Lucie A.Il y a des grands sauts qui n’en sont pas vraiment. Il y a des petits sauts, des petits pas qui semblent vertigineux. Il y a des chemins qui nécessitent des grands et des petits sauts, les uns après les autres, encore et encore, jusqu’à ce que l’on se retrouve, de l’autre côté, sonné, mais ébahi, du chemin parcouru. Il y a des grands sauts qui définissent le reste de notre vie.
Des grands sauts physiques et métaphoriques
Pendant quelques années, j’ai été addict à l’adrénaline et aux sports extrêmes. C’était une manière pour mon corps, de se sentir vivant et pour moi-même de me sentir appartenir à mon corps. Ce rush, je le trouvais dans les sauts à l’élastique, les nouvelles expériences de voyage, les passages de frontières, les moments qui auraient pu mal me tourner, mais où je me rattrapais à un fil, et le changement permanent induit par la vie nomade. Une répétition constante de grands sauts, sans but, sans sens, n’a rien de sain, autant pour le corps que pour l’esprit. Mais au fil des ans, ils m’ont appris à ne pas faire confiance à la voix de la peur, à passer outre, à l’utiliser comme énergie de mise en mouvement, et à même parfois, ne plus avoir peur. Comme un chat, je sais que je retombe sur mes pattes, quoiqu’il advienne.
Les grands sauts ont aussi été bien sûr de faire confiance à la vie, à mon intuition, en moi-même, pour des grands changements professionnels et revirements, comme ma première démission pour partir en tour du monde, ma retraite du blog, ma reconversion ou encore ma sédentarisation et installation à Edimbourg. A tant le faire, l’avoir fait, on apprend à surfer sur la vague émotionnelle qui vient avec, à prendre la peur et lui donner la saveur de l’exaltation, à profiter de la vue et des sensations pendant la chute libre, à même apprécier l’inconnu, l’absence de certitudes, l’espace vide, en le ressentant comme un champ des possibles, un terrain de jeu et de créations infini, joyeux, amusant. On arrive même à trouver une paix incroyable dans l’absence de contrôle. Car si rien n’est contrôlable, si tout est incertain et à écrire, il est incommensurablement apaisant de savoir, de ressentir au fond de soi, que rien n’est justement dans notre contrôle. Je comprends, enfin, ce qu’est la foi.
La peur au coeur de nos décisions et actions
Mais avant d’en arriver là, la peur est présente, et pour beaucoup de domaines de nos vies, notamment la créativité, notre chemin de vie, nos relations, notre carrière, elle sera toujours là, au fil de notre parcours, que l’on vive en intégrité avec nous-même ou non, que l’on fasse des choix risqués ou non – dans toute la subjectivité et relativité de la notion de risque. Elle est là quand on envoie sa démission pour monter son business derrière, elle est là quand on prend un sabbatique ou une retraite, en sachant très bien que l’on ne reviendra sans doute jamais, elle est là quand on part pour un long voyage à l’étranger pour la première fois, elle est là quand on retourne à l’université à l’âge adulte, elle est là quand on écrit un premier article de blog ou un dernier, elle est là quand on dit « Je t’aime », elle est là quand on dit au revoir, adieu, elle est là quand on écrit son premier roman, quand on le montre à quelqu’un, quand on partage sa création avec le monde, elle est là quand on suit son intuition, son coeur, plutôt que le rationnel et les voix extérieures, elle est là quand on décide de partir, de revenir, de rester, de ne jamais revenir. Elle soupire et souffle dans nos oreilles. Elle hurle parfois. Elle prend la forme de doutes, de ruminations, de fuites, de luttes, de conflits, d’insomnies, de tremblements, d’auto-sabotage, de revirements et de renversements, d’anxiété, d’allers-retours avec nous-même et autour de nous, pendant des mois, des années. La peur veut nous protéger, nous envelopper, nous contenir dans un terrain connu, qui même s’il n’est pas optimal, voir même négatif, nous permet au moins, d’avoir une illusion de sécurité, dans le contrôle, dans le connu, dans les certitudes, dans l’acceptation qu’au moins, cela ne pourra pas être pire.
Mais accepter que ce ne sera pas pire, c’est aussi accepter que cela ne sera jamais mieux. Et c’est là où la peur nous dessert. Elle a sa place, elle a son utilité, mais souvent elle nous entrave jusqu’au plus profond de nos entrailles. Elle essaye de nous retenir de toutes ses forces. Et si, vous lui preniez la main et acceptiez qu’elle soit là, avec vous, sur le chemin, pour un bon bout de temps, que vous écoutiez ce qu’elle a à dire, sans forcément la suivre et faire ce qu’elle veut vous faire faire mot à mot? Et si vous lui tendiez la main, vous la viviez, vous l’analysiez, pour mieux la laisser repartir, pour la catalyser ou la transformer?
Dans le grand saut, la clarté d’une prochaine étape et le sens
Avec ce grand saut, ce premier grand ou petit pas, vient souvent un soulagement, un accomplissement, une excitation pour l’inconnu, de nouvelles peurs, et puis surtout l’indice suivant, l’étape suivante, l’intuition suivante. Ceux-ci ne viendront pas en restant dans les « et si », la planification mentale sans action, dans les peurs, dans le statu quo. On aimerait avoir une carte routière complète de notre chemin de vie, de notre business, de notre vie, de notre voyage au long cours, de nos relations, pour rester dans la sécurité du chemin connu. Et pourtant, c’est dans les tours et détours, dans les retours en arrière, les erreurs, les petites victoires, les actions que se trouvent les réponses suivantes. A tout savoir d’avance, à quoi bon le vivre…
La jouissance, la joie, la paix, les apprentissages, les émotions se trouvent dans l’expression et l’incarnation de notre Dharma, de notre mission de vie, dans le parcours de création de notre entreprise, dans l’écriture du roman, dans le voyage en lui-même et pas dans la lointaine réussite ou arrivée. Si la peur nous saisit à l’orée du Grand Saut, c’est qu’elle essaye de contrôler chacune des étapes de la route jusqu’à ce lointain point d’arrivée, qui ne sera finalement jamais aussi enivrant et joyeux que la route ne l’aura été. Sauf que tout cela est bien sûr incontrôlable. Alors, il s’agit de revenir à la première étape, au premier indice, à suivre ce premier appel, cette première idée, cette première intuition, en faisant confiance que les autres pièces du puzzle se mettront en place au fur et à mesure du chemin.
Attendre d’avoir toutes les pièces sous contrôle pour pouvoir sauter risque de nous garder au bord du précipice pour une éternité. Et parfois, une illusion d’optique nous a fait croire que le saut est vertigineux, quand en fait, il n’est tout simplement que la première marche vers un voyage fabuleux au coeur d’un canyon empli de trésors et de chemins à découvrir, explorer et habiter.
Nous n’avons pas toutes et tous besoin de se jeter à l’eau de manière drastique, de faire un grand saut dans le vide et de confronter nos plus grandes peurs à chaque fois. Parfois, la transition est plus douce, plus sous contrôle, avec un grand saut qui nous étreint lorsque l’on est un peu plus avancé sur la route, et que l’on a un peu plus confiance en nous. Mais quoiqu’il arrive, il y aura toujours de l’inconnu, de l’incontrôlable et des surprises au bout de la route. Une décision, une intuition, une action qui nous fera peur, mais nous mènera à la suivante, puis la suivante et enfin, un jour, en se retournant et en regardant le chemin parcouru, on se rendra compte de comment tous ces grands sauts et ces petits pas ont construit le chemin et nous ont mené jusqu’ici.
Mes grands sauts, mes petits pas
C’est ce que je vois aujourd’hui, avec la confiance et la conscience que je ne suis encore qu’au début de la route et que d’autres grands sauts et petits pas m’attendent encore dans le futur.
Il y a 4 ans, j’étais en burnout, désespérée, complètement perdue et désemparée à l’idée de mon avenir professionnel, de ce que je pourrais bien faire après le blog, et de où je pourrais bien vivre. J’étais incapable de prendre une décision, dans le brouillard et l’incertitude complète. Ma première décision, mon premier changement, a été de m’installer pour quelques mois à Paris pour me reposer, entourée de ma communauté. La seconde, d’entamer une thérapie. De ces deux décisions, ont lentement découlé les suivantes… mon sabbatique, ma retraite, ma sédentarisation à Edimbourg après sept ans de nomadisme, ma reprise d’études, ma certification de coaching et aujourd’hui cette nouvelle autoentreprise d’écriture et de coaching. Il y a quatre ans, je n’aurais jamais pu prévoir tout ce cheminement, ni envisager que cela serait possible en termes financiers ou de confiance en moi, même si avec le recul, ces choix, cette réinvention professionnelle fait complètement sens. Depuis mon présent, le chemin est limpide et avance vers la même destination, même si en le vivant, je ne pouvais m’en rendre compte.
De l’écoute d’un podcast à la lecture de ce livre, une révélation, une formation et certification de coaching. D’un petit pas à un grand saut, tout prend son sens.
Il y a quatre ans, j’aimais le contrôle, mais j’ai appris à lâcher prise, car il me desservait. Je l’apprends encore, car c’est un complet changement de perspective et de mode de pensée qu’il faut inculquer à mon cerveau. Et petit à petit, un grand saut et petit pas après l’autre, au fil des ans, la clarté et les réponses sont apparues. Et aujourd’hui, j’ai des rêves et une vision, mais je ne sais pas comment je vais y arriver. L’important est de garder en tête la vision, la mission, l’impact, le pourquoi, tout en se concentrant chaque jour, chaque instant, sur le prochain petit pas et le prochain grand saut, lorsque c’est le moment: écrire un article de blog, envoyer un mail, me concentrer sur l’écriture d’un script, faire shifter mon business, répondre oui ou non à une sollicitation, lancer un nouveau projet, en clôturer un autre… Et de toujours rester à l’écoute du moment présent. Car une décision, peut évoluer et changer avec le temps.
Et toi, qu’attends-tu pour faire le grand saut, ton premier pas ou le suivant? Quel est ta première étape, en chemin vers ta mission de vie, ton rêve ou ta guérison?
Si tu as l’impression d’être dans le flou total et tu ne sais pas du tout quel est ta prochaine étape, n’hésite pas à me contacter pour un programme de coaching sur mesure, adapté à tes besoins, tes envies et là où tu en es dans ton parcours.
On a toutes et tous besoin d’accompagnement dans les moments de transitions, de changements, de réinventions et de grands sauts. Je serais heureuse d’avancer avec toi sur ce chemin.
Découvrir mon premier livre, L’Envol, un récit de guérison, mémoire intuitif, poétique et spirituel, qui raconte l’après vie nomade et l’après burnout.
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