comment cela fonctionne?
Le mot « home sitting » est un anglicisme qui signifie gardiennage de maisons et/ou d’animaux. Il est plus communément connu sous le terme de housesitting dans le monde anglo-saxon. Concrètement, il s’agit de l’action de garder le logement d’un propriétaire pendant qu’il s’absente pour des vacances ou tout autre déplacement. Même si cela n’est pas systématique, cela inclut souvent le petsitting ou gardiennage d’animaux.
Une grande terrasse privée à Tokyo? Yes!
Le home sitting prend de nombreuses formes et il n’y a pas de règles d’or. C’est aux deux parties, le propriétaire ou locataire du logement et le home sitter, housesitter ou petsitter de se mettre d’accord sur les conditions de l’échange. Car oui, il s’agit le plus souvent d’un échange de services: le gardiennage, contre la mise à disposition gratuite du logement. Certains home sitters professionnels se font rémunérer, mais je vous parlerai ici de l’échange, gratuit, celui que je pratique à chaque fois.
Pour une nomade comme moi, le home sitting est une véritable aubaine, car il me permet d’avoir un logement gratuit dans de nombreux endroits du monde, en l’échange d’un service. A l’image du Couchsurfing, c’est un échange de bons procédés, mais il ne s’agit pas de profiter de la gratuité pour mener la grande vie au bout du monde. Le home sitting, c’est beaucoup de responsabilités et il est important d’en avoir conscience, avant de se lancer.
Les tâches demandées à un home sitter, les attentes du propriétaires
Gardiennage, échanges de bons procédés… c’est bien gentil tout cela, mais qu’est-ce que cela signifie concrètement? Voici une liste de tâches non-exhaustive que l’on peut attendre de vous en tant que housesitter:
- Etre présent un maximum de temps dans le logement pour en assurer la sécurité, l’intégrité et l’entretien.
- Nourrir les animaux, promener les chiens, jouer et s’occuper d’eux, les laver, leur administrer leurs médicaments, les brosser, les emmener chez le vétérinaire si besoin, être présent pour eux.
- Petits travaux et réparations dans la maison
- Arrosage des plantes, du jardin, du potager
- S’occuper des animaux de la ferme
- Entretenir le jardin et la piscine
- Gérer un logement Airbnb, une maison d’hôtes
- Gérer le courrier reçu, payer les factures
- Faire le ménage et garder la maison en bon état
- Gérer le personnel (femme de ménage, jardinier, réparateur, travaux…)
- …
Cette liste est non-exhaustive et ne correspond pas à des travaux systématiques, mais peut vous donner un ordre d’idée de ce que l’on peut attendre de vous. Il s’agit de s’occuper d’une propriété au sens le plus large du terme et dans tout ce que cela peut sous-entendre. Pour ma part, il s’agissait bien évidemment surtout de m’occuper des animaux, de faire en sorte que la maison soit habitée, de m’occuper des plantes, du jardin et du courrier, de gérer un logement Airbnb, de garder la maison en bon état ou d’être présente au moment de la venue de la femme de ménage. Pensez à bien demander ce que l’on attend de vous avant de vous engager et à vous assurer que vous êtes capables de le faire. Personnellement, je me vois mal gérer une équipe de travaux ou des gros animaux de la ferme, mais je pourrais tout à fait m’occuper de la piscine et de poules…
S’occuper de tout cela signifie que vous avez accès à tout cela… si la maison comporte une piscine ou un jacuzzi, vous pouvez vous en servir! Si il y a une femme de ménage, pas besoin de le faire, s’il y a un grand jardin, vous pouvez vous mettre au vert etc.
Je profite du jardin de la maison à Buenos Aires
Avantages et inconvénients du home sitting
Si j’avais pressenti dès le départ les nombreux avantages du home sitting, les avantages ont vite dépassé toutes mes attentes et mes rêves. Pour une nomade digitale comme moi, le housesitting est tout simplement le mode de voyage idéal. Mais rassurez-vous, cela n’est pas du tout réservé au voyageur au long cours et vous pourrez le tester en vacances, en week-end ou même chez vous comme mode de vie principal ou pour passer un peu de temps avec des animaux. Voici en vrac, les avantages de ce mode de voyage…
Les avantages du home sitting pour le housesitter
- Hébergement gratuit en voyage: qui peut dire qu’il a pu vivre cinq mois gratuitement à Tokyo comme moi? ou trois mois en Patagonie?
En bas de l’un de mes chez-moi à Tokyo
- Vivre dans un lieu confortable, aménagé et « prêt-à-vivre », qui comporte tous les équipements nécessaires: machine à laver, épices dans la cuisine, coin bureau et plus! Cela surpasse largement un appartement Airbnb, car l’appartement ou la maison est toujours un vrai lieu vécu.
Mon coin de paradis en Patagonie
- Passer du temps avec d’adorables boules de poil, surtout si vous êtes nomades et que vous ne pouvez pas en avoir vous-même.
Avec Orejas, un de mes chouchous en housesitting
- C’est le bureau parfait pour les nomades, avec souvent un espace lumineux et agréable où travailler, une jolie vue, une bonne connexion Internet et des pauses avec des animaux. Moi, c’est un peu ma version du paradis ou d’une retraite d’écriture réussie.
Ecrire un livre en Suisse avec un adorable chat pour compagnie
- Vivre comme un local et non pas comme un touriste: bien au-delà d’airbnb, du Couchsurfing, de la location d’un appartement pour nomade ou expatrié, le housesitting est la manière idéale de vivre une véritable expérience locale. Non seulement vous avez tous les équipements nécessaires, notamment pour aller au marché et cuisiner, mais vous résiderez sans doute dans une banlieue ou un quartier et vivrez la vie locale normale de tout habitant de la ville ou du village. Les transports, le marché, le vendeur du coin, le parc, rien n’aura plus de secrets pour vous. Par ailleurs, vous promènerez sans doute des chiens, ce qui vous mènera à connaître la vie de quartier à travers les yeux d’un propriétaire de chiens et vous commencerez même à connaître les voisins lors des promenades.
Un festival juste en bas de chez moi à Tokyo
- Le housesitting, ce n’est pas qu’une aventure animalière, c’est aussi une belle aventure humaine. Vous rencontrez les propriétaires du logement et des animaux, vous vivez parfois avec eux quelques temps avant ou après votre gardiennage, ils vous présentent à leurs amis et leurs contacts, ils vous embarquent en week-end avec eux, ils vous montrent leurs endroits préférés du quartier….
- Le housesitting est une manière excellente de faire du slow travel.
- On se retrouve à vivre dans des endroits où l’on n’aurait jamais été autrement et à découvrir la culture du pays de l’intérieur.
- Se faire de nouveaux amis, humains ou animaux, dans le monde entier!
Les avantages pour le propriétaire
Pourquoi un propriétaire fait-il recours au housesitting? Pour lui, il y a bien sûr l’avantage de faire garder ses animaux et de les savoir en de bonnes mains, en sécurité et dans le confort de leur propre maison, sans avoir à les mettre dans des chenils, ou d’avoir recours à des solutions coûteuses. C’est un échange de bons procédés, rappelons-le. Ils auront également la tranquillité d’esprit d’avoir quelqu’un de présent dans leur maison, en cas de problème, pour avoir une présence ou pour gérer ne serait-ce que les plantes et le courrier. Partir en vacances l’esprit tranquille, c’est quand même un sacré avantage! Ils le font aussi bien sûr pour participer à la dynamique de l’économie collaborative et rencontrer des amis et des connaissances du monde entier.
Les inconvénients du home sitting
- Il faut être flexible dans la destination et les dates du home sitting pour avoir plus de chance de trouver, surtout au début.
- Il faut être là tous les soirs la plupart du temps et parfois même la plupart de la journée. Ce n’est pas forcément un inconvénient pour tous, mais c’est à prendre en compte.
- Une fois engagé sur une mission de home sitting, cela enlève un peu de spontanéité et de la joie de la décision de dernière minute dans votre voyage.
- Selon l’accord avec le propriétaire, il n’est souvent pas possible d’inviter quelqu’un à passer à la maison, ne serait-ce que pour boire un café ou un dîner. Ce n’est pas systématique, mais beaucoup de propriétaires sont mal à l’aise avec cela.
Comment trouver une mission de housesittting?
Je ne vais pas vous le cacher, trouver sa première mission de home sitting n’est pas une mince affaire et comme souvent dans ce genre de cas, il va falloir se bouger et cela ne va pas vous tomber tout cuit dans le bec. Mais comme toujours l’adage « quand on veut, on peut » est plus vrai que jamais.
Alors que je cherchais pendant mon tour du monde, je postulais un peu au hasard, un peu en retard, sans faire beaucoup de recherches ou de grands efforts et ce n’est pas étonnant que cela n’est pas marché. S’inscrire à une ou plusieurs plateformes est important et une bonne première étape, mais ce n’est pas suffisant. Tout comme il n’est pas suffisant de s’inscrire à Pôle Emploi pour trouver un travail ou sur Upwork pour trouver sa première mission de freelancing…
Définir ses attentes
Même si l’on ne peut pas trop être difficile pour une première mission, comme souvent, il est important de vous poser et de réfléchir à ce que vous souhaitez. Quand souhaitez-vous partir? Combien de temps? Dans quel ou quels pays? Quels types d’animaux pouvez-vous garder? Quelles exigences êtes-vous prêts à accepter? Quelles sont vos limites? Quelles sont vos compétences? Quel est votre mission de rêve et celle de cauchemar? Autant de questions à se poser avant de se lancer…
Personnellement, j’avais un pays en tête, puisque j’y partais en PVT, mais pas de dates spécifiques, de lieux précis et j’étais prête à considérer tous types d’annonces, courte durée ou long terme, campagne ou ville… Toutefois, je n’étais pas prête à payer des charges pour le logement, à garder des grosses propriétés isolées, à faire des travaux supplémentaires ou à m’occuper d’animaux de la ferme, car je n’en avais pas l’expérience.
Des missions de housesitting de rêve, j’en ai des tonnes en tête. J’en ai vécu certaines, j’espère en vivre d’autres, mais vivre trois mois en Patagonie argentine remporte pour le moment la palme pour moi… Pour avoir une idée de à quoi ressemble des missions housesitting, rêver un peu et vous inspirer… c’est par ICI!
S’inscrire sur des plateformes de home sitting
Oui, ces plateformes sont payantes, il y a beaucoup de compétition et s’inscrire ne garantit pas une mission, mais si vous vous bougez un peu, vous obtiendrez vite des missions et votre investissement initial sera vite rentabilisé. Que vaut une centaine d’euros en l’échange de plusieurs mois de loyer et d’hébergement gratuit? Pour ma part, même si je m’en suis peu servie au début, aujourd’hui, je trouve la plupart de mes missions sur une ou deux plateformes.
Ma stratégie était très simple et est toujours la même. M’inscrire sur une plateforme payante dès que je vois une annonce à laquelle je souhaite postuler (car oui, il est possible de voir les annonces sans payer sur toutes les plateformes!). Au final, je me suis inscrite sur toutes les plateformes, même si ce n’était pas le cas au début, car l’Argentine est l’un de ces pays où il y avait très peu d’annonces.
Voici les plateformes les plus connues, qui ont une bonne réputation et dont je me suis déjà servie:
- Trusted Housesitters: c’est aujourd’hui ma plateforme préférée, celle sur laquelle je trouve le plus d’annonces et par laquelle j’ai trouvé mes missions de home sitting les plus récentes. C’est la plateforme la plus connue, la plus réputée, celle où vous trouverez la plus grande variété d’annonces, mais aussi la plus chère. Toutefois, l’investissement vaut la peine si vous êtes vraiment motivés.
- Housecarers: c’est ma seconde plateforme préférée et même si le design et l’ergonomie laisse à désirer, on y trouve de bonnes annonces.
- Mind my house: moins cher, c’est aussi une bonne plateforme, mais cela ne s’y est jamais concrétisée pour moi.
- Nomador: c’est est une bonne plateforme avec des idées innovantes, un système un peu différent, mais intéressant et surtout l’envie de remettre le collaboratif au coeur de ces plateformes, créées bien sûr dans la veine de l’économie collaborative.
- Luxury Housesitting: peu d’annonces orientées vers le luxe et je n’ai jamais eu de réponses.
- The Caretaker Gazette: je n’en avais jamais entendu parlé, mais je vais étudier le sujet en détails!
Il existe également des plateformes par destinations, notamment pour les pays comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, donc si vous cherchez dans ces pays pensez-y! Si vous avez un pays en tête, pensez à vérifier qu’il y a bien des annonces dans ce pays sur la plateforme que vous choisissez!
A noter qu’il existe également différents groupes Facebook gratuits dédiés au housesitting dans différentes zones du monde. Ils peuvent constituer d’excellentes pistes, un bon moyen de se tenir au courant de ce qui se passe dans le monde du home sitting et de trouver des annonces. J’ai créé pour ma part un groupe dédié au housesitting au Japon, et ce groupe dédié à la France est également très intéressant.
Une fois que vous êtes inscrits à toutes ces plateformes et groupes, il va falloir faire une veille active. Non, cela ne suffit pas d’aller sur les sites de temps en temps et de postuler au hasard. Si vous êtes en recherche de missions de housesitting ou petsitting, il va falloir mettre en place toutes les newsletter et les alertes, afin de recevoir les notifications d’annonces qui vous correspondent. Il faut savoir qu’il y a plus de gens qui postulent que d’annonces et qu’il faut être parmi les premiers à postuler (dans l’idéal dans les premières 24h), surtout au début quand vous avez peu d’expérience. Je vous conseille d’aller sur les sites tous les jours et de postuler le jour-même aux annonces qui correspondent à vos critères.
Construire son profil de housesitter
Comme dans tout site de ce genre, votre profil en ligne est important. C’est votre CV, la manière de convaincre les propriétaires que vous êtes la bonne personne et il faut donc le soigner. Le home sitting a souvent eu l’image de missions pour les retraités, mais non, il n’y a pas d’âge ou de profil spécifique pour faire du housesitting ou se lancer dans le homesitting. Jeune ou moins jeune, en couple, en famille ou seul, il y a des annonces pour tout le monde. Toutefois, si vous êtes un jeune routard de moins de 25 ans, je dois vous avouer que toutes les chances ne sont pas de votre côté et qu’il va falloir compenser les préjugés à votre encontre. Mettez-vous à la place d’un propriétaire: ils préfèrent confier leur maison et leurs animaux à quelqu’un qui a déjà été propriétaire, qui a déjà eu des animaux, qui a le sens des responsabilités plutôt qu’à quelqu’un qui essaye de voyager gratuitement autour du monde. Heureusement, il y a un entre-deux et c’est là où il faut jouer ses cartes.
Il faut d’abord remplir sa description, expliqué sa démarche, pourquoi l’on souhaite faire du housesitting, ce que l’on vient faire dans cette partie du monde, son expérience avec les animaux ou d’entretien de maisons, mettre des photos de soi (avec animaux si possible) et ensuite s’atteler au processus de références et de vérifications. Chaque plateforme a son propre système et cela revient toujours à peu près au même. Suivez au maximum le processus de vérification d’identité, de justificatif de domicile, etc. Pour ce qui est du « police check », je préfère demander régulièrement mon certificat de casier judiciaire. C’est facile et gratuit en France et on ne me l’a jamais demandé, mais rien que le fait de l’avoir me permet de rassurer les propriétaires. Je n’avais pas de références quand je me suis lancée dans ma recherche, car ma première expérience remontait à quelques années. J’ai donc dû faire preuve d’ingéniosité et cela a payé. J’ai mis en avant mes références Airbnb et Couchsurfing qui elles, étaient nombreuses, j’ai demandé à mon ancienne patronne de me faire une lettre de référence pour prouver mon sérieux, à mon ancienne colocataire pour justifier de ma propreté et de ma capacité à entretenir une maison, ainsi qu’à une amie qui faisait du housesitting, écrivant qu’elle pensait que j’étais tout à fait capable de faire du housesitting. Armée de ces références, j’ai pu me lancer dans l’arène des plateformes de housesitting et des groupes Facebook. Vous pouvez tester le housesitting auprès d’amis, demander une référence auprès de l’association où vous avez été volontaire… toutes les options sont envisageables!
Une fois que vous avez décroché votre première référence élogieuse de houseisitting, puis la deuxième, puis la troisième, tout devient plus simple, promis! Aujourd’hui, je n’ai vraiment pas de problème à trouver des missions si je le souhaite et qui me conviennent.
Postuler à des annonces de home sitting
Votre profil est prêt, vos lettres de référence aussi, vous savez ce que vous cherchez… il n’y a plus qu’à se lancer. En postulant, comme pour tout boulot, pensez que ce qui intéresse le propriétaire n’est pas vous et vos émois, mais ce que vous pouvez faire pour eux. Postulez que si vous pensez avoir la capacité de gérer la mission. Personnellement, je ne veux pas postuler à tenir une ferme, à m’occuper de chevaux ou d’animaux très malades. Je reste dans le domaine de mes compétences, même si à chaque mission, j’en apprends un peu plus et j’acquière de nouvelles compétences. Ne postulez également que si vous êtes sûrs de partir dans la destination pour ne pas donner de faux espoirs à votre interlocuteur. C’est un échange, mais ne soyez pas irresponsable et ne faites pas perdre de temps aux gens.
Une fois votre lettre envoyée, si le propriétaire décide de vous contacter, il y aura sans doute un échange de plusieurs emails, plusieurs appels Skype ou une rencontre sur place si vous n’êtes pas loin. C’est un échange, donc c’est à vous deux de définir comment cela va se passer. Il n’y a pas de règles prédéfinies, de codes du travail fixe ou d’obligations. Il y a des propriétaires qui vous correspondent et d’autres non, et inversement.
C’est pour moi comme pour eux beaucoup de responsabilités, de l’échange et un exercice de confiance. Oui, ils accueillent un étranger dans la maison et lui font une confiance aveugle, parfois sans le rencontrer, mais la confiance va dans les deux sens. J’achète pour ma part un billet d’avion, parfois pour le bout du monde et il pourrait annuler au dernier moment. Je me rends chez eux sans les connaître. Je leur fait confiance sur ce qu’ils m’ont expliqué sur la maison, les animaux, les employés… La confiance va dans les deux sens et il faut être prêt à accepter cela.
Ca y est, vous avez votre première mission, vous avez acheté votre billet d’avion, votre assurance voyage, fait la valise et vous attendez avec impatience de rencontrer les adorables boules de poil! Allez-y sans crainte, l’aventure du housesitting est belle et incroyable, vous ne le regretterez pas!
Pensez à réserver votre billet d’avion ou votre transport dès que c’est confirmé. C’est aussi une bonne preuve pour le propriétaire que vous êtes motivé. Regardez les questions de visas et de vaccins, réservez également votre assurance voyage, d’autant plus si vous n’avez pas de responsabilité civile et une ou deux nuits d’hébergement à l’arrivée et avant de repartir. Pourquoi ne pas emmener un petit cadeau de votre pays pour les propriétaires? Pour plus d’informations sur l’organisation d’un voyage, ma page complète de ressources pour voyager autour du monde devrait vous être très utile! Bon voyage, bon housesitting et venez me raconter vos aventures et mésaventures de home sitting en commentaire de cet article, cela m’intéresse beaucoup!
Avertissement pour les housesitters
Comme le Couchsurfing, mais encore plus dans le cas du home sitting, ce n’est pas une simple manière de voyager gratuitement, même si cela en fait partie. C’est un véritable travail, qui prend du temps, de la passion, qui nécessite des compétences, de l’expérience, mais aussi une grande part de responsabilité. La décision de se lancer dans du housesitting n’est pas à prendre à la légère.
Combien de fois on m’a dit… « Oh moi aussi, j’aimerais faire ça! Mais je n’aime pas les chiens… » « Oh, c’est génial, mais par contre, j’aimerais bien pouvoir passer toute la journée à visiter! » Soyons clair, ce n’est pas cela! Le housesitting a ses avantages et ses inconvénients et il faut savoir en prendre son parti, mais il ne faut pas non plus prendre cela à la légère. La plupart du temps, l’élément central est le soin à apporter aux animaux et cela doit être votre priorité numéro 1. Pas votre découverte, pas vous, mais les animaux, avant toute chose! Il y a un équilibre bien sûr, mais il ne faut jamais l’oublier avant de se lancer. Le housesitting ne convient pas forcément à tout type de voyageur et il est important d’en avoir conscience avant de se lancer.
Si vous vous êtes engagé à promener le chien trois fois par jour, c’est ce que vous devez faire. Si vous vous êtes engagé à jouer avec le chat tous les jours et à être hors de la maison maximum trois heures par jour, c’est ce que vous devez faire. Ne pas le faire, c’est tout simplement pousser un propriétaire à arrêter le housesitting, à gâcher l’expérience pour tous les autres et mettre en danger les boules de poil et ça… si vous aimez les animaux, il n’en est pas question.
Pensez également que vous êtes chez quelqu’un, que vous devez donc vous soumettre à leur règles, respecter leur maison, leurs affaires, bien s’en occuper, ne pas tout casser et tout simplement être une personne responsable. Si une des règles mises en place ne vous convient pas, il ne fallait tout simplement pas accepter la mission… il y en aura d’autres!
Les clés d’une mission de housesitting réussie sont… confiance et communication, tout le long de l’échange, depuis l’annonce, jusqu’à la référence!
A ne pas oublier avant, pendant et après votre mission de home sitting
J’ai personnellement tout appris sur le tas ou en lisant des blogs anglophones, comme dans un peu tout ce dans quoi je me lance, mais cette liste d’éléments de choses à penser, à faire, à ne pas oublier pourrait bien vous être utile dans la suite de votre démarche de home sitting.
- Un contrat de housesitting? Il s’agit d’un échange de bons procédés, certes, mais certains mettent en place un contrat de housesitting, une liste d’engagements d’un côté et de l’autre. Je ne l’ai jamais fait, mais cela me paraît une bonne chose pour que les choses soient claires entre les deux parties.
- Y’a-t-il une voiture? Demandez si une voiture sera mise à disposition, si vous devez en louer une ou si les transports en commun sont bons dans le coin.
- Le quartier est-il sûr? Quel est l’état de santé des animaux? Leur historique? S’entendent-ils bien avec tout le monde? Y’a-t-il un colis spécifique que je dois récupérer pendant l’absence des propriétaires? Des adresses d’urgence? Le vétérinaire? Puis-je terminer les produits périmables dans le frigo? Comment se passe le ramassage des poubelles et de recyclage? Où est la boîte aux lettres? Comment marche la machine à laver tout écrit en japonais? Autant de questions et d’interrogations à régler avant de partir ou lorsque vous rencontrez le propriétaire. Eviter les non-dits, mettez tout bien à plat!
- Pensez à envoyer des nouvelles et des photos aux propriétaires de leurs animaux au cours du séjour. Ils vous auront dit ou vous comprendrez vite combien de fois ils veulent des nouvelles par semaine.
- Laissez un repas dans le frigo pour l’arrivée de vos propriétaires, remplacez les produits si vous en avez manger, laissez-leur un petit cadeau, faites-le ménage et rendez-tout en l’état où vous l’avez trouvé.
- Envoyez leur un petit mot de remerciement et demandez-leur une lettre de référence en repartant.
- Ne laissez rien au hasard, faites votre boulot parfaitement, sans rechigner et avec plaisir et vous pourrez repartir à nouveau en housesitting.
Trucs et astuces pour faire du housesitting
Si comme moi, vous avez choisi un pays qui ne pratique pas vraiment le housesitting, il va vraiment falloir être astucieux. Pour ma part, je me suis mise à hanter les groupes Facebook d’expatriés en Argentine et au Japon, à demander si quelqu’un en avait déjà fait, à poster mon annonce et plusieurs personnes se sont mises à me contacter. C’est comme cela que j’ai trouvé mes deux missions de housesitting en Argentine! Il y a beaucoup de bouche à oreille, de networking et tout simplement de faire savoir ce que vous faites. Une fois, il m’a suffit de dire que j’en faisais sur mon profile Facebook pour être contactée pour aller garder un chat à Paris. Si les gens ne savent pas que le concept existe ou même que vous êtes en recherche, comment voulez-vous trouver des annonces?! Parlez du concept autour de vous tout le temps, vous planterez une petite graine pour le futur, pour vous ou pour un autre housesitter…
Je me promène avec une petite balle dans mon sac avec laquelle je joue avec les chats, quand il n’ont pas de jouet!
Si vous souhaitez vous lancer, à moins de ne vous concentrer que sur les pays francophones, il va falloir apprendre l’anglais. Les plateformes sont en anglais, la plupart des propriétaires communiquent en anglais ou dans la langue locale, les annonces sont en anglais. C’est la première étape à votre réussite!
Soyez flexibles, soyez rapides et réactifs, soyez irréprochable, apprenez à vous débrouiller par vous-même sans poser 10 000 questions au propriétaire, soyez ouverts d’esprit, soyez un ambassadeur du housesitting dans le monde, pensez de manière différente et cette aventure vous mènera sur des chemins que vous n’aviez même pas imaginés!
Laissez un peu de marge autour de vos dates de séjour. Arrivez quelques jours à l’avance, notamment pour rencontrer le propriétaire et restez quelques jours de plus. Il arrive que des vols soient annulés ou retardés, les plans changent et vous aurez peut-être besoin de rester plus longtemps que prévu. Des propriétaires m’ont déjà rappelée en urgence parce qu’ils étaient au bout du monde et que leur nouvelle housesitter les avait laissé tomber, donc on ne sait jamais!
Faire du housesitting en solo
Des histoires d’horreur de housesitting, on en entend beaucoup, que ce soit du côté des propriétaires ou de celui du housesitter. Vols, maisons sales, animaux en mauvais état, puces, problèmes d’insécurité et j’en passe… C’est un peu comme le voyage en solo en fait, ou comme l’autostop. On nous fait peur en s’appuyant sur des faits divers et des histoires horribles et on oublie de parler de toutes ces expériences qui se passent à merveille.
Je commence à avoir un peu de bouteille en terme de home sitting, et surprise, surprise il ne m’est jamais rien arrivé de mauvais, ou d’horrible et pourtant j’ai vécu seule dans une maison à Buenos Aires. Je crois que le plus drôle qui m’est arrivé, est la fois où j’ai déclenché une alarme de l’appartement au Japon, au lieu de répondre à l’interphone, que les chiens se sont mis à paniquer et que j’étais incapable de l’arrêter, car tout était écrit en japonais. 5 longues minutes plus tard, un policier arrivait étonné devant ma porte. Avec des signes de la main, je lui ai demandé d’éteindre l’alarme et l’ai remercié avec de grandes révérences. Je pense qu’il m’a pris pour une folle. A York, je me sentais peu à l’aise le soir dans la maison seule, parce qu’il y avait une cave un peu étrange que les propriétaires ne m’avaient pas fait visiter et que je ne connaissais absolument personne. Il ne m’avait pas donné de numéro d’urgence, ils ne connaissaient pas leurs voisins et n’avaient pas vraiment de connaissances dans le quartier. Cela m’avait mis mal à l’aise d’en connaître si peu sur eux, mais finalement, ce n’était qu’une peur irrationnelle.
Donc oui, faire du housesitting en solo, même en tant que femme est tout à fait possible et sécuritaire. Pensez à bien vous renseigner sur le quartier, où vous allez vivre, demandez des références au propriétaire si vous ne le sentez pas, suivez votre instinct, faites un ou plusieurs appels Skype pour apprendre à connaître le propriétaire, la maison, les animaux et surtout dites à quelqu’un où vous vous rendez, pour combien de temps et donnez leur l’adresse et tenez les au courant à votre arrivée. Personnellement, j’évite les endroits isolés au fin fond de la pampa quand je ne le sens pas et j’ai déjà refusé une annonce comme cela, même si c’était sans doute encore une fois une peur irrationnelle. On a tous nos limites, à vous de les fixer.
Si jamais vous vous sentez en insécurité au cours d’un home sitting, que ce soit pour cause d’événements politiques ou autres, parlez-en à d’autres housesitters que vous connaissez, au propriétaire qui vous rassurera peut-être et en cas d’urgence extrayez-vous de la situation. Toutefois, n’oubliez de faire en sorte que quelqu’un s’occupe des animaux.
PS: je me sentais pas mal en sécurité avec trois chiens à la maison à Buenos Aires, et lorsque je me suis faite suivre à Tokyo, je n’avais aucune crainte, car je savais que si il me suivait jusqu’à chez moi, un rottweiler qui n’aimait pas les hommes l’attendait sur le pas de la porte!
Housesitting: pour aller plus loin
Mon ami Michael m’a interviewée il y a quelques temps sur le sujet du home sitting et de mon expérience. C’était il y a quelques années, mais je suis sûre que ce podcast pourrait vous intéresser:
Ecoutez le podcast sur mon expérience de housesitting ici!
Frédérique et Karl ont testé le housesitting en tant que propriétaires et ils vous racontent leur expérience dans cet article. Comprendre l’expérience vu de l’autre côté est aussi très important.
Retrouvez également mes différentes expériences de housesitting autour du monde plus en détails avec les liens ci-dessous:
- Housesitting à Buenos Aires
- Housesitting en Patagonie argentine: Bariloche
- The Sound of Orcas: Housesitting sur l’île des Orques près de Seattle aux États-Unis.
Et enfin, si le sujet vous intéresse, mais que vous n’êtes pas encore 100% convaincus ou que vous ne savez pas comment vous y prendre, mon amie Dani, houseisitteuse en série a écrit un guide complet sur le sujet. C’est en anglais, mais c’est une lecture essentielle: découvrez le livre Break Free.
N’oubliez pas, le houseitting n’est pas forcément un voyage gratuit (d’ailleurs, pourquoi un voyage devrait-il être gratuit?), car vous devrez payer votre billet d’avion, les visas, la nourriture, les abonnements aux différentes plateformes… mais c’est une belle aventure de slow travel que je recommande à tous, pour des missions courtes ou longues!
Et voilà, vous savez tout sur mon expérience de housesitting autour du monde. Je mettrais bien évidemment à jour cet article au fur et à mesure de mes expériences et découvertes. Avez-vous des questions au sujet du home sitting? En avez-vous déjà fait? Comment c’était?
PS: si vous cherchez quelqu’un pour du catsitting, du housesitting ou ce que vous voulez, vous savez où me trouver! 🙂
Cet article contient quelques liens d’affiliation. En passant par ces liens pour vos achats, vous ne paierez pas plus cher, mais je toucherai une petite commission et vous aiderez à la vie et à la tenue du blog. Merci d’avance pour votre soutien et votre coup de pouce.
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