Ah le Québec… c’est indubitablement l’un des terrains de voyage privilégiés des Français, à la recherche de nature, de grands espaces et d’aventures… mais sans le souci de la barrière de la langue! Lors de mon expatriation de quelques mois au Québec, je m’étais contentée de visiter les essentiels, par manque de temps, d’argent et de connaissances. Québec, Montréal, Tadoussac, Ottawa, Toronto et les Chutes du Niagara. Classique, classique… Lors de ce voyage de cinq semaines au Canada, je voulais vraiment profiter de la nature québécoise, m’immerger dans un Québec différent et surtout découvrir un Canada et un Québec hors des sentiers battus, tout du moins pour les Français. Après mes passages au Saguenay Lac-Saint-Jean et aux Iles de la Madeleine, faire le Tour de la Gaspésie en road-trip était pour moi comme une évidence.
Le Tour de la Gaspésie en une semaine
La Gaspésie… un nom chantant, des images de forêts, de phares et de mer, la neige depuis le hublot de mon avion, la nature à l’état pur. Voilà ce que représentait pour moi la Gaspésie avant de me lancer sur ses routes, avant d’en faire le tour pendant une semaine de road-trip en solo canadien. Après cette semaine de road-trip, envoûtée par les paysages et les expériences vécues en Gaspésie, après une semaine presque seule au monde dans un cadre incroyable, j’étais convaincue que le Tour de la Gaspésie était l’un des plus beaux road-trips de ma vie. Laissez-moi vous raconter pourquoi…
Découvrez ci-dessous toutes mes bonnes adresses et le détail de ce road-trip au Québec: Le Tour de la Gaspésie en une semaine.
De Québec à Saint-Flavie: la région du Bas-Saint-Laurent
En partant de Montréal ou de Québec, avant d’atteindre la Gaspésie, il vous faudra d’abord traverser la région du Bas-Saint-Laurent. Encore moins connue que la Gaspésie, c’est pourtant une belle région qui mérite que l’on s’y arrête et qu’on la visite. Cela tombe bien, parce que de Québec à Sainte-Flavie, il y avait déjà 350km et plus de 3H30 de route, ce que je n’étais pas prête à faire en une fois après une semaine intense aux Iles de la Madeleine.
La première étape de ce road-trip serait donc pour moi Notre-Dame-du-Portage, une petite bourgade au sud de Rivière-du-Loup. J’étais vraiment épuisée et, cet après-midi là, j’ai mis le pilote automatique sur l’autoroute. Toutefois, j’avais prévu de faire le Tour complet de la Gaspésie, en passant par le « côté mer » et en longeant le Fleuve Saint-Laurent et même ce petit bout d’autoroute offrait de jolies vues sur le fleuve et la campagne.
C’est par un jour férié ensoleillé que je suis arrivée à mon hôtel. Nous étions en fin d’après-midi, mais j’avais encore le temps de marcher un peu dans le village pour admirer les jolies maisons cossues et le bord de fleuve. Il n’y a pas grand chose à voir à Notre-Dame-du-Portage, mais la ville est belle et agréable, propice à la promenade et à la contemplation. Alors que les convives quittent les Jacuzzis pour partir dîner, je profite du calme pour me relaxer au spa et admirer le coucher de soleil. Il paraît que l’on trouve dans ce coin de pays certains des plus beaux couchers de soleil sur le fleuve et je n’en suis pas étonnée…
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Au matin, alors que les voyageurs prennent la route du retour vers Québec ou plus loin encore, j’emprunte pour ma part la route côtière vers le Parc national du Bic à côté de Rimouski. Je prends la Route des Navigateurs, la route touristique 132, qui me suivra tout le long de mon tour de la Gaspésie.
Le Parc national du Bic
Le parc national du Bic est mon premier parc naturel de ce road-trip et j’ai hâte d’y aller me dégourdir les jambes. Ce jour-là, je ne fais qu’une petite promenade le long du fleuve jusqu’au Cap Caribou, mais cela fait un bien fou que de gambader sur les sentiers en forêt ou sur les rochers et les galets le long du fleuve. L’air marin me chatouille les narines et le vent emmêle mes cheveux. Les paysages sont au rendez-vous et les animaux aussi. Un lièvre traverse la pelouse en sautillant pendant que deux cerfs broutent paisiblement autour du sentier. Premier parc national et première rencontre animalière dans la nature de ce road-trip. Bienvenue au Canada, où la nature sauvage vous attend à chaque tournant!
Pour me remettre de mes émotions, je m’arrête déjeuner et faire une pause au Presse Café à Rimouski, une agréable ville sur le bord du fleuve.
La route des phares du Québec
Je continue sur la route 132 jusqu’à Sainte-Flavie et la frontière avec la Gaspésie, puis Matane pour ma première nuit en Gaspésie. Je longe le littoral et de jolis points de vue s’offrent à moi au volant, alors que je pars à la chasse aux phares. Saviez-vous que le Québec compte encore 43 phares traditionnels qui se dressent pour la majorité d’entre eux sur le littoral ou sur les îles du Québec maritime et que certains peuvent se visiter ou ont été reconvertis? Ces phares sont vraiment beaux et c’est un plaisir que d’en découvrir un nouveau régulièrement sur la route, car ils sont très différents les un des autres et ont chacun leur caractère. En cette fin du mois de mai, je suis complètement hors saison, et aucun d’entre eux n’est ouvert, mais cela n’empêche pas d’en admirer l’architecture. Je découvre avec plaisir mes premiers phares, à Pointe-au-Père, Métis et Matane… il y en aura d’autres le long de ce road-trip, mais ces premiers phares sont un régal pour les yeux. Parfois, des éoliennes leur font face, celles-ci les narguant dans toute leur utilité et leur modernité, mais ils se dressent fièrement, témoins du passé et de naufrages.
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Sainte-Anne-des-Monts et le Parc national de la Gaspésie
Ce matin, je me réveille pour la première fois en Gaspésie. Le Fleuve Saint-Laurent continue d’accompagner mon road-trip. Je reprends aussitôt la route, direction d’abord Sainte-Anne-des-Monts. J’ai l’impression qu’il y a de moins en moins de monde sur la route et que peu à peu, je fais route vers le bout du monde. Le ciel est gris, la pluie commence à tomber et le mauvais temps me rappelle que je suis au Canada au printemps.
Je visite d’abord Exploramer à Sainte-Anne-des-Monts, un musée / aquarium très intéressant sur le Fleuve Saint-Laurent et la mer de manière plus général. L’exposition sur les mystères du Fleuve Saint-Laurent est très intéressante, ainsi que celle sur les requins pour déconstruire nos peurs et d’autres mystères. Je suis moins fan de la partie aquarium et encore moins du bassin tactile, mais ma guide m’en a énormément appris sur les différentes espèces du fleuve. Une fois encore, je suis passée hors saison, mais d’autres activités très intéressantes sont proposées comme la cueillette de poissons, les excursions en mer ou encore « Osez goûter! », une activité en lien avec la Fourchette bleue.
Après une petite pause gourmande à la boulangerie Marie 4 Poches, je reprends la route sous la pluie, direction le Parc national de la Gaspésie. Le temps est maussade et nous sommes en milieu de semaine hors saison. Je ne croise personne sur la route en m’enfonçant dans la forêt et j’ai l’impression de découvrir pour la première fois le Canada comme on l’imagine ou le voit dans les films… de longues routes droites ou sinueuses à perte de vue, de hautes et profondes forêts de pin, le ciel gris et pesant, la neige blanche et éblouissante, personne à l’horizon et une atmosphère sauvage, aventureuse, épique. Les couleurs semblent s’assombrir en Gaspésie. Verts foncés, gris, marrons et blancs ne sont troublés que par la ligne jaune canari de démarcation de la route.
Arrivée au parc, il n’y a pas grand monde. Je visite l’exposition, avant de prendre la route pour partir en randonnée. Nous sommes au tout début de la saison et une grande partie du parc est fermée pour cause de neige ou d’inondations. On m’indique toutefois quelques possibilités de randonnée, sans trop de détails sur l’accessibilité. La route est encore peut-être bloquée par la neige. A moi de juger. J’emprunte une piste sur quelques kilomètres pour me rendre au début de la courte randonnée du Lac Aux Américains. Sur la piste de gravier, au milieu du parc national et des montagnes, je suis bien seule. Je roule prudemment et la neige s’épaissit peu à peu sur le bord de la route. J’hésite beaucoup à continuer devant un gros tas de neige, mais en voyant un autre visiteur y aller sans souci, je décide de le suivre. Impossible de se garer sur le parking, la route est barrée par un gros monticule de neige. Je laisse la voiture en plan sur la piste et je m’engage sur le tas de neige, en espérant trouver moins de neige sur la randonnée… C’est beau l’espoir…
Le début du chemin est facile, mais au bout de quelques minutes, je ne peux plus vraiment éviter la neige, et je me retrouve à marcher dans/sur plus de 80cm de neige. La randonné facile se transforme rapidement en une épopée hivernale. Je m’enfonce régulièrement jusqu’aux genoux ou à la cuisse, et j’essaye donc de garder l’équilibre, sans trop m’enfoncer et tout en courant. Car, oui, je suis seule sur ce chemin de randonnée, j’ai peur des ours et dans ce paysage apocalyptique, où il n’y a personne à la ronde, j’ai l’impression paranoïaque d’être cernée par les ours. Je fais donc cette randonnée, moitié en courant, moitié en trébuchant, le coeur battant toujours plus fort. Un passage de rivière et j’arrive enfin au point de vue de la randonnée, le Lac Aux Américains. La vue est sublime, surtout sous la neige. Etre seule au monde et voyager hors saison, cela a du bon! Mais avec mon imagination débordante, les ours rôdent et je repars de plus belle, en courant! De retour au parking, je m’enferme dans la voiture. Je suis en sueur et à moitié paniquée, mais j’ai survécu, sans ours à l’horizon.
Pour me détendre, je fais un tour à la Chute Sainte-Anne et une petite promenade autour du centre de découvertes. Je repars en fin d’après-midi, alors que la nuit tombe peu à peu. Et là, je tombe nez à nez avec un bébé orignal au bord de la route. Quelque chose me dit que les rencontres animalières ne font que commencer en Gaspésie.
Après ce détour par l’intérieur de la Péninsule Gaspésienne, je retourne sur mes pas vers Sainte-Anne-des-Monts pour y dormir. Non seulement, je souhaite continuer mon tour de la Gaspésie, côté mer, mais la route vers le sud est coupée pour cause d’inondations.
La Gaspésie sauvage: la route vers Gaspé par la côte
Ce matin, j’attaque un gros morceau de route. Il n’y a que 250km de Sainte-Anne-des-Monts à Gaspé par la côte, mais il vaut mieux compter en heures en Gaspésie, à cause des nids de poule, des virages, et des arrêts photos. Pour moi, ce sera sans doute 4 heures de route ou plus.
C’est la journée la pluie froide de mon séjour. Il fait gris, mais c’est surtout le vent qui semble nous rappeler que l’hiver n’est pas encore terminé. En mai… En quelques minutes, j’ai l’impression d’avoir quitté la civilisation et de me retrouver seule au monde sur les routes de Gaspésie. A ma droite, falaises et montagnes déposent leurs ombres menaçantes sur la route. Par cette journée grise, elles sont presque noires. Des mini-cascades et chutes d’eau surgissent de nulle part, redonnant un peu de vie et de fraîcheur à ces roches sombres. Sur ma gauche, encore de l’eau avec le Fleuve Saint-Laurent, gris, constant et mouvementé. Les vagues sont si hautes qu’elles déferlent parfois sur la route. Cette route qui m’emmène au bout du monde, cette route mystérieuse, comme une métaphore de l’apocalypse…
Je prends un peu de hauteur pour aller voir de plus près le phare rouge de La Martre et le panorama que l’on peut voir depuis son promontoire. Le phare se dresse de sang et de couleurs dans la grisaille hivernale. La vue sur la route est renversante et j’aperçois quelques voitures passer entre les vagues. Peut-être ne serai-je pas seule au bout du monde?
Je profite de mon passage dans un petit village pour me ravitailler en saumon fumé nappé au sirop d’érable chez Atkins et Frères. Avec du pain et du fromage, cela fera l’affaire pour un pique-nique improvisé dans la voiture avec vue… Au Cap Madeleine, un autre phare et une autre jolie vue. Il fait plus gris, plus froid, il n’y a pas un touriste en vue et pas de toilettes non plus! Oups, le temps commence à se faire long!
De panoramas en points de vue, je regrette vraiment que la météo ne soit pas au rendez-vous pour cette jolie journée de route. C’est sans doute la partie la plus spectaculaire du tour de la Gaspésie et je regrette de ne pouvoir voir ce tronçon de route sous son plus beau jour et son ciel bleu. Au moins, le côté apocalyptique et bout du monde est bien là… Au dernier phare au Cap-des-Rosiers, le vent est tellement glacial que je peux à peine rester dehors. Je décide de terminer la route sans trop m’arrêter, malgré la beauté des lieux, qui restera gravée dans ma mémoire, si non immortalisée en photo. Je traverse le parc national de Forillon et j’arrive enfin à Gaspé. Ici, la baie est protégée et le ciel bleu commence tout juste à sortir…
Gaspé et le Parc national de Forillon
A Gaspé, je prends directement mes quartiers dans une adorable auberge, avant d’aller dîner au bistro du coin, le Brise Bise. Après un bon dîner dans une ambiance très bonne enfant, je pars admirer le coucher de soleil sur l’eau tranquille de la baie. Quelques locaux se promènent sur les quais malgré la fraîcheur du soir et quelque chose me dit qu’il doit faire bon vivre par ici. Mes pensées seront du même ordre le lendemain, en me promenant dans Gaspé sous le soleil matinal.
Ce matin, direction le Parc national de Forillon. Le parc n’est pas encore officiellement ouvert pour la saison, mais par ce beau temps, il y quand même quelques touristes et locaux en promenade. Après un pique-nique au port de Grande-Grave, direction le bout du monde par le sentier Les Graves. Il paraît qu’il y a des ours dans le coin, mais c’est surtout les porcs-épics qui nous font la fête. Au bout du sentier, on atteint le bout du monde. Il est bien là le bout du monde. Enfin, après tous ces kilomètres! Le fleuve semble s’étendre à l’infini, vers l’horizon, même si en face, on sait bien qu’il y a Terre-Neuve-et-Labrador.
Ensuite, je prends la direction du secteur du Mont-Saint-Alban du parc, pour faire la randonnée jusqu’à la tour au Cap-Bon-Ami. L’aller-retour à la tour fait 4km, mais cela monte pas mal et pour ma première rando après la blessure de l’hiver, c’est un peu rude pour le souffle. Mais le sentier et les panoramas que je découvre en valent la peine. Au loin, sur le cap, on aperçoit des milliers d’oiseaux blancs qui tourbillonnent entre ombres et soleil. Sont-ce des mouettes? Des Fous de Bassan? Je ne sais pas, mais leur ballet est enchanteur. Un peu plus haut, sur la tour, c’est un panorama à 360°C qui s’offre à moi sur le fleuve, le cap, la péninsule du Parc Forillon et au loin une terre se dessine… Anticosti? La Côte Nord? D’autres aventures canadiennes se dessinent dans mon imagination, avec le grand nord canadien pour horizon…
Il est temps de repartir. Je suis avec un guide qui me raccompagne à ma voiture avec la sienne. Et là, à la sortie du parking, sur le bord de la route, nous tombons sur des ours, ces ours tant craints et mystifiés. Il y a une maman et deux oursons qui gambadent dans la pelouse et broutent. Ils sont placides et la maman ours laisse même les oursons vaquer à leurs occupations sans se soucier d’eux. Il paraît que c’est la situation la plus dangereuse face à un ours, mais je les trouve placides, adorables et leur ferais presque un câlin… Courageuse, mais pas téméraire, je reste dans la voiture, pendant que le guide sort pour capturer quelques clichés de plus près, sans les perturber. D’ailleurs, les ours ne réagissent absolument pas. Démystifier la peur de l’ours? Mission accomplie!
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Faire du kayak avec des phoques au coucher du soleil
Ma journée sportive au Parc national de Forillon continue. Je me rends à Cap-aux-Os chez Cap Aventure pour une activité de kayak de mer au soleil couchant. Je suis seule avec le guide ce jour-là, ce qui va me permettre de profiter de l’activité en toute tranquillité et surtout de lui poser toutes les questions que je souhaite.
Je n’ai jamais fait de kayak de mer, mais je commence à être rompue aux exercices aquatiques. Canyoning, canoë, rafting, paddle de mer… j’adore cela, mais j’avais hâte de tester le kayak, un sport qui me faisait de l’oeil depuis quelque temps. Une fois équipés, nous lançons le kayak à l’eau. Le paysage est fabuleux et l’eau est paisible. Nous sommes sur l’eau et longeons la côte pour nous rapprocher du parc national et d’une colonie de phoques.
Toutes les photos de phoques dans cette partie de l’article ont été prises et fournies par Cap Aventure
En ce début de sortie de kayak de mer, j’admire le paysage, je pose toutes mes questions au guide et j’essaye de me concentrer sur ma technique de pagayage. Le dos droit, pagayer avec les abdos et pas les bras, tenir le même rythme pendant une longue période… Ce n’est pas facile, mais je fais du mieux que je peux. Quel sport formidable! Glisser ainsi sur l’eau, presque sans effort, au coeur de la nature, sans un bruit, si ce n’est celui de notre souffle et des pagaies qui rentrent et sortent de l’eau. J’ai trouvé mon paradis ce soir-là, dans ce moment de paix et de communion totale avec la nature. Et puis, on commence à apercevoir des petites têtes qui sortent de l’eau. Les phoques sont bien au rendez-vous et viennent voir avec curiosité ce drôle d’engin qui glisse sur l’eau. D’autres phoques se sont échoués sur les plages et protègent leurs petits. Certains, apeurés à notre vue disparaissent en une seconde sous l’eau, alors que d’autres, plus curieux, plus téméraires, sortent leur tête plusieurs fois en se rapprochant. Ce sont des centaines de phoques que nous verrons ce soir-là au coucher du soleil. Si aucun ne s’est vraiment approché (car en tout début de saison, ils sont très calmes et craintifs), c’était pour moi un moment magique et privilégié. Je riais de les voir apparaître et disparaître et de leur curiosité.
Dans le calme de la baie, au soleil couchant, il n’y avait que deux humains sur l’eau et des centaines de phoques… une véritable aventure canadienne que je n’aurais jamais crue possible!
Le retour a été un peu plus sportif pour mes bras et mon dos, n’arrivant plus à pagayer avec mes abdos, mais au bout de trois heures, pour une première fois, c’est bien normal. C’est des étoiles plein les yeux que j’ai repris la route. Il faisait nuit et je n’ai pas fait ma fière sur les routes des falaises en direction de Percé, effrayée à chaque forêt de voir un orignal apparaître et se jeter sous mes roues. J’arrive à Percé saine et sauve à la nuit, je me perds, mais je trouve enfin mon hébergement, quelques minutes avant que la réception ne ferme. Ouf, la journée a été longue, mais fabuleuse et riche en rencontres!
Percé et le Parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé
Percé et son fameux Rocher Percé sont sans aucun doute le lieu le plus connu en Gaspésie et un grand incontournable d’un Tour de la Gaspésie. Arrivée à la nuit, je n’avais aucune idée d’à quoi ressemblait la ville et au matin, en ouvrant mes volets, je découvrais une splendide vue sur le Rocher Percé! Quel rocher insolite et surprenant!
En me rendant au centre-ville pour récupérer mon billet d’entrée pour le Parc national et la croisière, je découvre pour la première fois Percé. En tourisme, la célébrité est souvent la rançon de la gloire et la ville, très connue au Canada et ailleurs est devenue l’une de ces villes touristiques qui n’ont pour moi aucun charme. Des boutiques touristiques dans tous les sens, des hôtels, des restaurants, des agences de voyage et des bus qui déversent tous les jours des centaines de touristes. Percé ne représente pas vraiment le Canada sauvage que j’ai appris à aimer et je sais que je détesterai l’endroit en pleine saison. Hors saison, il n’y a que quelques touristes et seulement un car. La plupart des commerces sont encore fermés et la plage est en travaux. Je vois Percé sous son plus mauvais jour selon certains, mais pour moi, je la préfère ainsi, dans son naturel et sa simplicité.
En ville, j’apprends que l’on m’a donné la mauvaise heure de rendez-vous au port et je pique un sprint pour reprendre la voiture et me rendre au port. Je débarque avec quelques minutes de retard, mais le bateau m’attend! Ouf! La sortie du jour commence par une croisière de découverte autour du Parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé. On s’approche du Rocher Percé au maximum possible, car il est désormais interdit de s’en approcher à pied à marée basse, car avec l’érosion, les chutes de pierre sont fréquentes et dangereuses. Il est vraiment très intéressant d’en apprendre plus sur ce lieu et son écosystème, ainsi que sur le parc national, tout en navigant. Moi qui adore les voyages en bateau, je suis ravie. Nous partons ensuite faire le tour de l’île Bonaventure. En plus de son mythique Rocher Percé, cette île est connue pour son incroyable colonie de Fous de Bassan, la plus grande d’Amérique du Nord, avec plus de 100 000 oiseaux. L’arrivée en bateau, sous la colonie des Fous de Bassan, près des falaises est un moment incroyable. N’hésitez pas à sortir vous mettre à l’avant du bateau, pour vivre un moment unique et magique, les Fous tourbillonnant au-dessus de vous dans un ballet incroyable. C’est l’un de ces moments fantastiques, où l’on prend vraiment la mesure de la beauté, de la force et de la poésie de la nature.
Après ce petit tour en bateau, il vous dépose sur le quai du Parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé. N’hésitez pas à découvrir l’histoire de l’île à travers les maisons historiques qui peuvent être visitées. Ensuite, empruntez le sentier des Colonies, qui fait 5.6km et est très accessible. L’aller-retour est possible en une heure et demie, mais pensez à prévoir du temps sur place pour observer les colonies de Fou de Bassan. Ce sentier n’est absolument pas passionnant, mais lorsque l’on approche des colonies, on entend déjà le cri des Fous. L’arrivée dans la clairière est absolument magique. On découvre des milliers de couples de Fous de Bassan dans un paysage incroyable. Les Fous de Bassan sont des oiseaux fascinants, alors n’hésitez pas à passer du temps à observer leur comportement et à poser des questions aux guides présents sur place, qui se feront un plaisir de vous renseigner.
Arrivée dans les premières à la colonie, je suis repartie la dernière tellement j’étais fascinée par ces oiseaux. A vrai dire, je serai bien restée quelques heures de plus à observer leur ballet, le jeu des couples, les nids, la recherche de son partenaire, les disputes de voisinage, les cris et les vols tout autour de moi. Ce sont en plus de très beaux oiseaux et leurs yeux sont d’un bleu incroyable. Malheureusement, hors saison, il y a peu de bateaux et les autres chemins de randonnée du parc étaient fermées et je suis donc repartie à contre-coeur…
De retour sur terre, j’ai été visiter le Géoparc mondial Unesco de Percé. Une fois encore, hors saison et en semaine, le site était fermé, mais la guide à la réception a bien voulu me présenter les lieux. Ce géoparc permet aux visiteurs de tout âge de découvrir 500 millions d’années d’histoire à travers des expositions, des randonnées et des activités ludiques. L’exposition multimédia Tektonik sur l’histoire géologique de la région est passionnante et très bien faite. Je suis ensuite partie faire un tour sur les sentiers de randonnée pour voir la vue, mais malheureusement, la plateforme vitrée suspendue et la tyrolienne étaient fermées.
Si Percé est très touristique, j’ai adoré mon passage et je pense que c’est véritablement un incontournable d’un Tour de la Gaspésie! Le mieux est de venir entre-deux saisons, même si certains lieux seront fermés.
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Pour manger, sur les conseils des locaux, je suis allée au Surcouf Café, pour des fruits de mer au bon rapport qualité-prix.
La route vers la Baie des Chaleurs et Carleton-sur-Mer
Aujourd’hui est un autre gros jour de route. Je suis fatiguée des activités et des émotions des jours précédents et je décide juste de faire la route et de m’arrêter pour des pauses ou si jamais je vois de jolis paysages… C’est tant mieux, car quasiment tout le long de la route, la pluie m’accompagne. Je suis passée de l’autre côté de la péninsule de la Gaspésie et c’est comme si une autre étape de ce Tour de la Gaspésie commençait…
Les paysages que j’aperçois à travers les gouttes de pluie sont différents. Plus doux, moins escarpées, c’est une autre Gaspésie que je découvre, une Gaspésie moins sauvage et plus champêtre. Des cultures, des champs et des collines ont remplacé les falaises et montagnes escarpées et de petites villes se succèdent à la place des petits villages. Ce n’est pas moins beau, cela l’est toujours autant, mais je suis quelque peu surprise de ne plus être seule sur la route. Fini les grands espaces presque désolés, bienvenue dans la Baie des Chaleurs.
Lorsque j’arrive à Bonaventure (la ville cette fois-ci), je m’arrête au bord de l’eau pour me dégourdir un peu les jambes et contempler le bleu de l’eau. Cela donnerait presque envie d’y sauter à pied joint!
A Carleton-sur-Mer, il fait tout aussi beau et une fois le check-in à mon hôtel fait, je pars me promener le long de la plage. Il n’y a pas grand monde sur la plage et je profite pleinement des lieux, de la vue sur le fleuve, le phare et les oiseaux. Pour finir, je savoure à la terrasse de la Brûlerie du Quai le meilleur café de ce voyage…
La Baie des Chaleurs est connue pour son eau chaude. Je n’ai pas poussé le vice jusqu’à sauter à l’eau, même si c’était très tentant par cette belle journée, mais j’ai profité une fois de plus d’un beau coucher de soleil sur le fleuve. Si jamais je reviens un jour en Gaspésie, je prendrais le temps d’explorer un peu plus cette région, qui a l’air très chouette aussi, même si ses paysages ne sont pas aussi spectaculaires que le nord de la Gaspésie.
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Le Parc national de Miguasha
Pour la dernière étape de mon Tour de la Gaspésie en une semaine et pour cette dernière matinée, je prends la direction de Nouvelle et du Parc national de Miguasha. Peu mis en avant et moins connu des voyageurs, le plus petit parc national du Québec est pourtant un endroit fascinant et passionnant et je ne regrette absolument pas de lui avoir consacré un peu de temps…
Il s’agit en fait d’un site fossilifère mondialement reconnu pour la qualité de conservation de ses fossiles qui s’étend sur une plage de galets, spécialisé sur la période du Dévonien. Le site en lui-même est très beau et paisible et surtout en ce début de saison, il suffit presque de simplement se baisser pour trouver des fossiles.
Le site est associé à un centre de recherche et à un musée dans lesquels vous en apprendrez plus sur le site, sur les fossiles et sur les différentes espèces retrouvées, notamment avec la fascinante histoire de la découverte du seul spécimen complet au monde d’Elpistotège watsoni, qui est un énorme morceau du puzzle dans la compréhension de l’histoire et de notre évolution. A ne pas manquer lors de votre passage en Gaspésie!
Pour moi, il est déjà temps de quitter la Gaspésie et de prendre la route de la province du Nouveau-Brunswick, pour une nouvelle semaine de voyage. Je conclurai ce road-trip au Québec la semaine suivante en ramenant la voiture à Québec et en m’arrêtant dans le Bas-Saint-Laurent dans les jolies Témiscouata-sur-le-Lac et Kamouraska. N’hésitez pas non plus à rajouter ces deux étapes à votre voyage!
Quelques informations pratiques sur le Tour de la Gaspésie
Le Tour de la Gaspésie complet, en longeant la côte et depuis Montréal, c’est un itinéraire de 2000km, donc prévoyez du temps et ne le faites pas en courant. Une semaine, c’est court. Cela convenait parfaitement à mon mode de voyage sur la route et à cette saison, mais ce voyage pourrait largement être rallongé d’une semaine pour randonner plus et prendre plus de temps à chaque endroit. A vous de voir ce que vous recherchez!
L’avantage du Tour de la Gaspésie est que c’est un itinéraire de road-trip en boucle, qui ne vous fera pas repasser par la même route. Suivre la Route 132 le long des rives du Saint-Laurent est vraiment agréable et je ne voulais pas en rater une seule miette.
Toutefois, la route intérieure par le Parc national de la Gaspésie est aussi très belle, alors n’hésitez pas à faire le détour. Pour ma part, je n’en ai vu que le nord, vu que le sud de la route était coupé avec les inondations. Si vous l’empruntez, vérifier votre niveau d’essence à Saint-Anne des Monts, car il n’y a pas de station essence pendant de nombreux kilomètres.
A vous de voir si vous commencez par le sud de la Gaspésie et la Baie des Chaleurs, ou comme moi, par le Nord et le côté le plus spectaculaire de cette boucle!
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Ce voyage a été réalisé dans le cadre d’une invitation de Québec Maritime, mais j’ai financé moi-même une partie du voyage, comme par exemple la nourriture et l’essence. Merci à Suzie et tous les partenaires pour leur accueil chaleureux. Cependant, comme toujours, mes opinions et mes photos me sont propres.
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