Le quotidien d'un voyage en solo
Attente et contemplation font souvent bon ménage

Voyager seule au quotidien

Le quotidien du voyage en solo

Voilà 11 ans que je voyage seule. C’est drôle parce qu’à l’époque, avec un accès moindre à Internet (je me suis inscrite sur Facebook à la fin de 2006, dans les premiers non-américains), cela n’était pas vraiment un sujet de débat ou un sujet à la mode. Je ne me suis jamais vraiment posée de questions. Je savais que je ne voulais pas attendre que quelqu’un vienne avec moi pour voyager ou faire d’autres choses, je voulais vivre ma vie et je suis partie. Tout simplement. Je me doute bien qu’une voyageuse en solo à l’autre bout du monde devait mener à quelques questions et drôles de regard, comme aujourd’hui, mais en Suède, cela n’a jamais vraiment surpris personne. A part peut-être lorsque j’ai débarquée seule pour Noël à Stockholm

Coucher de soleil sur la Patagonie Argentine

Néanmoins, je reçois toujours plus de questions de votre part, d’emails partageant vos peurs, vos doutes et vos inquiétudes. Et vous avez bien raison de profiter des avantages d’Internet pour vous renseigner! Je fais de même dans d’autres domaines! Même si je ne me suis pas toujours posée ces questions au début (par pure candeur probablement), après avoir voyagé en solo pendant toutes ces années, et de différentes manières (week-ends, vacances d’une semaine, day trips, tour du monde, expatriation, PVT, nomadisme, etc.), je comprends vos questions et j’espère pouvoir y apporter des réponses de par mon expérience sur le terrain :). Donc continuez, n’hésitez pas, envoyez moi toutes vos questions et je ferai de mon mieux pour y répondre.

Alors le quotidien d’un voyage en solo, cela ressemble à quoi?

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Comment voyager seule? Le guide ultime du voyage en solo

Kilos en trop, suppléments chambres et cie.

On n’y pense pas forcément, mais déjà en faisant ses bagages on se rend compte que l’on est seule. Une tente, une moustiquaire, du dentifrice, de quoi faire la popote, médicaments, guides… et oui, vous êtes seules et il va falloir tout porter! L’occasion de se muscler le dos et d’apprendre à ne prendre que l’essentiel dans votre sac à dos en voyage. Je ne suis pas encore au top de ce côté-là et je préfère me muscler le dos. Le poids du sac, on s’y habitue et le backpacking est un véritable sport (c’est mon application fitness qui le dit! :)). Au bout d’un moment, vous ferez deux heures de marche avec votre barda sur le dos et vous ne vous en rendrez pas compte… ou presque! Et dès qu’un ami vient vous rendre visite, que vous trouvez un compagnon de voyage plus long terme, il est facile de partager certaines choses: le guide, le paquet de spaghettis, la crème solaire, la tente, etc.

Le quotidien d'un voyage en solo, apéritif cocktail sur la plage à Seminyak, Bali, Indonésie

Des kilos à porter, mais il faut aussi payer le prix d’être seule. Littéralement parlant. Supplément chambre parce que vous êtes seuls, suppléments en croisières et en voyages organisés, suppléments en excursions si vous ne trouvez pas d’autres voyageurs, impossibilité de profiter de promotions 2 pour 1 ou même louer un appartement revient cher! Bref, on est clairement désavantagé financièrement! Dans certains pays, les chambres simples se développent, mais les prix restent tout de même assez élevés. Et heureusement, les dortoirs sont là pour nous sauver! D’ailleurs, je suis en ce moment seule à Bali et ce n’est pas du tout évident parce que les transports en commun sont très peu développés et que louer un taxi ou un chauffeur tous les jours, cela revient tout de même cher lorsque l’on voyage en solo. Oui, je pourrais louer un scooter (mais je n’en ai jamais conduit et mon permis international est expiré), mais pour le moment je suis très limitée dans mes mouvements, dans mes destinations et dans ma capacité à sortir des sentiers battus. Heureusement, le prix des chambres est bas, que l’on soit en solo ou à deux.

Deux petits inconvénients qui sont bons à connaître, mais à peu près faciles à contourner ou prendre en compte selon les situations!

Trucs et astuces: Dormez en auberge de jeunesse, cherchez de jolies chambres simples, trouvez des deals sur des sites spécialisés, profitez-en pour vous faire un petit plaisir, soyez inventives, organisez-vous avec d’autres voyageurs… il y a toujours une solution!

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De l’attente, toujours de l’attente et encore de l’attente

Etre seule, c’est attendre seule. Attendre à l’aéroport, attendre un bus, un train, un bateau, faire la queue pour acheter des billets de train, attendre que la pluie s’arrête pour sortir, attendre que la grève en Uruguay s’arrête pour repartir… De l’attente et beaucoup de patience! Bon, j’exagère beaucoup évidemment, mais comme je voyage à petit budget, le compromis le plus connu et le plus simple est évidemment le temps! Je dors à l’aéroport, je fais de longues escales (parfois d’une journée ou plus), je privilégie les transports lents et locaux (plus prompts aux retards et autres aléas), j’aime les lieux un peu hors des sentiers battus et parfois difficiles d’accès, je ne planifie pas tout à l’avance (parce que c’est souvent impossible) et je me retrouve donc souvent à attendre, seule. Pas toujours drôle finalement le quotidien du voyage en solo!

Le quotidien d'un voyage en solo, sur la plage rose, pink beach à Komodo, Indonésie
Attente et contemplation font souvent bon ménage

La plupart du temps, cela ne me gêne pas du tout. Un bouquin, un film, un dodo sur le sol du terminal, un repas, du boulot, des réflexions, je ne m’ennuie jamais et trouve toujours de quoi m’occuper. La plupart du temps. Parfois, on a envie de parler à quelqu’un, d’une présence humaine, de ne pas se sentir seule dans un endroit froid et inhospitalier. Si au début, j’hésitais beaucoup (ah, timidité quand tu nous tiens), je n’hésite plus du tout. Je lance une conversation banale avec un voisin, local ou voyageur, je vais prendre un café et je papote avec la serveuse, je passe un appel Skype. Il y a plein de moyens de nouer le contact avec quelqu’un et cela mène parfois à de très belles rencontres ou à de jolis hasards. Je me souviens avoir rencontré la cousine d’une amie de mon cousin (oui, oui, faut suivre!) dans la queue à Londres, des serveuses au café à l’aéroport de Sao Paulo ont proposé de partager un repas avec moi, j’ai passé d’excellents moments dans une auberge de jeunesse à La Rioja, en attendant une semaine que la neige fonde pour visiter un parc national, etc. Parfois, l’attente devient une belle aventure et provoque de belles rencontres. Tant et si bien, que je chéris mes moments à l’aéroport, j’y suis toujours très à l’avance et j’apprécie toujours mes escales!

L’attente est un tel phénomène marquant du voyage en solo, qu’elle a trouvé un chemin et est devenu un chapitre de mon premier livre, L’Envol. Ce Chapitre peut être découvert gratuitement à l’écoute sur Youtube.

 

Trucs et astuces: prévoyez de quoi vous occuper en tout temps, ayez toujours un livre avec vous, apprenez une langue grâce à une application, rédigez un carnet de voyage, apprenez à apprécier la contemplation et le people’s watching, vous trouverez toujours de quoi vous occuper!

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Les toilettes ou le vrai problème du quotidien du voyage en solo

Oui, oui, c’est un véritable problème, je vous assure. Comment aller aux toilettes quand on est seule dans un aéroport, un train, un restaurant et que l’on a toutes ses affaires avec soi? Et bien l’on emmène tout dans la cabine, tout simplement et si c’est sale par terre… bonne chance! Que de contorsions et d’astuces habiles pour vivre au mieux l’expérience toilettes en solo! Mini-cabines, sol sale, porte qui ne ferme pas, pas de porte… il y a quelques aventures à vivre! Les gens me regardent toujours bizarrement quand je rentre en mode double tortue dans une cabine, que je fais trembler toutes les cabines en heurtant le mur avec mon sac et que je manque de me prendre ma propre porte en sortant. Mais tout ça vaut bien la peine, pour ne pas se faire voler ses affaires. J’ai entendu des histoires d’horreur de ce côté-là et je n’aime pas confier mes affaires, même à un autre voyageur que je viens de rencontrer. Quant à mon petit sac, vous aurez beaucoup de mal à me le faire lâcher, en toutes circonstances, même si on est amis… parce que j’ai confiance en moi et que s’il y a vol à l’arrachée, ce sera de ma faute et pas de la vôtre!

Au Japon, dans les cafés, je laissais mes affaires en demandant à mon voisin de les surveiller. Ils étaient toujours surpris, car en fait, tout le monde laisse toutes ses affaires… en toute confiance! Le paradis! Je me souviens de la fois où j’avais demandé à un monsieur à l’aéroport de garder mes valises, pendant que j’allais commander ma nourriture à deux pas de là. A son retour, sa femme s’est énervée sur lui, parce que clairement, j’aurais pu être une terroriste avec des bombes dans mes valises. Cette affaire date d’il y a sept ou huit ans.

Parfois, heureusement, il y a des Madames Pipi bienveillantes qui gardent vos sacs pendant que vous vaquez à vos affaires. Parfois.

Les sacs et valises

Etre seule, c’est une paire d’yeux en moins, c’est une vulnérabilité au vol en plus et l’on doit donc être encore plus attentifs à ses affaires si on ne veut pas qu’elles disparaissent. Aux toilettes, en déplacement, dans la soute, à l’auberge, tout le temps, partout. Au fur et à mesure, l’on se détend, et je vous avoue que le fait d’avoir une assurance et toutes mes données sauvegardées en ligne, m’aide à être beaucoup moins inquiète. Pendant mon tour du monde, c’était un peu mon souci premier. Du coup, je me balade avec câbles et cadenas et je les ai déjà utilisés de nombreuses fois en chambre privée pour accrocher mes affaires à un meuble et créer une sorte de mini coffre-fort, sur un bateau car j’avais moyennement confiance dans l’équipage, en auberge quand il n’y a pas de casier, dans un bus si je m’endors, etc. Il y a aussi les fois où je m’attache, sacs et chaussures (beaucoup de valeur car j’ai mes semelles dedans!) à moi-même par peur de vols durant mon sommeil à l’aéroport, ou alors les sacs entre eux par peur de vols à l’arrachée. Il y a les fois où je ne dors pas en bus de nuit pour surveiller les sacs en soute, les fois où j’ai le sac sur les genoux ou sur le dos pendant des heures, parce que ça craint de le laisser par terre. Il y a les fois, où il faut tout simplement ouvrir l’œil et garder la main sur la fermeture. Bref, ce n’est pas de tout repos le quotidien du voyage en solo!

Dans mon sac à dos en tour du monde: liste et retour d'expérience après 15 mois autour du monde

Toutes ces petites corvées, ces inquiétudes, ces astuces deviennent rapidement des réflexes, des choses complètement naturelles qui font partie de la routine de votre voyage en solo. Cela ne m’épuise plus de penser à faire telle ou telle chose, à cadenasser ceci ou cela, à chercher une auberge avec casier. C’est devenu naturel, indispensable, ma manière de faire, tout simplement. Et cela viendra pour vous aussi, même si être à deux de temps en temps permet de respirer un peu: pendant que l’un négocie ou va faire pipi, l’autre garde les affaires, pendant que l’un dort (notamment en stop), l’autre ouvre l’œil, etc.

Une table pour une, s’il vous plaît!

Manger seule, aller boire un verre seule, aller en festival ou à un concert seule, aller au cinéma seule, visiter une ville romantique seule, faire une excursion seule. La liste est longue et on est plus ou moins habituée à faire cela dans notre vie. Personnellement, j’ai toujours adopté l’idée que si personne ne voulait venir avec moi, rien ne m’empêcherait de le faire seule et j’applique cela depuis que je suis ado. A attendre que les autres se décident, la vie nous passe sous le nez, et les opportunités aussi! Si quelqu’un veut venir tant mieux, sinon, tant pis pour eux! D’ailleurs, je m’éclate en solo en festivals, concerts, au cinéma, etc. et je profite. Mon activité est différente, mais j’apprécie bien les deux aspects, sans préférer l’un ou l’autre.

Cela ne me gêne pas de dîner seule non plus. J’aime apprécier l’atmosphère d’un lieu, sa gastronomie, et la nourriture à emporter ne donne pas un vrai aperçu de l’expérience. J’emmène un livre, mon téléphone, un carnet, mes rêveries, je fais du people-watching, je prends des photos, je fais connaissances avec le serveur ou les voisins et j’apprécie mon expérience. L’important est de ne pas faire attention au regard de l’autre, d’avoir confiance en soi et de vous faire plaisir avant toute chose. D’ailleurs, il y a de fortes chances pour que les autres tablées vous trouve mystérieuse, courageuse et indépendante! Et si c’est le contraire et vous prennent en pitié, ils vous offriront un verre, viendront vous parler, etc. Dans la rue, dans les bus, sur les bancs, on m’offre souvent de la nourriture parce que je suis seule!

Le quotidien d'un voyage en solo, café froid en solo sur la plage à Flores en Indonésie

Je me souviendrais par contre toujours de ce restaurant de fruits de mer à Southend-On-Sea (Royaume-Uni) qui m’a dit que je devrais attendre une table pendant trois heures. J’étais seule, donc probablement moins prône à boire et donner un pourboire et tout le monde m’est passée devant. Autant dire que je n’étais pas fière de devoir me rabattre sur un Fish and Chips à la plage.

Si vous n’aimez pas cela, une petite astuce serait de vous faire belle, d’amener avec vous toute votre confiance en vous, de commander un bon verre de vin ou une coupe de champagne et pourquoi pas de vous mettre au bar! Testé et approuvé, on se sent tout de suite mieux, un petit pétillant à la main, au bar, que seule avec son coca light dans un coin sombre! Souriez, soyez accessible et je garantis que vous ne resterez pas seule si vous ne le souhaitez pas!

Quant au bar, c’est un peu ma montagne à surmonter. J’ai testé une fois, je me suis forcée et ça a un peu capoté. J’ai débarqué au bar du coin à Bariloche, toute apprêtée et prête à rencontrer du monde. J’étais la seule personne seule, dans une marée de familles et de très jeunes gens (mauvais choix de soirée, sans aucun doute) et j’ai passé une heure à boire ma bière, à regarder des gens jouer au ping-pong, à essayer de trouver des gens seuls, et à regarder mon téléphone, sans Wifi. Bref, je n’ai pas réussi et je me suis sentie stupide. Quand le concert a commencé, sur des airs de cumbia (je déteste ça), je suis partie! Il faudra que je me force à recommencer une autre fois; il faut toujours sortir de sa zone de comfort.

Si vous aussi, vous avez des trucs et astuces, je suis preneuse!

Voyager seule au quotidien: tout gérer de A à Z

Voyager seule au quotidien, c’est ne jamais prendre de pause, il faut en être consciente. Vous allez devoir tout gérer de A à Z, des préparatifs aux réservations, en passant par la communication avec les locaux, l’apprentissage d’une langue, les conversions de monnaie, le marchandage, la cuisine, trouver une auberge, savoir quoi faire, la prise de décisions, etc. Pour moi, c’est un des gros avantages du voyage en solo. Je fais ce que je veux, quand je veux, je suis totalement autonome et indépendante et je développe des capacités et traits de personnalité. J’apprends des langues, j’ai développé mon sens de l’orientation, je sais marchander, je suis moins timide, je suis une pro de la recherche de vols en ligne, etc.

Franchement, c’est effrayant au début et l’on ne sait pas par quel bout commencer. Faites des listes, des plannings, lisez des blogs et vous vous en sortirez. Prenez une chose à la fois, laissez-vous le temps de faire et d’apprendre et tout se passera bien. De toute façon, l’on apprend de ses erreurs et au fur et à mesure, et comme faire son sac ou faire attention à sa sécurité, cela deviendra naturel, intuitif et même très fun promis. Encore aujourd’hui, je me retrouve seule face à des décisions, qui me semblent insurmontables. En général, il s’agit surtout de choisir une destination plutôt qu’une autre. Je passe des heures entières à me torturer l’esprit, jusqu’à ce que je réalise que n’importe quelle décision sera la bonne, que quoique je fasse, ce sera un choix intéressant et ce sera top. Respirez, inspirez fort, détendez-vous et no stress!

Le quotidien d'un voyage en solo, vue sur le volcan Kelimutu à Flores en Indonésie

Seule, je suis une cible permanente

On ne s’en rend pas toujours compte, mais être seule, c’est être plus vulnérable, c’est être une cible et c’est la porte ouverte à beaucoup de choses. Je ne parle pas ici de viols ou je ne sais quelles autres horreurs, mais plutôt des petits désagréments du quotidien. Je m’en suis rendue compte aujourd’hui en Indonésie. Beaucoup de gens viennent me parler, parfois par curiosité et pour discuter, mais souvent aussi pour me vendre quelque chose. Quant on est seul, c’est pire, c’est permanent, comme si je n’avais pas le droit de vivre ce moment de solitude et de contemplation en paix. C’est très propre à l’Asie, mais hier, en marchant derrière un autre voyageur, je me suis rendue compte que l’on m’abordait moins pour me vendre massages, taxis ou je ne sais quoi. Incroyable, non?

Je suis évidemment la cible de drague intempestive, en toute circonstances et c’est particulièrement le cas en Amérique du Sud. Rien que d’être avec une amie en plus ou un homme et la situation change immédiatement et je ne suis plus la cible n°1. En Colombie, des hommes de tous âges me parlaient en permanence, faisant des sons bizarres, etc. En Argentine et au Chili, c’est le ballet des klaxons. Je ne parle pas de ceux que vous rencontrez qui vous demandent pourquoi vous êtes seule, si vous avez besoin d’un mari, que franchement vous êtes bien trop vieille pour être célibataire et j’en passe. Etre une femme seule en voyage, c’est devoir accepter au quotidien que l’on choque. Nous vivons dans une société qui n’accepte pas vraiment le concept de la femme seule, en voyage ou ailleurs, cette femme indépendante qui n’a besoin de personne pour faire quelques chose. Et cela se sent. (PS: cela m’était déjà arrivé, mais après la rédaction des articles, j’ai reçu des emails d’hommes me demandant si j’étais sûre de ne pas vouloir d’homme et/ou d’enfants!!! Oui, une femme qui arrive à se débrouiller complètement seule et à être heureuse seule, c’est incroyable, impossible…. Grrrr!)

Le quotidien d'un voyage en solo, rencontres avec toute une équipée d'hommes en Birmanie
Savoir rester ouverte aux autres sans être une cible

Autre problème, être seule signifie que que vous êtes une proie très facile pour les arnaques en tout genre. Forcément, à plusieurs, on a moins de chance de tomber dans le panneau et en général personne ne vous embêtera à ce sujet. J’ai fait face à plusieurs tentatives d’arnaques au Chili et en Asie et je suis même tombée dans le piège une fois en Asie. Soyez vigilantes, ouvrez l’œil, lisez bien la liste des arnaques qui peuvent arriver dans le pays où vous allez et n’hésitez pas à lire ce livre sur la sécurité et celui-ci sur les arnaques pour en savoir plus. N’hésitez pas non plus à vous référer à mon article sur les arnaques en voyage, mon témoignage vous apportera sans doute quelques lumières.

Il est important de se former une carapace. Vous voyagez en mode double tortue ninja avec vos deux sacs à dos de toute façon, alors poussons la métaphore jusqu’au bout. Mettez des lunettes de soleil pour éviter de croiser certains regards, ignorez la drague intempestive, fermez vos oreilles et continuez de marcher la tête haute, comme si de rien n’était. Cela ne veut pas du tout dire qu’il faut fermer la porte à toutes interactions, bien au contraire, mais il faut savoir suivre son instinct et voir à qui l’on s’adresse. Je marche toujours dans la rue le sourire aux lèvres, je dis bonjour à beaucoup de gens et à ceux qui m’adressent la parole, j’ai la tête haute et je sais dire non. Ca aussi c’est très important!

Le blues de la voyageuse en solo

Solitude et moments de blues sont des situations compliquées à gérer. Et oui, forcément les amis et la famille sont loins et l’on se retrouve seule face à nous-même. Je suis quelqu’un de très solitaire, qui ne s’ennuie pas et je ne connais pas vraiment la solitude ou alors très rarement! Quelle chanceuse je suis!

Par contre, la tristesse, les moments difficiles, ça me connaît. J’ai vécu une situation très difficile en voyage, la maladie et le décès de ma maman au début de mon tour du monde. J’ai repris la route un mois après et je peux vous dire que cela a été très dur. Les mois suivants cet événement, sur la route et seule,  ont été difficiles, mais le voyage, d’une certaine manière, m’a aidé.

Moments de fatigue, démotivation, déprime, faiblesse, parce que l’on n’arrive pas à s’adapter à un nouveau lieu, problèmes de santé, problèmes de cœur, fatigue généralisée, besoin d’être avec quelqu’un de proche, manque de rencontres intéressantes, les raisons d’un gros coup de mou sont nombreuses. J’ai remarqué qu’en tour du monde, cela m’arrivait tous les trois mois environ: avec une grosse fatigue, j’avais juste besoin de souffler, de mettre en pause le rythme infernal et de prendre du temps pour moi, pour me reposer, loin du tourisme. Cela signifiait généralement que je restais dans un lieu une semaine, que je ne faisais rien de touristique et que je dormais, regardais des films, etc. Aujourd’hui, je voyage plus lentement, je m’accorde de nombreuses longues pauses et je fatigue moins, grâce au housesitting notamment. Heureusement, car je me fais vieille! Bien sûr, je suis triste de ne pas pouvoir parler aux copines, d’une rupture amoureuse ou autre, mais on se console vite: un Skype avec les amis, une journée rien que pour soi (massage, lecture, hôtel sympa, café et que sais-je d’autre) et ça repart! Je n’ai qu’à penser à l’extraordinaire vie que je mène pour que ça me redonne le sourire. Je sais que c’est un mode de vie difficile, que j’ai fait un dur choix, mais c’est un choix réfléchi et de me le rappeler à moi-même me fait du bien: j’ai fait le choix d’être loin de mes amis et de ma famille, mais je suis heureuse. On ne peut pas tout avoir dans la vie.

Amitié en voyage, entre amis à Salento en Colombie
Rien de mieux que des rencontres en voyage pour surmonter le blue

Mes gros coups de mou viennent aussi avec les adieux ou les au-revoirs: c’est devenu un exercice difficile pour moi, même si je m’attache à moins de monde, je m’attache généralement de manière intense, si je le fais. Amis sur la route, amour d’un jour, amis venus me rendre visite… je pleure beaucoup aux moments des adieux et il me faut toujours un temps pour m’en remettre. Mais je sais que l’on se reverra un jour et il faut sourire à l’avenir!

EDIT 2017: j’ai vécu un gros burnout cette année et la solitude en était une grosse raison. Je vous invite à lire les articles ci-dessous, sur le burnout et comment je m’en suis sortie grâce à un voyage en Irlande du Nord.

EDIT 2024: toutes les versions précédentes de moi-même étaient d’une grande naïveté, notamment sur la banalité de la solitude et comment survivre au manque de communauté, mais aussi sur croire que je pourrais me remettre d’un burnout en un voyage et un claquement de doigt. Il aura fallu des années pour guérir de cela, et la problématique était plus profonde. J’ai écrit sur ce sujet plus en profondeur sur le blog, au fur et à mesure de mes réalisations, mais surtout, j’ai écrit un livre, L’Envol, qui raconte la guérison, l’après-burnout, sous la forme d’un mémoire poétique, intuitif et spirituel.

Trucs et astuces: Ne vous forcez pas à faire quelque chose dont vous n’avez pas envie, suivez votre instinct, soyez-vous mêmes et écoutez-vous. Passez un Skype à vos amis, faites-vous envoyer du courrier par la famille, prenez du temps pour vous, faites une pause dans votre voyage, souvenez-vous des bons moments et du pourquoi vous êtes sur la route et tout ira bien.

Voilà quelques éléments du quotidien du voyage en solo auxquels l’on ne pense pas forcément, qui ne sont pas toujours très agréables. Je suis sûre que d’autres voyageuses ont d’autres choses à mettre dans la liste, d’autres à enlever. On vit chacune nos voyages différemment et on a chacune nos besoins, nos envies, notre manière de voir les choses.

Découvrez mon guide complet sur le voyage en solo, comprenant tous mes conseils pratiques, les ressources utiles et un livre à découvrir:

Comment voyager seule? Le guide ultime du voyage en solo

Voyager en solo ce n’est pas tout rose, ce n’est pas tout le temps du pur plaisir, il y a des inconvénients, des problèmes à résoudre, des choses à surmonter. Pour moi, ce ne sont que des petits détails, des choses auxquelles l’on s’adapte et qui deviennent presque normales. Dans mon quotidien, car le voyage en solo est mon quotidien depuis quatre ans, je vois surtout beaucoup de bonheur et les avantages, je souris à la vie et à l’avenir et je reste optimiste!

Et vous, quelles sont les petites choses du quotidien du voyage en solo qui vous agacent? que vous trouvez presque insurmontables? qui gâchent vos vacances? que vous aimeriez voir différentes? Racontez-moi tout, surtout si j’ai oublié quelque chose!

Le quotidien d'un voyage en solo, randonnée sur l'île de Padar, dans le parc National de Komodo à Flores en Indonésie


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