Comment financer une vie de voyages: expat’, tour-du-mondiste et nomade
C’est sans doute la question que l’on me pose le plus souvent, que ce soit venant de personnes que je rencontre, de la part de mes proches ou de votre part, chers amis lecteurs. D’une certaine manière, c’est un peu comme si je vous demandais comment vous faites pour acheter tous ces jolis vêtements et ces jolis meubles, mais je comprends très bien votre curiosité.
C’est pourquoi j’ai décidé de vous répondre, de vous montrer qu’il n’y a pas vraiment de formule magique derrière cette vie de nomade, cette vie de voyages et que finalement ce n’est pas si extraordinaire ou infaisable. J’espère que certains d’entre vous y trouveront de l’inspiration et des idées pour voyager autant qu’ils le souhaitent.
Cela fait maintenant presque 12 ans que je voyage seule, en dehors des quelques voyages scolaires et familiaux de mon enfance. A 19 ans, je suis partie étudier un an en Suède. Il y a ensuite eu mon stage de cinq mois à Montréal, mon expatriation à Londres de trois ans et son lot d’escapades, mon tour du monde en solo de 15 mois et depuis 2 ans, le commencement véritable de cette vie nomade, avec un PVT en Argentine., un PVT d’un an au Japon, une mini-expatriation en Thaïlande, et actuellement une année nomade en Europe. Alors, comment ai-je pu financer toutes ces aventures à tout juste 30 ans, en ne venant pas d’un milieu aisé?
Une étudiante en voyage
Il était obligatoire de partir à l’étranger pendant un an durant mes études. J’étais aux anges, mais bien sûr il fallait financer tout cela. J’ai fait ma liste de vœux en fonction du coût de la vie, du prix du billet d’avion, des bourses que je pouvais obtenir, etc. Adieu Tokyo et New-York, bonjour la Scandinavie. Vous me direz: « Mais la Scandinavie, c’est cher!! ». Oui, c’est vrai, mais les bourses étaient plus importantes en Scandinavie, le billet d’avion peu cher et les logements étudiants vraiment abordables… Me voici donc en Suède pour un an et en sachant trouver les bons plans, en me débrouillant bien, j’ai pu bien vivre et beaucoup voyager grâce à des bourses, à une petite aide de ma famille et à un petit prêt étudiant.
Renseignez-vous bien sur toutes les bourses possibles, faites des recherches pendant des heures, économiser l’argent que vous recevez à Noël au lieu de le dépenser, choisissez bien votre destination et vous verrez… le rêve d’étudier à l’étranger ne sera plus si lointain.
Après cela, je suis partie 5 mois au Canada en stage. C’était un stage non-rémunéré, mais je me suis servie des restes de mon prêt, de l’argent gagné en petits boulots d’été et d’un peu d’aide de ma famille (certains s’imaginent que ma famille payent mes voyages, vous êtes bien loin du compte, je viens d’un milieu modeste!) pour partir. Avec un aller-retour Paris-Montréal à 300 euros, une coloc’ pas chère et un dollar canadien bas, je m’en sortais très bien à 350 euros par mois, tout en faisant un voyage par mois. Comme quoi, voyager n’est pas forcément très cher…
L’expatriation à Londres
Au chômage pendant un an en France à la sortie de mon diplôme, j’ai dégoté une bourse pour partir faire un stage à Londres. Le stage a débouché sur un emploi et je me suis créé un petit nid à Londres durant trois ans. Les débuts n’ont pas forcément été faciles financièrement, surtout en contrat local, mais avec de la débrouille et en colocation, je m’en suis sortie et j’ai même commencé à mettre de l’argent de côté pour mon futur tour du monde. Oui, oui, à Londres!
Pendant ces trois ans, j’ai vécu une vie frugale pour certains, bien remplie pour moi; où je faisais tout pour économiser le plus possible pour mon futur tour du monde. Je vous avais déjà expliqué comment économiser plus pour voyager plus. A chacun sa manière de faire, mais j’ai réussi à économiser 20 000 euros en trois ans et en vivant dans l’une des villes les plus chères au monde! Avec un peu de volonté et de débrouillardise, c’est vraiment possible de réaliser ses rêves.
Accro du voyage, je m’interdisais de partir loin, mais je n’ai pas arrêté de voyager pour autant et je partais en week-end presque tous les mois, en France, au Royaume-Uni ou en Europe. J’ai pris un bon nombre de bus de nuit, j’ai arpenté les sites de bons plans, j’ai fait du Couchsurfing, de l’auto-stop, j’ai dormi dans des auberges de jeunesse et j’ai vécu d’excellents moments. Voyager ne coûte pas forcément cher, il faut juste apprendre à voyager autrement. Je suis la reine de la débrouillardise et des bons plans, alors forcément ça aide!
Un tour du monde en solo de 15 mois
Je suis partie avec 20 000 euros en poche, je suis revenue 15 mois plus tard avec 200 euros. Je n’ai pas choisi la voie du tour du monde à petit budget, je ne me suis pas privée et je me suis au contraire bien fait plaisir, avec notamment un voyage en Antarctique. J’aurai pu le faire pour bien moins cher, j’aurai pu travailler, mais ce n’est pas ce que je souhaitais pour ce voyage et je ne regrette rien.
Quand on y pense 20 000 euros sur 15 mois (tout compris: assurance, transports, nouveaux vêtements et équipement divers, dont électronique, sorties, nourriture, hébergements, téléphone, etc), c’est peu. Combien avez-vous dépensé dans votre vie de tous les jours ces quinze derniers mois en comptant tout, de votre loyer aux assurances, en passant par les impôts, les vacances etc. ? Finalement, en y réfléchissant bien, voyager n’est pas forcément un luxe, c’est plus une question de choix. Je n’ai pas de voiture ou de frais fixe de ce type, je ne paye pas un forfait exorbitant de téléphone ou d’Internet (merci le Wifi gratuit autour du monde), je ne dépense pas tout mon argent en café Starbucks, en nouvelles fringues ou en nouvelles technologies. Non, mais par contre, je me permets d’autres folies comme un saut à l’élastique ou un voyage en Antarctique.
C’est aussi en ce début de tour du monde que le blog Voyages et Vagabondages a commencé à décoller et que j’ai pu être invitée pour différentes activités ou pour tester différents logements. Vous les remarquerez par la mention de remerciements qui se trouve à chaque fois en fin d’article. Cela m’a aidée à financer certaines choses, même si ce ne sont que des activités que j’aurais faites de toute manière et même si, au final, encore aujourd’hui, je finance la majorité de mes voyages.
Une vie de nomade
Je suis rentrée de mon tour du monde en décembre 2014 et j’ai décidé de ne pas reprendre un emploi salarié, de me mettre à mon compte et de devenir freelance. Contrairement à ce que l’on peut croire en voyant mes réseaux sociaux, contrairement à certaines choses que j’entends, j’ai un emploi et je travaille très dur depuis le mois de janvier 2015. Certes, je ne vais pas au bureau tous les matins, certes je n’ai pas d’horaires dédiées au travail, mais j’ai bien un travail qui me prend tout mon temps, je passe mes journées devant un bureau (même si mon bureau peut parfois être face à une plage idyllique, je vous l’accorde) et je paye mes impôts. Voilà tout simplement comment je finance tous ces voyages aujourd’hui.
Je suis traductrice, rédactrice, correctrice, community manager et blogueuse à plein temps. Cela me permet de gagner assez pour voyager, de vivre de ma passion tous les jours, mais d’avoir la flexibilité de changer de maison toutes les semaines si je le souhaite.
C’est un tout nouveau mode de vie que j’ai expérimenté et qui a véritablement débuté lorsque j’ai quitté la France pour l’Argentine pour un an et je serai à même de vous en dire plus sur mes dépenses et mon mode de vie dans quelques mois. En attendant, je suis en phase de test, j’essaye de construire ma routine pour allier travail, blogging et visites. Car c’est bien beau d’être à Buenos Aires, mais j’ai envie de partir à la découverte de la ville.
Côté blogging, cela va toujours bien, ce qui me permet toujours de faire quelques voyages ou d’être invitée pour des activités, etc., mais comme toujours je le mentionne, je garde mon objectivité et je ne fais que des activités qui me correspondent. Je continue de vivre une vie assez frugale et de voyager à petit prix tout en travaillant. Je n’ai par exemple presque rien eu à acheter comme équipement pour repartir, j’ai trouvé des billets d’avion pas cher, même si j’ai voyagé pendant 50h et je compte expérimenter le housesitting (gardiennage de maisons et d’animaux) et faire plus de Workaway pour réduire le coût de mes voyages. Ne croyez donc pas que je roule sur l’or, c’est plus souvent la galère financière que les périodes de bombance.
Voilà comment je finance mes voyages, voilà pourquoi vous me voyez sur les réseaux sociaux aux quatre coins de la terre, comme si j’étais perpétuellement en vacances, comme si j’avais gagné au loto. C’est, je crois, un savant mélange de débrouillardise, de recherches, de travail, de frugalité, d’ingéniosité et de générosité. C’est ma manière de faire, il y en a plein d’autres et aucune n’est meilleure que l’autre, mais peut-être y trouverez-vous quelques idées…
Et je ne suis pas la seule: Amandine et François, du blog Un sac sur le dos vous explique aussi qu’il n’y a pas de formule magique dans leur article: Voyager plus avec moins : possible?
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EDIT 09/2018: Plus de trois ans après, cet article est toujours très actuel et je continue à parcourir les routes du monde de la même manière et je suis une nomade, en partance pour le Monténégro!
EDIT 2024
J’ai voyagé et financer cette vie de voyages pendant sept ans. Puis, j’ai ensuite utilisé tout ce que j’avais appris pour financer ma reconversion et mes études de scénariste et de coach. Apprendre à économiser et tous les trucs et astuces est essentiel, mais il ne faut pas oublier de travailler sur notre rapport à l’argent, notre stress par rapport à l’argent, pour se libérer de ce poids. Je parle de cela, de la libération grâce à l’intuition et au travail énergétique dans mon premier livre, L’Envol.
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Si vous avez des questions sur ce sujet, comme toujours, n’hésitez pas et je vous promets de vous faire un point dans quelques mois sur l’évolution des choses!
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