A Londres, on peut avoir peur de se faire agresser dans la rue et de se voir voler son sac à main. Cela ne m’est jamais arrivé, mais plusieurs amies en ont été victimes. Pour ma part, je touche du bois. Quoi qu’il en soit les dangers en voyage peuvent être variés, imprévus et débarquer là où on les attendait le moins. Je ne m’attendais vraiment pas à être touchée par les émeutes… Et pourtant.
Lorsque cela a commencé le week-end dernier, même si c’était à Londres, cela restait assez éloigné, dans des quartiers un peu défavorisés, notamment la ou j’habitais auparavant. Cela ne m’a pas plus choqué ou effrayé que cela. Et puis mardi matin, le 10 aout 2011, des rumeurs ont commencé à circuler, annonçant que Wimbledon (et d’autres quartiers huppés) seraient les prochains touchés. Dans l’après-midi probablement. Or, je travaille et j’habite à Wimbledon.
En premier lieu, cela ne nous a pas trop inquiétés et l’on n’y croyait pas vraiment. Les blagues fusaient. Et puis au retour de la pause lunch, on a remarqué que tous les magasins fermaient en avance et se barricadaient. C’est à ce moment-là que l’on a tous commencé à s’inquiéter. Et si, c’était vrai ? Nous voilà à parcourir le net et Twitter en recherche d’une quelconque information. Il semblerait bien que tout Wimbledon soit en train de paniquer et d’évacuer les bureaux. Quelques-uns redescendent dans la rue écouter les rumeurs et entendirent que la station devrait fermer dans l’après-midi en cas de troubles. La police se déploie dans le quartier et dans beaucoup d’autres quartiers de Londres. Après quelques atermoiements, nous quittons aussi les bureaux vers 14h30.
J’avoue, je n’étais pas franchement rassurée et j’ai remonté la rue jusqu’à chez moi au pas de course. L’ambiance était étrange dans la rue avec tous ces flics qui s’activaient, les magasins en train de se barricader derrière des planches de bois et les badauds qui traînaient dans les rues, espérant sans doute apercevoir le début des émeutes. Certains semblaient inquiets, d’autres complètement relax…
De retour chez moi, ma coloc me rejoint vite, elle aussi évacuée de son bureau. Nous allumons la télé, espérant en savoir plus et suivre l’actualité de la soirée. Pour ma part, je suis activement Twitter, en espérant être tenue au courant dans l’instant de ce qui se passe. Malheureusement la plupart du temps, seulement des rumeurs infondées circulent. Certains habitants ont déjà préparés leurs valises en cas d’un départ précipité.
Et pendant ce temps, je tourne en rond chez moi, sans trop savoir quoi faire. Impossible de se concentrer sur quoi que ce soit dans une telle ambiance. Certes, nous ne sommes pas trop inquiètes pour nous et la maison vu que nous sommes dans une rue tranquille reculée, mais la peur et le stress sont bien présents.
C’est un sentiment horrible cette peur, sans vraiment savoir ce qui va arriver et si quelque chose va arriver. Ce désœuvrement aussi, en étant obligé de rester chez soi. Certes, je n’étais pas terrifiée, mais je n’étais pas rassurée. Certes, il y a des situations pires, mais je comprends mieux le désarroi que l’on peut ressentir dans certaines situations. Cela m’a rappelé la tempête de 99 et nos aventures folles avec mes parents.
Et puis le silence, seulement interrompus par les sirènes. Sans surprise je rêvais d’émeutes.
Au matin, nous apprîmes que rien ne s’était passé à Londres et que les émeutes avaient voyagé jusqu’à Manchester. Dans les rues, la forteresse de Wimbledon se réveillait peu à peu, rassurée d’avoir passé la nuit indemne. Mais par prudence, les planches en bois resteront sur les vitrines encore quelques jours. Au cas où. Nous restons encore sur le qui-vive et des qu’une sirene ou un cri retentit, nous nous regardons en coin, esperant que cela ne recommence pas.
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