La dernier étape de ce voyage au Japon était donc Miyajima. Miyajima… ce nom qui fait fantasmer de nombreux touristes japonais et étrangers, ce nom que je connaissais bien sûr, mais qui évoquait pourtant peu de choses pour moi. Il est assez étrange en fait, qu’avec toutes ces années à rêver du Japon, qu’avec mes différents voyages dans le pays et plus d’un an passé sur place, je n’avais, jusqu’à ce dernier voyage et les recherches faites avant de partir, pas vraiment d’idée ou même de connaissances quelconques sur Miyajima. Oh bien sûr, j’avais en tête l’image d’un torii rouge flottant dans l’eau, mais pour tout vous avouer, je ne pensais pas que c’était une île et j’imaginais cela comme un site touristique quelconque près d’Hiroshima. Oui, je sais… Ayant déjà vu un très beau torii rouge flottant dans l’eau à Hakone, visiter Miyajima n’avait jamais été la priorité numéro 1 lors de mes différents voyages au Japon et c’est une destination que je n’avais jamais vraiment rêvé.
J’ai honte de l’admettre, mais cette méconnaissance a été salvatrice. Il y a trop souvent des lieux touristiques tellement connus, tellement vantés, tellement encensés que la déception est immense lorsque l’on arrive sur place. Cela vaut de même pour les livres et les films. Ayant très peu d’idées préconçues sur ce séjour à Miyajima avant de m’y rendre, j’ai tout découvert sur place et je me suis laissée happer par l’atmosphère unique de cette île sacrée. Visiter Miyajima, c’est un peu comme séjourner sur l’île des dieux, le temps d’une parenthèse magique.
Miya-jima, de son nom officiel Itsuku-shima, l’île sanctuaire, est une île accessible très facilement depuis Hiroshima. C’est une île sacrée, selon la religion shintoïste à l’histoire riche et passionnante. Selon la légende, il est interdit d’y naître, d’y mourir ou même d’y couper un arbre. La légende, perpétrée par les blogueurs de voyage francophones, les guides de voyage et Wikipédia, en est bien une et découvrir son origine à travers l’enquête de Jud in Hiroshima, qui nous fait remonter jusqu’à Pierre Loti, m’a fascinée. Allez découvrir son article ici: vous en apprendrez plus sur cette légende, sur l’île et peut-être aussi par la même occasion une petite leçon sur les recherches sur Internet!
Miyajima compte aujourd’hui environ 2000 habitants, mais elle est très populaire auprès des touristes étrangers et japonais et c’est définitivement l’un des sites les plus visites du Japon. Jumelée avec le Mont-Saint-Michel, on ne peut manquer de dresser un tableau comparatif. Toutefois, le ballet des salary men le matin, en costume et mallette à la main, sans doute venus visiter le site avant ou après une réunion, est assez unique.
Miyajima était la dernière étape de ce voyage de dix jours et j’ai eu la chance d’y séjourner pendant deux nuits et deux jours, au milieu de la semaine. J’aurais aimé pouvoir y rester deux nuits et trois jours plein, mais mon programme était serré. Ce sera l’occasion d’y retourner une autre fois pour me laisser porter par son ambiance unique…
Visiter Miyajima pour la première fois: premières impressions de l’île sacrée
Depuis Kobe, j’ai à nouveau pris le Shinkansen, pour repartir vers le Sud, puis pour Hiroshima. Il faisait plutôt froid lorsque j’ai quitté Kobe, mais le soleil était de la partie à mon arrivée dans le sud. Un autre train et je débarquais au port de Miyajimaguchi pour prendre le ferry. Malgré le soleil, le froid était mordant et je m’installais au chaud à l’intérieur de la cabine, contemplant l’île à distance. Bizarrement, je ne voulais pas me gâcher la découverte de l’île en l’observant sous tous ses recoins depuis l’eau. J’apercevais le torii, les montagnes et la jungle de l’île et je ne pouvais m’empêcher d’avoir l’impression d’arriver sur une île à la Jurassic Park, une île regorgeant de mystères, de secrets et d’étranges créatures. La dimension sacrée et mystique de l’île est palpable, si tant est que l’on y soit sensible ou que l’on ait un peu d’imagination. Alors que les touristes débarquaient le plus vite possible, tentant sans doute de profiter du peu de temps qu’ils avaient sur place, j’étais la dernière à quitter le bateau, comme pour me détacher de ce tourisme pressé qui m’oppresse de plus en plus.
Je débarquais alors sur la place principale et dans une petite ville japonaise proprette et tranquille. Des cerfs et daims se prélassaient au soleil, tentant avec peu de conviction de convaincre les touristes de leur céder gourmandises et plans de la ville. A grand pas, je longeais la mer, puis m’enfonçait dans la petite ville, dans les « faubourgs », à la recherche de mon ryokan. J’y déposais mes affaires et je partais déjeuner et à la découverte de la ville et de quelques-uns de ses sites principaux.
En marchant au hasard des rues de la ville, j’admirais le charme des petites rues à la japonaise, des collines et des temples qui ponctuaient les quartiers, des maisons de bois, des parcs dégarnis par l’hiver, des petites boutiques et échoppes traditionnelles, je riais de voir les cerfs se mêler aux touristes et aux locaux, je contemplais le bleu de la mer et je sentais, derrière moi, l’appel puissant des montagnes et de la jungle.
En arrivant à la porte du sanctuaire d’Itsuku-shima, puis près du torii et à l’entrée du sanctuaire, je remarquais les nombreux touristes et leurs comportements parfois scandaleux, je notais les bruits, les cris et les rires, mais je souriais. Malgré tout, je souriais, j’étais sereine, comme si une onde de calme m’avait envahie en arrivant sur l’île. Les îles, la mer, la montagne ont toutes toujours eu sur moi ce pouvoir magique et les trois réunies, je sentais leur puissance, leur calme majestueux, une sérénité sacrée et j’étais prête à me laisser porter par la magie de Miyajima.
En pénétrant dans le sanctuaire d’Itsukushima, je courais après la lumière et les bleus, après les ombres et les rouges, après les détails et la photographie, oubliant le flot constant de touristes et de visiteurs qui couraient et valsaient autour de moi. Dès le premier instant, j’ai aimé ce sanctuaire sur l’eau, la vue qu’il offrait sur le torii, ses passerelles de bois, ses couleurs et ses lanternes, son originalité et sa générosité.
Une fois de l’autre côté, je parcourais la plage face au torii, pour découvrir un autre point de vue sur cette porte rouge, la modernité de la ville et du port en face contrastant avec ces bâtiments centenaires et sacrés. Un autre sanctuaire, une pagode en hauteur, des biches, des ruelles désertées, de jolis points de vue sur l’île, j’allais de site en site avec ravissement et je m’adonnais avec bonheur à la flânerie et à l’errance. Je me réchauffais un peu au café face à la mer, accompagnée d’un bon livre. Et puis, le soleil me fît signe qu’il allait se coucher. Je retraçais mes pas du matin, sans traverser le temple cette fois-ci, pour observer le coucher du soleil. Même s’il était décevant par cette grise journée de décembre, je ne pouvais m’arracher à la contemplation du torii. Il n’y avait pas foule sur le site lorsque la nuit tomba, les touristes à la journée étant repartis, seuls les plus courageux restant ainsi dans le froid. J’observais la lumière changer, la nuit tomber, les lumières de la ville et du torii s’allumer une à une. La nuit tombée, il n’y a plus presque personne sur l’île et les rues et ruelles, les sanctuaires et les parcs semblent partager un secret avec ceux qui ont bien voulu rester.
Alors que je rentrais au ryokan, je croisais quelques locaux à vélo, semblant sourire d’avoir retrouver, le temps d’une nuit, le calme et la sérénité de leur île. Alors que mon futon et un bon onsen m’attendait, je respirais un grand coup l’air froid et souriais aux nuages et à la noirceur de la nuit. Même si la lumière n’était pas très belle aujourd’hui, ce n’est pas bien grave, car j’ai encore du temps devant moi pour savourer la beauté de l’île et m’imprégner de sa force. Demain est un autre jour et peut-être que le soleil sera là, pour jouer aux ombres et à la lumière avec l’île et la mer.
Que faire et que visiter à Miyajima en 2 jours?
Le lendemain, j’ai continué mon exploration de l’île durant toute une journée. J’ai malheureusement dû changé mon programme, car la veille au soir, j’ai fait une intoxication alimentaire aux huîtres. Rien de grave aujourd’hui, mais on ne peut pas dire que j’étais très vaillante ce jour-là. Je ne voulais tout de même pas rater l’occasion de visiter Miyajima et j’ai tout de même fait mes visites à un rythme beaucoup plus lent et avec l’aide de quelques médocs. L’avantage est que, lorsque l’on positive et que l’on s’écoute, on peut tout de même profiter de sa journée! Alors que visiter à Miyajima en deux jours et en flânant très lentement? C’est parti, savourons ensemble la douceur et la lenteur d’une visite à Miyajima, à la découverte de son charme et de sa beauté.
Admirer le torii flottant
Evidemment la première image qui nous vient systématiquement à l’esprit en pensant à Miyajima est le torii flottant, portail sur le sanctuaire Itsukushima. Premier site que l’on aperçoit en arrivant sur l’île en ferry, premier site que l’on court voir en arrivant et dernière image que l’on aura de l’île, le qualifier d’emblématique est presque un euphémisme. Pourtant, sa réputation est amplement méritée. Certes, il s’agit simplement d’un torii rouge dans l’eau, mais son environnement changeant, au fil des heures, des jours, des saisons et de ses visiteurs le rend encore plus mystérieux. En deux jours et deux nuits, je crois l’avoir observé (et photographié) six ou sept fois durant le séjour, à différents moments de la journée, chaque jour et depuis différents points de vue. Et je n’en étais jamais rassasiée…
A marée basse, se rendre à pied jusqu’à sa base et toucher le temps de quelques secondes son bois rouge sacré. Traverser la plage boueuse et observer le manège des touristes, photographes et Instagrammeurs. Admirer les reflets, les hérons et les cerfs. S’extasier devant les couleurs duc ciel et de l’eau. Sourire face aux jeux des enfants et des adultes. Apercevoir un paddle et un bateau passer en-dessous. Voir la nuit tomber et les lumières s’allumer. Le voir de haut, de loin, de près, de moins loin et de plus proche. Sourire face à la fascination des touristes, face à la mienne et tout simplement savourer la beauté du lieu, sa magie. Ce n’est pas pour rien que Miyajima et son torii ont été désignés comme étant l’une des plus belles vues du Japon, aux côtés de Amanohashidate et Matsushima, pour l’harmonie entre la végétation et l’eau.
La marée est présente à Miyajima et aura une influence sur votre visite. Vous pouvez vérifier les horaires de la marée et le niveau de l’eau par rapport au torii sur ce site. La plupart des guides recommanderont la marée haute comme meilleur moment pour le visiter, mais mon esprit de contestation ou photographique a largement préféré la marée semi-basse pour la faune, les reflets dans l’eau et la couleur des algues pour rajouter un peu de profondeur et de normalité à cette vue parfaite dans l’eau. De la même manière, le coucher de soleil est conseillé en hiver, mais je l’ai trouvé pour ma part décevant. J’ai adoré par contre le lever du soleil, où il y avait vraiment peu de monde, où la lumière était très jolie et où le givre s’était invité sur sanctuaire d’Itsukushima. N’oubliez pas de vérifier les horaires du lever et du coucher de soleil, surtout en hiver pour ne pas les rater!
Ce torii est un portail shinto séparant le profane et le sacré, créant une sorte de trait d’union entre la mer et la montagne. Construit en 1168, il s’agit bien évidemment d’une énième version du portail, qui résiste pourtant bien aux aléas de l’histoire et du climat. En bois de cyprès et de cèdre, peint de rouge vermillon, d’une hauteur de seize mètres et d’un poids de 60 tonnes, il s’élève fièrement, annonçant l’entrée sur une île sacrée. Attention à ne pas mettre de pièces dans les fentes du torii, un acte qui n’est pas ancré dans la tradition et menace le torii.
Visiter le sanctuaire d’Itsukushima
A deux pas du torii, se trouve l’entrée du sanctuaire d’Itsukushima, que l’on traverse dans un sens unique. Inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, et datant du 6e siècle son originalité est qu’il s’agit d’un sanctuaire sur pilotis. Même au Japon, ce n’est pas quelque chose de très commun. N’oubliez pas d’effectuer le rituel de purification à l’entrée du sanctuaire, puis prenez le temps de le traverser à petits pas. J’ai adoré mes deux visites de ce sanctuaire. Je m’y suis rendue une première fois en arrivant sur l’île, puis le jour du départ, à 6h du matin, à l’ouverture. Il va sans dire que j’ai beaucoup plus apprécié ma seconde visite, car il y avait bien moins de monde, et que le givre et la glace qui avait recouvert le sanctuaire lui conféraient une aura encore plus magique. La vue centrale sur le torii flottant vaut également le détour. Si vous avez le temps, n’hésitez pas à visiter le temple deux fois, une fois sans grand monde et une fois à marée haute, car l’expérience est tout à fait différente.
Le prix d’entrée pour le sanctuaire est de 300 yens. Le sanctuaire ouvre très tôt, alors profitez-en!
Visiter les autres sanctuaires, pagodes et temples de l’île de Miyajima
Si l’île des dieux est surtout connue pour son torii flottant et le sanctuaire d’Itsukushima, il serait bien dommage de passer à côté des autres merveilles du patrimoine historique et religieux de l’île.
- Le Senjokaku (le pavillon aux milles tatamis) et sa pagode à 5 étages, Gojuto est un joli point de vue sur la ville, mais c’est également un lieu impressionnant à découvrir pour ses fresques et son architecture. On se perd facilement à la contemplation de ce hall tout en bois, de ses fresques d’histoire et d’histoires et de son intégration au paysages des montagnes.
- Le temple Daisho-in: situé un peu plus loin sur les hauteurs de la ville, dans un écrin de verdure, moins visité des touristes étrangers, c’est pourtant un superbe temple avec de nombreux coins et recoins à découvrir et explorer, notamment les statues, statuettes et la grotte Henjokutsu. Ce temple bouddhiste comprend de nombreux pavillons et chemins et on a le temps de s’y perdre quelques temps.
- La pagode de Tahoto
- Les autres temples et sanctuaires répartis dans la ville et sur les montagnes…
Flâner dans le parc Momijidani
C’est le parc à visiter à l’automne et à l’époque des Momiji. L’hiver peut être une période un peu triste pour visiter un tel lieu, mais je l’ai trouvé très joli et plaisant malgré tout. Plus qu’un parc ou qu’un simple jardin, sur le pont, près du ryokan et de la rivière, je sentais déjà que la nature reprenait ses droits et que la jungle et la montagne, semblaient étrangement, envahir le jardin. Cela n’était pour me déplaire, bien au contraire…
Monter en haut du Mont Misen
Monter en haut du Mont Misen, à 535m d’altitude, devait être une des activités principales de ce voyage au Japon. Malheureusement, l’intoxication alimentaire de la veille a chamboulé mes plans et, affaiblie, j’ai décidé de prendre le téléphérique. Bien m’en a pris, car je crois que je n’aurai jamais pu arriver en haut autrement. Le téléphérique est normalement pris d’assaut en saison et même si la vue y est très belle, je ne le recommanderai pas si vous pouvez l’éviter. Il y a trois chemins de randonnée pour se rendre en haut du Mont Misen et ils semblent tous très beaux. Pour ma part, ce sera pour une prochaine fois, en été je l’espère. Si vous décidez de monter ou de redescendre en marchant, prenez tout de même en compte dans votre timing, qu’une fois arrivé en haut avec les deux sections de téléphérique, il reste tout de même environ 30 minutes de marche en montée à faire pour arriver au sommet.
La vue, depuis la station du téléphérique, mais également tout le long du chemin jusqu’au sommet, est absolument spectaculaire. Malheureusement, les photos que j’ai prise ce jour-là ne lui rendent pas justice, en raison de la luminosité, des nuages, de la brume, mais également de la mini-tempête de neige qui s’est invitée alors que j’arrivais au sommet. Toutefois, la vue sur la mer, Shikoku, les îles alentours et les zones d’ostréiculture, ainsi que sur le ballet des nuages et du soleil sur les montagnes et la mer est sublime. L’ambiance à l’observatoire est très paisible et relaxante. J’étais sous le charme. Sur le chemin, des sanctuaires, statuettes et rochers rendront la promenade plus intéressante. Un incontournable d’un passage à Miyajima!
Le téléphérique coûte 1800 yens en aller-retour et 1000 yens l’aller-simple.
Se promener entre mer, montagne et jungle
La nature est omniprésente à Miyajima et il suffit de se promener sur les hauteurs ou dans les faubourgs de la ville pour s’en rendre compte. Sur Maps.Me et les cartes fournies par l’office du tourisme, j’ai repéré plusieurs chemins dans la montagne, mais aussi autour de l’île, ainsi que plusieurs plages que j’aimerais visiter lorsque j’y retournerai. La saison des sakura et celle des Momiji doit également être magique côté nature. Bref, un lieu si naturel ne peut que me plaire et me charmer et quelque chose me dit que ce n’est pas la dernière fois que j’irai à Miyajima.
Il est également très plaisant de se promener au hasard des rues de la ville, et d’être transportée, le temps de quelques minutes, dans un autre temps ou une autre époque.
Déguster les spécialités locales
La rue principale de la ville appelle au shopping et à la dégustation de spécialités locales. Les huîtres chaudes ou non sont une des grandes spécialités du coin. Ayant un historique compliqué avec les huîtres, je crois plutôt être intolérante qu’autre chose et je ne remets donc pas du tout en cause la fraîcheur des produits, surtout au Japon. Si c’est votre truc, n’hésitez pas à vous régaler!
Par contre, j’ai adoré dégusté le Momiji-Manju, une pâtisserie en forme de feuille d’érable fourrée à la pâte de haricots rouges. Un délice! J’ai également passé beaucoup de temps à Starbucks, que je boycotte pourtant dès que possible, mais en hiver leur salle lumineuse face à la mer était accueillante et l’endroit parfait pour une pause réconfortante à l’abri du froid et du vent, avec un bon livre.
Observer les cerfs de Miyajima
Les cerfs sont partout à Miyajima et l’on peut toujours passer un bon moment à les observer et à les photographier. Attention à bien ranger la nourriture et vos plans en leur présence et ne les touchez pas ou ne les nourrissez pas. Ne faites pas comme les autres touristes et protégez-les!
Que visiter à Miyajima? Bonus!
Je n’étais pas forcément à la bonne période pour assister à un festival, mais les festivals y sont nombreux. Pour le calendrier des festivals, c’est par ici. Il est aussi possible de venir admirer la plus grande spatule à riz en bois au monde, mais malheureusement, elle était en travaux lorsque je suis passée.
Après un magnifique lever du soleil sur le torii, un petit-déjeuner et un dernier bain au ryokan, j’ai repris mon sac et je suis repartie en sens inverse, pour prendre le ferry. Nous étions un samedi matin en fin de matinée et le soleil brillait. Je partais pourtant sans regret, car des torrents de touristes se déversaient sur l’île, le week-end venu et je savais, que je ne saurais apprécier l’île dans ces conditions. Sur le ferry, je m’installais au soleil, à l’extérieur cette fois-ci, pour dire au-revoir à l’île Itsukushima comme il se doit. Les coudes sur la balustrade, l’oeil fixé sur les montagnes, des larmes coulaient sur mes joues, comme si je faisais mes adieux pour toujours au Japon. Je ne crois pourtant pas que cela soit le cas, mais peut-être que le temps de quelques instants, j’ai senti un brin sacré au fond de mon âme et peut-être aussi ai-je laissé un petit bout de moi à Miyajima, une part de sacré que je ne me connaissais pas.
Faire une pause de quelques heures à Hiroshima
Même si les guides recommandent plutôt d’habitude de séjourner à Hiroshima et d’aller visiter Miyajima le temps d’une excursion à la journée, j’ai fait l’inverse et je le recommanderai sans hésiter. Je ne doute pas qu’Hiroshima ait beaucoup à offrir, mais il faut parfois faire des choix et si vous êtes plus attiré par la nature et Miyajima, pourquoi ne pas vous offrir ce séjour unique?
Sur le chemin du retour vers l’aéroport d’Osaka, j’ai donc profité du soleil pour m’arrêter quelques heures à Hiroshima et visiter les sites de mémoire. Je n’ai fait que cela et cela m’a pris environ deux heures, même si j’aurais pu rester plus longtemps pour lire plus de témoignages. C’est une visite bouleversante, mais essentielle et je recommande à tous de prendre le temps de quelques heures pour s’y rendre. Il y a différents mémoriaux dans le Parc du Mémorial de la Paix, le Dôme de Genbaku, mais également le Musée du Mémorial de la Paix et le Mémorial National de la Paix qui comprend des témoignages et des lettres poignantes.
Le site est très facilement accessible en tramway depuis la gare. Vous pourrez laisser vos bagages dans une consigne à la gare. Le Musée du Mémorial de la Paix coûte 200 yens.
Informations pratiques pour visiter Miyajima
Comment se rendre sur l’île de Miyajima?
Il est très facile de se rendre sur l’île de Miyajima. Une fois arrivé à Hiroshima, prenez un train JR Sanyo Line pour Miyajima-guchi. Le trajet prend environ 30 minutes. Ensuite, suivez les panneaux pour vous rendre au port et prenez le ferry JR. Le trajet dure 10 minutes seulement et est compris dans votre pass JR. Les trajets commencent à partir de 6h du matin et se termine autour de 22h.
Une fois sur place, vous pourrez très facilement vous déplacer partout à pied. Il est d’ailleurs très agréable de se promener sans avoir trop de nuisances de la part des voitures.
Combien de temps faut-il pour visiter Miyajima?
Beaucoup vous diront qu’il suffit de venir une seule journée pour visiter Miyajima, mais c’est selon moi bien dommage. A mon avis, la durée idéale pour visiter l’île est de trois jours et deux nuits, pour bien s’imprégner de l’ambiance et prendre vraiment le temps de vivre votre voyage sur l’île sacrée. Toutefois, si vous êtes pressés, dormir une nuit sur place est déjà très bien. L’avantage de rester sur place est de profiter de l’ambiance une fois les touristes partis, mais clairement c’est plus valable en été qu’en hiver.
Evitez les week-ends et les périodes de vacances pour ne pas vous retrouver dans une foule de touristes.
Où dormir à Miyajima?
J’ai dormi deux nuits sur l’île de Miyajima, au ryokan Miyajima Hotel Makoto… L’accueil est très sympathique, l’hôtel est très bien placé et les chambres traditionnelles sont grandes et fonctionnelles. Evidemment, l’onsen est toujours un gros plus. Les repas sont très bons, mais j’avoue que mon estomac a eu beaucoup de mal à survivre aux repas traditionnels après l’intoxication alimentaire. Tant et si bien qu’ils m’avaient préparé un petit-déjeuner occidental le dernier jour. C’est adorable!
Si j’ai le budget la prochaine fois, je crois que je me laisserai tenter par le Ryokan Iwaso, au coeur du parc Momiji-dani.
Si vous avez un plus petit budget, n’hésitez pas à dormir à l’auberge de jeunesse Hostel and Cafe Bar Backpackers Miyajima à Miyamijima-guchi tout près du port. J’en ai eu de très bons échos et cela permet de faire l’aller-retour en ferry sur un ou deux jours.
Un voyage avec le JR West-Rail Pass dans la région de Setouchi
Pour la première fois lors d’un voyage au Japon, j’ai utilisé un JR Pass. Je n’ai pas choisi le JR Pass classique qui ne me convenait pas, mais deux pass de 5 jours, JR West-Rail Pass. Les deux différences majeures sont que l’on ne peut pas réserver ses trajets de Shinkansen (mais bon, je n’ai jamais eu aucun souci à m’asseoir, même à l’heure de pointe et il y en a très souvent) et que l’on peut prendre le train Nozomi. C’est la première fois que je prenais le shinkansen et bien évidemment la première fois dans le Nozomi. J’étais ravie! Un pass de 5 jours coûtait environ 100 euros, ce qui est une bonne affaire si vous comptez beaucoup bouger!
Je suis rester sur place 10 jours, mais ces trois endroits (Kobe, Okayama et Miyajima) se combineraient très facilement sur un voyage de 15 jours, avec en plus peut-être Hiroshima, Himeji ou Osaka en fonction de vos préférences. C’est un voyage qui mêle bien lieux incontournables et lieux hors des sentiers battus, pour découvrir un Japon différent, au-delà de nos imaginaires.
Et vous, vous connaissez Miyajima? Cela vous a-t-il donner envie d’y séjourner?
J’ai été l’invitée de l’Office de tourisme de Miyajima pour ce voyage. Cependant, toutes photographies et opinions me sont propres.
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