Après avoir vécu au Japon pendant 10 mois l’année dernière, il semblerait que mes aventures japonaises ne soient pas encore terminées et en 2018, j’ai eu la chance de retourner deux fois au Japon. La première fois l’été passé, le temps de faire une escale à Tokyo et d’avoir un premier aperçu de Kyushu, et la seconde fois en décembre dernier, pour découvrir ou redécouvrir trois endroits du sud du pays: Kobe, Okayama et Miyajima. Chacun de ces lieux fera l’objet d’un article dédié dans les semaines à venir. Restez connectés! Si visiter Kobe à nouveau n’avait jamais vraiment été une priorité, j’en suis repartie charmée et Kobe a été l’un de mes endroits préférés de ce voyage. En effet, j’avais déjà passé une très rapide journée à Kobe lors de mon tour du monde, à la rencontre d’un ami blogueur qui m’avait emmenée à la recherche de sites geeks dans la ville et avec qui j’avais dégusté du boeuf de Kobe, avant de prendre un ferry du Japon à la Chine, de Kobe à Shanghai. Autant dire que j’avais une vision quelque peu insolite de Kobe et que je ne m’étais jamais dit que la ville méritait un nouveau détour… et pourtant, comme j’avais tort!
Sixième plus grande ville du Japon, Kobe fait souvent partie des villes que l’on visite lors d’une excursion à la journée depuis Osaka, ou en chemin vers le sud. Pourtant, la ville mérite qu’on s’y arrête quelques nuits, qu’on apprenne à la connaître un peu plus et elle peut d’ailleurs très bien servir de base pour voyager aux environs, à l’image d’Osaka.
Kobe est tristement célèbre depuis le tremblement de terre du 17 janvier 1995, qui a ravagé la ville et tué plus de 6000 personnes. Depuis, la ville s’est reconstruite et on ne voit plus trace du séisme. Mais avant cela, Kobe était surtout connue pour avoir été un port et le symbole du Japon multiculturel, étant la première ville à ouvrir ses portes aux étrangers en 1850, qui purent alors s’installer dans des quartiers dédiés. Cela confère à la ville une ouverture et un multiculturalisme inégalé au Japon, si ce n’est peut-être bien sûr à Okinawa.
J’ai fait un voyage au Japon un peu alambiqué et je n’ai pas suivi l’ordre de la ligne de Shinkansen. J’ai donc débarqué à Kobe d’Okayama, par un froid matin d’hiver. La ville se réveillait tout juste, le ciel était gris, les gens s’enfermaient dans les cafés, mais j’étais toute excitée à l’idée de découvrir Kobe et ses secrets et d’apprendre à connaître une ville méconnue des touristes au Japon. Vous présenter des lieux hors des sentiers battus dans le monde et au Japon est devenu mon dada et en arrivant dans la ville, je savais déjà qu’elle avait un potentiel énorme!
D’ailleurs, saviez-vous que la ville de Kobe sera l’une des villes à accueillir la Coupe du Monde de Rugby 2019?
Visiter Kobe par ses incontournables
Si Kobe est peu souvent sur la route des touristes au Japon, c’est peut-être parce qu’elle a si peu d’incontournables notables, mais c’est sans doute aussi ce qui la rend bien plus attractive pour moi. S’il y a peu d’incontournables, c’est qu’il y a des secrets à découvrir, matière à flâner, à rêver et à découvrir. C’est toujours plus sympa de tracer sa propre route, non?
Le park Meriken
Le park Meriken est le symbole de Kobe et vous l’avez sans doute déjà vu en photo. Le parc Meriken à Kobe s’ouvre sur la mer et le port de la ville. Il est un peu nu et la nature manque cruellement, surtout en hiver, mais il y a de nombreuses structures intéressantes à y observer, notamment la fameuse Tour de Kobe, différentes statues, fontaines, le panneau Be Kobe, la grande roue, les bateaux… Un peu plus au fond du parc en direction du port, vous pourrez visiter le Mémorial du Grand Séisme de Hanshin.
Je me souviens qu’il était agréable d’e se promener dans ce parc en été et cette fois-ci, en hiver, j’ai apprécié ma visite pour comprendre la structure de la ville, entre mer et montagnes, pour admirer le ballet des petits bateaux et pour m’amuser en photographie. En effet, j’ai l’impression d’avoir eu une sorte de révélation lors de ce voyage au Japon et d’apprécier de plus en plus la photographie. Je vous laisse découvrir les clichés dans cet article et les suivants.
La vue sur le parc Meriken depuis le port ou l’île d’en face est emblématique, et d’autant plus spectaculaire de nuit. Je m’y suis laissée guidée ce soir-là par la Lune, qui dansait de son fin croissant près de la Tour de Kobe. La Lune disparut vite, mais la vue sur le Meriken Park de Kobe était absolument magique.
Le sanctuaire Ikuta Jinja
Ikuta Jinja est un sanctuaire shinto et l’un des plus vieux sanctuaires du Japon. Dédié à la déesse du soleil, c’est un sanctuaire très calme et apaisant, dont vous pourrez tranquillement profiter au son de l’eau d’une petite fontaine. N’oubliez pas de passer derrière le sanctuaire pour apprécier tous ses éléments, et notamment l’allée de Torii, en lien direct avec celle du Fushimi-Inari à Kyoto.
Admirez les détails, observez, écoutez, perdez-vous dans les rouges, les dorées et les blancs, dans les structures et les méandres et peut-être, qu’au détour d’un chemin, vous aurez un aperçu du sacré.
Personnellement, j’y ai vu, comme souvent dans ces lieux sacrés japonais, l’harmonie avec la nature, la paix, la beauté dans le détail, l’éphémère et l’immuable, l’art et ce rouge… ce rouge qui m’apaise et me rend vivante. Il n’y a rien de mieux selon moi qu’une visite d’un sanctuaire ou temple au Japon pour en comprendre la culture et pour toucher du doigt la beauté de l’art et de la sérénité du pays.
Visiter le quartier de Kitano à Kobe
En faisant des recherches sur la ville de Kobe, j’ai découvert avec amusement le quartier de Kitano et je voulais absolument m’y rendre lors de ma visite de la ville de Kobe. Kitano-cho est le quartier où ont atterri les étrangers qui ont été autorisés à venir y vivre au milieu du 19e siècle. A l’époque, c’était une véritable petite révolution. Ce n’est pas le premier quartier, où ils sont venus résider, mais n’ayant plus de place dans l’ancien quartier, attirés par la montagne et la nature toute proche, c’est à Kitano qu’ils se sont finalement établis, au pied de la montagne, pour pouvoir aller randonner lors de leurs loisirs. C’est d’ailleurs en raison de cette influence que la ville de Kobe est si active et que les habitants sont souvent passionnés de randonnée.
Le quartier résidentiel des étrangers de Kitano est un site touristique que vous pourrez découvrir en venant visiter Kobe. Vous pourrez vous promener librement dans le quartier et admirer les différentes maisons de l’extérieur, mais il est également possible de visiter certaines de ces maisons, ouvertes au public. Il y a 21 bâtiments occidentaux dans le quartier, mais seulement 17 d’entre eux peuvent être visités. Au premier abord, le quartier est vraiment kitsch, surtout à la période de Noël, mais au fur et à mesure de la visite, j’ai pu découvrir un quartier passionnant, à l’histoire riche et insolite, ainsi que des maisons mélangeant les styles architecturaux, avec par exemple des toitures japonaises, mais une architecture occidentale, ou bien des jardins mi-japonais, mi-européen.
Si vous êtes passionnés d’histoire, d’architecture ou tout simplement d’insolite, vous vous laisserez sans doute comme moi charmer par ces magnifiques demeures originales, le quartier dressé sur des collines, ce qui est assez rare au Japon pour être noté, les cafés à l’Européenne, l’église, la mosquée, la synagogue… A mon avis, cela n’a rien à voir avec les attractions kitsch et édulcorées que l’on retrouve dans certaines villes japonaises, tentant d’imiter en vain l’atmosphère européenne, puisqu’il s’agit d’un véritable quartier, avec un véritable passé.
J’ai visité l’intérieur de deux maisons, mais je crois que la visite d’une seule d’entre elles est suffisante, à moins d’être complètement fasciné par le lieu. J’ai d’abord visité la Maison Moegi, une superbe bâtisse verte à l’Américaine, construite originellement par le Consul Général des Etats-Unis en 1903 et qui a ensuite été occupée par une famille japonaise. J’ai trouvé cette maison superbe, autant pour sa véranda, son architecture, que son jardin et la vue sur la ville de Kobe.
La seconde maison, la Weathercock House, appartenait à un commerçant allemand. La demeure est très impressionnante de l’extérieur avec sa façade en brique rouge, ainsi que de l’intérieur, mais sa présentation se repose moins sur la vie quotidienne passée et m’a un peu moins intéressée. Toutefois, l’histoire de la petite fille qui y habitait, qui a dû quitter précipitamment le Japon lors de la Seconde Guerre mondiale et qui a été retrouvée alors qu’elle était une vieille dame est une très belle histoire.
Manger du boeuf de Kobe
La ville est particulièrement connue pour la viande de Kobe, son boeuf, censé être l’un des meilleurs au monde et elle attire d’ailleurs de nombreux visiteurs gastronomiques. Je l’avais goûté lors de mon tour du monde, mais je ne vous cache pas que cela n’avait pas été si extraordinaire que cela, et que j’avais préféré le boeuf argentin. Toutefois, j’avais un petit budget et nous avions choisi un restaurant au hasard, ce qui n’est pas vraiment une bonne garantie.
Comme vous le savez si vous êtes lecteur assidu de ce blog, je ne mange plus de viande depuis plus de deux ans et je n’ai donc pas de bonnes adresses à vous livrer, mais le boeuf de Kobe est proposé absolument partout dans la ville et vous n’aurez pas de mal à en trouver. Si vous êtes végé ou vegan, pas d’inquiétude, vous trouverez aussi de délicieuses choses à manger! Rendez-vous plus bas dans l’article pour découvrir mes bonnes adresses à Kobe.
Heureusement, malgré ce que l’on peut imaginer, Kobe ne se résume pas à sa viande et il y a bien d’autres choses à y découvrir!
Une dégustation de sake à Nada
Kobe est également très connue pour son sake, dans le quartier de Nada, quartier des brasseries et des musées. Kobe est l’un des endroits les plus connus pour la production de sake au Japon et il serait dommage de ne pas en profiter pour aller en apprendre plus sur cet alcool japonais. J’en ai pour ma part découvert les subtilités lors de mon voyage à Kyushu et je me fais désormais un plaisir d’en découvrir des différents.
Ce jour-là, j’ai choisi de visiter la distillerie Fukuju, une entreprise familiale depuis 1751, qui propose une gamme de sake très intéressante. Ils accueillaient un événement spécial à l’occasion de la remise du Prix Nobel, puisqu’ils sont fournisseurs de sake officiels de la cérémonie et j’ai donc pu y assister… et passer dans le journal!
Après cela, j’ai pu visiter la distillerie et en apprendre plus sur le processus traditionnel de fabrication, ainsi que faire une dégustation des différents types de sake. Le riz et l’eau utilisés pour la production de sake sont locaux et il y a de plus en plus d’intérêt de la marque pour la production de sake bio… A suivre! Et oui, selon le niveau de polissage du riz et la fabrication, les goûts de sake peuvent être très différents et non, ce n’est pas si fort! J’en suis désormais très friande.
Nous en avons profiter pour déjeuner sur les lieux de soba et vous pourrez même goûter des soba au sake si le coeur vous en dit!
Le festival Luminarie à Kobe, un festival hivernal des lumières
Si je me suis rendue au Japon en plein mois de décembre, c’était principalement pour découvrir le Festival Luminarie à Kobe. Ce festival des lumières est tenu chaque année en décembre depuis 1995, pour commémorer le tremblement de terre de 1995. Sur une thématique spécifique chaque année et initialement créé par Valerio Festi et Hirokazu Imaoka (avec des artistes différents chaque année depuis), il attire tous les ans plusieurs millions de visiteurs, ce qui n’est absolument pas étonnant vu la beauté du festival.
J’ai vu de nombreuses installations lumineuses au fil des ans, pour les fêtes, mais je n’avais jamais vu une telle installation, faites de milliers d’ampoules multicolores peintes à la main, pour dessiner des formes différentes chaque année, sur une thématique donnée. Splendide! Ces ampoules, ces lumières, symbolisent un message d’espoir pour les citoyens de Kobe et le festival fait en sorte que les victimes du séisme ne soient jamais oubliées, tout en récoltant des dons pour des associations et pour pouvoir continuer à faire vivre ce festival gratuit. Comme souvent, il y a beaucoup de monde aux festivals japonais, mais l’atmosphère vaut le détour. N’oubliez pas que vous pourrez manger un morceau sur place et de faire une donation pour le séisme.
Il y a une installation principale, une sorte de cathédrale que vous traverserez, aux sons de musique de chorale pour un effet absolument incroyable. On a l’impression d’entrer dans une Eglise, ou bien dans un autre monde, un monde magique plein de possibilités, jusqu’à la place principale, où une autre installation lumineuse vous attend. Ensuite, poursuivez un peu plus loin sur la place des stands de nourriture, où un petit spectacle de sons et lumière se déroule régulièrement.
Alors si vous vous trouvez au Japon en décembre, n’oubliez pas d’aller faire un tour à ce festival, à la signification si importante et porteuse de paix et d’espoir.
Visiter Kobe, côté nature
Le nom de Kobe, signifie « porte des esprits » ou « porte des dieux » et l’on comprend vite pourquoi en arrivant dans cette ville japonaise atypique, construite sur une fine bande entre la mer et les montagnes. Rares sont les villes au monde qui bénéficient de ces deux forces de la nature, de manière si généreuse. C’est la mer que l’on voit d’abord depuis la fenêtre du Shinkansen, ou bien depuis le Parc Meriken. Mais en se retournant, en admirant le panorama de la ville, on se rend compte que la montagne est là, bien présente, sur les hauteurs et dans l’arrière-pays de la ville. Elle se situe d’ailleurs juste derrière le quartier de Kitano, mais aussi de la gare de Shinkansen Shin-Kobe. C’est pour moi l’un des plus grands attraits de la ville et la raison pour laquelle j’aimerais y retourner plus longtemps et en une meilleure saison: pour pouvoir explorer ses sentiers et cette nature si puissante, si présente, si calme et sauvage à la fois!
D’ailleurs, aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai rencontré mon premier sanglier dans la ville de Kobe, en descendant de la montagne, près du quartier de Kitano. Et oui, la nature est omniprésente et marque fortement la ville.
Arima Onsen
Arima Onsen est aussi l’un des incontournables à visiter à Kobe, mais son côté nature et bien-être me fait le classer dans cette section. Vous le savez, les onsens et moi c’est une véritable histoire d’amour et chaque voyage me voit aller batifoler dans les sources d’eau chaude, été comme hiver. Mais en hiver, après une longue promenade dans le froid, c’est encore plus savoureux et réconfortant.
Située dans l’arrondissement de Kita à Kobe, Arima Onsen est une ville de sources chaudes et l’une des stations thermales les plus anciennes et les plus réputées du Japon. On s’y rend très facilement en train depuis Kobe, en traversant de jolies montagnes et villages. Située en hauteur, on perd quelques degrés en arrivant sur place, mais le charme de la ville rattrape rapidement ce froid ressenti. La place et ses sources thermales, les statues, le paysage de montagnes, les jolies maisons et sanctuaires, les petites ruelles… il y a de quoi explorer à Arima Onsen, avant d’aller se plonger dans les bains.
Arima Onsen est connue pour les vertus médicinales de ses deux eaux. La première, riche en fer, est surnommée « Kinsen », de par sa couleur brun-dorée. La seconde eau, d’une couleur normale, est surnommée « Ginsen », d’argent. Si vous passez à Arima onsen, il est mieux de choisir un onsen qui vous permettra de vous plonger dans les deux bains, pour tester la différence. J’ai appris ces faits et bien plus encore lors d’une visite guidée avec l’office de tourisme de la ville. Il est très intéressant d’en apprendre plus sur la ville de Arima, sur l’art de l’onsen à travers les âges, les différents bains, le tourisme de onsen, etc. Saviez-vous par exemple que les bains étaient mixtes, avant que cela soit interdit?!
La plupart des bâtiments et bains sont désormais très modernes, mais il est intéressant de voir des marques de l’eau chaude qui sort du sol aux endroits les plus inopportuns. J’aurais aimé avoir le temps de flâner bien plus longtemps dans cette jolie petite ville.
A l’heure du déjeuner, je me suis dirigée vers Nakanobo Zui-en. Hôtel-onsen, ryokan depuis plus de 150 ans, cet établissement offre le confort et une expérience unique à ses résidents. Je n’y ai pas séjourné, mais j’aurais aimé y demeurer au moins une nuit, pour vivre cette expérience qui me rappelle un peu ce que j’ai vécu dans le fabuleux Nishimuraya Honkan à Kinosakionsen. J’ai toutefois visité les différentes chambres de l’hôtel et leurs bains privés, les onsens publics et j’ai pu y manger un délicieux déjeuner très raffiné et original et y prendre un goûter de macha et de mochi: à tomber! Sans doute que la machine originale à faire du macha en poudre sur place n’y est pas pour rien. Quant au mochi, un autre de mes péchés mignons, il se savoure avec différents sucres ou sels. Miam! Mais surtout, j’ai eu l’occasion de profiter d’un onsen privé pour la première fois.
Vivre l’expérience d’un onsen privé au Japon
Malgré tous ces voyages au Japon et mon amour pour les onsens, je n’avais encore jamais eu l’occasion de tester l’onsen privé, tout simplement parce que le fait d’être nue en public ne me gêne absoluement pas et que je n’ai pas de tatouages à cacher aux baigneurs. Je crois que c’est une expérience unique à vivre au moins une fois, en solo en mode cocooning, détente, bien-être et relaxation ou bien en couple.
Ce jour-là, après le déjeuner, je me faufile discrètement derrière le rideau qui indique les manières de réserver. Une employée en tenue traditionnelle me montre le chemin et m’indique avec délicatesse de fermer à clé derrière moi. Ca y est, à moi le onsen privé. Il y a tout ce que l’on trouve dans un onsen public, mais en moins grand. Deux lavabos, un siège, une balance, les produits nécessaires, deux stations pour se laver, deux bains, un Gin et un Kin. Une heure, c’est court, surtout quand on s’amuse à prendre quelques photos dans la buée des bains, mais c’est relaxant, sans pudeur, sans regard, sans honte. Je me prélasse tour à tour dans chaque bain, me plaisant à y passer beaucoup de temps, malgré la chaleur.
Je ressors, rafraîchie, rassérénée et prête pour affronter le froid de l’hiver à Kobe. J’ai adoré avoir ma petite bulle de bien-être rien qu’à moi, encore plus que lorsque je prends un bain à l’hôtel. A refaire une autre fois lors d’un prochain voyage au Japon! Promis!
Le Mont Rokko
La pluie tombe à grosses gouttes lorsque nous ressortons du ryokan. Direction le téléphérique qui nous emmènera en haut du Mont Rokko, à une hauteur de 931m, l’une des montagnes de Kobe. Même si cela ne se transmet pas bien sur mes photos, la vue est splendide depuis le téléphérique et les montagnes s’étendent à perte de vue à l’horizon. Kobe est résolument une ville au coeur de la nature. Cela donne envie de revenir et de parcourir tous les sentiers, en allant par exemple de Kobe à Arima Onsen, en passant par le mont Rokko, ou inversement. Il paraît d’ailleurs qu’il n’y a aucun animaux sauvages dans la région, comme des ours pour troubler vos randonnées, si ce n’est quelques sangliers. Pas mal, non?
Au Mont Rokko, la pluie tombe drue, mais la vue est absolument spectaculaire, de jour comme de nuit. Elle est même presque mystique et futuriste avec ses nuages bas et les lumières de la ville qui s’allument petit à petit. Malgré le froid, malgré la pluie, malgré le vent, je reste plus d’une heure à observer la vue, plongée dans un moment de relaxation, faisant l’une des choses que j’aime le plus au monde: contempler une jolie vue. La nuit tombe, le paysage se transforme, les lumières s’agitent et la vue devient magistrale à la nuit tombée, alors que les nuages se lèvent. Après la pluie, vient le beau temps. Dans la contemplation, naissent des moments de beauté.
Je jette à la montagne des pierres marqués de messages, pour l’abondance, pour la sérénité. Peu à peu, plus j’avance dans ma vie de voyageuse et mes errances nomades, plus je me re-connecte avec moi-même et avec une spiritualité que je ne me connaissais pas. Qui sait, l’un de mes voeux sera peut-être exaucé cette année?
Au sommet de Rokko, des lumières clignotent, venant de la drôle de structure qui y trône, le Rokko Shidare Observatory, une immense structure en bois, sous la forme d’un arbre moderne et de ses branches, qui s’illuminent la nuit. La vue est splendide depuis l’observatoire, mais c’est surtout la structure en elle-même qui est fascinante, permettant un système de climatisation naturelle grâce à un ingénieux système. A l’intérieur, je me retrouve seule à écouter l’eau qui s’écoule lentement, le silence du bois et à sentir ce bois vivant, l’âme de cette structure. La structure a été créée par Hiroshi Sambuichi et fait partie d’une oeuvre qui souhaite intégrer l’architecture de ses bâtiments dans la nature! C’est très réussi.
C’est dans cette même logique, que chaque année, pendant l’été, a lieu l’événement Rokko meets art, mettant en avant de superbes sculptures de différents artistes dans le cadre du Mont Rokko, sur la plateforme panoramique, mais aussi sur tous les sentiers. J’ai raté cet événement cette année, mais quelque chose me dit qu’un festival qui mêle nature et art ne peut que me plaire!
Le soir, nous avons dîner sur place, dans un restaurant avec une vue magnifique panoramique sur la ville.
Randonnée aux cascades de Nunobiki
L’une de mes expériences préférées à Kobe a sans aucun doute été la petite randonnée à la découverte des cascades de Nunobiki. Le début du sentier de randonnée est accessible en à peine 5 minutes à pied depuis la gare de Shinkansen de Kobe. C’est un sentier plutôt facile et très bien balisé, qui vous mènera en moins de deux heures à la découverte de quatre jolies cascades (Ontaki, Mentaki, Tsutsumigadaki et Meotodaki), en passant par de jolis sentiers.
La période des Momiji est terminée lorsque j’arrive au Japon durant ce voyage-là et l’hiver est déjà bien installé. C’est une période qui peut parfois rebuter les voyageurs, alors que la verdure et les feuilles ont disparu et que la neige n’est pas présente. Pourtant, à ma propre surprise, j’ai adoré cette période et la poésie de l’hiver à peine naissant. Il pleut encore un peu, lorsque je m’engage sur le chemin de randonnée et le ciel est menaçant. Abrité du vent sur cette face de la montagne et sous les arbres, je savoure le début de cette marche revigorante, à la découverte de cascades plus belles les unes que les autres.
Et puis, alors que nous montons encore plus haut, le soleil apparaît, le bleu envahit le ciel et le vent s’arrête, nous enveloppant de silence et d’une lumière miraculeuse. Je m’arrête un instant, pour respirer cet air si pur, pour entendre le silence et pour contempler la poésie de l’hiver. Des feuilles rouges s’accrochent encore aux arbres, entre les goutes et les rafales. Des oranges, des jaunes, des rouges et des verts parent encore les arbres résistants, mais la nudité de la forêt confirme que nous sommes bien en hiver.
De l’hiver naîtra bientôt le printemps, le renouveau et les nouvelles saisons, mais en attendant, c’est tout un univers de possibilités qui danse sur la nudité des arbres et de la saison hivernale. Et je ne sais pas trop pourquoi ni comment, mais il y a quelque chose de tellement inspirant que de vivre ces moments-là, comme si pour moi aussi, tout était possible…
Le jardin des plantes aromatiques Nunobiki
Nunobiki Herb Gardens ou le jardin des plantes aromatiques est accessible par cette randonnée ou en téléphérique. C’est encore une belle réussite axée nature, de la part de la ville de Kobe et ce jardin doit être enchanteur à la belle saison. Il comprend plus de 70 000 plantes aromatiques et 200 espèces de fleurs, dont une serre pour les plantes exotiques. J’ai tout de même pu profiter de quelques plantes, d’y savourer un délicieux déjeuner où les plantes aromatiques avaient toute leur place et d’y boire un délicieux thé.
J’ai aussi fait un atelier pour fabriquer mon propre sel de bain naturel, avec des essences naturelles et des pétales, et je vous avoue que j’étais très satisfaite de ma production, qui sentait bon la fleur de frangipanier, le romarin et l’hinoki. Hmmmmm!
Après toutes ces plantes et senteurs revigorantes, il fût temps de redescendre vers la ville en traversant le jardin. La vue sur Kobe est magnifique, depuis le jardin et depuis le téléphérique et le bain de pieds aux plantes aromatiques, face à la vue est un petit paradis. Ajouté à cela un hamac avec vue au soleil et je ne voulais plus repartir!
Le jardin japonais Sorakuen
Au Japon, la nature est sauvage parfois, dans ses montagnes et ses jungles, mais elle est surtout un véritable art, maîtrisé à la perfection dans les jardins japonais. L’architecture des jardins, leur structure, les petits chemins, le bruit de l’eau, les carpes koi, les salons de thé… ce sont des véritables havres de paix, des espaces hors du temps dans la modernité des villes.
A Kobe, j’ai découvert le joli jardin japonais Sorakuen tout près du quartier de Kitano. D’abord jardin privé d’une demeure construit à la fin du 19e siècle, il devient propriété de la ville de Kobe pendant la Seconde Guerre mondiale. En plus de tous les attraits traditionnels du jardin japonais, vous pourrez y découvrir les anciennes écuries de style occidental de la famille Kodera, un bateau traditionnel de plaisance du 17e siècle, l’ancienne demeure Hassam et un pavillon de thé, qui s’intègrent tous merveilleusement bien à la nature.
Si je suis arrivée un peu tard pour profiter de la jolie lumière du soir, il est toujours agréable et relaxant de visiter l’un de ces jardins. On ne se croirait plus du tout au coeur d’une grande mégalopole japonaise en y pénétrant!
La prochaine fois, côté nature, j’aimerais explorer le Mont Maya et plus…
Mes bonnes adresses à Kobe
Même si j’ai surtout profité des restaurants des lieux que j’ai visités lors de ce voyage, j’ai eu l’occasion de tester quelques adresses, spécial végé et amateurs de goûter! 🙂
- Un super restaurant végétarien à Kobe: Modernark Pharm Cafe est un mignon restaurant comme les aime, avec de la nourriture végé délicieuse, des gâteaux à tomber et une super déco et ambiance, avec plein de livres à feuilleter. Il y a aussi beaucoup de produits végé, vegan et locaux à acheter dans leur petite boutique.
- Pour une pause goûter ou un bon repas: au Café Ageha, je ne me suis arrêtée que pour boire un latte, mais il était délicieux et le menu avec des options vegan et végé et des produits frais m’a tapé dans l’oeil.
- Pour une expérience unique à Kobe: c’est une expérience unique et insolite que Dejima Kunihiko offre dans son bar à vin et café à thé vert, Minazuki. Il faut connaître pour s’y rendre ou parler un minimum de japonais, mais l’adorable Dejima vous accueillera avec bienveillance et discutera avec vous dans son bar à l’expérience très originale, ouvert de 16h à 2h du matin. Pour ma part, je me suis régalée d’un délicieux macha et d’un mochi, mais tout les higashi étaient très tentants.
Que faire et que visiter à Kobe? La carte
Où dormir à Kobe?
J’ai personnellement dormi au Green Hill Hotel à Kobe. Très proche de la gare de Shinkansen, c’était très pratique pour circuler et le personnel est très sympathique, mais cela reste sinon un hôtel business japonais très basique. Ma chambre était propre, mais toute petite et défraîchie. C’est toutefois une bonne option pratique et budget.
Si vous pouvez dormir une nuit dans un ryokan à Arima Onsen, n’hésitez pas et réserver au Nakanobo Zuien qui est fabuleux.
Côté auberges de jeunesse, j’ai repéré celles-ci qui ont l’air sympa: Guesthouse Maya, Galo Hostel Kobe et Nadeshikoya.
J’ai dormi une nuit près de l’aéroport d’Osaka, avant de prendre mon vol de retour à l’hôtel Nikko, qui était très bien et très confortable.
Un voyage avec le JR West-Rail Pass dans la région de Setouchi
Pour la première fois lors d’un voyage au Japon, j’ai utilisé un JR Pass. Je n’ai pas choisi le JR Pass classique qui ne me convenait pas, mais deux pass de 5 jours, JR West-Rail Pass. Les deux différences majeures sont que l’on ne peut pas réserver ses trajets de shinkansen (mais bon, je n’ai jamais eu aucun souci à m’asseoir, même à l’heure de pointe et il y en a très souvent) et que l’on peut prendre le train Nozomi. C’est la première fois que je prenais le shinkansen et bien évidemment la première fois dans le Nozomi. J’étais ravie! Un pass de 5 jours coûtait environ 100 euros, ce qui est une bonne affaire si vous comptez beaucoup bouger!
Je suis rester sur place 10 jours, mais ces trois endroits (Kobe, Okayama et Miyajima) se combineraient très facilement sur un voyage de 15 jours, avec en plus peut-être Hiroshima, Himeji ou Osaka en fonction de vos préférences. C’est un voyage qui mêle bien lieux incontournables et lieux hors des sentiers battus, pour découvrir un Japon différent, au-delà de nos imaginaires.
Be Kobe. Feel Kobe. Et vous, vous connaissez Kobe? Tentés par la découverte de la ville?
J’ai été l’invitée de la ville de Kobe pour ce voyage. Cependant, toutes photographies et opinions me sont propres.
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